La Capelle -- Retour aux origines 

Umberto Chiarello (CU)

La Capelle

Aujourd’hui, le 14 mars deux mille, mardi de la première semaine du carême, nous célébrons la naissance officielle de la communauté dehonienne à La Capelle, le jour anniversaire de la naissance de notre Père Fondateur. ´Je suis né le 14 mars 1843. C’était le mardi de la deuxième semaine de carêmeª: c’est ainsi que commencent les Notes sur l’histoire de ma vie, du P. Dehon.

C’est cette heureuse coïncidence qui nous pousse à en découvrir les significations; à percevoir dans la naissance de cette communauté dehonienne à La Capelle un heureux retour à nos origines.
 

1. La Capelle est le lieu de naissance du P. Léon Dehon
Autour du berceau du nouveau-né, il y avait ses parents: son père Alexandre Jules, sa mère Stéphanie Adèle Vandelet, ses oncles paternels et ses tantes maternelles. On lui donna les noms de Léon Gustave.

C'Nous nous trouvons maintenant dans la maison natale de notre Fondateur. Tous les Supérieurs Majeurs SCJ de l’Europe sont présents pour présider à la naissance de cette communauté dehonienne. Cette vieille Europe qui a donné naissance et croissance à notre Congrégation dans d’autres pays du monde, donnant ainsi le nom à tant d’autres Provinces, Régions et Districts.
 

2. La Capelle est le lieu de souvenirs des personnes les plus chères au P. Dehon

´Ma mère a été pour moi un des plus grands dons de mon Dieu et l’instrument de mille grâces… Je veux remercier N.-S. de m’avoir donné une telle mère, de m’avoir initié par elle à l’amour de son divin Cœur…ª (NHV, 3v-4v).

´Mon père n’a pas eu le bienfait d’une éducation complètement chrétienne… Il a gardé de son éducation de famille l’esprit d’équité et de bonté qui a caractérisé toute sa vie… Je devais trouver dans la tendresse de son affection paternelle pour moi un bien grand concours pour tout le développement de mon éducationª (NHV, I,5-6).

Il y a le souvenir de sa marraine, Juliette Augustine Vandelet, la plus jeune sœur de sa mère; qui avait, elle aussi, une dévotion ardente au Sacré-Cœur.
 

Le souvenir de ces chères personnes est lié à leur dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, dévotion qu’elles ont inculquée, dès sa première enfance, au petit Léon Gustave.
 

3. La Capelle est le lieu de ses premières expériences religieuses et de ses premières crises d’adolescence

Léon Gustave avait à peine trois ans et demi quand il a entendu parler sa mère et ses tantes de l’apparition de la Sainte Vierge à La Salette. C’est le souvenir le plus lointain de sa vie: les larmes de la Sainte Vierge, les châtiments à redouter pour la France à cause de ses péchés. Les larmes de la Sainte Vierge ont suscité en France toute une floraison d’œuvres de pénitence et de réparation. La future œuvre des ´Oblats du Sacré-Cœurª va s’inspirer, elle aussi, de ces souvenirs de sa première enfance, nous dit le P. Dehon.

Il y a l’éducation chrétienne reçue de sa mère. Alors que son frère Henri se promenait avec son père, partageant son amour de la campagne et des chevaux, Léon Gustave préférait rester à la maison, en compagnie de sa mère dont il subissait l’influence. Il prenait ainsi goût à la piété et aux choses religieuses. Il s’était créé sa chapelle, remplie de statuettes, d’images pieuses et aussi de reliques, chapelle ornée de fleurs qu’il cultivait lui-même dans un coin de son jardin. Bientôt, sa mère lui a appris à prier le matin et le soir, des prières adressées au Seigneur, à la Sainte Vierge, à l’Ange gardien, à St Louis de Gonzague et à St Stanislas. ´La belle âme de ma mère passait ainsi un peu dans la mienne, pas assez complètement à cause de ma légèretéª (NHV, I,8).

Il y a le souvenir de l’église où sa mère l’emmenait le dimanche et, parfois, en semaine pour la bénédiction eucharistique. Dans ses souvenirs, cette église ne présentait aucun attrait, était triste et sans ornements, elle était presque comme une masure. "J’allais d’abord au banc de ma mère. Je priais avec elle ou plutôt elle priait pour moi. Je ne savais pas bien ce que c’était que prier" (NHV, I, 9).

Il y a le souvenir, plein de lumière, de sa Première communion (le 4 Juin 1854). En guise de préparation, il y a eu trois années de catéchisme dans la paroisse, en plus des conseils de sa mère à la maison. La cérémonie solennelle a été accompagnée d’un renouveau des promesse du baptême et d’une consécration à la sainte Vierge. (6)
 

Il y a aussi les souvenirs tristes du Pensionnaire de La Capelle: un milieu peu chrétien, des amitiés mauvaises, l’apparition des défauts de son caractère. Il y a des souvenirs douloureux: une inflammation cérébrale à l’âge de 4 ans; un accident particulier lorsque, renversé par un cheval, il a reçu un coup de sabots sur la tête: ce qui lui a laissé comme séquelle une légère surdité (NHV, I, 9-10).

4. Il y a un retour constant à La Capelle, à la maison de ses parents.

Que ce soit comme étudiant à Hazebrouck, comme jeune étudiant universitaire à Paris, ou de retour de ses voyages touristiques: l’endroit qui l’accueille c’est toujours La Capelle.

Plus particulièrement, cette maison paternelle est le témoin de la grande question de la vocation de Léon Dehon. Après avoir obtenu le doctorat en droit civil à Paris, "a mon retour à La Capelle j’avais à traiter la grande question de ma vocation avec ma famille. C’était difficile". En dépit de la promesse qu’il lui avait faite de le laisser libre après son doctorat, son père se montre opposé à la vocation sacerdotale de son fils. (NHV, I, 192).

La question de sa vocation devient encore plus douloureuse à son retour du voyage en Orient, en été de 1865. Maintenant, ce n’est plus seulement son père mais aussi sa mère qui s’oppose à sa vocation sacerdotale. (7)

Et pourtant, toute la population va participer, émue, à la célébration solennelle de sa première Messe à La Capelle, le 19 juillet 1869. Ce jour là, dans cette maison, il y a eu des larmes de joie, partagées par tous les membres de la famille, désormais réconciliés avec le choix sacerdotal de Léon Dehon. (NHV, III, 237-243)

Durant les tristes années de la guerre franco-prussienne, La Capelle serà le témoin de son ardeur sacerdotale. En automne 1870, comme aumônier militaire, il se consacre à l’assistance des jeunes soldats qui y était stationnés.

Dans la même période et dans cette maison, Léon Dehon réfléchit sur son futur apostolat sacerdotal. A Rome, il a mûri un fort attrait pour la vie religieuse; en outre, le P. D’Alzon a demandé sa collaboration au "projet d’une Congrégation consacrée aux études et à l’enseignement supérieurs". Mais suivant plutôt les conseils du P. Freyd, Léon Dehon prend ici, dans cette maison, , la "grande décision": de se mettre au service du diocèse de Soissons, à la disposition de son Evêque. Ainsi, Mgr Dours l’envoie à St- Quentin, comme septième vicaire de la Basilique, le dernier des vicaires; il y commencera son activité le 16 novembre 1871. "C’était absolument le contraire de ce que j’avais désiré depuis des années, une vie de recueillement et d’études. Fiat!" (NHV, V, 85).

Agé, il aimait encore retourner à La Capelle: pour voir ses parents, à l’occasion des événements joyeux et tristes (NQ XLIV, Août 1922).
 

5. En outre, la Capelle est, pour le P. Dehon, un lieu de mémoire historique

Ce n’est pas uniquement un retour physique mais également un voyage dans la mémoire. La mémoire revoit les premiers événements de son enfance à la lumière de son cheminement ultérieur. En effet, "le recul aide à voir plus clair" dans sa vie, écrit-il dans son Journal (NQ XLIV, Avril 1921). C’est ainsi qu’il redécouvre les origines de sa vocation d’oblation réparatrice déjà dans son Baptême qui a eu lieu le 24 mars 1843, la veille de l’Annonciation. "J’ai été heureux plus tard d’unir le souvenir de mon baptême à celui de l’Ecce Venio de Notre Seigneur" (NHV, I, 1-2). (8)

En repensant aussi à la manifestation de sa vocation sacerdotale, dans la nuit de Noël de 1856, à l’église des capucins d’Hazebrouck, il la redécouvre à la lumière de sa maturation ultérieure. "Ce qui m’attirait dans la vocation, c’était à la fois l’attrait de l’union avec N.S., le zèle pour le salut des âmes et le besoin de grâces abondantes pour me sauver" (NHV, I, 35).

6. En dehors de St-Quentin, c’est La Capelle qui est l’endroit auquel le P. Dehon veut rattacher la Congrégation.

En 1922, la Ville de St-Quentin veut exproprier la maison du S.-Coeur sous le pretexte d’ouvrir une rue (NQ XLIV, Août 1922) ce qui arrivera effectivement en 1925. "Notre maison du S.-Coeur… C’est le berceau de la Congrégation. Nous y avons beaucoup travaillé et beaucoup souffert… C’est un crève-coeur, fiat! Tout Institut tient à ses origines, à son berceau" (NQ XLV, Janvier 1925). (9)

En 1923, en voulant rapatrier en France l’école apostolique St-Clément qui se trouvait à l’époque à Thieu (Belgique) et par crainte d’expropriation de la maison du S.-Coeur à St-Quentin, il pense transférer l’école apostolique à La Capelle. "Nous allons commencer à La Capelle. J’y ai bien souvent pensé, c’est encore une grâce. Nous serons là près des tombeaux de ma famille, près de l’église de mon baptême et de ma première communion" (NQ XLIV, Juillet 1923)
 

II. Signification de cette Communauté dehonienne

1. Par l’inauguration officielle de cette communauté dehonienne, nous réalisons aujourd'hui un désir du Fondateur, nous concrétisons un de ses rêves.

Enfin, le Vénérable P. Dehon peut voir que sa maison natale, où il a été initié à l’amour du Cœur de Jésus et sensibilisé à la spiritualité de la réparation, où il a pris la décision concernant sa vocation sacerdotale et apostolique, devient aujourd’hui une maison de la Congrégation, une maison où celui qui y viendra en visite pourra redécouvrir nos origines. "Tout Institut tient à ses origines, à son berceau" .

2. La nouvelle communauté prendra de plus en plus de signification au fur et à mesure de la réalisation de ses objectifs:

a. Redécouvrir les lieux dehoniens et leur signification: les endroits et le climat de cette maison et de La Capelle, les lieux de ses parents (Vervins), les lieux où il a grandi et où il a été éduqué (Hazebrouck); les lieux de ses pèlerinages et de son itinéraire spirituel (N.D. de Liesse), et les lieux de son apostolat et du berceau de la Congrégation (St-Quentin).

b. Promouvoir le ´retour aux sourcesª de la spiritualité dehonienne en accueillant tous ceux qui souhaitent approcher nos sources.

Les religieux plus âgés pourront y venir pour redécouvrir l’histoire de leur vocation, revivre les souvenirs du P. Dehon. Les religieux plus jeunes, en se préparant à la Profession perpétuelle, pourront y goûter aux mêmes attraits dont faisait l’expérience le jeune P. Dehon: "l’attrait de l’union avec N.S., le zèle pour le salut des âmes et le besoin de grâces abondantes pour me sauver" (NHV, I, 35).

Les personnes consacrées dans des Instituts fondés par nos religieux et évêques pourront y découvrir les origines du Père spirituel que nous avons en commun.

Les jeunes laïcs dehoniens pourront y venir pour discerner leur vocation, écclairés par l’expérience du jeune Léon Dehon.

La Capelle: ce n’est pas qu’une localité géographique pour des voyages touristique mais un lieu spirituel où toute la Famille dehonienne peut redécouvrir les origines du charisme du P. Dehon - voilà la tâche qui vous attend et qui vous rendra toujours plus significatifs. C’est le vœu de tous les Supérieurs Majeurs de l’Europe et, en particulier, du Supérieur Généréal qui s’unit aujourd’hui en esprit avec nous tous.

La Capelle, le 14 mars 2000le P. Umberto Chiarello scj

La Capelle - Ritorno alle origini

I. La Capelle
 

Oggi, 14 marzo 2000, martedì della prima settimana di quaresima, celebriamo la nascita ufficiale della comunità dehoniana a La Capelle, nell’anniversario della nascita del nostro p. Fondatore. "Je suis né le 14 mars 1843. C’était le mardi de la deuxième semaine de carême": così iniziano le Notes sur l’histoire da ma vie di p. Dehon.

E’ questa una felice coincidenza, che ci spinge a scoprirne i significati; a intravedere nella nascita di questa comunità dehoniana a La Capelle un felice ritorno alle origini.

1. La Capelle è il luogo di nascita di p. Leone Dehon.

Intorno alla culla del neonato c’erano i suoi genitori: il papà Alexandre Jules, sua mamma Stéphane Adèle Vandelet, zii paterni e zie materne. Gli diedero il nome di Léon Gustave. (1)

Ci troviamo ora nella casa natale del nostro Fondatore. A presiedere alla nascita di questa comunità dehoniana sono presenti tutti i Superiori maggiori SCJ dell’Europa. Questa vecchia Europa, che ha dato inizio e sviluppo alla nostra Congregazione negli altri paesi del mondo, dando così nome a tante altre Province, Regioni e Distretti.

2. La Capelle è il luogo dei ricordi delle persone più care a p. Dehon.

"Ma mère a été por moi un des plus grands dons de mon Dieu et l’instrument de mille grâces… Je veux remercier N.S. de m’avoir donné une telle mère, de m’avoir initié par elle à l’amour de son divin Coeur…" (NHV, 3v-4v). (2)

"Mon père n’a pas eu le bienfait d’une éducation complètement chrétienne… Il a gardé de son éducation de famille l’esprit d’équitée et de bonté qui a caractérisé toute sa vie… Je devais trouver dans la tendresse de son affection paternelle pour moi un bien grand concours pour tout le développement de mon éducation" (NHV, I, 5-6). (3)

C’è il ricordo di sua zia madrina, la sorella più giovane di sua mamma; anch’ella devota ardente del s. Cuore. (4)

Il ricordo di queste persone care viene legato alla loro devozione al S. Cuore di Gesù, e che hanno inculcato nel piccolo Leone Gustavo, già nella prima infanzia.

3. La Capelle è il luogo delle prime esperienze religiose e delle sue crisi adolescenziali.

Léon Gustave aveva appena 3 anni e mezzo, quando sentì parlare sua mamma e le zie delle apparizioni della Madonna a La Salette. E’ il ricordo più lontano della sua esistenza: le lacrime della Madonna, i castighi minacciati alla Francia per i suoi peccati. Lacrime della Madonna che susciteranno in Francia una fioritura di opere di penitenza e di riparazione. Anche la futura opera degli "Oblati del S. Cuore" si ispirerà a questi ricordi della sua prima infanzia: ci dice p. Dehon. (5)

C’è l’educazione cristiana ricevuta da sua madre. Mentre suo fratello Enrico andava e veniva con suo padre, condividendone i gusti per la campagna e i cavalli, egli preferiva starsene in casa assieme a sua madre, subendone l’influsso. E così prendeva gusto alla pietà e alle cose religiose. Si era creata una sua cappella, con tanto di statuette, di immagini devote e anche di reliquie. Cappella adornata di fiori, coltivati da lui stesso in un angolo del suo giardino. Sua mamma gli insegnò presto a pregare al mattino e alla sera. Preghiere al Signore, alla Vergine, all’Angelo custode, a S. Luigi e a Santo Stanislao. "La belle âme de ma mère passait ainsi un peu dans la mienne, pas assez complètement à cause de ma légèreté." (NHV, I, 8).

C’è il ricordo della Chiesa, dove sua mamma lo conduceva alla domenica e, a volte nella settimana, per la benedizione eucaristica. Nei suoi ricordi, questa chiesa non aveva nessuna attrattiva, era triste e senza ornamenti, quasi una catapecchia. "J’allais d’abord au banc de ma mère. Je priais avec elle ou plutôt elle priait pour moi. Je ne savais pas bien ce que c’était que prier" (NHV, I, 9).

C’è il ricordo, pieno di luce, della sua Prima comunione (4 Juin 1854). Come preparazione, ci furono tre anni di catechismo in parrocchia, oltre ai consigli materni in casa. La cerimonia solenne fu accompagnata dalla rinnovazione delle promesse battesimali e dalla consacrazione alla Vergine. (6)

Ci sono anche i tristi ricordi del Pensionato di La Capelle: l’ambiente poco cristiano, le compagnie cattive, l’emergere dei suoi difetti di carattere. Ci sono ricordi spiacevoli: una febbre cerebrale a 4 anni; un incidente singolare, quando, travolto da un cavallo, riportò un calcio alla testa; cosa che gli lascerà una leggera sordità (NHV, I, 9-10).

4. C’è il ritorno costante a La Capelle, alla sua casa paterna.

Da studente ad Hazebrouck, da giovane universitario a Parigi, al rientro dei suoi viaggi turistici: il luogo che l’accoglie, è sempre La Capelle.

In particolare, questa casa paterna è testimone della "grande questione della vocazione" di Leone Dehon. Conseguito il dottorato in diritto civile a Parigi, "a mon retour à La Capelle j’avais à traiter la grande question de ma vocation avec ma famille. C’était difficile". Nonostante la promessa fatta di lasciarlo libero dopo il dottorato, suo padre si dimostra contrario alla vocazione sacerdotale del figlio (NHV, I, 192).

La questione della sua vocazione diventa ancor più sofferta al ritorno dal viaggio in Oriente, nell’estate del 1865. Non solo suo padre, ma ora anche sua madre si oppongono alla sua vocazione sacerdotale. (7)

Eppure, tutta la popolazione parteciperà emozionata alla solenne celebrazione della sua prima Messa a La Capelle, avvenuta il 19 luglio 1869. Quel giorno, in questa casa, ci furono lacrime di gioia, condivise da tutti i familiari, ormai rappacificati sulla scelta sacerdotale di Leone Dehon. (NHV, III, 237-243)

Durante i tristi anni della guerra franco-prussiana, La Capelle sarà testimone del suo zelo sacerdotale. Nell’autunno del 1870, egli si dedica, come cappellano militare, all’assistenza dei giovani soldati, qui accampati.

In questo stesso periodo e in questa casa, Leone Dehon riflette sul suo futuro apostolato sacerdotale. A Roma aveva maturato una forte attrattiva per la vita religiosa; inoltre p. D’Alzon gli aveva chiesto di collaborare al progetto di una "Congregazione consacrata allo studio e all’insegnamento superiore". Consigliato invece da p. Freyd, Leone Dehon prende qui, in questa casa, la "grande decisione": mettersi a servizio della diocesi di Soissons, a disposizione del suo Vescovo. Mons. Dours lo destina così a St- Quentin, come settimo vicario della Basilica, l’ultimo dei vicari; là inizierà la sua attività il 16 novembre 1871. "C’était absolument le contraire de ce que j’avais désiré depuis des années, une vie de recueillement et d’études. Fiat!" (NHV, V, 85).

Anche da vecchio, ama ritornare a La Capelle: per trovare i suoi parenti, in occasione di avvenimenti lieti e tristi (NQ XLIV, Août 1922).

5. La Capelle è inoltre, per p. Dehon, il luogo della memoria storica.

Non c’è soltanto il ritorno fisico, ma anche un viaggio con la memoria. La memoria rivede i fatti della sua prima infanzia alla luce ulteriore del successivo cammino. Infatti, " le recul aide à voir plus clair" nella propria vita, dice nel suo Diario (NQ XLIV, Avril 1921). E così riscopre le origini della sua vocazione d’oblazione riparatrice già nel Battesimo, avvenuto il 24 marzo 1843, vigilia dell’Annunciazione. "J’ai été heureux plus tard d’unir le souvenir de mon baptême à celui de l’Ecce Venio de Notre Seigneur" (NHV, I, 1-2). (8)

Ripensando inoltre al sorgere della sua vocazione sacerdotale, nella notte di Natale del 1856 nella Chiesa dei Cappuccini ad Hazebrouck, egli la riscopre alla luce della sua ulteriore maturazione. "Ce qui m’attirait dans la vocation, c’était à la fois l’attrait de l’union avec N.S., le zèle pour le salut des âmes et le besoin de grâces abondantes pour me sauver" (NHV, I, 35).

6. Oltre che a St-Quentin, La Capelle è il luogo a cui p. Dehon vuole legare la Congregazione.

Nel 1922, la Ville de St-Quentin veut exproprier la maison du S.-Coeur sous le pretexte d’ouvrir un rue (NQ XLIV, Août 1922); cosa che effettivamente avverrà nel 1925. "Nôtre maison du S.-Coeur… C’est le berceau de la Congrégation. Nous y avons beaucoup travaillé et beaucoup souffert… C’est un crève-coeur, fiat! Tout Institut tient à ses origines, à son berceau" (NQ XLV, Janvier 1925). (9)

Nel 1923, volendo riportare in Francia l’école apostolique St-Clément, che in questo periodo si trovava a Thieu (Belgique), e nel timore dell’esproprio della maison du S.-Coeur à St-Quentin, egli pensa di trasferire la scuola apostolica a La Capelle. "Nous allons commencer à La Capelle. J’y ai bien souvent pensé, c’est encore une grâce. Nous serons là près des tombeaux de ma famille, près de l’église de mon baptême et de ma première communion" (NQ XLIV, Juillet 1923)
 

II. Significato di questa Comunità dehoniana

1. Con l’inaugurazione ufficiale di questa comunità dehoniana, noi oggi realizziamo il desiderio del Fondatore, diamo concretezza a un suo sogno.

Finalmente, il Venerabile P. Dehon può vedere come la sua casa paterna, dove è stato iniziato all’amore al Cuore di Gesù e sensibilizzato alla spiritualità riparatrice, dove ha deciso la sua vocazione sacerdotale apostolica, diviene oggi casa della Congregazione. Casa, dove chiunque verrà in visita, potrà riscoprire le nostre origini. "Tout Institut tient à ses origines, à son berceau" .

2. La nuova comunità acquisterà sempre più significato, man mano che raggiungerà i suoi obiettivi:

a. Riscoprire i luoghi dehoniani e il loro significato: gli ambienti di questa casa e de La Capelle, i luoghi dei parenti (Vervins), della crescita e della sua educazione (Hazebrouck); i luoghi dei suoi pellegrinaggi e del suo itinerario spirituale (N.D. de Liesse), del suo apostolato e della culla della Congregazione (St-Quentin).

b. Promuovere il "ritorno alle origini" della spiritualità dehoniana, accogliendo quanti desiderano accostarsi alle sorgenti.

I religiosi anziani potranno qui venire per ripercorrere la storia della loro vocazione, rivivendo i ricordi di p. Dehon. I giovani religiosi, nella preparazione alla professione perpetua, potranno gustare le stesse attrattive, che provava il giovane Leone Dehon: "l’attrait de l’union avec N.S., le zèle pour le salut des âmes et le besoin de grâces abondantes pour me sauver" (NHV, I, 35).

Le persone consacrate in Istituti, fondati da nostri religiosi e vescovi, potranno qui scoprire le origini del nostro comune Padre spirituale.

I giovani laici dehoniani potranno venire qui a discernere la loro vocazione, illuminati dall’esperienza giovanile di Leone Dehon.

La Capelle: non solo luogo geografico per viaggi turistici, ma luogo spirituale dove tutta la Famiglia dehoniana può riscoprire le origini del carisma di p. Dehon; ecco il compito che vi aspetta e che vi renderà sempre più significativi. E’ l’augurio di tutti i Superiori Maggiori d’Europa e, in particolare, del Superiore Generale unito oggi in spirito con tutti noi.

La Capelle, 14 marzo 2000p. Umberto Chiarello scj

NOTES
 

1. "On me donna les noms de Léon Gustave. Ma mère aimait le nom de Léon (à cause du saint pape Léon XII, le pontife de son enfance). Elle me le donna en souvenir d’un petit ange, mon frère aîné, mort à l’âge de 4 ans quelques mois avant ma naissance… Le nom de Gustave était celui de mon parrain, frère de mon père… J’ai adopté pour patrons St Léon le Grand et St Augustin, parce que le nom de Gustave n’est pas un nom de saint ou n’est qu’un dérivé de celui d’Augustin" (NHV, I, 2).

2. "Ma mère a été por moi un des plus grands dons de mon Dieu et l’instrument de mille grâces. Quelle dignité de vie, quelle foi, quelle vertu, quel coeur elle avait! N.S. l’a bien aimé, car il lui a fait bien de grâces… La grande grâce de ma mère fut d’être élévée au pensionnat de Charleville, dirigé par les Dames de la Providence…, qui vivaient de l’esprit du S. Coeur… Ma mère, en quittant sette maison, avait une piété éclairée et forte. Elle avait pris goût à la sainte liturgie et suivait l’esprit de l’Eglise. Elle faisait des lecture spéciales au temps de l’Avent et du carême… Je veux remercier ici N.S. de m’avoir donné une telle mère, de m’avoir initié par elle à l’amour de son divin Coeur…" (NHV, 4-5).

3. "Mon père n’a pas eu le bienfait d’une éducation complètement chrétienne… Il a gardé de son éducation de famille l’esprit d’équitée et de bonté qui a caractérisé toute sa vie. Il a perdu au collège la pratique de la vie chrétienne, mais il en a gardé le respect et l’estime.. Ce qui lui restait de foi devait toujours s’accroître, grâce surtout à l’influence constante de ma mère, à ses prières et à ses sacrifices… Le séjour à Rome, la bénédiction de Pie IX et les émotions de ma première messe devaient achever l’oeuvre de la grâce dans cette âme que N.S. a bien aimée. Je devais trouver dans la tendresse de son affection paternelle pour moi un bien grand concours pour tout le développement de mon éducation et même pour la vie chrétienne. Je ne devais me heurter à lui que pour ma vocation, Je vou rends grâce, ô mon Dieu, de me l’avoir donné. Je me sens plus que jamais uni à lui. Son souvenir m’est doux, il m’aide et réconforte" (NHV, 5-6).

4. "Ma marraine fut la plus jeune soeur de ma mère. Je lui suis reconnaissant. Elle a eu dans la famille une heureuse influence par la foi solide et la dévotion ardente qu’elle avait puisées dans son éducation chez les Dames du S. Coeur à Charleville." (NHV, I, 3).

5. ‘‘Anniversaire de La Salette, 1846. C’est la date à laquelle remontent mes plus lointains souvenirs. J’étais tout petit : 3 ans _. Ma mère et mes tantes parlaient beaucoup de l’apparition de la Ste Vierge à la Salette, de ses larmes, des châtiments à redouter pour la France. Les châtiments sont venus à plusieurs reprises. Mais les larmes de Marie ont suscité toute une floraison d’oeuvres de pénitence et de réparation. Plusieurs communautés sont nées de cette mentalité créée par N.-D. de La Salette. La nôtre s’en est aussi inspirée en partie. Puisse la mesure de la réparation être bientôt suffisante, pour que N.-S. nous fasse grâce par l’intercession de Marie’’ (NQ XXXV, 19 Sept 1914).

‘‘Notre-Dame de La Salette a demandé aussi la réparation. Et si l’on croit le secret de Mélanie, elle a demandé surtout la réparation par le prêtre et pour le prêtre’’ (NHV, VII, pp 34-38, Motifs pour lesquels la Congrégation a été fondée).

6. "Je compris qu’il s’agissait d’une grande action. Je m’y préparai bien et j’y reçus vraiment de fortes impressions de grâce…Ce beau jour ne laisse point d’ombre dans mon souvenir" (NHV, I, 11).

7. "J’eus pendant ces vacances avec mes parents des scènes bien pénibles. Mon père souffrait cruellement de ma décision. Il n’y comprenait rien. Tous ses châteaux en Espagne s’écroulaient… Ma mère sur laquelle j’avais compté tout à fait pour m’aider m’abandonna complètement. Elle était pieuse, elle me voulait pieux, mais le sacerdoce l’effrayait. Il lui semblait que je ne serais plus de la famille, que j’étais perdu pour elle. Il me fallut endurcir mon coeur pour résister à tous les assauts que j’eus à subir" (NHV, II, 183-184).

8. "J’ai été heureux plus tard d’unir le souvenir de mon baptême à celui de l’Ecce Venio de Notre Seigneur. J’ai puisé une grande confiance dans ce rapprochement. L’Ecce Venio du Coeur de Jésus a protégé et béni mon entrée dans la vie chrétienne. Notre Seigneur ne m’en voudra pas sans doute de voir là une attention de sa Providence en vue de ma vocation actuelle de Prêtre-Hostie du Coeur de Jésus. J’ai toujours eu un culte pour le souvenir de mon baptême… A chacune de mes vacances j’allais faire un pieux pèlerinage aux faunts sacrés de mon baptême et j’éprouvai un serrement de coeur quand la vieille urne fut ensevelie dans un autel puis disparu tout à fait" (NHV, I, 1-2).

9. "Je repense beaucoup aux commencement de l’oeuvre. Le recul aide à voir plus clair. La Providence a ses préférences géographiques. La Ste Vierge a choisi La Salette et Lourdes. Le S.-Coeur a préféreé Paray le Monial, Monmartre, St-Quentin… Pourquoi ce choix de St-Quentin? Il y avait à une ancienne et profonde dévotion au S.-Coeur… L’oeuvre garde le nom officiel de Prêtres du S.-Coeur de St-Quentin, aussi je tiens à ce que nous gardions nos maisons de St-Quentin" (NQ XLIV, Avril 1921).