RAPPORT JOURNALISTIQUE #10

MERCREDI, 28 MAI 1997

Le P. Pasquale Marinucci, représentant la communauté de Madagascar, a présidé la prière du matin en malgache. Celle-ci fut suivie de la lecture et de l'approbation rapide du procès-verbal de la veille.

Le modérateur, le P. Giovanni Pross, a ensuite présenté l'ordre du jour. La discussion sur les questions de gouvernement sera suspendue jusqu'à ce que le comité de présidence ait développé une méthodologie appropriée pour ces questions. Entre temps, les groupes linguistiques vont continuer à réfléchir sur les thèmes qui ont été mis en lumière dans le rapport de synthèse qui a été présenté mardi (Lundi, les groupes linguistiques ont discuté des éléments qu'ils croyaient devoir fair partie du Projet Global. Les modérateurs ont fait une synthèse des réponses dans un document qui indique huit sujets importants). On espère terminer la réflexion sur les quatre premiers sujets avant la fin de la journée, de sorte que le lendemain, jeudi, on puisse décider des priorités que retiendra officiellement le Chapitre. Ces dernières deviendront alors des lignes directrices pour la prochaine administration .

On a mis fin aussitôt à la session plénière, de façon à laisser plus de temps au travail des groupes linguistiques.

À 15h30, le chapitre s'est réuni à nouveau pour écouter les rapports des groupes linguistiques sur les quatre premiers thèmes: mission, partage/communion/collaboration, engagement social et formation.

Mission

Sur ce premier thème, plusieurs groupes ont fait des suggestions quant à la formation. Les SCJ's doivent être formé à une “mentalité internationale", dit un groupe, et les formateurs doivent eux-mêmes recevoir une formation pour leur permettre de transmettre efficacement cette mentalité. Ce sens de l'internationalité aidera les personnes à mieux comprendre la “mission". Si les SCJ's sont plus convaincus de l'aspect international de la congrégation, il y aura une plus grande disponibilité à participer à la “mission" de la congrégation, peu importe où celle-ci demande d'aller.

D'autres groupes ont mis l'accent sur la réconciliation. Les SCJ's doivent être des agents de réconciliation", selon un groupe, ajoutant que la congrégation doit développer des outils communs pour faciliter cette réconciliation.

Certains ont suggéré que la congrégation encourage de nouvelles fondations, de caractère international. Plus précisément, un groupe a dit souhaiter une autre initiative en Asie. D'autres estiment que les fondations actuelles doivent être consolidées par un effort international.

Un autre groupe a dit croire que les provinces doivent s'engager dans un processus de re-fondation basé sur l'internationalité de la congrégation -- une re-fondation enracinée dans la mission de la congrégation.

Partage-communion-collaboration

Quand au deuxième sujet -- partage-communion-collaboration -- plusieurs groupes ont exprimé le besoin de développer des façons d'intensifier le partage des ressources et du personnel. “C'est l'expression de notre Sint Unum", dit un secrétaire de groupe, ajoutant qu'il fallait développer une mentalité d'ouverture à la mobilité et au partage. “Un Fonds de Solidarité" est une façon de vivre notre Sint Unum... à travers celui-ci, nous allons vraiment partager notre pain quotidien avec les autres." Par contre, d'autres groupes ont estimé que, plutôt que de créer un nouveau fonds, il valait mieux redéfinir le Fonds Général d'Aide pour qu'il réponde aux besoins d'un Fonds de Solidarité.

D'autres ont plaidé pour une plus grande communication entre les Provinces et Régions. Les SCJ's devraient être encouragés à apprendre une deuxième langue quand ce n'est pas déjà fait. Le jumelage de Provinces pourrait aussi être une bonne expérience de collaboration. Des provinces bien établies pourraient ainsi tisser des liens étroits avec de plus jeunes. Les deux parties en seraient enrichies.

Au sujet de l'administration générale, plusieurs groupes pensent qu'elle devrait avoir plus d'autorité pour appeler des confrères à servir la congrégation. On a dit aussi que l'administration centrale devrait contrôler davantage les activités de la congrégation, comme le travail des commissions. D'autres ont appelé la congrégation tout entière à la responsabilité, soulignant que les provinces et régions ne doivent pas seulement partager les ressources, mais aussi les responsabilités. “Il doit y avoir un sens de co-responsabilité pour un vrai sens du Sint Unum", dit un participant.

Plusieurs groupes ont suggéré la création de centres d'études, ou la mise en valeur de ceux existant déjà, pour permettre aux religieux d'approfondir le charisme du P. Dehon. “Ce n'est qu'en nous connaissant bien nous-mêmes que nous pourrons vivre notre spiritualité avec d'autres", dit un délégué.

Dans un bref dialogue qui a suivi la présentation des rapports de groupes, un délégué a souligné “qu'il est important de ne pas nous enfermer dans les détails. Ce qu'il nous faut déterminer à ce moment-ci, c'est si comme chapitre, nous voulons partager les ressources matérielles et le personnel." On pourra, ajoute-t-il, s'occuper des détails plus tard.

Engagement social

Le troisième thème abordé concernait l'engagement social. Plusieurs groupes ont dit que cela devait s'adresser non seulement à chacune des provinces, mais aussi à chaque membre de la congrégation. L'engagement social doit faire partie de toutes les étapes de la formation -- initiale et permanente.

Un groupe a suggéré que chaque province et région étudie les effets du néo-libéralisme dans son pays, et que suive une rencontre internationale pour partager les résultats de ces études. Cela pourrait peut-être être le thème de la prochaine conférence générale.

D'autres pensent que les deux commissions de spiritualité et apostolat et de justice et paix devraient être fusionnées, de sorte qu'en traitant du thème apostolat, on pren-ne toujours en compte les questions de justice et paix.

Il faut étudier davantage la doctrine sociale de l'Église. Certains estiment que les SCJ's eux-mêmes ont besoin de l'étudier davantage, alors que d'autres que cela peut-être un important apostolat pour la congrégation. L'utilisation des mass-médias à ce propos serait bénéfique.

Certains groupes ont indiqué qu'à leur avis, chaque province ou région devrait entreprendre des activités qui expriment vraiment l'option des SCJ's pour les pauvres.

Formation

Le dernier thème à être discuté était la formation. Plusieurs groupes ont suggéré que les efforts de collaboration en ce domaine devaient être plus grands. Des années d'immersion dans une autre culture devraient faire partie de la formation initiale, et qu'il faut exprimer l'esprit du “Nous, la Congrégation", tout particulièrement dans la formation initiale. Même si cela est important, dit un groupe, cela ne doit pas à se faire aux dépens de l'inculturation. “Autant quelqu'un en formation doit être consciente de la nature internationale de la congrégation, autant il doit rester en lien avec ceux auprès et avec lesquels il travaillera."

Quant à la formation permanente, la plupart étaient d'accord pour dire qu'il ne s'agissait pas simplement d'une option offerte pour ceux qui le veulent. Au contraire, c'est une partie nécessaire de la vie religieuse. Tous les SCJ's devraient y prendre part.

Tout simplement, dit un groupe, “la formation est la priorité des priorités pour nous." Les formateurs doivent eux-mêmes être bien formés et inviter à participer à des programmes de conscientisation interculturelle. Il pourrait aussi être bénéfique pour les provinces et régions de prévoir un programme d'échanges, par lequel les formateurs d'une province pourraient enseigner et apprendre dans une autre.

Avant la session plénière du lendemain, de petits groupes de travail devaient faire une synthèse de tous les rapports sur les quatre thèmes discutés. Les suggestions spécifiques qui en surgiront seront abordées jeudi.