RAPPORT JOURNALISTIQUE #8
LUNDI, 26 MAI 1997
Après un week-end de deux jours, la journée
de lundi a commencé par la prière et l'approbation du procès-verbal
de vendredi, puis eut lieu la lecture des rapports des groupes linguistiques
.
Vendredi, ces groupes devaient indiquer leurs espoirs
et leurs craintes au sujet du Projet Global. Avec certaines nuances, l'espoir
de la plupart des groupes était qu'un tel Projet Global permettrait
à la Congrégation d'aborder l'avenir des façon positive,
en accentuant la collaboration. “Le temps est venu, dit un participant,
de changer notre façon de penser du 'Nous, la Province' au 'Nous,
la Congrégation'. Il es temps de nous situer comme citoyens du monde."
Une telle façon de penser, dit un autre, est particulièrement
adaptée aux plus jeunes de la Congrégation “qui sont très
ouverts et enthousiasmés par les défis que représente
ce 'Nous, la Congrégation'".
Plusieurs ont dit espérer que le Projet Global
aidera la Congrégation à être véritablement
“internationale, non seulement de nom, que les attitudes changeront et
que cela nous amènera à baisser la garde et à partager
davantage."
Un tel projet peut apporter un “plus fort sentiment de
solidarité entre SCJ's, une plus grande fraternité et un
meilleur partage, plus d'efficacité dans nos apostolats, et la capacité
nous engager sur de nouvelles avenues missionnaires en mettant ensemble
nos ressources, humaines et matérielles", dit un autre groupe.
Quant à leurs craintes face à ce Projet Global, plusieurs se sont dits inquiets que l'expérience du Chapitre ne pourrait peut-être pas être tout à fait communiquée à tous les confrères absents. La présentation et la discussion en ont éveillé plus d'un aux possibilités que porte ce “Nous, la Congrégation." Comment pourra-t-on partager cette expérience avec la base? Comment la Congrégation tout entière pourra-t-elle entrer dans un tel processus de conversion?
Certains craignent qu'un Projet Global donne trop de pouvoir
à l'administration centrale. D'autres indiquent que, même
si ce n'était pas le cas, les confrères qui ne participent
pas au Chapitre puissent quand même avoir cette impression. Un Projet
Global, avec ce qu'il implique de changements dans la Congrégation,
doit surgir de la base elle-même.
D'autres ont dit craindre qu'on s'attarde trop aux détails
et que cela fasse avorter le Projet. Certains croyaient nécessaire
que le Chapitre produise un document sur le Projet Global, pour éviter
qu'on perde tout simplement ce concept.
En résumant ses propres réflexions, le P.
Bressanelli a d'abord demandé aux participants de ne pas se laisser
arrêter par la terminologie. Certains acceptent le terme “Projet
Global", d'autres préfèrent “Plan Global", d'autres
encore désirent une autre expression. Peu importe le nom qu'on lui
donne, il s'agit pour la congrégation de découvrir une façon
de “répondre solidairement aux défis du monde d'aujourd'hui."
Pour y arriver, il nous faut mettre en commun nos ressources, adopter une
approche commune. “Il nous faut vaincre l'individualisme et trouver une
méthodologie simple et viable."
Il y a la peur de l'inconnu, a-t-il ajouté. Comment
réunir les différentes cultures dans la Congrégation
en un esprit commun? C'est facile d'être frustré par les détails.
Et, cela a été mentionné, les gens craignent la centralisation.
Un Projet Global amènera-t-il une perte d'identité au niveau
local? Il ne croit pas que ce sera le cas, mais quelles étapes doit-on
suivre pour s'en assurer?
Après les commentaires du P. Bressanelli, les secrétaires
des groupes linguistiques ont indiqué si leurs groupes approuvaient
ou non l'idée du “Nous, la Congrégation."
“Nous sommes en cheminement", dit un groupe. “Ici,
au Chapitre, nous sommes en train de développer une idée
de ce 'Nous, la Congrégation'. Plus tard, cela pourra nous aider
à développer un Projet Global pour donner vie à cette
idée."
Une discussion en plénière a suivi ces rapports
des groupes. Plusieurs participants ont fait écho à ce qui
avait déjà été dit."Que sommes-nous en
train de faire ici?" a demandé quelqu'un. “Sommes-nous simplement
en train de faire de la sensibilisation, ou voulons-nous produire un document?"
Un document, dit un autre, serait un outil permettant de mettre en oeuvre
les idées développées au cours de ce chapitre.
D'autres ne sont pas d'accord, estimant qu'un document
devra venir plus tard. Ce que le Chapitre doit faire, c'est définir
et accepter un certain concept, à partir duquel des outils pourront
être développés. Un document, dit quelqu'un, devrait
provenir de la Congrégation, non pas du Chapitre.
Un capitulant a ajouté: “Nous sommes en train de
trouver une voie commune pour nous permettre de remplir la mission reçue
du P. Dehon."
Après la discussion, le P. Bressanelli a demandé
aux capitulants s'ils étaient prêts à voter pour indiquer
leur intention de discuter ou non du Projet Global. Si le Chapitre n'est
pas d'accord, dit-il, il faudra revoir l'ordre du jour prévu pour
le reste du chapitre. Tous se sont dits prêts à voter.
Par vote électronique, le chapitre a accepté
de discuter de l'élaboration d'un Projet Global (ou plan, ou stratégie
-- la terminologie exacte sera approuvée plus tard).
On annonça que pour la session suivante, tous se
retrouveront à nouveau en groupes linguistiques. Ils devront cette
fois répondre à la question suivante:
“En tenant compte du travail déjà accompli
jusqu'ici et des défis mentionnés, quels sont les éléments
qui devraient faire partie du Projet Global, et pourquoi?"
Avant la pause du dîner, le P. Claude Siebenaler,
secrétaire général, a expliqué les différentes
motions que le Chapitre devra discuter. L'une d'elles, remise ce matin
même, demandait d'anticiper l'élection du supérieur
général pour qu'elle ait lieu avant l'audience prévue
avec le Saint-Père, vendredi prochain. (NduTrad: l'élection
était initialement prévu pour samedi, le 31 mai) Selon les
règles de procédure, les capitulants devaient d'abord accepter
de discuter de cette motion. Par vote électronique à nouveau,
celle-ci fut admise à la discussion, qui aura lieu mardi.
Session finale
En fin d'après-midi, l'assemblée plénière
a reçu les rapports des discussions des différents groupes
linguistiques.
La formation -- initiale et permanente -- a été
l'élément le plus souvent mentionné comme devant faire
partie du Projet Global. Selon plusieurs, si l'on n'insiste pas sur la
formation, la prise en charge et la réalisation du Projet Global
sera impossible. Plusieurs ont mentionné la nécessité
de réviser les structures de gouvernement dans la Congrégation
-- quels seront les liens entre l'administration générale
et les provinces? Comment rendre plus efficace le travail des commissions
générales?
Parmi les autres suggestions, soulignons 1) choisir l'économie
comme question de justice sociale, 2) chercher des moyens de partager les
ressources humaines et matérielles, 3) étudier les conséquences
de la sécularisation de sorte que les pays qui en ont fait l'expérience
puissent aider ceux qui ne l'ont pas encore faite, 4) la Famille Dehonienne,
5) le développement du sens de la “missions", et 6) faire face
aux conséquences du néo-libéralisme.
Pendant une brève discussion qui a suivi la présentation
de ces rapports, un participant a suggéré que ces questions
soient maintenant étudiées en groupes géographiques
plutôt que linguistiques. Le bureau de présidence étudiera
cette suggestion, ainsi que toute autre suggestion de méthodologie
qui lui sera acheminée.
La journée s'est terminée avec la présentation du film “Spitfire Grill", un film produit par la Province des États-Unis. Une version originale anglaise ainsi qu'une version italienne étaient disponibles.