Father Dehon at Loretto

By, Fr. P.J. McGuire, SCJ

Dehon Sutdy Center

English - French

On 14 February 1877, while accompanying Bishop Thibaudier on his ad limina visit to Rome, Father Dehon made a stop at the Holy House in Loretto. Seventeen years later on a return visit he wrote to Stanislaus Falleur: "Early this morning I said Mass at the Holy House. This is where the Congregation was born in 1877. May it be able to regain new life here again today."

In his Journal that day he wrote: "Loretto, 3 April 1894. I was the first to arrive when the basilica opened this morning and I had the privilege of celebrating Mass in the Holy House. I have visited many holy sites. I prayed and received Holy Communion at Bethlehem, at Nazareth, and at the Holy Sepulcher, but I was not a priest and perhaps I will never say Mass on Calvary! But Mass at Loretto is also quite moving. It's a pleasure to receive Jesus between one's hands in the humble house where he lived, prayed, worked, suffered, and loved. I had visited here with my father and mother a couple weeks before my priestly ordination, and again in 1877 with Bishop Thibaudier a few months before founding the Congregation. I was reliving all these memories and they touched my heart: for this is the cradle of the great Christian family! This is where the Word was made flesh and where he dwelled among us. . .

"This is indeed the house of the Mother of God, which angels carried from Galilee to Dalmatia and from there to Italy where they set it down in a laurel grove on 9 December 1294. The little house measures approximately 35 feet in length and 15 feet across: this is the palace of the King of kings, or rather the cell of the great penitent, of the Redeemer who has atoned for all our faults in humility and poverty. The harshest critics have no grasp of the reality of the miracle that brought it here. The most valuable investigations had been conducted by those who were contemporaries of the event.

"Moreover, as Louis Veuillot has said, 'Those who have made the pilgrimage have felt a proof of its authenticity in the depth of their heart. When one kneels in this place the heart is changed, it is enlightened, and peace descends on it, it is overcome with an unimaginably calm fervor for justice, duty, and charity. Whoever arrived here as a timidly coward departs filled with strength asking God for the trials which he had formerly dreaded.'

"The Popes and the devout faithful have taken great care of this dear little house. It has a double layered covering to protect it: its marble facing is like a white bridal gown that has been embroidered by skilled craftsmen; the outer basilica from the 15th century is like a great royal cloak. Sixtus V, Paul V, and Leo X have lavished it with their favors out of devotion to Mary. . .

"But why did the Renaissance have to include some pagan motifs even in the sanctuary where everything ought to be pure and supernatural! Why were those masks and mythical figures placed on the beautiful bronze doors of the basilica? Why are there sphinxes and Greek gods and even satyrs in the Holy House!"

CF. Dehon e Loreto - alcuni testi by Stefan Tertünte

Le père Dehon à Lorette

 par P. Paul. J. McGuire, SCJ

 Dehon Study Center


Le 14 février 1877, accompagnant Mgr Thibaudier à Rome pour sa visite ad limina, le P. Dehon s’est arrêté à la Santa Casa à Lorette. Dix-sept ans plus tard, au cours d’une autre visite, il écrit à Stanislas Falleur: “Tôt ce matin, j’ai célébré la messe à la Santa Casa. C’est là qu’est née la Congrégation en 1877. Puisse-t-elle y connaître un regain de vie aujourd’hui.”

Dans son journal, il écrit: “Lorette, 3 avril 1894. J’étais le premier à la basilique à son ouverture et j’eus la faveur de célébrer la sainte messe dans la Santa Casa. J’ai visité les lieux saints. J’ai priée et fait la sainte communion à Bethléem, à Nazareth et au Saint-Sépulcre, mais je n’étais pas prêtre et peut-être ne dirai-je jamais la sainte messe au calvaire! Mais la messe à Lorette est bien émouvante aussi. Il est bien doux de posséder Jésus entre ses mains dans l’humble maison où il a vécu, prié, travaillé, souffert, aimé. Et puis j’avais passé là avec mon père et ma mère, quelques semaines avant mon sacerdoce, et j’y avais passé encore en 1877 avec Mgr Thibaudier, quelques mois avant de fonder la Congrégation. Je faisais revivre tous ces souvenirs et ils m’étreignaient le coeur.

C’est donc là le berceau de la grande famille chrétienne! C’est là que le Verbe s’est fait chair et qu’il a habité parmi nous...

C’est bien là la maison de la Mère de Dieu, que les anges apportèrent de Galilée en Dalmatie et de Dalmatie ne Italie et qu’ils déposèrent là dans un bosquet de lauriers le 9 décembre 1294.

La petite maison a dix mètres 60e de long et 4mt.30 de large: c’est là le palais du Roi des rois, ou plutôt la cellule du grand pénitent, du rédempteur qui a expié toutes nos fautes dans l’humilité et la pauvreté.

La critique la plus sévère n’a pas de prise sur la réalité du miracle de la translation. Les enquêtes les plus précises ont été faites par les contemporains du fait lui-même.

D’ailleurs, comme le dit L. Veuillot, «ceux qui ont fait le pèlerinage ont senti au fond de leur coeur une preuve de son authenticité. Quand on s’agenouille là, le coeur est changé, la lumière s’y fait, le repos y descend, je ne sais quelle paisible ardeur pour tout ce qui est justice, devoir, charité, s’en empare; et tel qui est arrivé timide et lâche, repart plein de force demandant à Dieu les épreuves qu’il redoutait.»

Les Papes et les pieux fidèles l’ont bien soignée, cette chère petite maison. Elle a un double vêtement qui la protège: son revêtement de marbre qui est comme une blanche robe de fiancée toute brodée par les artistes les plus habiles; et puis la basilique du XVè siècle, qui est comme un grand manteau impérial.

Sixte Quint, Paul V, Léon X ont prodigué là leurs faveurs, par dévotion envers Marie...

Mais pourquoi faut-il que même dans un sanctuaire où tout devrait être si pur et si surnaturel, la Renaissance ait mêlé quelques sujets païens!

Pourquoi ces masques et ces chimères aux belles portes de bronze de la basilique? Pourquoi des sphynx, des tritons, des satyres même à la Santa Casa!”

(Fridge Notes, 11 février 2002)

CF. Dehon e Loreto - alcuni testi by Stefan Tertünte
 

Dehon e Loreto -- alcuni testi

Stefan Tertünte

31.10.1868 (NHV VI/1868, 74s)

« Lorette et Castelfidardo, quels touchants souvenirs ! C'est la maison du Bon Maître et le champ de bataille de ses martyrs. Nous passâmes la Toussaint à Lorette. Quel touchant spectacle que celui de Lorette un jour de fête ! Il y avait des pèlerins par milliers. Ces braves gens se tenaient en file par les épaules pour parvenir aux confessionnaux. Nous pûmes entrer dans la petite maison sainte et y prier un bon moment. Je voudrais faire à Lorette un long séjour et méditer là tout à mon aise toute la vie de la Sainte Famille. Je ne connais pas au monde de sanctuaire plus vénérable. C'est en 1294 que les anges l'apportèrent là. On s'en étonne. Je m'étonnerais plutôt que N.-S. n'ai pas soustrait aux Sarrazins la maison de sa Mère pour l'offrir à notre pieuse vénération. Voilà six siècles que les pèlerins vont là en foule chercher un accroissement de foi et d'amour pour Jésus et déposer les témoignages de leur reconnaissance."

14. 02. 1877 (de ND. de Lorette) B 18. 6. 6 (inv. 208. 06). Un confrère du vicariat

(copie dactylogr.)

Mon cher Confrère,

Je m'empresse de vous faire part de notre joie qui est complète. Notre voyage est jusqu'à présent heureux de toutes manières. Notre santé se conserve, le temps est favorable et l'atmosphère est douce.

Je vous ai donné des nouvelles de Turin. Le lendemain j'eus le bonheur de célébrer la Sainte Messe à l'autel du St Suaire. Vous savez que Turin possède cette précieuse relique. Elle est conservée dans un sanctuaire pieux autant qu'artistique dont les décorations de bronze et de marbre noir et les emblèmes de deuil conviennent merveilleusement au trésor qu'elles ont pour but d'honorer. Nous laissons cette ville d'ailleurs pauvre en souvenirs et qui n'a de beau que sa régularité.

Milan nous retint vingt quatre heures.

Comme sa cathédrale de marbre nous ravit le soir quand les rayons du soleil couchant lui donnaient une teinte rose toute féérique! Ses mille clochetons et les découpures de ses corniches l'entourent d'une merveilleuse dentelle.

On peut lui reprocher de n'avoir pas la perfection classique de nos principales cathédrales, mais on ne peut échapper au sentiment d'admiration qu'elle vous impose.

Priez M. Lemaire de dire à Mme Thibaut que j'ai célébré la messe pour son cher Charles au tombeau de s. Charles Borromée.

Quelles heures rapides et délicieuses on passa à la basilique de St Ambroise!

Son atrium et ses vieilles galeries romanes aident l'imagination à faire revivre le passé. C'est là que st Ambroise convertit st Augustin. Je l'ai bien prié de convertir tous nos jeunes Augustins du Cercle et du Patronage, et d'affermir dans la foi nos jeunes philosophes du mercredi.

Mgr a célébré la messe devant les corps découverts de st Ambroise, de st Gervais et de st Protais. Quelle puissance dans ces crânes encore imposants. Que nous sommes petits auprès de ces géants!

Après Milan, Padoue, la ville du grand thaumaturge st Antoine. Là tout le monde aime et vénère le Saint (il Santo). Le peuple aime à prier en posant le front sur son tombeau. On oublie les richesses artistiques de l'église pour ne penser qu'au grand saint qui y vit toujours par ses bienfaits. Dites à Mr Vilfort que j'ai bien prié pour lui son patron st Antoine.

Venise: que de souvenirs se pressent dans ma mémoire depuis st Marc et le palais des doges jusqu'au célèbre Carnaval auquel nous assistons sans le vouloir!

Finissons de suite avec ce Carnaval qui nous poursuit depuis trois jours. Il nous a paru bien moins immoral qu'en France. Ce sont des danses publiques de jour comme dans nos fêtes de campagne.

Hier c'était Ravenne et Ancone. Aujourd'hui c'est N. D. de Lorette.

J'ai dit la Sainte Messe dans la maison de la Sainte Famille, apportée ici par les anges au XIIè siècle comme vous le savez. Ce miracle a été alors constaté par des enquêtes et des auditions de témoins avec toute l'exactitude moderne. Vous pensez bien que la pensée de nos jeunes gens me poursuit partout. J'ai demandé à Jésus adolescent qui a vécu dans ce sanctuaire de les former à sa ressemblance.

Il est beau de voir un peuple de croyants embrasser ces saintes murailles. Ces murs sacrés ont été revêtus extérieurement de sculptures aussi belles que pieuses dues à des artistes chrétiens des XVè et XVIè siècles.

Rien n'est touchant comme de célébrer là la sainte messe. Le même Sauveur renouvelle son incarnation dans nos mains. La récitation de l'Angélus n'y est pas non plus indifférente. C'est là même dans cette pauvre maison que l'ange annonça à Marie qu'elle serait la Mère du Sauveur.

Nous sommes ici tout près du champ de bataille de Castelfidardo. C'est là que le plus pur et le plus noble sang de France a été versé par les impies envahisseurs.

Nos jeunes gens aiment les zouaves pontificaux; je souhaite qu'ils aient leur vaillance et leur générosité.

Je vous recommande une intention particulière. Mes respects au bon Mr Genty. Mes amitiés à mes chers confrères. Une chaude poignée de mains à tous nos jeunes gens.

Tout à vous en St Joseph. L. Dehon.

Lettre au P. Falleur du 03. 04. 1894 (de Lorette)

« Cher ami,

J'ai trouvé ici un courrier volumineux. Les points d'interrogations de M. Lefèvre m'inquiètent. Je suppose qu'il s'agit des calomnies relatives à Fayet.

J'ai fait de délicieux pèlerinages à Bari et au Mt St Ange. Les Italiens sont peu intéressants mais ils possèdent des sanctuaires merveilleux.

J'ai dit la Ste messe tout à l'heure dans la Santa Casa. C'est là qu'est née la Congrégation en 1877. Puisse-t-elle y retrouver aujourd'hui une vie nouvelle!

J'ai vu Castelfidaredo et visité la nouvelle Madonne miraculeuse de Camporella.

J'ai écrit du Mt Gargano au P. Michel, là où son grand patron a daigné visiter la terre.

Je vais rentrer par Milan. Je serai au plus tard samedi soir à Paris et dimanche chez vous. Une dépêche vous dira l'heure.

A bientôt. Ayez toujours courage. Les épreuves sont notre vie, mais ne les multiplions pas par nos fautes. Un vivat à tous. Soyez mille fois béni. + Jean du Coeur de Jésus. »

Notes Quotidiennes X/1894, 82s.

« Lorette, 3 avril. J'étais le premier à la basilique à son ouverture et j'eus la faveur de célébrer la sainte messe dans la Santa Casa. J'ai visité les lieux saints. J'ai prié et fait la sainte communion à Bethléem, à Nazareth et au Saint-Sépulcre, mais je n'étais pas prêtre et peut-être ne dirai-je jamais la sainte messe au Calvaire ! Mais la messe à Lorette est bien émouvante aussi. Il est bien doux de posséder Jésus entre ses mains dans l'humble maison où il a vécu, prié, travaillé, souffert, aimé. Et puis j'avais passé là avec mon père et ma mère, quelques semaines avant mon sacerdoce, et j'y avais passé encore en 1877 avec Mgr Thibaudier, quelques mois avant de fonder la Congrégation. Je faisais revivre tous ces souvenirs et ils m'étreignaient le coeur.

C'est donc là le berceau de la grande famille chrétienne ! C'est là que le Verbe s'est fait chair et qu'il a habité parmi nous (...)

C'est bien la maison de la Mère de Dieu, que les anges apportèrent de Galilée en Dalmatie et de Dalmatie en Italie et qu'ils déposèrent là dans un bosquet de lauriers le 9 décembre 1294. La petite maison a dix mètres 60e de long et 4mt.30 de large : c'est là le palais du Roi des rois, ou plutôt la cellule du grand pénitent, du rédempteur qui a expié toutes nos fautes dans l'humilité et la pauvreté.

La critique la plus sévère n'a pas de prise sur la réalité du miracle de la translation. Les enquêtes les plus précises ont été faites par les contemporains du fait lui-même.

D'ailleurs, comme le dit L. Veuillot, 'ceux qui ont fait le pèlerinage ont senti au fond de leur coeur une preuve de son authenticité. Quand on s'agenouille là, le coeur est changé, la lumière s'y fait, le repos y descend, je ne sais quelle paisible ardeur pour tout ce qui est justice, devoir, charité, s'en empare ; et tel qui est arrivé timide et lâche, repart plein de force demandant à Dieu les épreuves qu'il redoutait'... »

Notes Quotidiennes XII/1898, 150s.

« Lorette. J'ai revu Lorette et célébré à la Santa Casa, comme toujours avec émotion et attendrissement. J'ai décrit l'église autrefois, mais le siècle finissant lui apporte une décoration nouvelle, qui fera honneur à notre temps. A l'occasion du Vie centenaire de la translation, on orne de peintures avec les dons des fidèles, la coupole et plusieurs chapelles... Je suis allé de nouveau à Campocavallo. Une belle église à coupole s'élève pour abriter l'image qui a remué les yeux. L'Italie aura un pèlerinage de plus, mais Lorette gardera le premier rang après Rome, parce qu'elle a la sainte Maison. »