216.02

AD B.18/8.2

Ms autogr. 2 p. (21 x 13)

Du P. Freyd à Mr Dehon

Rome ce 8 sept 1867

Très digne Mr Dehon,

Je profite avec bonheur de quelques instants qui me restent pour dire â votre cœur de père combien le cher abbé Léon nous a donné de satisfaction. Du reste il est près de vous et je suis sûr que ses excellentes qualités ne vous échappent point. Cœur droit et bon, intelligence ferme, claire et pénétrante, caractère heureux et doucement sérieux, ce sont là des avantages qui chez lui sont unis à une vraie piété, à une grande docilité, et cet ensemble contribuera, avec la grâce de Dieu, à en faire un prêtre qui sera l'honneur de votre famille et le bonheur de ses chers parents.

Je viens de lui écrire pour lui annoncer le résultat de ses concours. Ce résultat vous fera plaisir et vous pouvez en être fier. L'abbé Léon avait pris part à 5 grands con­cours et à un exercice académique. Ces concours sont nombreux, surtout pour la théologie dogmatique et morale. Or votre fils, quoique élève de 1 c année seulement et luttant avec des élèves de 2° et 3° année a remporté 2 prix ou médailles, savoir le 2° prix de dogme et le 1° prix de morale. De plus il a eu un accessit dans chacune des 4 autres parties des concours.

Comme vous le voyez, il a parfaitement réussi. Cela vous prouve que son année scolaire a été bien employée. Quant à sa vocation, je pense que vous n'en doutez plus à l'heure qu'il est. Pour moi, elle m'a paru, dès l'origine, vraie et sérieuse, et tous les jours le me suis plus convaincu qu'elle est vraiment de Dieu.

J'ai pensé devoir vous écrire tout ce qui précède pour votre légitime consolation et

vous annoncer moi-même le beau succès de notre cher ami, dans la crainte que son humilité ne veuille peut-être, sinon vous le cacher, du moins le diminuer en partie. Veuillez agréer et faire agréer à la digne Mme Dehon le profond respect avec lequel j'ai l'honneur de me dire.

Votre très humble serviteur

M. Freyd sup