TRAIT D'UNION. Bulletin de guerre des Anciens Élèves de l'Institution St-Jean de Saint- Quentin (Aisne) - Nº 87 - 3º année, Janvier 1918, p.1-3.

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Lettre de notre vénéré Président d'honneur.

Après avoir pris connaissance de la collection de notre bulletin que je lui avais remise à son passage à Paris, notre vénéré Président d'honneur vient de m'adresser la lettre ci-après qui est destinée beaucoup plus à tous les Anciens qu'à moi-même et que je suis heureux de leur communiquer ici. Après avoir servi de lieu entre tous les camarades, servir maintenant de porte-parole aux sentiments si paternels de notre bon maître à tous, ne sera-ce point pour le Trait d'Union le plus beau titre de fierté.

Mon cher Leduc

Je viens de parcourir le collection du TRAIT D'UNION, avec quelle émotion, vous pouvez le penser! Je ne savais rien des choses de France depuis trois ans et en quelques heures, je vois tomber l'un après l'autre une vingtaine de mes anciens élèves, de ceux que j'appelais volontiers mes enfants. Je ne puis retenir mes larmes. Ces morts supposent tant de souffrances et elles laissent après elles tant de douleurs dans des familles honorées et aimées.

Mais à coté des deuils, il y a des joies et des réveils de fierté et d'espérance.

Que de nobles actions! Que d'actes héroïques! Les décorations, les citations, les promotions en font foi.

Nous avons semé à St. Jean la foi et le patriotisme. Le sol était bon, c'étaient de jeunes âmes préparées par de pieuses mères et par des chefs de famille héritiers des nobles traditions françaises. Et voilà que, les circonstances aidant, ces germes de foi, de courage et d'honneur éclatent en une magnifique floraison.

Vous préparez dans le TRAIT D'UNION les pages d'un livre d'or qui redira l'histoire des élèves de St. Jean pendant la guerre.

Combien je vous remercie. Vous avez fait ce que j'aurais voulu faire, si j'avais été libre, mais j'étais privé de toute communication avec la France.

L'Institution n'a pas déserté sa tâche. J'ai aidé l'excellent chanoine Rouchausse à continuer notre œuvre, et la maison comptait une centaine d'élèves jusqu'en Mars dernier. Maintenant elle est pillée et probablement bombardée, mais nous ne la laisserons pas périr. La guerre a si bien montré sa valeur et ses fruits.

Le Trait d'Union est aussi une arène d'écrivains de talent. L'abbé Chatelain est inépuisable et toujours séduisant, Maurice Vasseur rivalise avec lui. Dodeuil et Goby sont des écrivains techniques intéressants.

Entretenez la confiance par le Trait d'Union. La justice de Dieu passe, mais la miséricorde viendra.

Les héros meurent sur le champ de bataille et paient à Dieu la dette de la patrie. Des âmes d'élite prient dans les cloîtres et dans le monde. Le peuple tout entier a le sentiment de l'intervention divine.

Confiance. Invoquons nos Saints protecteurs: le Sacré-Cœur de Jésus, la Vierge Marie, Jeanne d'Arc et tous les Saints protecteurs de la France, Dieu aidera.

J'ai déjà vu le Saint Père, il nous aime et nous bénit. J'ai sollicité sa bénédiction pour vous tous et pour vos familles.

Merci encore et amitiés toujours fidèles.
 
 

L.Dehon


 

TRAIT D'UNION. Boletim de Guerra dos Antigos Alunos do Colégio São João de São Quintino (Aisne) - Nº 87 - 3º ano, Janeiro 1918, p.1-3.

 


Carta de nosso venerado Presidente de Honra

Depois de ter conhecido a coleção de nosso Boletim, que eu lhe tinha enviado quando de sua estada em Paris, nosso venerado Presidente de Honra me mandou esta carta abaixo que é destinada mais do que a mim mesmo a todos os ex-alunos e que tenho a felicidade de vos transmitir. Depois de servir de ponto de união entre os colegas, servir agora de porta voz dos sentimentos tão paternos do bom mestre de todos, não será isso o mais belo motivo de orgulho para o TRAIT D'UNION ?

Meu caro Leduc

Que emoção ao rever a coleção do Trait d'Union e poder pensar em vós! Eu não sabia nada sobre a França desde há três anos e em algumas horas vejo cair (em combate) um após outro uns vinte dos meus antigos alunos. Não pude conter as lágrimas. Estas mortes supõem tanto sofrimento e deixam atrás de si tanta dor nas famílias honradas e amadas.

Mas junto ao pesar há as alegrias e o renascer do orgulho e da esperança.

Que nobres ações! Que atos heróicos! As condecorações, as indicações, as promoções são a certeza.

Semeamos no São João a fé e o patriotismo. O solo era bom, eram jovens preparados por mães piedosas e por chefes de família herdeiros de nobres tradições francesas. Eis que, as circunstâncias ajudaram e estes germes de fé, de coragem e de honra floriram magnificamente.

Vós preparais no Trai d'Union as páginas de um livro que contará a história dos alunos do São João durante a guerra.

Quanto vos agradecer. Fizestes o que eu teria querido fazer, se estivesse estado livre, mas estive impedido de toda comunicação com a França.

O Instituto não fugiu de sua tarefa. Ajudei o excelente Canônico Rouchausse a continuar nossa obra e a casa contava com uns cem alunos até março passado. Agora foi saqueada e provavelmente bombardeada, mas não a deixaremos se acabar. A guerra mostrou muito bem seu valor e seus frutos.

O Trait d'Union é também um espaço para escritores de talento. O padre Chatelain é inesgotável e sempre sedutor, Maurício Vasseur rivaliza com ele. Dodeuil e Goby são interessantes escritores técnicos .

Alimentai a confiança no Trait d'Union. A justiça de Deus passa, e a misericórdia virá.

Os heróis morrem no campo de batalha e pagam a Deus a dívida da pátria. Almas de elite rezam nos claustros e no mundo. Todo o povo tem o pressentimento da intervenção divina.

Confiança, Invoquemos nossos santos protetores: o Sagrado Coração de Jesus, a Virgem Maria, Joana d'Arc e todos os santos protetores da França, Deus ajudará.

Já visitei o Santo Padre, ele nos ama e nos abençoa. Solicitei uma bênção especial para todos vós e vossas famílias.

Mais uma vez obrigado. O amigo fiel.

L. Dehon