Extraits d’un sermon du p. Delloule

pour occasion d’une messe chez l’Association Amicale des Anciens Élevès de l’Institution Saint-Jean
et quelque souvenir (11me compte-rendu, 19 août 1894, pp. 15-21)

French - Portuguese

Messieurs,

Aucun sujet ne m’a paru plus actuel, plus utile à traiter devant vous que celui-ci : l’obligation imposée aux jeunes gens chrétiens et instruits de travailler au salut de la société par le dévouement effectif aux œuvres sociales et ouvrières.

´ II ne suffit pas que vous soyez chrétiens pour votre compte privé et personnel. Vous ne pouvez pas vous désintéresser des grands problèmes sociaux qui se posent avec tant d'acuité à notre époque. Vous devez exercer autour de vous une influence bienfaisante.

Votre religion, votre position dans le monde, l’éducation que vous avez reçue, votre intérêt éternel et

temporel vous en imposent l'obligation. ª

L'esprit de la religion de Jésus Christ c'est le dévouement, le sacrifice, la compassion pour ceux qui souffrent, pour les déshérités de ce monde !

L'honneur de la religion à laquelle vous appartenez exige que vous soyez à la tête de tout ce qu’il y a de grand, de beau, de généreux dans le pays.

Si Dieu vous a fait dans le monde une position privilégiée de fortune et d’influence, c'est pour que vous en tiriez parti en étant utiles aux autres au-dessous de vous.

Il en est de même de l’instruction de choix que vous avez reçue. Vous devez vous en servir pour éclairer les autres et les rendre meilleurs.

Votre intérêt personnel est en jeu. Votre intérêt éternel d’abord. Il y a un entraînement irrésistible dans un sens ou dans un autre, vers le bien ou vers le mal. Si vous ne prenez pas résolument parti pour le bien, vous serez entraînés par la ligue du mal. Il faut vous engager afin de ne plus pouvoir reculer.

Votre intérêt temporel. Il y a de nos jours des questions en suspens qui éclateront sur nous et nous écraseront si nous ne cherchons à les résoudre dans la paix. Il y a le flot montant du socialisme et de l'anarchie qui menace d’engloutir la société. Et que peuvent contre lui les rigueurs des lois nouvelles et les sévérités des tribunaux? Contre un homme à qui une éducation impie a enlevé toute crainte de Dieu et de l'enfer, et à qui sa misère, souvent imméritée, fait concevoir la mort comme anéantissement libérateur, contre un tel homme, vous ne pouvez plus rien, sinon le tuer comme une bête fauve.

Mais si ces bêtes fauves sont le nombre, c’est nous qui serons tués les premiers. Si donc, nous drapant dans le manteau de notre égoïsme, nous passons à côté du peuple indifférents et froids, prenons garde que le peuple ne se rue sur nous et ne nous fasse périr avec la société dans quelque épouvantable cataclysme.

Ce devoir si urgent de dévouement effectif aux œuvres incombe à tout chrétien instruit quelle que soit sa profession. Il s’impose au médecin, au négociant, à l’industriel, à l’agriculteur et à l’officier, aussi bien qu’au prêtre, à l’avocat, au professeur et au journaliste; quelle que soit d’ailleurs l’éminence de l’instruction et des qualités de l’esprit, car on peut toujours faire du bien aux autres quand on a du cœur.

Après vous avoir montré l’obligation d’agir, de faire des œuvres, il me reste à vous dire quelles œuvres vous ferez.

Il y a d’abord les œuvres de charité qui vont porter l’aumône dans la main de l'indigent. C’est la Société de Saint-Vincent-de-Paul dont vous avez fait ici l’apprentissage. Continuez à en faire partie.

Mais ne vous contentez pas de porter au pauvre son pain quotidien par une aumône qui souvent l’humilie et l’aigrit. Faites mieux; efforcez-vous de le mettre à même de gagner lui-même ce pain, à sortir de sa misère par son propre travail, par ses économies, par une vie sobre et rangée. Dans une société bien organisée, l’ouvrier doit pouvoir suffire à ses besoins et à ceux de sa famille. Ceux qui sont obligés de recourir à l’aumône pour vivre doivent être l’exception.

Donc, avant tout, qu’il dépende de vous que l’ouvrier ait toujours le salaire suffisant. Faites-lui comprendre que vous voulez lui procurer le bien être matériel et moral. Ce n’est pas le lui dire qu’il faut: il y assez longtemps qu’on le lui dit, et il a fini par ne plus le croire; mais il faut le lui montrer par des actes et des œuvres matérielles et palpables. L’espérance d’un bonheur après cette vie ne suffit plus pour faire accepter à la foi affaiblie de l’ouvrier les douleurs de la vie présente. Ce qu’il faut, c’est améliorer son sort ici-bas. Ventre affamé n’a pas d’oreilles; si vous voulez qu’il vous écoute, commencez par le nourrir, vous le prêcherez ensuite.

L’amélioration de la position actuelle de l’ouvrier est une nécessité sociale de plus en plus urgente.

II y a d'ailleurs là une question de justice. Instruisez-vous donc des règles de la justice sociale et des devoirs qu’elle impose aux patrons. Il est une ignorance commode et une lâche devise : ´ Cela durera bien autant que moi!ª Mais cette ignorance volontaire n’excuse pas le péché. Dans le cas présent, elle perdrait et vos âmes et la société. Prenez donc part à des réunions d’études sociales, suivez les congrès.

Après vous être éclairés vous-mêmes, travaillez à éclairer le peuple. Soutenez les œuvres ouvrières organisées dans ce but, les institutions de persévérance, les patronages, les cercles, les associations, les syndicats, les conférences privées et publiques. Faites-en vous-mêmes si le don de la parole vous a été accordé. En particulier, soutenez les œuvres de presse; le journal est un engin si puissant pour le bien comme pour le mal !

Soutenez l’œuvre de l'éducation chrétienne qui lutte si courageusement contre l'éducation officielle devenue l’éducation sans Dieu.

L’enseignement chrétien n’émarge pas au budget de l’Etat; on l'appelle justement privé et libre : c’est-à-dire privé de toute subvention et libre de mourir de faim.

Soutenez-le, sinon de votre bien, au moins de votre parole et de votre influence. En attendant que vous nous donniez vos fils à élever, envoyez-nous ceux de vos amis, soyez nos officiers de recrutement!

En dehors de ces œuvres d'action extérieure, vous exercerez l’apostolat du bon exemple, par la pratique personnelle du devoir chrétien. Avant de réformer les autres, il est bon de se réformer soi-même; avant de changer les lois et les institutions, commençons par changer nos vices en vertus.

Pratiquons exactement toutes les lois de Dieu et de l’Eglise, et pour cela renversons tout d’abord un ennemi, redoutable en apparence, ridiculement faible en réalité: le respect humain. Montrez-vous dans le monde tels que vous êtes. Vous êtes chrétiens, montrez-vous chrétiens franchement, ouvertement, irrévocablement. Hissez votre pavillon et exigez qu'on le respecte. ´ On saura que vous êtes catholiques et on le tiendra pour dit. ª

(Et l’auteur du compte-rendu continue…)

Il est midi, on se rend au parloir qui nous rappelle de bien doux souvenirs. C’était dans ce salon que nous tenions nos assemblées hebdomadaires de la conférence de Saint-Vincent-de-Paul. Cette conférence de Saint-Jean, voilà encore une bonne œuvre de M. Dehon. Par elle, douze à quinze familles recevaient des subsides chaque semaine, grâce à la charité de tous. Je me rappelle tel humble logis dans les quartiers excentriques où à l’étroit étouffait une nombreuse famille, telle mansarde sous les combles tremblants, fournaise en été, glacière en hiver, où se mourait un malheureux phtisique.

Il fallait voir le chaleureux accueil fait à nos secours bien modestes, car notre caisse n’était pas très riche (je l'ai vue vide plus d’une fois). Les conférenciers s’intéressaient aux pauvres, à leurs besoins physiques et moraux, gagnant à ce contact l’esprit de dévouement, de charité - la douce satisfaction du devoir accompli.

Je me souviens du dîner servi chaque année aux vieillards des Petites Sœurs des Pauvres. &emdash; J’aime à croire que la tradition continue. - C'était pour tous les conférenciers jour de fête: ceints de grands tabliers, nous évoluions autour des tables, heureux d’être quelques heures les serviteurs des indigents, les collaborateurs plus ou moins habiles de ces saintes femmes, anges aux blanches cornettes, qui, en souriant, guidaient notre inexpérience.

Amis, vous n’avez pu oublier l’ovation dont nous étions l’objet à la fin du repas. L’un de ces bons vieillards à qui la mère Supérieure avait sans doute fait la leçon nous remerciait d'une voix tremblotante en cherchant ses mots que ses voisins appuyaient de mouvements de tête, qui auraient paru comiques s’ils n’avaient été touchants, puis il nous priait de trinquer avec lui, - aimable invitation acceptée bien volontiers. Nos verres heurtaient les gobelets d’étain. Puis nous serrions les mains qui se tendaient de toutes parts. Les applaudissements, les exclamations joyeuses remplissaient la salle et nous accompagnaient jusqu’au dehors.

Ah, la bonne journée !


Trechos de um sermão do P. Delloule


por ocasião de uma missa na Associação Amigável dos Antigos Alunos do Instituto São João
e algumas recordações (11o relatório, 19 de agosto de 1894, pp. 15-21)



Meus Senhores.

Nenhum assunto me pareceu mais atual, mais útil para abordar diante dos senhores do que este: a obrigação imposta aos ,jovens cristãos e instruídos, de trabalharem para a salvação da sociedade, por meio da dedicação efetiva a obras sociais e operárias.

"Não é suficiente que a vida cristã dos senhores seja assunto privado e pessoal.

Não podem mostrar-se desinteressados pelos grandes problemas sociais que se apresentam a nossa época com tanta acuidade. Devem exercer uma influência benéfica, no ambiente ao seu redor.

Sua religião, sua posição no mundo, a educação que receberam, seus interesses eternos e temporais lhes impõem esse dever "".

O espírito da religião de Jesus Cristo é a dedicação, o sacrifício, a compaixão pelos que sofrem, pelos deserdados do mundo !

A honra da religião a que os senhores pertencem, exige que estejam à frente de tudo que há de grande, de belo e de generoso neste país.

Se Deus lhes concedeu, no mundo, uma posição privilegiada de sucesso e de influência, foi para que saibam tirar proveito disto, sendo úteis aos que estão numa posição inferior.

O mesmo vale para a instrução de elite que receberam. Devem servir-se dela para ensinar aos outros e torná-los melhores.

Seu interesse pessoal está em jogo. O assunto de eternidade em primeiro lugar. Há uma inclinação irresistível, num sentido ou noutro, para o bem ou para o mal. Se não fizerem opções resolutas pelo bem, fatalmente serão arrastados pelo partido do mal. É preciso engajar-se a fim de não mais poder recuar.

Seus interesses temporais. Em nossos dias, há questões em suspenso que poderão cair sobre nós e nos esmagarão se não procurarmos resolvê-las, na paz. Aproxima-se a onda crescente do socialismo e da anarquia ameaçando devorar a sociedade. E que podem fazer contra ela os rigores da nova lei ou a severidade dos tribunais? Contra um homem de quem uma educação ímpia varreu todo temor de Deus e do inferno, a quem a miséria, muitas vezes imerecida, leva a conceber a morte como um aniquilamento libertador, contra um homem como esse, nada se pode fazer a não ser matá-lo, como um animal ruivo. Todavia, se esses animais ruivos são a maioria, seremos nós os primeiros a serem mortos. Se, pois, vestidos com o manto do nosso egoísmo, passamos ao lado do povo, frios e indiferentes, tenhamos cuidado para que o povo não caia sobre nós e nos destrua com a sociedade, num temeroso cataclisma.

Esse dever tão urgente de dedicação efetiva às obras diz respeito a todo cristão instruído, qualquer que seja a sua profissão. Ele se impõe ao médico, ao comerciante, ao industrial, ao agricultor ao oficial, tanto quanto ao padre, ao advogado, ao professor, ao jornalista, não importa além disto, a eminência da instrução e das qualidades de espírito, pois sempre se pode fazer o bem aos outros, quando se tem um coração sensível.

Tendo mostrado aos senhores a obrigação de agir, e de fazer obras, resta-me dizer-lhe quais obras os senhores farão.

Há, em primeiro lugar, as obras de caridade que consistem em levar esmolas ao indigente. Isto pertence à Sociedade de São Vicente de Paulo que os senhores conheceram aqui, no Instituto. Continuem fazendo parte dela. Não se contentem com apenas levar ao pobre seu pão de cada dia por meio de uma esmola pois isto o humilha e o revolta

Façam melhor; façam um esforço para dar condições de ele mesmo ganhar esse pão, de sair da miséria por seu próprio trabalho, suas economias, por uma vida sóbria e bem ordenada Numa sociedade bem organizada, o trabalhador deve poder satisfazer as suas necessidades e as de sua família.Os que tiverem que recorrer à esmola, devem ser exceção.

Portanto, antes de tudo, que dependa dos senhores que o operário tenha um salário justo. Levem-no a compreender que os senhores querem promover o bem-estar material e moral dele.

Não se trata de dizer o que é preciso fazer: há já muito tempo que se diz isto e ele termina por não mais acreditar. É preciso mostrar por meio de ações e de obras materiais e palpáveis. A esperança na felicidade após esta vida já não é suficiente para o trabalhador, com sua fé enfraquecida, aceitar as dores da vida presente. É preciso melhorar sua sorte aqui mesmo. Barriga vazia não tem ouvidos ; se querem que ele os escute, dêem-lhe alimento e então, poderão pregar.

Melhorar a posição atual do operário é uma necessidade cada vez mais urgente.

Além do mais, isto é questão de justiça. Informem-se pois, sobre as exigências da justiça social e dos deveres que ela impõe aos patrões. Revela uma ignorância cômoda e um lema frouxo dizer: "Isto durará enquanto eu viver". Mas essa ignorância voluntária não escusa do pecado. No caso presente, ela põe a perder suas almas e a sociedade. Tomem parte nas reuniões sociais e acompanhem os congressos

Uma vez instruídos e esclarecidos, instruam o povo. Mantenham obras operárias organizadas com essa finalidade, as instituições de perseverança, os patronatos, os círculos, as associações, os sindicatos, as conferências privadas e públicas.

Organizem sua própria conferências uma vez que lhes foi dado o dom da palavra. Em particular mantenham obras de imprensa; o jornal pode ser um instrumento poderoso para o bem e para o mal!

Sustentem a obra da educação cristã que luta com coragem contra a educação oficial que se tornou educação sem Deus.

O ensino cristão não participa do orçamento do Estado; ele é chamado de privado e livre: isto é, privado de qualquer subvenção e livre para morrer de fome.

Mantenham-no, senão materialmente, pelo menos com a sua palavra e sua influência. Esperando que os senhores nos dêem seus filhos para que nós os eduquemos, mandem-nos os dos seus amigos; sejam nossos oficiais de recrutamento!

Além dessas obras de alcance exterior, os senhores exercerão o apostolado do bom exemplo, pela prática pessoal do dever cristão. Antes de reformar os outros é bom reformar-se a si mesmo; antes de mudar as leis e instituições, mudemos nossos vícios em virtudes.

Pratiquemos exatamente todas as leis de Deus e da Igreja e deste modo derrubaremos, antes de tudo, um inimigo, temeroso na aparência e na realidade, ridiculamente fraco: o respeito humano. Apresentem-se ao mundo o que realmente são. São cristãos, mostrem-se cristãos com clareza, abertamente, de modo inequívoco. Ergam sua bandeira e exijam que se respeite. "Assim todos saberão que são católicos e não se fala mais nisto".

(E o autor do relatório continua...)

É o meio-dia, todos se reúnem no parlatório que nos traz muito boas recordações. Era nesse salão que tínhamos nossas assembléias semanais da conferência de São Vicente de Paulo. Aquela conferência de São João, eis ainda uma boa obra do M. Dehon. Por ela, doze a quinze famílias recebiam ajuda a cada semana, graças à caridade de todos. Eu me recordo de uma humilde casa em um quarteirão periférico, onde se alojava de modo sufocante, numerosa família, um espaço sob um teto de madeira sem segurança, no verão, uma fornalha, no inverno uma geleira, onde se morria da infeliz tuberculose.

Era preciso ver o caloroso acolhimento feito a nossa ajuda, embora modesta, visto que nossa caixa não era rica ( eu a vi vazia mais de uma vez). Os membros da conferência interessavam-se pelos pobres e por suas necessidades físicas e morais, crescendo, com esse contato, o espírito de dedicação e de caridade &emdash; a doce satisfação do dever cumprido.

Lembro-me do jantar servido a cada ano, aos idosos das Pequenas Irmãs dos Pobres. &emdash; Gosto de pensar que a tradição continua. Era para todos os membros da conferência, um dia de festa: cingidos de grandes aventais, circulávamos ao redor das mesas, felizes por sermos, naquele momento, servidores dos indigentes, colaboradores mais ou menos hábeis daquelas santas mulheres, anjos de toucas brancas, que, sorrindo, guiavam nossa inexperiência.

Amigos,os senhores não podem esquecer a ovação de que éramos objeto ao fim daquela refeição.

Um daqueles bons velhinhos que a Madre Superiora tinha preparado, nos agradecia com sua voz trêmula, procurando palavras que os vizinhos apoiavam com o movimento da cabeça, e que seriam cômicas se não fossem tão tocantes, em seguida nos convidava para o brinde- amável convite, aceito de boa vontade. Nossos copos chocavam-se com as taças de metal. Ao fim apertávamos as mãos que se estendiam de todas as partes. Os aplausos, as vibrantes exclamações enchiam a sala e nos acompanhavam até a saída.

Ah, que belo dia!