RAPPORT JOURNALISTIQUE #4
SAMEDI, 17 MAI 1997
Après la prière du matin, préparée par le
groupe hispanophone de Laïcs Dehoniens, le Chapitre s'est attaqué
à ce qui sera toujours sa première tâche de la journée,
i.e. la lecture et l'approbation du procès-verbal du jour précédent.
Après quelques commentaires et des corrections mineures, le procès-verbal
fut approuvé à mains levées.
Puis, les participants ont écouté les compte-rendus des
discussions des différents groupes linguistiques. Chacun de ces
groupes avait réfléchi sur les six dernières années
de l'Administration Générale, notant les aspects positifs,
et proposant des améliorations.
Presque tous les groupes ont reconnu le P. Virginio Bressanelli comme
un leader chaleureux et charismatique. Ses visites aux provinces et aux
différents confrères ont été très appréciées.
L'un des groupes a dit que ces six dernières années ont été
caractérisées par un gouvernement fondé sur le dialogue.
Les préoccupations des provinces sont écoutées par
l'administration générale. Les rapports étroits entretenus
par les conseillers généraux avec les provinces et régions
sont très appréciés. Chaque fois que ce fut possible,
un membre du conseil, ou le P. Général lui-même, a
participé aux différents événements marquants
dans les provinces ou régions.
Les lettres du P. Bressanelli furent bien accueillies, en particulier
celles suivant la visite pastorale. “Ces lettres à la congrégation
au sujet d'une province/région nous a aisés, non seulement
à mieux connaître telle province particulière, mais
aussi à nous sentir davantage partie d'une congrégation internationale",
a dit un groupe.
On a aussi apprécié le personnel de soutien à la
Curie. Les demandes d'aide étaient rapidement satisfaites.
Le P. Bressanelli et le Conseil Général ont aussi été
remerciés d'avoir pris au sérieux les directives données
par le Chapitre Général précédent.
Les groupes ont certes manifesté une grande satisfaction vis-à-vis
de l'administration générale, mais ils ont aussi exprimé
quelques préoccupations et suggestions d'amélioration. Plusieurs
sont préoccupés par ce qu'ils attendent des conseillers généraux.
Leur présence au niveau local est nécessaire, mais ils doivent
aussi assurer une présence à Rome même. Ils ont beaucoup
à faire, mais les délégués voudraient leur
demander encore plus. En lien avec certaines préoccupations exprimées
par le P. Bressanelli dans sa présentation, certains ont suggéré
que les conseillers assurent aussi la présidence des commissions.
Ainsi, les commissions gagneraient en autorité. D'autres voudraient
que les conseillers consacrent plus de temps à l'étude et
à la diffusion d'informations importantes pour l'Église et,
en particulier pour la Congrégation. Conscients qu'au nombre actuel,
on ne peut vraiment pas demander aux conseillers d'assumer de nouvelles
tâches, plusieurs ont proposé d'ajouter deux membres au Conseil
Général.
Parmi les autres propositions, notons:
1. La publication régulière du calendrier des rencontres du conseil (et pas seulement une fois par sexennat);
2. Une plus grande consultation avec les provinces sur des questions économiques majeures, comme la rénovation de Roma I et les récentes implantations de la congrégation aux Philippines et e Inde;
3. La création d'un programme de formation pour les nouveaux supérieurs provinciaux.
4. Une plus grande utilisation de la technologie moderne, en particulier
en matière de communication.
Les laïcs dehoniens
La deuxième partie de la matinée a été consacrée
aux laïcs dehoniens. Le P. André Perroux a résumé
le rapport écrit présenté au Chapitre, et a ensuite
laissé la parole aux huit représentants.
À l'écoute de ces présentations, il est évident
que le mouvement de Laïcs Dehoniens est bien vivant et très
diversifié. Certains groupes ont des apostolats spécifiques,
des programmes de formation, et sont bien structurés. D'autres commencent
seulement à se définir eux-mêmes. Certains sont nés
d'eux-mêmes, à partir du travail de laïcs engagés
ayant senti un appel à vivre le charisme du P. Léon Dehon.
D'autres sont nés de l'initiative d'un religieux SCJ, puis ont acquis
leur autonomie. Certains sont très liés, structurellement,
à la province/région, alors que d'autres sont autonomes.
Plusieurs souhaitent tisser des liens avec d'autres groupes dans d'autres
pays, et certains pensent que cela doit être du ressort du Généralat.
D'autres encore craignent d'être étouffés par des structures
imposées d'en haut.
Les discussions de l'après-midi, en groupes linguistiques, ont
continué à traiter de la question des laïcs dehoniens.
Symboles des provinces
Dans la dernière session de la journée, d'autres provinces
ont présenté leur “symbole" (rappelons que les délégués
devaient apporter u symbole et expliquer comment celui-ci exprimait leur
réalité). Encore une fois ceux-ci exprimaient la diversité
et la créativité.
Le P. Adam Musialek a expliqué les défis qui attendent
sa jeune province d'Afrique du Sud - les SCJ's doivent parvenir à
une autonomie financière, ont besoin de personnel, et doivent passer
d'une “mentalité missionnaire" à celle d'une province
autonome. Certes, dit-il, la province d'Afrique du Sud a de grandes raisons
d'espérer. Ses membres sont jeunes - la plupart ont moins de 40
ans - et comme il s'agit d'un groupe international, ils comprennent mieux
que d'autres la nature globale de la congrégation. “Nous voulons
donner autant que recevoir, et nous croyons que nous avons beaucoup à
offrir à la congrégation," dit-il.
En présentant la province canadienne-française, le P.
Maurice Légaré, provincial, l'a comparée à
un flocon de neige. Celui-ci est très léger. Seul, il ne
pèse pas grand'chose sur la branche. Mais, quand il en tombe plusieurs,
il en manque parfois un seul pour faire casser cette branche. Un seul flocon
de neige ne pèse rien, mais unis aux autres, il acquière
du poids. Chaque flocon est unique. Le P. Maurice a fait remarquer que
la petite province canadienne-française est unique elle aussi, et
qu'à ce titre, elle apporte quelque chose de spécial à
la congrégation. Il dit que les membres de la province sont bien
conscients qu'ils devront redéfinir leur statut juridique - des
discussions sont d'ailleurs en cours avec le autres provinces d'Amérique
du Nord pour une plus grande collaboration entre elles. Mais ils sont optimistes,
sachant que, comme toutes les autres provinces, ils peuvent apporter une
contribution significative à la congrégation.
* * * * *
LUNDI, 19 MAI 1997
Après la prière du matin, dirigée par le groupe
italo-portugais des Laïcs Dehoniens, les capitulants ont approuvé
le procès-verbal des sessions du samedi précédent.
Puis, ils ont écouté les rapports des groupes linguistiques,
précisément sur la question des Laïcs Dehoniens et leurs
relations avec la congrégation. Tous s'entendent pour souhaiter
une clarification de la terminologie. Certains parlent de la “Famille Dehonienne"
comme d'u regroupement de tous les groupes et mouvements, incluant la congrégation,
qui se réfèrent au charisme du P. Dehon. D'autres considèrent
qu'il s'agit plutôt uniquement des personnes et des groupes affiliés
à la congrégation.
Il fut question des critères à adopter pour définir
ce qu'est un Laïc Dehonien. Certains estiment que la congrégation
est la gardienne du charisme du P. Dehon, et qu'elle doit veiller à
ce que celui-ci ne soit pas dilué.
D'autres participants ont abordé les questions de structure.
La congrégation doit-elle prévoir des structures pour ces
groupes? Doit-on demander aux provinces de le faire? Ou doit-on laisser
ces groupes fonctionner de façon autonome? On a noté qu'il
ne serait pas bon d'imposer des structures, mais qu'il ne fallait pas non
plus laisser ces groupes trouver seuls leur chemin.
Le charisme du P. Dehon, dit un délégué, est un
don à l'Église, au monde. Il n'est pas donné uniquement
aux religieux SCJ's. Si des laïcs se sentent appelés à
vivre cette spiritualité, la congrégation devrait accepter
de les soutenir.
Le P. Bressanelli a résumé sa propre pensée à
ce sujet. “Le concept même de 'Famille Dehonienne' est complexe,
et pas encore entièrement défini, dit-il. Nous partageons
tous le même don fait à l'Église... La congrégation
a dû entrer dans un processus de discernement pour se définir
elle-même, et c'est maintenant au tour des Laïcs Dehoniens.
Nous sommes comme les frères et soeurs d'une même famille.
La congrégation est comme le frère aîné... Mais,
je ne suis pas le supérieur général des Laïcs
Dehoniens, je suis le général de la congrégation.
Oui, je suis un membre de la famille, de la même famille à
laquelle appartiennent les Laïcs Dehoniens."
Il a ajouté que les membres de l'Institut devaient reconnaître
la Famille Dehonienne, ou les Laïcs Dehoniens, comme un groupe bien
vivant. Il est important pour la congrégation d'assister ses “frères
et soeurs" dans leur cheminement, mais, à un moment donné,
celle-ci doit se tenir en retrait et permettre aux plus jeunes de grandir
par eux-mêmes.
Les statistiques de la Congrégation
En deuxième moitié de matinée, le P. Bressanelli
a continué la présentation de la relation générale,
expliquant ce que le conseil a appris à partir statistiques des
dernières années. En introduction, le P. Bernard Rosinski
a présenté les différents travaux statistiques qui
ont été réalisés. Les statistiques que nous
avons, dit-il, sont utiles, mais insuffisantes à bien des points
de vu. Les statistiques peuvent permettre de découvrir des problèmes
qui, alors, peuvent être étudiés.
Après cette présentation, les membres du conseil ont,
tour à our, expliqué différentes parties de la relation
générale.
Depuis 1968, la congrégation décroît en nombre.
Dans les six dernières années, le nombre de religieux a baissé
de 99. Bien sûr, il y a des décès. Mais une raison
plus importante explique cette diminution: l'augmentation de ceux qui quittent
la congrégation. Il faut étudier ce phénomène.
“Il n'y a pas un manque de vocations", dit le P. Carlos Alberto Da
Costa Silva. “Au cours des six dernières années, nous avons
eu 461 nouveaux profès... Ces confrères représentent
notre espoir pour l'avenir. Mais il y a des problèmes." Depuis
1991, 302 confrères ont quitté la congrégation.
Cette question mérite d'être sérieusement étudiée,
en particulier par les provinces où ce phénomène est
le plus important. Il faut noter que là où l'on accorde plus
de temps à la formation des jeunes, mais aussi des responsables
de formation, l semble y avoir moins de départs. Il faut avoir cela
à l'esprit. On a aussi suggéré que les responsables
de formation expérimentent la vie dans les autres régions
de la congrégation, et non seulement dans la leur. La formation
permanente est aussi une valeur importante.
Dans sa planification pour l'avenir, la congrégation doit tenir
compte aussi d'autres statistiques. Comment les membres vivront-ils le
“Nous, la Congrégation"? Les provinces qui, grâce à
Dieu, ont de grandes ressources - en personnel ou financières -
doivent être prêtes au partage.
Le P. Bressanelli a parlé des “lumières et des ombres
dans la vie de la congrégation. De façon général,
dit-il, nous pouvons dire que la congrégation passe par une étape
très positive... nous avons répondu à l'invitation
du Concile Vatican II de marcher sur la voie du renouveau, avec toute l'Église.
Nous avons, nous aussi, connu une crise, qui nous a fait mal et a laissé
des cicatrices. Mais la Congrégation a fait une expérience
significative de Dieu et a pu ainsi redécouvrir sa mission.
Notre mission a été approfondie, s'est davantage intégrée
dans l'Église, locale et universelle. Aujourd'hui, il est très
clair pour tous que nous devons assurer une présence dans l'Église,
selon notre charisme et non seulement pour partager le travail pastoral
et aider là où l'Église locale ne suffit pas à
la tâche."
Il a souligné en outre l'importance grandissante accordée
à la vie communautaire, de même qu'au phénomène
de la Famille Dehonienne. Mais il y a aussi des “ombres" dont il faut
prendre conscience. L'individualisme affecte plusieurs provinces et cela
éloigne parfois de la communauté ou de la province. Ainsi,
il y a plusieurs religieux très compétents qui n'ont aucun
lien avec le projet de la congrégation, ou qui vivent tout à
fait isolés. Nos structures administratives et juridiques doivent
aussi être révisées.
Il a conclu en disant: “Notre spiritualité est belle, mais elle
peut être difficile à vivre."
Pendant la session de l'après-midi, les groupes linguistiques
ont réfléchi sur les constats du P. Bressanelli.
Enfin, dans la dernière session de la journée, d'autres
provinces ont présenté leur symbole et leur rapport à
l'assemblée.