Chers confrères,

Deux événements spéciaux nous amènent à penser à ceux parmi nous qui, dans le passé, ont témoigné Jésus-Christ d’une façon exemplaire: l’approbation du procès de béatification de notre Fondateur et le 40^ème anniversaire du martyre de nos missionnaire au Congo. Ce sont 28 religieux qui, en 1964, durant la révolution des Simba, ont donné leur vie par amour de l’évangélisation. Les morts ses sont succédées durant le mois de novembre: du 3 au 27. Le 26 fut assassiné l’évêque de Wamba, Mgr Joseph Albert Wittebols scj, en compagnie des autres 6 missionnaires.

“Quant aux apôtres et aux martyrs du Christ, qui donnèrent le témoignage suprême de la foi et de la charité dans l'effusion de leur sang, l'Eglise a toujours cru qu'ils se trouvaient dans le Christ plus étroitement unis avec nous: en même temps que la bienheureuse Vierge Marie et les saints anges, elle les a honorés avec une particulière ferveur…” (LG 50). Avec la même ferveur, nous voulons honorer nos frères dehoniens qui ont donné leur vie pour servir la cause de l’Evangile et nous sommes reconnaissants à Dieu pour eux.

Déjà en 2000, le 18 décembre, le Supérieur Général, le P. Virginio Bressanelli, en annonçant à la Congrégation l’approbation du Décret du martyre du Bienheureux Juan Maria de la Cruz, publiait une liste des autres martyrs et nous invitait à “recouvrer la mémoire historique des figures significatives de sœurs et de frères qui puissent êtres des modèles et des stimulants pour vivre plus intensément la vocation et la mission qui est la nôtre dans l’Eglise et dans le monde d’aujourd’hui”. La même année, le P. Bernd Bothe, de la Province GE, publiait un opuscule sur cinq martyrs dehoniens morts durant la deuxième guerre mondiale (un Allemand, deux Luxembourgeois, un Belge et un Italien), et faisait aussi mention de 11 Hollandais morts dans les camps de concentration en Indonésie et au Congo, et présentait une brève biographie de la bienheureuse Anuarite Nangapeta, religieuse congolaise de la Sainte-Famille, fille spirituelle des évêques dehoniens, Mgr Camillo Verfaille et Mgr Wittebols.

Hormis ceux-ci, on doit se rappeler trois missionnaires français morts au Cameroun en 1959 et un missionnaire hollandais de la Province BS, qui s’était consacré aux pécheurs du Nord-Est brésilien, mort en 1975.

Tous, “ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l'Agneau” (Ap. 7,14) et ont réalisé l’idéal du Fondateur qui voulait être missionnaire et martyr. Par leur mort prématurée, ils se sont identifiés avec Celui qui nous a aimés et a donné sa vie pour nous (cf. Gal 2,20). Leur mort est la conséquence d’un choix de vie opéré antérieurement et assumé avec persévérance jusqu’au bout. Ils nous inspirent et nous fortifient dans notre vocation et dans notre mission. Ils nous rappellent que le martyre pourrait être une possibilité d’un témoignage suprême pour chacun de nous, à l’horizon de notre vie, comme conséquence de la fidélité quotidienne à l’Evangile, assumée dans la profession de la suite d’un charisme marqué par l’oblation réparatrice du Christ.

Durant le XXI° Chapitre général, à l’initiative de la Province Allemande, on a approuvé la Recommandation n. 8: “Le Chapitre général recommande au Gouvernement général de promouvoir la connaissance, la divulgation et la célébration des martyrs dehoniens et des figures significatives de notre histoire”.

Le Gouvernement général assume cette recommandation avec un sens profond de gratitude envers Dieu pour tous les missionnaires et religieux dehoniens qui ont été et sont toujours fidèles au charisme, et il nous invite tous à honorer d’une manière particulière nos martyrs. C’est pourquoi, en la session du Conseil général, tenue le 11 mai, il a instauré le JOURNÉE DE LA MÉMOIRE DEHONIENNE qui sera célébrée tous les ans le 26 novembre, jour de la mort de Mgr Wittebols scj.

La mort de Mgr Wittebols, avec une partie des habitants de son presbytère, nous parle d’un témoignage dans l’Eglise et avec l’Eglise, une Eglise martyre et missionnaire. Pour cela, chaque missionnaire qui quitte sa patrie et sa culture pour partager sa vie avec un peuple d’une autre culture, en le servant par l’annonce de l’Evangile, croit avec l’Eglise que connaître et suivre Jésus-Christ est un bien pour chaque personne, chaque peuple et chaque culture. Ce bien mérite le don de la vie. Leur mort résume la mission que la Congrégation a réalisée au Congo grâce à plusieurs de ses fils, en faisant germer les “semences du Verbe” (AG), dans une terre où l’Eglise n’était pas encore arrivée, semences qui sont devenues de grands arbres feuillus comme l’Archidiocèse de Kisangani, le diocèse de Wamba et d’autres. Leur mort est aussi un haut fait de la mission que la Congrégation accomplit dans l’Eglise des nombreux pays et par des formes multiples d’apostolat.

Puisse cette date être opportunément préparée et célébrée dans toutes les communautés, surtout dans les communautés de formation ainsi qu’avec les laïcs qui collaborent à nos activités pastorales, éducatives et missionnaires. Que la célébration de cette journée devienne une occasion de connaître et de se rappeler les personnes qui ont marqué l’histoire de la Province / Région / District et Congrégation, ou bien une œuvre déterminée ou un secteur de notre mission.

En comptant sur l’intercession du P. Dehon, du bienheureux Juan Maria de la Cruz et de tous ceux qui nous ont précédés sur le chemin vers le Père,

Fraternellement dans le Cœur du Christ,

P. José Ornelas Carvalho scj

Supérieur Général