Textes du p. Dehon sur l’importance des œuvres sociales

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pour l’Église et les prêtres.

  1. 5 avril 1868: « Jésus est notre roi, un roi de paix. C’est à lui qu’il appartient de régner sur les nations et sur les âmes. Sa loi est l’Évangile. Son règne est doux, sans faste, sans violence » (NQT, v.I, p. 37).
  2. 6 décembre 1869: « Mon Dieu, le monde est affamé de paix, de foi, de religion » (NQT, v.I, p. 75).
  3. 23-27 août 1875: « Le droit naturel était violé par l’organisation économique générale. Un programme de réforme sociale commençait seulement à s’ébaucher dans le Comité d’études de l’œuvre des Cercles et dans les premiers écrits du grand évêque de Mayence, de Ketteler. … Mais avec les difficultés économiques, le socialisme allait reprendre faveur. Les catholiques devaient comprendre que la charité ne suffisait pas et qu’il fallait s’initier aux questions de justice sociale et se former un programme de réformes » (NHV, v.VI, pp.154.157).
  4. 6 juillet 1887 : « Départ du P. Charcosset pour le Val-de-Bois. J’attends de cette fondation bien des avantages pour le développement de l’œuvre » (NQT, v.I, p. 158).
  5. 24 juillet 1887 : « Je préside la séance trimestrielle de la conférence de Saint-Vincent de Paul. Ces œuvres d’hommes, d’une importance sociale si grande, sont peu vivantes à Saint-Quentin. On se plaint des ouvriers, et qui s’occupe d’en faire des chrétiens ? » (NQT, v.I, p. 159).
  6. « Les 12 et 13 septembre 1887, visite au Val-des-Bois, où nos Pères sont installés. J’écrivais au retour : « Le Val-des-Bois, oasis dans le désert de notre pauvre France. La paix social règne dans ce monde ouvrier. Je trouve ici un véritable esprit de foi et de charité, l’amour du sacrifice, le soin des malades. C’est pour nous une grâce que nous soyons mêlés à ce courant de vie d’immolation et de charité » (NQT, v.I, p. XLVIII).
  7. 15 mars 1888 : « Réunion pour entendre le p. Ludovic de Besse sur les Associations de patrons. Les patrons chrétiens devraient se grouper comme font les autres pour traiter ensemble les questions économiques et morales qui intéressent le travail. Il manque ici pour cela quelques hommes d’initiative et d’étude qui prennent la direction de ces œuvres. Adveniat regnum Christi ! » (NQT, v.I, p. 195).
  8. 12-14 avril 1888: « Rentrée de St-Jean - Audiences constantes - confessions des enfants - Jour de grande occupation. Je n’en suis troublé comme je l’ai été souvent. Lire, écrire aurait plus de charme, mais cette action incessante, quand elle est pour les âmes n’a pas moins d’efficacité. Les livres restent, mais les œuvres restent aussi et les âmes gagnées gagneront d’autres âmes » (NQT, v.I, p. 200).
  9. 19-21 février 1890 : « Visite au Val (des Bois). J’y suis toujours édifié. La foi et la charité règnent dans cette maison. Nos Pères contribuent là à une œuvre bien puissante. J’en remercie le S.-Cœur de Jésus » (NQT, v.I, p. 258).
  10. 5 octobre 1890 : « C’est fête du Cercle ouvrier pour l’inauguration de la chapelle qui a été gracieusement restaurée par les ouvriers eux-mêmes pendant leurs veilles. Ces jeunes gens ont fait là un grand acte de foi en consacrant une partie de leurs nuits au Bon Dieu pendant quatre ou cinq mois. Si ces œuvres étaient mieux soutenues, le relèvement social serait rapide » (NQT, v.I, p. 276).
  11. 12-15 août 1892 : « Congrès d’études au Val pour les séminaristes amis des œuvres. Réunion charmante. Il y a là 25 jeunes gens pieux et distingués, l’élite de nos séminaires » (NQT, v.I, p. 346).
  12. 24-30 décembre 1892 : « Noël : N.-S. donne sa première audience aux petits et aux pauvres. Ainsi son vicaire Léon XIII témoigne une charité extrême, une véritable tendresse paternelle envers les travailleurs » (NQT, v.I, p. 352).
  13. 25 janvier 1893 : « Réunion d’études sociales à Soissons. Cela se renouvellera tous les mois. L’œuvre des œuvres est de former des prêtres instruits, zélés, vertueux. Ces réunions ont cependant quelque utilité en faisant connaître les œuvres et la manière de les faire » (NQT, v.I, p. 357).
  14. 26 avril 1893 : « Réunion mensuelle d’études sociales à Soissons. Il se fera là quelque bien. Plusieurs paroisses essaient des syndicats agricoles chrétiens. L’association inspirée par le curé ramène les hommes à l’église » (NQT, v.I, p. 362).
  15. 17 octobre 1893 :  « Réunion diocésaine à N.-D.-de-Liesse. J’y lis un travail sur l’utilité des Études sociales. Ces réunions font un peu de bien, mais trop peu encore et trop lentement » (NQT, v.I, p. 370).
  16. 25-19 juillet 1894 : « Congrès eucharistique à Reims… Allocution de M. Thiébault du Cercle de Reims sur l’Eucharistie et l’Ouvrier. C’est là un signe des temps, le mouvement démocratique a pénétré jusque dans les congrès eucharistiques » (NQT, v.II, p. 222,225).
  17. 6-11 août 1894 : « Réunions sacerdotales au Val-des-Bois. Ces réunions sont organisées par le groupe des prêtres de la Démocratie chrétienne du Nord. … D’excellents travaux sont lus par de jeunes prêtres du Nord, sur la propriété, les finances, le commerce. Le Bon Père, M. Léon Harmel, nous parle du salaire et des moyens de le développer. … M. Naudet parle de la presse. … C’est un ensemble excellent. Les sujets y sont traités par les hommes les plus compétents. J’en garde des notes qui me fourniraient de bons thèmes de conférences. Pour ma part, je faisais chaque jour une instruction à la messe sur l’apostolat et le zèle et je fis un soir une causerie sur la réparation au S.-Cœur » (NQT, v.II, p. 225,226).
  18. 12 août 1894 : « Le dimanche, nous allâmes prendre part au congrès ouvrier régional de Charleville. … M.Naudet nous fit un chaleureux discours sur le programme social chrétien. Il y a là quelques ouvriers bien intéressants… Ils s’étaient laissés séduire par les idées socialistes, mais ils sont revenus à la sainte doctrine de l’Évangile… » (NQT, v.II, p. 226).
  19. 23 mars - 15 avril 1895 : « Le bon curé… est un homme de bureau. Il accomplit exactement son ministère suivant l’ancienne méthode, il n’est pas homme à entreprendre l’apostolat social qui rendra la foi à nos populations. … Les carêmes sont, comme les prônes, fort démodés. Ce n’est pas par là qu’on refera une société chrétienne. Il faut des missions pour donner le branle et des œuvres sociales pour gagner les hommes. … Là comme partout le remède est l’apostolat des hommes et la mise en œuvre de l’action sociale chrétienne » (NQT, v.II, p. 233,234).
  20. 19-24 novembre 1895 : « La violence provoque la résistance. La loi humaine, quand elle contredit la loi divine, n’est plus une loi, c’est la violence… si le législateur fait une œuvre mauvaise, l’honnête homme a le droit de se lever devant lui et de lui dire : je n’obéirai pas » (NQT, v.II, p. 258).
  21. 10-15 août 1896 : « Le Val. Réunion de jeunes abbés. Là encore nous faisons de bonne besogne en encourageant ces jeunes clercs à étudier la science sociale et à suivre les directions imprimées par Léon XIII. Le progrès est lent. Léon XIII se heurt à des résistances étonnantes. Mais l’avenir est assuré parce que ces jeunes abbés, intelligents et convaincus, ne se laisseront plus détourner de la bonne voie » (NQT, v.II, p. 276).
  22. 17-22 août 1896 : « Beau Congrès du Tiers-Ordre à Reims… Les Pères des diverses branches se mettent aux questions sociales, les jeunes surtout. … on peut rendre au Tiers-Ordre une puissante action sociale » (NQT, v.II, p. 276).
  23. 25-27 août 1896 : « Congrès ecclésiastique (Reims). … Il y a là 500 prêtres zélés, ardents. … Ce pauvre congrès si sage, si prudent, si bien conduit, a été fort contesté. On a parlé de presbytérianisme, de synode sans évêque, etc. Beaucoup de bruit pour rien » (NQT, v.II, p. 277).
  24. 8-11 mai 1897 : « C’est le Milan des œuvres et du mouvement catholique que je voulais voir cette fois-ci. …don Albertario … Il organisa une conférence que je donnai dans les salons de l’évêché … J’avais un bel auditoire, très sympathique et je parlai du malaise social contemporain et de ses remèdes. …Bergame. C’est là que les œuvres ont reçu la plus parfaite organisation en Italie… M.Rezzara a concentré dans une maison d’œuvres à Bergame, un journal, un cercle, une caisse d’épargne, une banque catholique, une coopérative, des réunions de jeunes gens, de prêtres, des conférences populaires. Au séminaire de Bergame, on étude l’histoire sociale de l’Église, le mouvement social catholique, le fonctionnement des caisses rurales. Comme nous sommes en retard chez nous ! Les résultats devraient cependant nous ouvrir les yeux » (NQT, v.II, p. 303,304).
  25. 2-12 juin 1897 : « J’obtiens une audience du roi… Le roi devait connaître mon apostolat social. Il me dit ses craintes relativement au socialisme. Il ne voit pas de bon œil les démocrates qui lui font peur. Évidemment, c’est un conservateur, plutôt bourgeois qu’aristocrate, mais très effrayé du mouvement ouvrier » (NQT, v.II, p. 307).
  26. Octobre 1898 : « …le beau pèlerinage du travail à Rome. Notre petite résidence du Monte Tarpeo a toujours l’honneur de recevoir le Bon Père Harmel et sa famille. Le pape encourage cette fois la démocratie chrétienne, les réfractaires ne se rendront pas encore, mais la vérité finira bien par triompher. Nous n’avons pas à créer le mouvement démocratique, il est un fait, il existe et il est irrésistible, nous n’avons qu’à lui faire bonne mine et à y entrer pour le christianiser et lui infuser l’esprit de justice et de modération » (NQT, v.II, p. 364).
  27. Janvier 1900 : « Nous commençons quelques réunions internationales d’études sociales. … Nous avons deux réunions en janvier le 17 et le 29. Nous étudions l’organisation corporative » (NQT, v.II, p. 521).
  28. Janvier 1901 : « Études sociales. Nous avons de bonnes réunions d’études sociales le 2 et le 15. Nous étudions le mouvement social en Italie. Certaines œuvres ont pris un grand développement. Les mutualités et les caisses de crédit sont innombrables. - Pour la législation, c’est presque nul. Les catholiques n’ont point de part à la vie politique. Ils ne peuvent pas susciter comme en Belgique et en Allemagne tout un code de lois sociales. Le fort de l’Italie, c’est la doctrine. Elle a gardé les principes et la méthode scolastique, et quand elle étudie une question, elle y met plus d’ordre, plus de logique, plus de force qu’en aucune autre nation. Toniolo surtout a donné sur la vie sociale chrétienne des notions aussi solides qu’élevées » (NQT, v.II, p.562).
  29. Janvier 1901 - Encyclique : Démocratie. « L’encyclique Graves de communi… a paru le 27… Elle confirme l’encyclique Rerum Novarum et consacre l’expression de Démocratie chrétienne. On pouvait pressentir cette direction de l’encyclique. Je venais de publier mes conférences sur la Démocratie chrétienne et son programme, je n’ai pas un iota à changer » (NQT, v.II, p. 562).
  30. Avril 1910 : « J’ai été amené par la Providence à creuser bien des sillons, mais deux surtout laisseront une empreinte profonde : l’action sociale chrétienne et la vie d’amour, de réparation, et d’immolation au S.-Cœur de Jésus » (NQT, v.III, p.427, n.33).
  31. Février 1916 : « Je repasse dans ma mémoire toute ma participation à l’action sociale chrétienne. C’était une vocation, une mission providentielle. J’avais souvent à Rome dirigé mes lectures dans ce sens là. J’aimais à lire… je fonde le Patronage, j’y ajoute successivement le Cercle, l’association des Patrons chrétiens… Je provoque de beaux congrès… Je suivais les congrès des œuvres ouvrières… et ceux des Cercles… Pendant plusieurs années, nous avions des réunions diocésaines d’études sociales… conférences à Rome… La pratique marchait de front avec la théorie. Les œuvres de St Quentin se continuaient. …au Val (des Bois) nous collaborons avec M. Harmel depuis 30 ans et au Brésil depuis vingt ans avec les patrons chrétiens de Camaragibe.

Tout n’a pas été parfait dans ce mouvement social. Dans toute réforme sociale, il y a des exagérés et des emballés. … Dans tout cet apostolat je ne voyais que relèvement des petits et des humbles, selon l’esprit de l’Évangile » (NQT, v.V, pp. 280-281).

  1. Janvier 1918 : « Par mon Manuel social et mes livres… par ma participation à beaucoup de congrès et de réunions sacerdotales et par mes conférences à Rome, n’avais-je pas la mission de propager dans le clergé les principes et les œuvres de la vie sociale chrétienne, comme M. de Mun et M. de la Tour du Pin pour les classes dirigeantes et aristocratiques, comme M. Harmel et M. Vrau pour le monde de l’industrie ? La Providence m’y avait préparé par mes études de droit à Paris et par mon Patronage à St-Quentin » (NQT, v.V, p.403).
  2. Février 1919 : « Belle audience d’adieu le 28 février. Nous causons avec le St-Père (Benedict XV) de nos œuvres, de l’action sociale chrétienne et de notre maison de Rome » (NQT, v.V, p.463).
  3. Mars 1919 : « J’avais exposé humblement au Pape la pensée qu’il serait bon de rappeler les directions de Léon XIII et le dévouement de l’Église à la classe ouvrière. Il m’avait dit qu’il profiterait d’une occasion favorable et cela ne tarda pas.

Trois jour après, le 3 mars, il donnait audience aux délégués de l’Union catholique sociale, il en profitera pour prononcer un chaleureux discours su l’action sociale. Il rappela que les directions de Léon XIII restent en pleine vigueur et que les catholiques doivent favoriser les unions professionnelles et les syndicats chrétiens, en même temps qu’ils doivent réclamer la liberté de l’enseignement chrétien… » (NQT, v.V, p.463).

  1. Études sur le S.C.J. : « Il (Le Cœur de Jésus) agit : il prêche, il guérit, il console. Il demande qu’on agisse : il désire des ouvriers apostoliques. …

Les missions lointaines, les missions populaires, l’éducation des enfants, les œuvres de relèvement pour les déshérités de ce monde, quel beau programme de zèle et de charité en union avec le Cœur de Jésus ! » (Œuvres Spirituelles, v.V, pp.693.694).

  1. Nos Congrès: « Vous qui blâmez les Congrès, y avez-vous assisté ? Non, sans doute, car vous auriez compris, comme tous ceux qui y prennent part, que ce sont autant de retraites de zèle ; qu’on y apprend les méthodes pour faire le bien… Pour moi, j’atteste avoir suivi beaucoup de Congrès depuis vingt-cinq ans. Je les ai toujours regardés comme des retraites de zèle. À mon humble jugement, toucher à ces Congrès, ce serait trahir la cause sacrée de l’Église » (Œuvres Sociales, v.II, pp. 369,370).
  2. Vingt-Sixième Méditation
LE CŒUR SACERDOTAL DE JÉSUS ET LES DEVOIRS DE LA VIE SOCIALE ET DE L’ACTION POPULAIRE

Le Cœur sacerdotal de Jésus a aimé tendrement sa patrie. Il a goûté et rempli le devoir civique et nous a invités à faire de même.

  1. Le patriotisme et le devoir civique

Jésus a aimé Nazareth. Il a essayé de la gagner. Repoussé par ses habitants, il ne l’a pas maudite (Marc, VI,4).

Il a aimé Capharnaüm, qu’il avait adoptée pour son séjour, et pour y exercer son premier ministère. Il l’a comblée de faveurs et il a pleuré son ingratitude (Luc, IV,23 et X,15).

Combien il a aimé Jérusalem ! Quand il descendait de Béthanie, il s’arrêtait sur le penchant du Mont des Oliviers et il pleurait en contemplant la ville ingrate qui allait subir le siège le plus rigoureux que l’histoire ait enregistré, et le beau temple qui allait être détruit (Mat. XXIII,37).

Jésus nous enseigne à remplir notre devoir civil et politique : « Rendez à César ce qui est à César » (Marc. XII,13), « Payez l’impôt comme les autres » (Mat. XVII,24s).

Saint Paul commente le mot de Jésus : « Rendez à César ce qui est à César » - « Tout pouvoir vient de Dieu. Obéissez à l’autorité. Les princes sont les ministres de Dieu pour le bien. Payez les impôts et les taxes. Honorez les autorités » (Aux Rom. XIII,7).

Il y a une exception, bien entendu, c’est le cas où l’autorité civile ordonnerait des choses qui seraient manifestement contraires à la loi de Dieu : « On doit obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Act. V,29).

Soyons donc de bons citoyens, dévoués à la patrie et à tous ses intérêts moraux et matériels. Ne soyons pas des hommes de partis. Les pharisiens voulaient pousser Jésus dans cette voie. « Peut-on, lui disaient-ils, obéir à César (qui est un usurpateur et un tyran) ? ». Jésus leur montra la monnaie et leur dit : « Qui est-ce qui règne ici ? C’est César, obéissez à César » (Mat. XXII,21).

  1. Le Cœur de Jésus et les classes populaires

Le Cœur sacerdotal de Jésus a été particulièrement dévoué aux classes populaires.

Le monde était à renouveler. À Rome, l’esclave était comme une bête de somme. Dix millions de citoyens étaient servis par cent millions d’esclaves. En Palestine, les pharisiens étaient hautains et sans cœur.

Un Dieu seul pouvait dire aux hommes : « Vous êtes tous frères » (Mat. XXIII,8), « Aimez-vous les uns les autres » (Jean XV,12).

C’est la mission de Jésus, c’est sous cet aspect que les prophètes nous l’ont présenté : « Il sera pénétré de l’Esprit de Dieu, il apportera la bonne nouvelle aux petits et aux humbles, il remédiera à toutes les infortunes, il prêchera le grand jubilé, avec la remise des dettes et le relèvement des pauvres » (Isaïe, LXI,1-2).

Toute la réforme économique et sociale est en germe dans les principes qu’il pose : la paternité divine et la fraternité de tous les hommes.

Il donne l’exemple de la simplicité et du travail. Il choisit l’atelier pour sa demeure, les bergers pour ses premiers adorateurs. Il est ouvrier et fils d’ouvrier. Voyez-le à Nazareth avec le tablier et les outils du charpentier. Il fait fi de la richesse, du luxe et des honneurs.

Il réclame pour les ouvriers la justice, le respect, l’affection fraternelle.

1° La justice - « L’ouvrier a droit à son salaire, à son pain, à ce qu’exige sa vie quotidienne : Dignus est operarius mercede sua, cibo suo » (Mat. X,10, Luc X,4).

Saint Jean développe ce précepte : « Riches avares, s’écrie-t-il, vos trésors vous attireront la colère de Dieu. Vos ouvriers ont peiné sur vos champs et vous ne leur donnez qu’un salaire tardif et insuffisant «  (Jaq. Chap. V,1-4).

2° Le respect - « Bienheureux ceux qui sont doux, pacifiques et miséricordieux » (Mat. V,4). « Celui qui n’a pas soin de ses serviteurs est plus méprisable qu’un païen » (I à Tim. V,8).

3° L’affection fraternelle - « Vous êtes tous frères » (JeanXV). « Il n’y a pas à faire de distinction chez vous entre esclaves et hommes libres. Non est servus neque liber » (Aux Gal. III,28).

« Aimez et pratiquez la fraternité » (cf. 1er et 2ème ép. de S. Pierre ; S. Paul aux Thess. IV,9).

  1. L’Église et le peuple

L’Église en s’inspirant du Cœur sacerdotal de Jésus, a libéré les esclaves. Elle a élevé les esclaves par degrés au servage, au prolétariat ; elle les conduira à la participation, à la coopération, à l’égalité civique.

Elle a organisé les communes, les corporations, les ordres rédempteurs.

Avec saint François, elle a soustrait le peuple aux duretés du droit féodal.

Elle a remédié au prolétariat par les œuvres, les orphelinats, les hospices, les sociétés de charité.

Trajan et Marc-Aurèle soumettaient les esclaves et les vaincus aux travaux forcés et aux luttes de l’amphithéâtre. Voltaire et les philosophes se raillaient du peuple qui n’était bon qu’à manger du foin. Le Christ et les apôtres promulguaient la fraternité universelle.

Ô prêtres, adonnez-vous aux œuvres anciennes et nouvelles.

Aidez la presse populaire.

Favorisez les cercles d’études, les conférences, les retraites qui forment des apôtres.

Allez au peuple par la revendication de la justice et du droit en sa faveur.

Allez au peuple en favorisant ses intérêts, ses récréations honnêtes.

« Pour tout ce qui touche à la fraternité, dit saint Paul aux Thessaloniens (ch. IV,9), cela ressort tellement de l’Évangile que j’ai à peine besoin de vous en parler » (OSP, v.II, pp.603-605).