436.08

AD B.21 /7a.4

Ms autogr. 2 p. (21 x 13)

Du P. Freyd

Rome le 31 août 1870

Mon cher Ami,

Je ne veux pas rester plus longtemps en retard avec vous. J'ai reçu votre bonne let­tre et son contenu, depuis, vous avez été, je crois, mis en état de siège. Quelles tristes nouvelles nous recevons de toute part. Mon pauvre pays est dévasté et dévoré! Je suis sans nouvelles de mon vieux et cher Père. Il doit être au milieu de l'armée ennemie. Si j'avais su pouvoir parvenir jusqu'à lui par quelque voie ouverte, je serais parti pour (la) France, mais je crois inutile en ce moment de me déplacer pour tenter une chose impossible. Rome est comme vous l'avez laissée, moins les chaleurs. Mais si nos voi­sins ne sont pas encore arrivés, c'est faute de toute autre chose que de bonne volonté. Je suis extrêmement pressé. On attend pour aller porter ma lettre.

A Dieu donc, mon cher ami. Veuillez assurer vos chers parents de mon cordial res­pect et me croire, ce que vous savez.

Tout à vous avec affection.

M. Freyd