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CORRESPONDANCE DU PERE DEHON: ANNEE 1884

03. 01. 1884 B 19/1. 1 (inv. 229. 17). Mère M. du SC (Servantes)

+ Octave de saint Jean

Bonne mère,

Il faut que tout s'accomplisse (Jn 19, 28). C'est une douleur cruelle mais adoucie par l'espérance. J'espère que notre St Jean arrivera ce soir et qu'il ira à votre rencontre sur le chemin du calvaire.

Vous aurez deux saintes messes demain. J'écris à Mgr, je le préviens de votre arrivée. Que de morts!! A votre retour, pourrons-nous encore voir nos plumes et nos papiers, quand nous ne pourrons plus nous écrire ? Il me semble que c'est un rêve.

Ce n'est pas la justice de Dieu qui interrompt des relations qui ont toujours été saintes, c'est sa miséricorde qui frappe pour bénir. Souffrons avec joie. La résurrection est certaine.

Vivat, vivat in aeternum Cor Jesu in corde nostro!!

Donnez-moi de loin une bénédiction maternelle. En vous envoyant le P. Joseph, il me semble que je vous dis l'ecce filius tuus (Jn 19, 26). Toujours fiat (Lc 1, 38)! N. S. suppléera à tout (cf. Gn 22, 8). Je sens qu'il m'éclairera et m'aidera. Vive la Croix! Vive Jésus! Vivre notre bonne mère qui fait vivre Jésus en nous!

Janv. 84. + Jean du C. de J.

04. 01. 1884. B 22/1 (inv. 465. 18). P. Falleur

Cher enfant,

Je pense que le P. Joseph vous fera du bien. Il a le véritable esprit qui est l'esprit d'amour, d'immolation et d'union.

C'est aujourd'hui une des phases du Consummatum est. Ayons confiance. La résurrection viendra.

Votre Thomas me répugne, c'est un ivrogne. Nous ne pouvons pas continuer avec lui pour commissionnaire, nous ne serions pas bénis. Avant hier, en revenant, je l'ai rencontré à l'auberge auprès de la bascule. Il invitait un ivrogne qui jurait à monter avec lui pour aller à Fayet.

Soyons unis dans le pur amour du Coeur de Jésus et les saints désirs pour son Oeuvre.

+ Jean du C. de J.

23. 01. 1884. B 22/11 (inv. 465. 19). P. Falleur

Cher fils,

Ne vous inquiétez pas au-delà de la mesure, mais soyez prudent désormais. Il n'est pas nécessaire que vous veniez aujourd'hui.

Je demande seulement les prières révélées du P. Thaddée, les offices du S.C., Directoire, Constitutions. Il ne s'agit pas des prières ou méditations des enfants.

Pour ce qui est douteux, vous me le soumettrez quand j'irai.

Confiance, c'est un jour de grâces aujourd'hui.

Vivat Cor Jesu mysticum per Cor Mariae dolorosissimum. + Jean du C. de J.

Le P. Barthélemy partira à 9h 1/2 pour Monthléry (?)Montescourt.

Fin janvier 1884. B 22/11 (inv. 465. 20). P. Falleur

Cher enfant,

Il faut que pour la Purification nous soyons bien morts à nous-mêmes. Que Jésus seul vive en nous par sa grâce, par sa parole intérieure. Tenons-nous dans l'humilité, dans le mépris de nous-mêmes. Jésus ne peut vivre en nous que s'il n'y a plus de vie propre et s'il n'y vit pas nous ne serions pas approuvés.

Mgr nous a dit en partant: soyons prudents, humbles et saints. Ne manquez pas une occasion d'encourager tout votre monde. Jésus parlera en vous si vous êtes docile. Courage et confiance.

Pour la récréation du soir je vous répondrai dimanche. + Jean du C. de J.

Une bénédiction aux grands et aux petits!

03 Janvier 1884 (Octave de St Jean) B 19/1. 1 (inv. 229. 17). Mère M. du SC (Servantes)

Bonne Mère,

Il faut que tout s'accomplisse (Jn 19, 28). C'est une douleur cruelle mais adoucie par l'espérance. J'espère que notre St Jean arrivera ce soir et qu'il ira à votre rencontre sur le chemin du calvaire.

Vous aurez deux saintes messes demain. J'écris à Mgr, je le préviens de votre arrivée. Que de morts!! A votre retour, pourrons-nous encore voir nos plumes et nos papiers, quand nous ne pourrons plus nous écrire. Il me semble que c'est un rêve.

Ce n'est pas la justice de Dieu qui interrompt des relations qui ont toujours été saintes, c'est sa miséricorde qui frappe pour bénir. Souffrons avec joie. La résurrection est certaine.

Vivat, vivat in aeternum Cor Jesu in corde nostro!!

Donnez-moi de loin une bénédiction maternelle. En vous envoyant le P. Joseph, il me semble que je vous dis l'ecce filius tuus (Jn 19, 26). Toujours fiat (Lc 1, 38)! N. S. suppléera à tout (cf. Gn 22, 8). Je sens qu'il m'éclairera et m'aidera. Vive la Croix! Vive Jésus! Vivre notre bonne Mère qui fait vivre Jésus en nous! + Jean du C. de J.

06. 02. 1884. B 20/12 (inv. 326. 15). P. Falleur

Cher fils,

Jean Lecot est obligé de faire un petit voyage de plusieurs jours avec sa famille. Nous en avons reconnu la nécessité avec Mr l'archiprêtre. Ne vous en inquiétez pas. J'ai remis un billet pour vous le faire savoir à Thomas. Mais de peur qu'il n'arrive trop tard comme vous attendez Jean à 4h., je vous envoie un exprès. Que le Coeur de Jésus vous bénisse! + Jean du C. de J.

26. 02. 1884. Dossier du S. Office (Partie I, cahier 2). Monseigneur THIBAUDIER.

(La page de l'original est détérioré sur la frange droite, certains mots son incomplets).

Monseigneur,

Nous sommes toujours dans l'attente et nous n'en sommes pas étonnés, persuadés que notre indignité en est la cause surnaturelle.  Nous gardons confiance en la miséricorde de Notre-Seigneur.

(Le soulignement est de Mgr Th., qui note en marge : « Mêmes sentiments qu'avant mon voyage à Rome »).

Nous venons de perdre un de nos novices de Sittard (soulignement de Th. qui note : « en Hollande »). Il est mort pieusement avant hier. C'était un jeune homme de 20 ans, x Vallerand. J'avais demandé dernièrement ses pièces à M. Ledouble pour la dispense du service militaire.

J'aurais bien besoin des conseils de Votre Grandeur pour gestion du temporel à Saint-Jean. Il y a des mesures à prendre.

Saint-Jean ne vit pas de ses propres ressources. Il y a chaque année un déficit important depuis la fondation.

Votre Grandeur sait que j'avais compté au commencement sur une part notable de la fortune de la Soeur Savreux, dont le testament est annulé.

J'ai vécu depuis de confiance en la Providence. Je garde cette confiance mais elle n'exclut pas les conseils de la prudence.

Où trouver un secours important ? Il me semble que vu les promesses qui m'avaient ete faites par la Communauté des Franciscaines quand on comptait sur la fortune de la Soeur Savreux, il reste à la Communauté une sorte de dette d'honneur qui légitimerait bien l'emploi d'une partie de leurs quêtes au profit de Saint-Jean.

Votre Grandeur examinera cette question.

Je prie Votre Grandeur d'agréer l'hommage de mon filial dévouement.

L. Dehon. 26 février 1884 .

04. 04. 1884. Dossier du S. Office (Partie I, cahier 2). Mgr THIBAUDIER. (AD B 119/1 inv. 1184.06)1184.06)

Monseigneur,

Monsieur l'Archiprêtre m'a fait part des décisions de Rome.

Je m'empresse d'assurer Votre Grandeur que je suis prêt à tout.

Je ferai tout ce que Votre Grandeur voudra.

Je désire pouvoir informer au plutôt mes confrères de ces décisions.

J'espère que presque tous seront courageux et qu'il n'y aura guère de défections.

Je bénis la main de Notre-Seigneur qui m'éprouve. Puisse l'acceptation de la croix m'obtenir le pardon de toutes mes faiblesses et aider au règne de Notre-Seigneur.

Daignez agréer, Monseigneur, l'hommage de mon respectueux et filial dévouement en Notre-Seigneur. L. Dehon. 4 avril 1884 .

10. 04. 1884. B 20/12 (inv. 326. 16). P. Falleur

Cher fils,

Je vous avais écrit, il y a quinze jours: écrivez au père de Lortoir que vous allez renvoyer Louis parce qu'il est trop petit pour votre service et qu'il lui arrivera tel jour à telle heure à la gare de Roanne. Vous n'en avez rien fait? Vous n'avez donc pas reçu ma lettre. Ecrivez-lui maintenant une lettre d'explications.

M. Lhoumeau ira demain vous chanter la messe.

Ne demandez pas maintenant de gourmandises spirituelles. M. l'archiprêtre n'aime pas à accorder tous ces extra. Ayons confiance. L'Oeuvre vivra si nous avons foi dans son but et sa nécessité. Elle grandira si nos désirs sont ardents et notre confiance persévérante. Fiat! Vivat!

+ Jean du C. de J.

25. 04. 1884. B 20/12 (inv. 326. 14). P. Falleur

Cher enfant,

Venez de suite avec vos notes pour travailler avec moi cette après-midi. M. Bourse me demande beaucoup de renseignements que je ne puis pas lui donner sans vous.

Vivat, vivat semper Cor Jesu! + Jean du C. de J.

30. 04. 1884. B 20/12 (inv. 326. 17). P. Falleur

Cher enfant,

Faites au crayon les indications que Mr Bourse demande et je les complèterai. J'attends.

Benedicat vos Cor Jesu! + Jean du C. de J.

08. 05. 1884. B 109/2 (inv. 1169. 61). Abbé Désaire (Lettre insérée en mai 2003)

+ 8 mai 1884

Cher ami,

Les décisions de Rome nous ont fait passer par une sorte de Consummatum est, mais nous commençons à ressusciter.

Le Saint-Siège autorise seulement pour le moment une Congrégation diocésaine. Nous nous y mettons de tout cœur avec la confiance que l'œuvre grandira plus tard.

Monseigneur de Soissons nous est très dévoué et il sera le premier à demander pour nous une approbation plus large quand nous serons plus nombreux.

Ces décisions sont l'occasion de quelques défections, mais presque tous demeurent fermes et confiants.

Et vous, cher ami, que devenez-vous ? Y a-t-il du nouveau en Savoie ? Espérez-vous encore une solution favorable de ce côté-là ?

Priez un peu pour nous.

Votre bien affectueusement dévoué in Corde Jesu,

L. Dehon

02. 06. 1884. B22/11 (inv. 465. 34). P. Falleur

Cher fils,

Vous aimez l'union et vous la pratiquez bien imparfaitement. Le lieu de l'union pour tous, c'est le coeur et la volonté du Père. Tout le reste est illusion. Il faut voir Jésus dans le Père. Il est permis, il est bon même de présenter des observations. Les Supérieurs aiment cela et le désirent, mais il faut le faire avec respect, avec les égards qui sont dûs et la charité filiale.

L'autorité est une sorte de sacrement comme l'Eucharistie, disent les Saints. Jésus est moralement présent dans ceux qui le représentent.

L'union cesse là où commencent les défiances, les jugements contraires, les critiques, les murmures, les antipathies. Revenez à la vraie notion de l'union et à sa pratique.

Ne rejetez pas le sacrifice que vous avez raison de prêcher souvent.

J'espère vous voir demain. Vous ferez bien de suspendre une fois les communions.

Vivat Cor Jesu, vinculum unitatis. + Jean du C. de J.

11. 06. 1884. B 22/11 (inv. 465. 21). P. Falleur

Cher fils,

Je n'ai encore reçu que des lettres d'humeur, depuis que vous avez la filiale charité de m'en écrire. Si vous pouviez changer cela une fois, cela me consoleraiut grandement.

Le sensible est toujours à peu près tout pour vous. C'est une folie et un danger permanent.

S. Ligori fixe pour le temps de la messe de 20 à 30 m. Ajoutez aux 30 m. le temps de la communion, celui du Salve R. et de l'Amende hon., et tenez-vous à cela. Si cependant ce que S. Ligori trouve bon pour tout le monde ne l'était pas pour vous, dites-le moi, j'aviserai.

Si vous vous proposez de devenir de moins en moins aimable, prévenez au moins vos amis afin qu'on n'aille plus vous voir.

Prenez donc une bonne fois la résolution de vaincre votre nature. Vous goûtez tant les grâces sensibles, montrez-vous donc d'abord gracieux pour tous. Faites aux autres ce que vous voudriez que N. S. vous fît (Mt 7, 12)!

Dites au Fr. Bruno de me recomposer autant que possible le rituel des réceptions.

Vivat gratia! Moriatur natura! + Jean du C. de J.

12. 06. 1884. B 16/4bis. 1. 2 (inv. 119. 02). P. Falleur

Cher fils,

J'attendais cette lettre d'excuse, elle est bienvenue. Je sais très bien qu'on baisse et qu'on périclite en ce moment à St Clément pour les raisons que vous dites. C'est vrai, mais il ne faut pas me le dire avec humeur. Dites-le à ceux qui vous écoutent. Mettez-les en garde. Je le ferai aussi à toute occasion. Je l'ai déjà dit au Fr. Bruno.

On étudie avec un peu de passion. Les récréations laissent aussi un peu à désirer: elles sont trop naturelles. Le Fr. Clément parle plus qu'à son tour…

Attendez le 17.

Ici on ne fait pas de neuvaine particulière du Sacré-Cœur.

Ajournez tous les comptes jusqu'après l'examen.

Les registres sont ouverts. Demandez de suite chez vous votre acte de naissance légalisé. Les pièces doivent être envoyées d'ici au 25. Benedicat vos omnes Cor Jesu! + Jean du C. de J.

13. 06. 1884. B 20/12 (inv. 326. 18). P. Falleur

Cher fils,

Ne vous inquiétez pas. J'informe Mgr de tout. Préparez seulement votre examen. Mgr nous dira ce qu'il faut faire. C'est la croix du jour. Portons-la bien. La croix, c'est le salut. Vivat!

+ Jean du C. de J.

27. 06. 1884. B 109/2 (inv. 1169. 69). Destin. non identifié, peut-être abbé Désaire ?

(Lettre insérée en mai 2003)

Cher ami,

Notre chère œuvre est maintenant bien réorganisée. Monseigneur nous a institués canoniquement comme congrégation diocésaine. Nous avons renouvelé nos vœux hier au nombre de 23 en présence de Monsieur l'Archiprêtre et du p. Modeste. La Providence fera le reste si nous sommes fidèles. Le 27 juin, c'est le jour anniversaire de mes premiers vœux. Le 27 juin 1878 j'étais seul. Nous avons grandi à travers les tribulations.

Continuez à prier pour nous.

Pour le petit Anselme, il ferait bien de s'en rapporter une fois à ses Supérieurs. Je voudrais bien qu'il pût devenir prêtre, mais comme il ne marchait pas au noviciat, j'ai cru devoir l'humilier et le mettre frère pour le moment, nous verrons ensuite.

Votre bien affectueusement dévoué.

L. Dehon

[Cette lettre manuscrite autographe est écrite au dos d'une des pages de la lettre suivante, manuscrite :

Saint-Quentin le 23 Juin 1884

Mon Cher Bienfaiteur

Hora est jam de somno surgere. Je vous oublie, dites-vous ? Non, cher Père car je vous toujours unis per viscera Christi.

J'ai quitté mon cher Noviciat le 20 Mars à cause de ma santé.

Notre T. Bon Père m'a fait revenir à Saint-Quentin où je travaille à mes études en Français pour être professeur. Je me soumets à cette épreuve, quoique ce soit pour moi un grand sacrifice de ne pouvoir continuer mes études de Latin, et ainsi renoncer à la prêtrise.

L'épreuve est grande, car mon cœur a désiré d'un grand désir le Sacerdoce. Ah mon Cher Père que vous êtes heureux d'être prêtre, de pouvoir ramener les pauvres pécheurs au bercail du père de Famille. Ramenez-moi je vous prie dans ma vocation, répondez pour moi à Jésus, rachetez par vos prières la vocation de votre enfant, car toute mon ambition est de ramener des âmes à celui qui a daigné me prendre si bas ! Aurai-je perdu ma vocation de prêtre pour toujours ? Non ! car un moment viendra que le Divin Maître prononcera le fiat lux.

Le Supérieur de Notre-Dame des Vocations m'a dit et assuré plusieurs fois que j'étais appelé au Sacerdoce. Mr Leclere, chapelain de Notre-Dame des Vocations, Mr Toué vicaire à Saint-Eustache, le Rd Père Mathieu Provincial des Capucins m'en ont dit autant. Enfin fiat ! mon cher Père je baise la croix que Jésus me présente et la serre fortement contre mon cœur. Si Dieu me veut prêtre il m'en donnera les moyens, et il éclairera mes Supérieurs.

Priez pour moi cher Bienfaiteur, afin que la lumière se fasse. Veni, veni lumen cordium.

Recevez, bien-aimé Père, les sentiments de la plus tendre affection et de la vive reconnaissance de celui qui vous embrasse tendrement dans le Sacré Cœur de Jésus et de Marie. Votre fils en Notre Seigneur Jésus Christ.

f. Alexis Anselme

Credo, spero non confundar in aeternum.

Adr. François Xavier Anselme, Institution Saint-Jean Saint-Quentin]

Juin (?) 1884. B 20/1 (inv. 288. 02). P. Falleur

Cher fils,

Vous pouvez beaucoup pour tous ces petits. Il faut pour cela vous détacher de vous-même et des créatures, si attachantes qu'elles soient.

Si vous n'êtes pas tout entier à ces enfants, l'ennui et le découragement régneront à St Clément et ce seront tous les jours des crises nouvelles.

Je ne sais pas où est maintenant le P. Thaddée, impossible de lui écrire. Si on vous en parle, dites qu'on prie pour lui. Benedicat vos Cor Jesu. + Jean du C. de J.

12. 07. 1884. B 22/11 (inv. 465. 22). P. Falleur

Cher fils,

Supprimez pour toujours vos plaintes sur votre insuccès et vos projets pour votre changement et votre succession. A quoi cela mène-t-il? Age quod agis.

Pour le jardinier, je regrette qu'on s'aliène des gens de Fayet. Thomas ne ferait-il pas l'affaire, si vous aviez un petit jeune homme qui ferait les voyages à St Quentin? Si vous en prenez un autre et qu'il fasse encore les voyages, le jardin sera encore négligé et improductif.

Le P. Paul aura pour toutes fonctions de préparer sa licence. Toute autre chose serait une tentation pour lui.

13. 07. 1884. B 20/12 (inv. 326. 19). P. Falleur

Cher père,

Je vous envoie deux petits hôtes pour l'après-midi. Gardez-les jusqu'au soir.

Le P. Benjamin ira vous catéchiser le lundi et le jeudi. Le bon P. François Xavier va venir passer deux ou trois jours. Il ira vous voir. Il vous encouragera. Benedicat vos Cor Jesu!

+ Jean du C. de J.

13. 08. 1884. B 20/12 (inv. 326. 20). P. Falleur

Cher fils,

Que notre bonne Mère et St Stanislas vous donnent un peu de paix, de douceur et de vraie charité! Pour les récréations, on a besoin de marcher. Si quelqu'un est faible, permettez-lui de s'asseoir. Donnez la boîte et recevez l'image.

J'ai visité à votre intention les magnifiques herbiers du jardin botanique de Bruxelles.

Je tâcherai de reporter les comptes de Sittard. Tout le monde va bien ici et vous envoie un fraternel vivat. Je bénis tout mon petit monde et je conseille à tous la paix, la charité, la patience, le zèle. + Jean du C. de J.

L'Inspecteur me réclame le plan de la maison de Fayet. Demandez le dessin à Mr Chérier. Il doit l'avoir déjà, sauf corrections…

21. 08. 1884. B 19/1. 1 (inv. 229. 36). Mère Marie du SC (Servantes)

Bonne Mère,

Mr l'Archiprêtre a autorisé votre visite à St Jean avec telle Soeur que vous voudrez. Il veut bien aussi que vous alliez au cimetière. Apportez-nous une bonne provision de grâces.

A demain. Je dirai la 1ère messe à l'Oratoire à 7h. Le P. Stanislas chantera la messe à la chapelle à 9h.

Que Ste Chantal nous aide et nous obtienne le pardon de tout le passé!

Vivat, vivat, vivat Cor Jesu in Corde nostro unice!!! + Jean du C. de J.

10. 09. 1884. B 18/5. 1 (inv. 202. 01). P. Prévot (copie dactylographiée)

Bien cher Confrère,

Votre lettre témoigne de votre union avec nous. J'espère que cette union deviendra bientôt plus complète. La Providence vous a préparé à cette Oeuvre depuis bien des années. Vous en avez l'esprit et vous en êtes pour ainsi dire d'avance. Donnez-nous bientôt le concours de votre zèle, de votre esprit d'immolation et de l'influence que vos relations précedentes vous permettent d'exercer en faveur de l'Oeuvre. N'est-ce pas l'oeuvre pour laquelle ces dons vous ont été faits par Notre Seigneur?

J'entrerai très volontiers en correspondance avec la Révérende Mère Prieure. Ce qui serait bien préférable, ce serait de se voir, mais le voyage est bien long. Si elle avait l'occasion de monter vers le Nord, engagez-la à venir jusqu'à Saint-Quentin.

Il y a une parenté providentielle entre cette oeuvre et la nôtre.

Notre-Seigneur daigne sans doute considérer les oeuvres et les pieux désirs de ces saintes âmes quand Il nous bénit et nous fait progresser.

Procurez-vous le plus que vous pouvez de concours, de prières et de sacrifices. Nos résistances à la grâce ne peuvent être effacées que par cet appoint.

Pour le temporel, la Providence ne nous délaissera pas. L'oeuvre apostolique a quelques retards, mais la confiance en Saint Joseph ne trompe pas.

J'accepte volontiers les livres que vous pourrez nous envoyer. Les livres sont toujours utiles.

Mr Galley est heureux au noviciat. Il a pris l'habit à l'Assomption. Il a une santé bien délicate, mais c'est une âme généreuse et ardente.

Recevez l'assurance de mon affectueux dévouement.

Fin septembre 1884 ? B 109/2 (inv. 1169. 62). Abbé Désaire (Lettre insérée mai 2003)

Cher ami,

J'espérais votre visite ces vacances. Vous avez donc été bien absorbé ? C'est cependant un acte de charité de visiter ceux qui sont dans l'épreuve.

Nous avons persévéré malgré les obstacles et nous gardons confiance. Monseigneur de Soissons nous soutient.

Je vais mettre cette année huit étudiants en théologie à Lille. C'est un grand pas pour notre œuvre. Aidez-nous toujours par vos prières. Trouvez-nous aussi quelques bienfaiteurs.

Pour moi, je ne vous oublie pas. Je n'ai pas besoin de vous dire que je penserai tout particulièrement à vous au jour de saint François.

Recevez l'assurance de mes biens affectueux sentiments in Corde Jesu,

L. Dehon

24. 10. 1884 (fête de St Raphaël) B 19/1. 1 (inv. 229. 37). M. Marie du SC (Servantes)

Chère Mère,

Je ne puis rien pour nos pauvres enfants de Sittard. Melle Multen leur réclame ce qu'ils doivent de 1884 (1.200 francs). Si la bonne Soeur Providence pouvait leur envoyer 500 f ces jours-ci! Aidez-nous. Cette situation est toujours pour moi une torture. Je fais des actes de confiance, mais je n'en souffre pas moins.

Prions pour que la démarche du P. François réussisse. Ce bon Père va essayer de vous conduire sa soeur à Dauendorf. Il est parti pour cela.

Demandez pour tous nos Pères et pour moi l'esprit d'immolation, de sacrifice, de confiance et d'humilité. L'Oeuvre est aussi pauvre au spirituel qu'au temporel. A quand la résurrection complète? Aidez-nous.

Vivat et bénédiction pour vous, pour notre Soeur Ignace et les autres Soeurs.

+ Jean du Coeur de Jésus.

29. 10. 1884. B 22/11 (inv. 465. 23). P. Falleur

Cher fils,

„Meus cibus est ut faciam volontas ejus qui misit me, ut perficiam opus ejus” (Jn 4, 34).

„Divina voluntas, dit un pieux auteur, manna est absconditus cibus animae suavissimus, quo ipse Dominus Jesus delectabatur”. Il ajoute: „quacumque officia ex superioris mandato mihi proponuntur voluntatem Domini exhibent; hanc cum gaudio agnoscam et dicam: Hoc munus mihi commissum etsi secundum hominem minus gratum, voluntas Domini est”. Mettez-vous bien dans ces dispositions.

Voici les mesures concertées avec Mgr et qui devront être exécutées. Les FFr Irénée et Pothin partiront lundi pour Lille. Le fr Martin fera provisoirement deux classes.

Adrien, Noiret et Joseph viendront au S. Coeur le 3 nov. C'est là une grande décision. De la persévérance de ces trois dépend beaucoup l'honneur et l'avenir de St Clément. Il importe qu'ils soient bien dirigés et bien disciplinés au S. Coeur. Je n'ai qu'un homme sur qui je puisse compter pour cela, c'est vous. Vous les accompagnerez donc, cher enfant, et vous resterez avec eux. Vous serez le supérieur du petit détachement d'élite.

Le bon P. Mathias ira vous remplacer. Il est bon et doux, il réussira auprès des petits.

Vous aurez une compensation à votre sacrifice. Vous prendrez les petites fonctions du P. Mathias, messe et salut au couvent, etc. Vous pouvez prévenir tout le monde, à moins que vous ne teniez à ce que je le fasse demain.

Disposez tout, sans trouble ni agitation. Que cela n'empêche pas de passer saintement la Toussaint.

„In hac sancta cum divino beneplacito conformitate stare me oportet et permanere contentum, quietum, tranquillum. Suavissimum enim, imo omne mihi gaudium in eo est, ut voluntatem ac beneplacitum Domini mei expleam”.

Vous consacrerez vos loisirs au S. Coeur à votre examen d'abord, et ensuite à la théologie. Je compte sur votre générosité. Vivat Cor Jesu (Voluntas Jesu) in corde nostro unice

+ Jean du C. de J.

10. 12. 1884. NHV XV, 4-5. B 105/1 (inv. 1155.56). Mgr Thibaudier

Inv. 1155.56 Cit. en NHV XV, 3-4

Le 10 déc. 1884

Je crois devoir dire à Votre Grandeur que j'ai une impression de plus en plus forte de mon insuffisance et de mon indignité pour le double emploi que j'ai assumé : la direction de l'Institution et celle de la Société religieuse. Ce me serait une grande grâce si Votre Grandeur me remplaçait et me laissait réparer tout mon passé dans le silence et l'oubli. Toutefois, je ne déserterai pas mon poste, avec la grâce de Dieu, en dehors de votre volonté.

Mgr me répondait en marge :

Inv. 1159.22

Dieu veut le contraire pour le présent et probablement pour l'avenir : seulement que le cher Supérieur ne se laisse pas absorber par le détail et qu'il se fasse aider…

11. 12. 1884. B 35/4c 3(inv. 584. 03).Mère Marie Joseph (Victimes) (copie dactyl.)

+ 11 déc. 1884.

Ma Très Révérende Mère,

Je pense comme vous qu'il y a entre nos oeuvres un lien bien intime qui se manifestera davantage plus tard. Il m'arrive souvent d'offrir au S. Coeur de Jésus les prières et les sacrifices de votre communauté. Votre vénérée fondatrice avait tant à coeur la fondation de l'oeuvre des Prêtres Victimes. Notre Seigneur nous a donné la grâce de commencer cette oeuvre ici. Il nous a bénis malgré nos infidélités.

Les épreuves ne nous ont pas manqué. Les unes ont été provoquées par nous mêmes; les autres sont la réponse de la Providence à notre oblation. Toutes portent bien le signe du dessein qu'a le S.Coeur de Jésus de nous faire mourir à tout ce qui est terrestre.

Aidez-nous bien, nous sommes encore si faibles et si chancelants !

Le temps viendra où nous pourrons vous offrir le concours de notre ministère sacerdotal. Notre petite famille compte déjà dix-huit prêtres et des clercs assez nombreux. Mais combien il reste à faire pour l'organisation et la formation des sujets et pour réparer nos propres misères!

Une bonne petite communauté de victimes semblables à la vôtre vit auprès de nous. Cela ne me paraît devoir empêcher en rien notre union avec vous.

Je désire bien vous voir. Ce me serait une consolation et il y aurait profit mutuel à se communiquer nos vues sur les oeuvres, sur la vie et l'esprit d'immolation.

Que cette oeuvre est donc difficile à fonder, puisqu'il y a eu déjà tant d'essais stériles! Puissions-nous ne pas donner encore au S. Coeur de Jésus la tristesse de ne pas répondre à ses desseins!

S'il arrive à son but avec nous, cette oeuvre sera bien la merveille de sa miséricorde.

Vivez bien pour le prêtre, aimez-le. N. S. n'a rien de plus cher. N'a-t-il pas toujours montré une tendresse spéciale pour ses prêtres, tout spécialement pour St Jean, le premier prêtre du S. Coeur.

L'union de la très sainte Vierge et de St Jean explique l'union toute spéciale que N.S. renouvelle sans cesse entre ses prêtres et des âmes qui ont auprès d'eux une fonction quasi maternelle. Soyez donc pour nous par vos prières et vos sacrifices ce que la Bse Marguerite-Marie a été pour le vénéré père de la Colombière.

Agréez, ma révérende mère, l'assurance de mon religieux dévouement in Corde Jesu.

L. Dehon.

12. 12. 1884. B 20/12 (inv. 326. 21). P. Falleur

Cher fils,

Ne comptez pas sur le P. Fr. X. avant mardi. Il prêche la retraite à St Clément jusqu'à dimanche. Il partira lundi avec Mr Charcosset par Lille, pour voir ses anciens novices. Il vous arrivera mardi. Le S. C de Jésus vous aidera pendant ce temps-là.

Soutenez bien mon petit Fr. Georges. Dites-lui que je n'ai pas donné à sa mère sa méchante lettre. Ses découragements perdraient tout, même sa vocation ecclésiastique. A son retard (sic; sans doute: à son „retour”) le P. Fr. X. arrangera tout. Il fera étudier plusieurs heures par jour ce bon petit frère. De cette manière il avancera dans ses études et il aura l'esprit occupé, ce qui fera bien enrager le diable.

Réglez bien tout le temporel. Le loyer échu en juillet dernier est-il payé? Le P. Fr. X. vous portera un peu d'argent.

C'est une grande grâce pour vous d'être là. Profitez-en bien. Je vous rappellerai sans doute après Noël. Rien de nouveau ici.

Prenez bien l'esprit vrai de notre vocation: douceur, détachement, charité, patience, immolation. Je vous bénis in Corde Jesu. + Jean du C. de J.

25. 12. 1884. B 20/12 (inv. 326. 22). P. Falleur

+ Noël 84

Cher fils,

Je vous ai donné un mois de grâces, n'en perdez pas le fruit par des retours sur vous-même. Des raisons plus que majeures exigent votre retour ici.

Faites ce que vous pouvez là-bas pour l'ordre. Ce qui importe le plus, c'est la foi et l'immolation. Oublions-nous pour laisser vivre en nous le coeur sacerdotal de Jésus. Fécondons l'Oeuvre par nos sacrifices. Je vous bénis in Corde Jesu. + Jean du C. de J.

Année 1884: Lettres-billets au P. Falleur, sans autre précision de date.

B 22/1,

inv. 465. 24

Bon Père,

Vous oubliez donc le Consummatum est! La Chère Mère allant aujourd'hui à St Clément je ne puis pas y aller. J'irai dimanche. Entendez demain les confessions des enfants.

Le P. Joseph ne doit pas exercer de ministère à Fayet (toujours le Comsummatum est).

J'accorde ce que vous voulez pour l'action de grâces.

Ne demandez rien au P. Patrice.

Vous ferez copier et adopter les prières nouvelles adoptées par Mgr pour l'examen à Rome. Le bon P. Thaddée m'a écrit. Il est plus souffrant et ne peut plus bouger. Préparez les enfants à la prolongation de son absence.

Vous pourrez aller à Montescourt lundi ou mardi.

Courage! Union! Douceur! Confiance!!! + Jean du C. de J.

inv. 465. 25

Vous êtes quatre à préparer des voeux, les FF. Bruno, Clément et Pierre avec vous. Il faut que votre vie active soit comme une retraite. Faites tout en Dieu ces jours-ci. Vivez in Corde Jesu, in charitate et immolatione Cordis Jesu. L'union vous donnera les grâces nécessaires. On prie et on s'immole pour nous chez nos Mères et à Sittard.

Soyons généreux. Ce sera la Pentecôte si nous ne nous en rendons pas indignes.

Pourriez-vous encore payer la moitié seulement des impôts? Je crois que oui. En ce cas je vous donnerais le nécessaire. Benedicat vos Cor Jesu + Jean du C. de J.

inv. 465. 26:

Ne demandez pas actuellement à M. l'archiprêtre de saluts ni d'adorations excpetionnelles. Tenons-nous dans le calme, le silence, la prière, le recueillement douloureux. Demain vous pouvez à l'exercice de 5h ouvrir le tabernacle et chanter le Tantum ergo. Vivat!!!

inv. 465. 27:

Cher enfant,

Sic (te) volo manere donec veniam (Jn 21, 22). Mgr n'autorise pas à employer le P. Joseph à Fayet. Faites donc seul provisoirement, seul avec le Coeur de Jésus ou plutôt le Coeur de Jésus seul en vous.

Allez au dortoir prier et chanter. Dites le chapelet suivant la température dans le cloître ou dans la chapelle. Maintenez provisoirement l'action de grâces dans ses limites.

On peut écrire à Léon deux fois au moins le mercredi et dimanche.

Vivat Cor Jesu (avec son amour et sa croix) in Corde nostro. + Jean du C. de J.

inv. 465. 28:

Cher fils,

La croix est lourde tous ces jours-ci. Il y a toujours très peu d'union ici. Le père de famille n'est pas aimé ni écouté. Faites bien prier vos petits.

Pour la neuvaine, on dit seulement le Souv. à N. D. du S.C. avec 3 Ave M.

Faites dire le compliment par un enfant qui prononce mieux que Adrien. Il a trop l'accent du village. Revoyez le compliment. Pas d'autres préparatifs que la propreté et le rangement.

+ Jean du C. de J.

inv. 465. 29:

Cher fils,

Faites l'adoration cette nuit. Vous pouvez dire la sainte messe au couvent demain si vous voulez. Le P. Benjamin doit choisir un jour qui ne nuise pas à ses classes.

Faites que les choses se passent bien surnaturellement demain; que les jeunes Pères se recommandent aux prières des enfants et réciproquement.

Priez bien pour moi. Les dangers sont encore grands pour l'Oeuvre. Nous ne sommes pas mûrs pour nos voeux. Faisons appel à la miséricorde et aux mérites du Coeur de Marie.

Benedicat vos Cor Jesu! + Jean du C. de J.

inv. 465. 30:

Cher fils,

Je n'ai trouvé votre billet hier soir qu'à 9h 1/2. J'y réponds.

. Pour les projets de la chambre du P. Denys et pour le plancher, réponse affirmative.

. Ne grondez pas Jh Bernauer, mais dites- lui doucement qu'en pareil cas il doit vous prévenir.

. Changez votre serrure.

. Venez cette après-midi, l'économe a besoin de vous

Ayez confiance. Soyons fidèles et l'Oeuvre ne périra pas malgré tous les Thomas, tous les Pierre, y eût-il même un Judas. Confiance. Misericordias Cordis Jésu in aeternum cantabo (Ps 88, 2). + Jean du C. de J.

inv. 465. 31:

Cher fils,

Je communique vos propositions au Bon Père en les approuvant. Vous pouvez écrire à Munich. Je vous envoie à signer un bon de poste qu'on aura de la peine à toucher parce que le nom est défectueux: c'est certainement „Faleur” qu'on a voulu mettre. Renvoyez-le moi signé.

Je vous envoie une petite somme de 200f.

Gardons confiance. Le S. C. de Jésus nous aidera dès que nous lui donnerons intérieurement ce qu'il attend. Soyons bien unis. La résurrection est proche. Elle sera durable si nous demeurons toujours humbles, repentants, vigilants. Je vous bénis. + Jean du C. de J.

inv. 465. 32:

Cher fils,

Attendons le 3è mardi. Au S. Coeur je compte que la cérémonie sera à 5 heures. Cela dépend un peu de Mr l'archiprêtre.

Mgr ne permet plus d'admissions d'enfant pour le moment à cause du local. Prévenez-en le prop.re de la maison Thomas.

Soyons généreux. Pratiquons bien la mort à nous mêmes à tout instant. Abneget semetipsum (Mt 16, 24). Vivat Cor Jesu! + Jean du C. de J.

inv. 465. 33:

Cher fils,

La charité et la règle interdisent les discussions vives et surtout les disputes. Ne soyons point pharisiens.

Il n'y a pas d'autre régime pour le Fr. Félix que le quinquina et le perchlorure. On vous en envoie. Vos novices le traitent froidement, c'est visible. C'est sans doute de la jalousie spirituelle. C'est aussi une sorte de timidité irréfléchie.

C'est une petite victime. Tenez-le dans son humilité. Aimons Jésus ou nous périssons. Aimons-nous les uns les autres (I Jn 4, 7). Vivat Cor Jesu in corde tuo! + Jean du C. de J.

inv. 465. 35:

Cher fils,

Votre petite lettre est comme toujours un peu amère. Je n'ouvre ces chères communications de votre coeur qu'en tremblant. „Discite quia Jesus est mitis et humilis corde” (Mt 11, 29).

Vous êtes toujours passionné. Il ne faut avoir même pour le bien que des passions bien réglées, bien dominées, bien soumises.

Je n'ai pas pu arranger l'affaire des messes. Chère Mère ira vous voir un autre jour.

Jh Cattard Cottard est malade depuis plusieurs mois de naturaliste et d'affections sensibles. C'est une âme qu'il faut traiter avec soin et guérir. Son congé n'a fait qu'ouvrir un abcès qui existait. Vous connaissez ce genre de mal. Tâchez de le soigner avec compassion et de le guérir.

Pour Chatelain proposez-moi un horaire de ses visites et sorties et je le donnerai à la famille.

Pour l'appui de fenêtre, mettez-en un si les autres fenêtres sur le jardin en ont.

Gardez mon petit commissionnaire à dîner. J'espère vous le donner bientôt tout à fait. Je n'irai sans doute pas vous voir avant jeudi.

Jh Cattard Cottard a peut-être sa conscience en mauvais état. Si un petit Père venait à St Q.aujourd'hui, qu'on me l'amène. Benedicat vos Cor Jesu + Jean du C. de J.

inv. 465. 36:

Jugez l'esprit que vous avez à ses fruits. Fructus S. Spiritus est: charitas, gaudium, pax, patientia, benignitas, bonitas,;;; modestia, continentia, castitas (Ga 5, 22). Ex fructu arbor agnoscitur (Mt 12, 33). Palmitem non ferentem fructum tollet… (Jn 15, 2).

inv. 465. 37:

Cher petit Père,

Soyons fervents, généreux, humbles et aimants. Ne demandez à vos enfants que les sacrifices proportionnés à leur amour du S. Coeur. Celui qui aime est prêt à tous les sacrifices pour l'objet aimé. Prêcher le sacrifice à ceux qui n'aiment pas, c'est demander l'impossible et provoquer le découragement.

Quand vous avez de petits travaux de serrurerie, demandez une fois à Mr Poette qui va nous mettre son cinquième enfant. Il faudrait lui faire faire quelques petites choses à Fayet.

Vivat. Je bénis le pasteur et les agneaux. + Jean du C. de J.

inv. 465. 38: 28 mars 1884 ( Fête du précieux sang du Cœur de Jésus [ = vendredi après le IV dimanche de Carême]))

Cher fils,

Vivat! Voici la vie: ôter les obstacles, c.à. d. la vie naturelle, laisser faire Jésus, avoir confiance en Marie. Combien nous sommes misérables, après tant de grâces reçues!

Je renonce à donner une retraite au S. Coeur avant l'approbation. Je prêcherais dans le désert, les coeurs sont fermés.

J'irai donc mardi pour votre petit examen. J'arriverai pour la messe de communion à 6h 3/4.

Je réponds à vos questions:

Donnez le tapis. St Joseph vous en rendra deux. C'est bien pour les statues. Chantez au Marronier, mais sans allusion publique à Canaeld. Le P. Claude peut faire faire souliers et soutane. Il donnera sa vieille pour un autre.

C'est bien pour les timbres. On fait ainsi même dans les communautés riches (chez les Jésuites).

F. Clément vous arrivera dimanche bien disposé. Préparez-lui un logis. Thomas nous ruinera; je le crois imprudent et maladroit.

Une bénédiction à tous, Pères, Soeurs et enfants. + Jean du C. de J.

inv. 465. 41:

Cher fils,

Sursum corda! Pas de découragements! La nature seule doit mourir et la grâce doit ressusciter tous les jours. Faites une neuvaine à St Clément. Elle comptera pour la 1ère communion. Les enfants ont de belles prières à St Clément. Joignez-y un petit chant.

Ecrivez à Hautmont. Ne laissez pas les enfants lire avant le réveil.

Vivat! Benedicat te Cor Jesu + Jean du C. de J.

inv. 465. 42: 27 mars 1884 (cf. LD 10.04.1884)(cf. LD 10.04.1884)

Cher fils,

Que Marie vienne à notre aide! Soyez bien fidèle. Offrez bien demain le précieux sang de Jésus par les mains et le Coeur de Marie. J'ai confiance malgré notre indignité.

Pour votre petit examen, il sera sans doute réuni au vendredi parce que je donnerai une petite retraite de 3 jours au S. Coeur lundi, mardi et mercredi.

Je vais vous débarrasser de votre petit négrillon. Jules Jofflot l'emménera lundi prochain à 10h 30. Il le déposera à la gare de Roanne mardi à 5h 30 du matin.

Ecrivez de suite à son père d'aller le chercher à la gare de Roanne mardi matin à 5h 30. Donnez pour raison qu'il est trop petit pour notre service.

Vivat, vivat, vivat C. J. + Jean du C. de J.

inv. 465. 43:

Dites un bon fiat. Quis nos separabit a Christo (Rm 8, 35). Vous n'êtes pas encore un Job, encore moins un Jésus-Christ pour la souffrance.

Que vous êtes heureux de pouvoir souffrir un peu pour le Coeur de Jésus! Remerciez-le. Vous

êtes un privilégié. Votre père aimant Jean du C. de J.

inv. 465. 45: (en note à une lettre du P. Falleur)

Cher fils,

Aimons-nous les uns les autres (1 Jn 4, 7). Aimons nos enfants. S'ils sont défectueux, c'est en grande partie de notre faute.

Aimons Jésus. Ama, et fac quod vis. Faisons aimer Jésus à nos enfants et ils seront saints. Servez-vous beaucoup du petit bréviaire du S. Coeur. Vous n'êtes pas bien au diapason de la vie d'amour. Il faut vous y mettre.

Ayez beaucoup de charité pour le petit Félix. Pas trop de contrainte. Il doit sentir ce qu'il peut faire. Qu'il assiste aux exercices autant qu'il peut et qu'il ait la liberté de s'y tenir tantôt à genoux tantôt assis. Le changement repose. Il doit avoir besoin parfois de se mettre un peu sur le lit ou dans un fauteuil, mais pas à heure fixe. Donnez-lui le fauteuil des malades.

Sursum corda! Vous êtes encore à terre, relevez-vous. Ayez patience et confiance. Vous vous formerez peu à peu. Benedicat te Cor Jesu! + Jean du C. de J.

B 20/12. 2,

inv. 328. 01:

Cher fils,

Pour le P. Bruno, c'est bien. Qu'il laisse l'étude.

Votre plainte d'hier était bonne dans le fond, mais aigre dans la forme.

Confiance! Union! Douceur! Charité! Ferveur! + Jean du C. de J.

inv. 328. 02:

Cher fils,

Restez demain à votre devoir auprès de votre petite famille.

Vous pourrez dire la Ste messe au couvent dimanche à 6h 1/2

Demain la cérémonie au couvent est à 7 heures. Vous pouvez envoyer deux gamins, s'il fait beau.

Vous pouvez travailler à la sacristie et donner qq. leçons à Jean.

Soyez bien généreux. Ne vous troublez pas pour de petites choses. Je voudrais voir le P. Augustin demain pour le préparer à ses voeux. Il pourrait venir pour 11 heures.

L'examen d'ordination aura lieu lundi à 10 h 1/2 à la sacristie de la Basilique.

Vive le Sacré-Coeur! Vive notre bonne Mère! + Jean du C. de J.

inv. 328. 03:

Cher enfant,

J'ai attendu tous les jours une lettre de vous à Sittard. Mes enfants de St Q. m'ont écrit, je me suis fait un plaisir de leur répondre. Je n'ai rien reçu de St Clément!

J'irai très probablement vous voir ce soir vers 4 ou 5h.

Soyons bien unis. Cor unum inter nos et cum Corde Jesu et Mariae.Vivat! + Jean du C. de J.

inv. 328. 04:

Cher fils,

Vous pouvez aller au couvent samedi pour 6 h 1/2, c'est-à-dire demain.

Vous pouvez souffrir d'un étranger un reproche ou un jugement non mérité, mais vos supérieurs ont besoin de savoir la vérité.

Pour ce qui est des conseils maternels que vous pouvez recevoir, ils ne peuvent pas être indépendants de l'autorité paternelle. Si même un ange du ciel vous enseignait (Ga 1, 8), ses paroles devraient être soumises à l'autorité hiérarchique.

Pour vos trois petits communiants, je donnerai une journée de retraite le jeudi. Ils seront ensuite préparés par le P. Benjamin et par vous. Je ne puis pas faire plus.

Votre lettre d'hier m'a été remise trop tard le soir. Je ne sais plus bien ce que vous demandiez.

Soyons bien surnaturels, doux, humbles de coeur (cf. Mt 11, 29), charitables et unis.

Vivat Cor Jesu! + Jean du C. de J.

inv. 328. 05:

Cher enfant,

On n'a pas attendu ma réponse hier.

. Les jours d'adoration et de retraite du mois, vous pourriez ne faire qu'une heure de classe le matin et le soir.

. Il me semble qu'il faut rester toujours à la chapelle jusqu'au milieu de la 2ème messe.

. Le P. Benjamin ne doit enfreindre en rien la règle. Il ne doit avoir aucun rapport avec les Soeurs; ne jamais parler aux novices hors du temps de récréation sans votre permission.

Soyez bien fidèle, fervent, uni, surnaturel. Benedicat vos Cor Jesu! + Jean du C. de J.

Une série de „Lettres non datées”: B 20/14, au P. Falleur

inv. 335. 01:

Cher enfant,

Votre lettre montre bien que votre âme manque de mesure et de calme. Vous mêlez à l'union de la passion. J'aime l'union et je veux exclure la passion. N'écrivez pas ainsi longuement dans les insomnies. On y est toujours un peu fiévreux et exagéré.

Rien ne s'oppose à ce que vous disiez quelques mots à la Soeur quand vous en avez besoin. Mais je me ferais un reproche de conscience si j'accordais plus de 15 à 20 minutes pour l'entretien principal de chaque jour.

Voulez-vous avoir une idée juste de la question, pensez à ce que dirait Mgr si elle lui était soumise et faites entrer cela en ligne de compte. A demain.

Pas de passion. Non in commotione Dominus (1 R 19, 10).

Benedicat te Cor Jesu + Jean du C. de J.

inv. 335. 02: Autour du 23 [« neuvaine »] janvier 1883 ( = avant le Consummatum est ; cf signature)avant le Consummatum est ; cf signature)

Neuvaine préparatoire à la fête de la Purification de Marie.

. Tous les jours après le chapelet on lira une page du discours de St Ligori sur la Purification et la prière qui suit ce discours.

. Les Pères ajouteront au saint Office le petit office de la très sainte Vierge.

+ Jean du Coeur de Jésus, sup.r O.C.J.

inv. 335. 03:

Cher fils,

Vous auriez bien fait de venir lundi soir au-devant de Thomas pour qu'il prenne la voiture. Ce matin encore je l'attendais. Qu'il vienne enfin cette après-midi avec le cheval harnaché. Je crois que votre présence pourrait lui être utile.

Pour les souhaits des enfants, j'irai les recevoir à St Clément. J'arriverai à 2 h 1/2. Cela sera plus simple et je crois plus cordial. Benedicat vos Corde Jesu! + Jean du C. de J.

inv. 335. 04:

Cher fils,

Assurez-vous bien si les deux petits Allemands, Otto et Schmittz, font bien ce qu'ils peuvent pour l'Oeuvre. Leurs familles doivent pouvoir aider un peu.

Dites au F. Amator que le moment est venu d'écrire à ses protecteurs pour obtenir d'eux sa pension de l'année. Mettez en tout cela autant de charité que de zèle.

Pensez dans votre retraite aux moyens extraordinaires d'appels ou de quêtes qu'on pourrait faire pour couvrir l'arriéré de la maison de Sittard.

Comme vous avez des Allemands, on pourrait peut-être chercher des ressources dans les riches provinces d'Aix-la-Chapelle et de Cologne. Informez-vous en, écrivez-en à M. Wirtz d'Aix-la-Chapelle. Aide-toi, le ciel t'aidera.

Unissez-vous bien au Coeur de Jésus et apprenez à mépriser tout le naturel.

Je vous bénis in Corde Jesu. + Jean du C. de J.

inv. 335. 05:

Cher enfant,

Pour le bon ordre de la maison, le P. Benjamin doit s'adresser à vous s'il a besoin de parler aux Soeurs ou aux novices, ou pour les autres circonstances qui seraient en dehors de la Règle de la maison. Vous pouvez lui communiquer ce billet.

Mgr m'autorise à recevoir, s'il s'en présente, quelques enfants qui paieraient leur pension. Il est extrêmement bienveillant. Benedicat te Cor Jesu. + Jean du C. de J.

inv. 335. 06:

Cher fils,

N'ayez pas trop de sollicitude. Je reconnais d'ailleurs que vos intentions sont bonnes.

Léon est chez le P. Patrice de 6h à 6h 1/2 en attendant qu'il lui serve la messe. Il y est seul. Il y va à 11h pour prendre une leçon de grec. C'est nécessaire.

Je n'aime pas que vous vous disiez trop souffrant Il y a là du découragement et un peu d'amour propre subtil. Oubliez-vous davantage.

Je vous enverrai Léon probablement tous les 15 jours, si Mgr le permet.

J'irai vous voir mardi. Faites écrire par Rose à sa mère qu'il faut accepter la maison avec son règlement complet et se passer de vacances. On n'a pas le droit d'être exigeant quand on reçoit le grand bienfait de l'éducation gratuite. S'il n'y est pas ferme, il perdra sa vocation.

Vivat. Benedicat vos Cor Jesu! + Jean du C. de J.

inv. 335. 07: 8 décembre 1883 ( ?) 8 décembre 1883 ( ?)

Immaculée Conception Conception

Cher fils,

Vivat Cor Jesu! Soyez bien courageux, bien calme et doux. Dites-moi ce que vous voyez à faire.

Pour les Frères, voyez à ce qu'ils apprennent sérieusement un état. Bachelart m'écrit qu'il s'est rengagé pour un an chez son patron. Formez-vous un jardinier à Watersley.

Mme Glas de Münich demande plusieurs renseignements. Donnez-les moi de suite.

1° le tribunal de Münich demande une déclaration légalisée que vous êtes mon délégué pour la direction de St Clément, parce que le contrat d'Eichinger était fait avec moi et le compte a été donné en votre nom.

Faites donc une déclaration de cette sorte: „Je soussigné, … déclare être chargé par Mr Dehon de la direction de l'école de St Clément et du recouvrement de la pension des élèves”. Je ferai légaliser.

Cet homme dit que pour les 40 marks qu'il a avancés pour compléter le trousseau, il n'a reçu aucun objet de plus. Est-ce vrai?

Je n'ai plus que le temps de vous bénir. + Jean du C. de J.

inv. 335. 08:

Cher fils,

Je vous envoie aujourd'hui deux enfants. Ils ne pourraient que perdre en restant ici désoeuvrés pendant trois jours. Prenez-les par la douceur. Souvenez-vous que les autres en arrivant à St Clément étaient aussi bien imparfaits.

Ils sont justement prévenus contre vous, parce que vous étiez peu aimable à St Jean. Vous avez besoin de gagner leur coeur et leur complaisance.

Je suppose que vous partez demain à 4h 50. Est-ce bien par ce train-là? Je dois le faire savoir à M. Rose. Je lui ai télégraphié hier que vous partiez par le premier train. Cela lui laisse du doute sur l'heure.

La graine est prête. C'est du Raygras. On n'a pas trouvé de trèfle anglais. Vous y mêlerez du trèfle blanc (ou coucou). Il doit vous en rester.

Vivat! Confiance, courage, paix et douceur! + Jean du C. de J.

inv. 335. 09:

Cher fils,

J'écris un mot au P. Paul. Il est bon qu'il revienne aujourd'hui.

C'est bien pour les messes. Celles que je vous ai données sont, je crois, à 1f 50.

C'est bien pour les cours. Cependant voyez si cela ne sera pas une épreuve pour le P. Benoit.

La sacristie et l'étude pour le P. Bruno, c'est trop. Cette étude peut ëtre partagée. Le P. Bruno pourrait la faire 3 fois la semaine et un autre 3 fois, par ex. le P. Pothin.

Benedicat vos Cor Jesu + Jean du C. de J.

inv. 335. 10:

Cher fils,

Vous avez été dur ce matin pour le petit Belge. Cet enfant était venu il y a deux ans avec un paletot et pardessus, vous le renvoyez avec un vêtement de tous les jours. Le père a été très facheusement impressionné et il a juré que ni lui ni son fils ne remettrait les pieds à St Clément. Vous mettrez son costume du dimanche dans sa caisse demain.

Vous enverrez chercher les effets de Mr Jeanroy demain. Je vous envoie Mr Jeanroy avec le jeune Trichat que vous garderez jusqu'à demain. Il vivra une journée avec les petits.

C'est bien pour le réglement. Vivat Cor Jesu. + Jean du C. de J.

inv. 335. 11:

Cher fils,

J'ai besoin de vous voir pour terminer les inventaires. Je trouverai beaucoup de corrections à faire. J'en ai déjà en vue plusieurs qui montent à plusieurs milliers de francs.

Venez donc demain de bonne heure à 8h 1/2 et nous finirons cela.

Vivat, vivat Cor Jesu! + Jean du C. de J.

inv. 335. 12:

Cher fils,

Quel jour venez-vous en pèlerinage? Ecrivez un mot à Mr l'archiprêtre, cela lui fera plaisir.

Achetez du gazon.

Tabernier me paraît avoir lassé la miséricorde du S. C. S'il continue, nous le renverrons, quand vous voudrez. On le conduira seulement à Paris et on préviendra son père.

Mgr désire l'envoi à Lille d'étudiants pour les lettres. Ne dites encore rien, mais pensez-y. Nous mettrons sans doute les trois gamins au S. Coeur. Je vous bénis in Corde Jesu.

+ Jean du C. de J.

Je ne pourrai peut-être pas aller vous voir avant vendredi.

inv. 335. 13: Septembre (avant la fête de St Michel)(avant la fête de St Michel)

Cher fils,

Pour St Michel, si vous ne faites pas déjà le mois de St Michel, dites tous les jours la prière de Ste Gertrude à St Michel.

Nous ne devons pas compter beaucoup pour les ressources sur les parents des enfants que nous-mêmes avons déjà. Il y a quelque chose d'odieux à montrer envers eux des exigences nouvelles. Pour ceux-là ayons recours aux bienfaiteurs. Pour les nouveaux, nous demanderons plus s'il est possible aux parents.

Demandez gracieusement et modérément à Mme Paz ce qu'elle peut faire.

Si vous n'invitez pas à dîner, pourriez-vous indiquer aux parents une hôtellerie honnête et modérée de prix?

Pour Eichinger, l'affaire est mal engagée. 1° Il ne peut être à Strasbourg le 22. 2° Les parents n'ont pas envoyé d'argent. Il aurait fallu télégraphier hier. Que faire?

Pour Marie Boulanger, vos désirs et intérêts personnels peuvent être dominés par des intérêts plus graves. Pratiquez l'abandon.

La Chère Mère pense qu'il faut attendre pour le petit Eichinger que ses parents aient envoyé l'argent. Benedicat vos Cor Jesu. + Jean du C. de J..

inv. 335. 14:

Cher fils,

Inscrivez 30 messes. Le P. Barthélemy a besoin de vous. Venez le matin si vous pouvez.

Les Defuide veulent de nouveau partir. Je le regretterai à cause d'Auguste et de Fabien qu'ils emmèneraient. Ne dites rien. Laissez faire la Providence.

Benedicat te Cor Jesu + Jean du C. de J.

inv. 335. 15:

Cher fils,

Ce trafic ne me sourit pas. Nous ne sommes pas d'ailleurs en mesure de faire des essais. Achetons seulement ce qui nous est nécessaire.

Je tâcherai d'aller vous voir demain. Flinois est payé. Hachet a reçu 1.000f.

Votre dernière lettre était pleine d'humeur et de manque de respect. Je n'ai pas eu le temps d'y répondre. Je vous bénis tous in Corde Jesu. + Jean du C. de J.

inv. 335. 16:

Cher fils,

Il me semble qu'une demi-heure par jour pour entretenir le F. Félix suffit largement.

J'accepte le mode de balayage et cirerie sauf réforme ultérieure.

Privez de visites à la chapelle les enfants qui ne les feraient pas bien.

Pour le F. Félix, demandez-lui d'abord ce dont il pense avoir besoin. Puis vous lui direz qu'il ne demande pas autre chose sans votre permission. Soyez assez large pour lui.

Aimons-nous les uns les autres (I Jn 4, 7). Aimez votre monde bien surnaturellement

+ Jean du C. de J.

inv. 335. 17:

Cher fils,

Mr Hachet me réclame les 5.000 f dûs à sa belle-soeur de Fayet. Faites faire une neuvaine à St Joseph et mettons-nous en quête. J'écris de plusieurs côtés. Ecrivez si vous pouvez à plusieurs personnes. Quand cela sera une fois payé, nous obtiendrons plus facilement de grandir. Il faut y arriver. Confiance. Si quelqu'un de vos petits Pères connaissait quelque part quelque bonne dame, qu'il écrive aussi. Petite, et accipietis (Jn 16, 24). Courage et immolation.

Benedicat te Cor Jesu. + Jean du C. de J.

inv. 335. 18:

Cher fils,

Nous voulons tenter de préparer le F. Irénée pour le mois de nov. Il faut lui donner du temps. Déchargez-le de deux promenades par semaine. Le F. Martin qui ne fait pas de classes l'après-midi peut faire deux promenades de plus par semaine.

Pour ce que vous m'écriviez ce matin, je ne puis que vous répéter qu'il y a une mesure à garder. Il n'est pas bon de faire diriger des clercs par une relig. C'est à vous de sentir la limite où il faut s'arrêter. Benedicat te Cor Jesu. + Jean du C. de J.

inv. 335. 19:

Cher fils,

Je ne sais pas quand nous irons à Soissons. J'attends des ordres de Mgr. Ce sera peut-être mardi ou mercredi.

J'irai sans doute demain vous voir. Il paraît que vos enfants ne sont guère fervents. Donnez-leur bien l'exemple et encouragez-les. Soyez bien surnaturel.

Nous sommes bien vivants partout. Il ne faut pas nous décourager, mais nous relever.

Benedicat vos Cor Jesu. + Jean du C. de J.

inv. 335. 20:

Cher fils,

Je crois qu'une messe chantée pour la postulante est de trop. Du reste vous ne pourriez pas chanter demain une messe de requiem. On peut dire un nocturne pour elle.

Samedi, vous recevrez Mr l'archiprêtre.

Reprenez bien avec nos enfants les motifs d'amour. Voilà plusieurs fois que je les gronde, c'est peut-être trop. Rentrons bien dans la vraie voie, dans l'esprit du Coeur de Jésus.

Vivat Cor Jesu. + Jean du Coeur de J. Cor Jesu.

inv. 335. 21:

Cher fils,

Voici un petit sacrifice à faire joyeusement et généreusement. Vous ne pourrez pas venir ici samedi. Mr l'archiprêtre ira dire la Ste messe chez vous à 8h1/2 pour la famille Gourdin. C'est l'anniversaire de la mort de Melle Gourdin. Trois dames communieront. La bonne Soeur préparera du chocolat. Tâchez de ne pas être trop sauvage.

Benedicat te Cor Jesu + Jean du C. de J.

inv. 335. 22: 2 juin 1884

Lundi de PentecôteLundi de Pentecôte

Cher fils,

Mr et Mme Chatelain insistent pour avoir Jean aujourd'hui parce qu'on le lui a un peu promis samedi. Ils pensent qu'on le découragerait en ne tenant pas la promesse. Je l'accorde. Donnez-le. Il rentrera le soir. Vivat Cor Jesu. L. D.

inv. 335. 23: Juin 1884 Juin 1884

Cher fils,

Votre lettre peut contenir bien des vérités mais le ton n'en est pas selon la charité. Usquequo corde? (Ps 4, 3).

La Soeur M. Oliva est en Hollande, je ne puis pas lui parler du trousseau des enfants. Je lui en parlerai à son retour.

Ne réclamez rien aux Royer, ils n'ont rien.

Faites pour le mois de juin comme pour le mois de mai.

Pas de grand office demain, des messes basses seulement.

La Soeur peut veiller aux soins de toilette des enfants. Je n'ai rien contre. Faites venir le matelassier. Demandez à Mr Crinon, poliment un matelas de zostère pour le petit.

Pour Chatelain, dites charitablement qu'on restreigne les visites (une par 15 jours) et qu'on ne donne pas de douceurs.

Pour les messes subissez la loi, c'est une expiation. Dura lex, sed lex.

Vivat. Benedicat te Cor Jesu. + Jean du C. de J.

inv. 335. 24: Juin ( ?) 1884 Juin ( ?) 1884

Cher fils,

Je vous envoie Léon Bertrand. Vous savez que c'est un appelé. La grâce agit dans son âme depuis quelque temps. J'espère pouvoir le donner avant les vacances. Il en a un ardent désir. Faites-lui un accueil amical et retenez-le jusqu'à 6h 1/2.

Veni sante Spiritus et tui amoris in nobis ignem accende!!!

Vivat Cor Jesu in cordibus nostris per Sp. S. + Jean du C. de J.

inv. 335. 25:

Cher enfant,

Soyez doux et patient. Charitas benigna est. Non cogitat malum. Omnia sustinet (I Co 13, 4-6).

Vous pouvez faire le petit arrangement du haut, s'il ne doit coûter qu'une soixantaine de francs. Nous verrons ensuite.

Espérons que Roge rentrera ce soir. On m'offre encore des enfants. Veillons et prions pour bien faire la volonté du S.C. Coeur de Jésus.

Vous avez, je crois, pour le moment, les literies suffisantes. S'il vous manque quelque chose, précisez-le. Vivat. Discite a me quia mitis…. (Mt 11, 29). + Jean du C. de J.

inv. 335. 26: octobre 1883 ( ?) octobre 1883 ( ?)

Cher fils,

Revoyez les lettres des petits au P. Thaddée et faites-les refaire au besoin. Je veux bien qu'ils disent qu'ils désirent son retour. Mais je ne veux pas qu'ils disent que St Clément ne marche pas aussi bien qu'autrefois.

Ils peuvent dire aussi qu'il y a des nouveaux, mais ils ne doivent pas nommer ceux qui viennent de St Jean; parce que le P.Thaddée les jugerait depuis leur passé.

J'envoie votre lettre. Nous ne pourrons guère régler le trousseau de vos nouveaux tant que la Soeur Mie Oliva sera hollandaise. Vivat! + Jean du C. de J.

inv. 335. 27:

Cher fils,

Faites vos petits travaux. Vous avez ici 4 colis à prendre: livres du P. Vincent et effets de Drouain. St Joseph nous aide: Mr Legrand de Fourmies m'envoie 500 f. J'ai déjà la pension de 23. Il ne manque plus que 3.000 francs à couvrir. Confiance!

Envoyez vos pièces avant le 20 Benedicat te Cor Jesu + Jean du C. de J.

inv. 335. 28:

Cher fils,

Repassez demain par St Jean. On a besoin de se voir souvent par ces temps d'épreuves. La place vous est réservée demain au couvent à 6h 1/2. Je vous bénis paternellement;

+ Jean du C. de J.

inv. 335. 29: 23 octobre 1884 (« demain St Raphaël ») St Raphaël »)

Cher fils,

Fêtez demain St Raphaël, comme vous avez fêté Marguerite Marie.

J'espère aller vous voir dans l'après-midi. Vivat Cor Jesu + Jean du C. de J.

inv. 335. 30:

Cher fils,

Chère Mère restera encore un ou plusieurs jours à Sittard. Ce sera un petit retard pour nos affaires.

Le P. Thaddée m'écrit une assez bonne lettre. Il demande que Labrosse, Tabernier et Lefranc (les enfants de Charlieu) lui écrivent. Soit. Dites-leur de faire une petite lettre que je reverrai.

Mr le doyen de Sains réclame les enfants de Sains pour voir leurs parents. Le P. Thaddée lui a promis autrefois qu'ils iraient de temps en temps avec un Père qui les conduirait. Il parle de plusieurs jours, c'est impossible. Nous ne pouvons pas éviter de les envoyer pour un jour.

Préférez-vous qu'ils aillent tous ensemble une fois avec le P. Barthélemy, ou en deux fois. J'aimerais mieux ce dernier moyen. Cela fera moins de dérangement. Le P. Barthélemy en mènerait 3 une fois et une autre fois le P. Benoît mènerait les trois autres. Les parents devraient payer le voyage. Dites-moi votre avis.

Restons bien unis. Que rien ne vienne plus troubler cette union. Vivat! + Jean du C. de J.

inv. 335. 31:

Cher fils,

Mr Blandiaux m'a remis seulement ce matin votre lettre de samedi. C'était trop tard pour y répondre.

Faites la procession jeudi. Nous la ferons dimanche.

Avertissez Jean. Je parlerai aussi à son père.

Mgr demande qu'on commence à tenir des registres spéciaux pour St Clément et le S. Coeur. Pensez-y, nous en parlerons demain. Je tâcherai d'aller vous voir dans la matinée.

Vivat. Benedicat vos Cor Jesu. + Jean du C. de J.

inv. 335. 32:

Cher fils,

Le temps est court, n'en perdons point à dire des inutilités. Vivez et faites vivre tout le monde autour de vous de la vie de paix, de charité, d'union, d'amour de Jésus.

Pour demain, les enfants ne doivent pas assister à la messe de 8h 1/2. Il n'y a pas assez de place à la chapelle. Mettez seulement deux petits servants en tunique blanche. Recevez votre monde à la porte. Faites déjeuner au parloir. Vous pouvez parler à Mr l'archiprêtre si vous en avez l'occasion de votre facture de 41 f. Il verra ce qu'il doit faire.

Le P. François tâchera d'aller vous voir aujourd'hui.

Benedicat vos Cor Jesu + Jean du C. de J.

inv. 335. 33:

Cher fils,

Comment changer de boucher avant de payer l'ancien?

Acceptez des Ursulines ce qu'elles voudront bien donner.

Si je ne vous envoie pas les numéros aujourd'hui, ils seront portés par le P. Augustin.

Rapportez de Sittard, une grande provision de douceur, de patience, d'égalité d'âme, de vie surnaturelle, de pureté d'intention.

A bientôt. Je vous bénis in Corde Jesu. + Jean du C. de J.

Avez-vous à Sittard les vol. suivants qui me manquent?

Darras, Hist. de l'Eglise, tomes 1-2-10-11.

Cornelius a Lapide, tome IV

Darras, Vie des Saints, tome 21.

inv. 335. 34: 29 mai 1884 ( ?) 29 mai 1884 ( ?)

30 messes pro defunctis. Réserver le vendredi et le samedi pour des messes réparatrices.

inv. 335. 35: Fin mai 1884 (cf. SRSL, 31 mai 1884, p. 331)(cf. SRSL, 31 mai 1884, p. 331)

Venez ce matin pour affaire d'économat.

Mgr vous a trouvé bien sauvage. Une autre fois faites un peu poliment les honneurs de votre maison. Mgr est plein d'affection pour les enfants de St Clément. Il leur accorde l'adoration le 31 mai + Jean du C. de J.

inv. 335. 36: Mai 1884 (avant la LD 335.35)(avant la LD 335.35)

Petites nouvelles pour le P.Stanislas: Mgr a approuvé la liste des Expositions et saluts pour St Clément. J'ai pu remettre 500 f à Hachet maçon et un trimestre au boucher de St Clément.

inv. 335. 37:

Cher fils,

Je vous communique la thèse de Mr Canet, vous me la rendrez. Gardez bien l'esprit de foi. Un sursum corda calme, persévérant, habituel!

Je ferai acheter des graines. Vous pouvez prendre du café pour veiller jusqu'à 11h les jours de lever de nuit, en vue de l'examen.

L'examen d'ordination aura lieu pour tous samedi après-midi vers 2 h.

Envoyez ce jour-là vos jeunes Pères et donnez promenade sous la surveillance du P. Clément.

Vous pouvez m'envoyer du papier de St Clément. Mgr compte aller visiter St Clément vendredi vers 3 ou 4h. Vivat!Une bonne bénédiction aux Pères, aux Soeurs et aux enfants.

+ Jean du C. de J.

inv. 335. 38:

Cher enfant,

Si c'est nécessaire, venez. Vous êtes juge. Je désire cependant que vous évitiez ce voyage. Je crois que le P. Benjamin va aller chez vous. Vous pourriez peut-être recourir à lui.

J'autorise bien votre venue tout en désirant vous en éviter la fatigue. + Jean du C. de J.

inv. 335. 39:

Cher fils,

Je ne puis plus vous laisser à Sittard. J'ai tout à fait besoin de vous. Revenez donc de suite, c.à. d. vendredi ou samedi. C'est la volonté de N. S.

Emportez de Sittard de bonnes résolutions: douceur, humilité, charité, condescendance, support, affabilité.

Rapportez-moi des comptes clairs.

Vous pouvez envoyer des secrets de Marie à Grammont.

Je vous bénis in Corde Jesu. + Jean du C. de J.

Cartes de vœux, sans date, envoyées à Mère Marie-Joseph, Prieure des Sœurs Victimes

L’abbé Dehon, Chanoine honoraire, Supérieur de l’Institution Saint Jean, Saint-Quentin,

offre ses pieux souhaits à la Rév. Mère supérieure des Victimes du Cœur de Jésus et forme le vœu d'une union spirituelle toujours plus grande pour hâter le règne du Cœur de Jésus.

(Carte, copie dactylographiée)

L'abbé Dehon, Chanoine honoraire, Supérieur de l'Institution Saint-Jean, Saint-Quentin,

présente ses respects et ses vœux à la chère communauté de Villeneuve. Unissons nos efforts pour en faire l'offrande commune au petit Jésus de la Crêche, puisque notre but est identique : l'adoration et l'amour du S. Cœur de Jésus avec réparations spéciales qu'il a demandées à la B. Marg. Marie.

(Carte, copie dactylographiée)