RAPPORT JOURNALISTIQUE #5

MARDI, 20 MAI 1997

Après la prière du matin et l'approbation du procès-verbal des travaux de la veille, les secrétaires des groupes linguistiques ont brièvement présenté le résultat de leurs discussions. Ces groupes devaient réfléchir sur la deuxième partie du rapport du P. Bressanelli, traitait des statistiques de la congrégation et des questions qu'elles soulèvent.

Une chose est revenue souvent dans les rapports: l'importance à accorder à la formation, initiale, certes, mais tout au long de la vie d'un religieux.

D'autres groupes sentent le besoin de mieux définir l'identité des Prêtres du Sacré-Coeur - qui sont-ils? comment vivent-ils leur charisme? Comment le concept de “Famille Dehonienne" s'ajuste-t-il à cette réalité? Comment peut-on améliorer la vie communautaire? Comment les religieux peuvent-ils véritablement s'inculturer dans les différents pays où ils se trouvent, et quelle est leur mission dans ces pays? Comment la congrégation s'occupe-t-elle de la question du vieillissement?

On a aussi suggéré d'étudier à nouveau la question de l'autorité de l'administration générale pour, peut-être, lui en accorder davantage. L'un des groupes pense que la congrégation est trop décentralisée, quant au gouvernement. Les capitulants estiment qu'on ne veut certes pas être “contrôlés" par le Généralat, mais que celui-ci a peut-être besoin de plus d'autorité qu'il n'en a actuellement.

Après ces rapports, les membres présents ont pu intervenir de façon plus détaillée sur les sujets soulevés. Plusieurs ont parlé des membres qui ont quitté la congrégation. “En lien avec cette réalité, nous devrions aussi étudier les critères d'acceptation d'un candidat", a dit l'un d'eux. “Je crois que 60 à 70% de ceux qui ont quitté n'auraient jamais dû entrer dans la congrégation. Il faut aussi étudier cette question." Pour mieux arriver à cerner ces problèmes, il a été suggéré de demander à ceux qui quittent de se plier à une entrevue, pour faire connaître les raisons qui les poussent à prendre cette décision, et à quelles conditions ils seraient prêts à la reconsidérer.

Dans son rapport, le P. Bressanelli disait: “... dans certaines Provinces, depuis des années il n'y a eu aucun renouvellement de génération et la quasi totalité des religieux a plus de 50 ans. Si l'on veut être réaliste, il faut constater que ces Provinces, en tant que telles, seront obligées, pour l'instant du moins, à fermer leurs portes." Un délégué s'est dit surpris d'une telle affirmation, en soulignant que plusieurs de nos Provinces actuelles ont été fondées par un très petit nombre de religieux, très souvent dans les dernières années de leur vie.

Au sujet de la formation, on a suggéré qu'il fallait faire plus et mieux pour aider les religieux à faire la transition entre leur formation initiale et leur premier travail apostolique. Ce n'est pas parce qu'il a été ordonné prêtre qu'un SCJ est automatiquement prêt à vivre la vie religieuse. Soulignant que 75% des départs surviennent avant le 10ème anniversaire de profession religieuse, il a été suggéré de prévoir, 10 ans après la première profession, une année spéciale, une sorte de second noviciat, comme le font d'autres congrégations.

Au sujet de la mission de la congrégation, un délégué a parlé de l'importance pour chaque Province de ré-évaluer son rôle à la lumière des besoins des gens qu'elle est appelée à servir. S'en tenir à d'anciennes structures ou façons de faire peut mener à la stagnation. Dans plusieurs pays, ce sont d'autres croyances religieuses qui innovent dans ce domaine, et ce sont ces nouveaux groupes qui sont en croissance.

Plusieurs ont fait référence à l'idée du “Nous, la Congrégation", ainsi qu'à ses implications. Certains ont demandé à l'administration générale de consulter davantage les Provinces avant de commencer une nouvelle mission ou un nouveau projet. “Mais, a ajouté quelqu'un, si nous croyons vraiment à ce “Nous, la Congrégation", les Provinces doivent aussi consulter l'ensemble de la Congrégation avant de s'engager dans une nouvelle mission, puisque ce que fait chaque province a des répercussions sur l'ensemble."

Il fut aussi question à nouveau de l'inculturation. Les Provinces qui commencent une nouvelle présence missionnaire doivent faire une difficile transition et s'identifier véritablement à l'Église et à la communauté dans laquelle ils s'insèrent. Dans plusieurs nouvelles provinces, il y a des tensions entre les religieux autochtones et les missionnaires SCJ's. “Mais cela n'est pas nouveau, dit l'un d'eux, soulignant que c'est là une souffrance inévitable qui fait partie de la v ie d'une telle province.

Défis et prospectives

Après cette discussion, le P. Bressanelli a présenté la troisième et dernière partie de la relation générale: “Défis et perspectives".

“En réfléchissant à la mission de la congrégation, il y a deux questions qui définissent les paramètres et les défis externes, dit-il. D'abord, comment pouvons-nous être plus signifiants, et deuxièmement, comment pouvons-nous être plus efficaces dans l'évangélisation du monde d'aujourd'hui?"

Il a continué en disant que la congrégation doit refléter ce que le P. Dehon disait aux novices, en 1910: “Notre spiritualité est très belle, mais elle est difficile." La formation doit être considérée comme une priorité. Ainsi, selon le P. Bressanelli, il faut investir davantage dans la formation. “On ne veut pas faire une Congrégation d'intellectuels; on veut seulement développer un plus haut niveau de réflexion et d'approfondissement. La vitalité d'une Congrégation dépend en grande partie de sa capacité de réflexion interne; lorsque celle-ci vient à manquer, l'appauvrissement devient évident."

Les structures de gouvernement doivent être révisées et l'on doit développer une plus grande conscience du “Nous, la Congrégation". Finalement, le concept de “Famille Dehonienne" doit être mieux défini et nous devons étudier les relations entre la congrégation et ce qu'on a appelé les “Laïcs Dehoniens".

“La Congrégation, dit-il, est aujourd'hui un organisme plein de vie, dans ses membres et en tous ses âges. Sa configuration est en changement, elle devient plus universelle. Que l'Esprit nous aide à apprécier ce moment de grâce de façon positive, qu'Il nous aide à relever les nouveaux défis qui se présentent à nous et à susciter de nouvelles réponses."

La première partie de l'après-midi a été consacrée aux travaux des groupes linguistiques sur les défis suscités par le contexte social, culturel et politique dans lequel la Congrégation doit poursuivre sa mission.

Un symbole vivant

La journée s'est de nouveau terminée par la présentation des rapports des provinces et régions. La province d'Indonésie a mentionné que leur symbole était manifeste au sein du chapitre: eux-mêmes. C'est le premier chapitre où tous les délégués de la Province sont d'origine indonésienne, sans la présence de missionnaires étrangers.

La Province d'Italie du Nord s'est comparée à une magnifique cathédrale (NdTr.: le Dôme de Milan). Ils ont une longue et très belle tradition, mais comme tous ces vieux monuments, l'entretien et les réparations sont toujours nécessaires. Quand on a terminé avec une partie du bâtiment, il faut aussitôt en commencer une autre.