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B18/9.2.26

Ms autogr. 3 p. (21 x 13)

À ses parents

Paris 17 octobre 1866

Chers parents,

La distraction et la pensée du devoir qui m'appelle à Rome ont diminué la peine que je ressentais en vous quittant1.

Mr Demiselle m'attendait le soir. J'ai passé le dimanche à Soissons et j'ai vu deux fois Mgr Dours qui m'a reçu avec la plus grande amabilité. Il m'a offert de choisir à mon retour dans le diocèse le poste que je voudrais. Il me propose Saint-Quentin et Soissons. Je ne m'inquiéterai de cela qu'après mes études2.

Le soir j'ai dîné avec Mr Demiselle chez Mr Rigaux, dans une des premières familles de Soissons3. Je ne suis arrivé à Paris que lundi à midi. J'ai dîné à Montmartre.

Mon oncle, ma tante et Marie sont bien portants, quoique ma tante ait assez mauvaise mine. Ils parlent encore vaguement d'aller à La Capelle et sont contents de leurs affaires.

Je déjeune aujourd'hui chez Mr Poisson et je dînerai à Montmartre. Demain je passerai l'après-midi à Orléans et après-demain je m'arrêterai à Bourges4.

Je vous écrirai de Turin ou d'Ancône.

Je vous embrasse de tout cœur et vous prie d'embrasser pour moi Laure, Henri, maman Dehon et Marthe dont les adieux m'ont fait beaucoup d'impression.

Votre dévoué fils

L. Dehon

Palustre vous envoie ses compliments.

1 NHV V, 37: «J'avais été heureux de revoir ma famille, mais combien je me réjouissais de retrouver la vie pieuse et réglée du séminaire et le saint habit ecclésiastique que j'avais dû quitter pour trois mois»!

2 Ce sera, en effet, la «grande décision» de 1871, cf. NHV IX, 63-71.

3 Mr Demiselle, ancien doyen de La Capelle, chanoine de Soissons, resté en relation assez suivie avec la famille Dehon et surtout Léon (cf. LC 13, 15…).

4 L'abbé Poisson (cf. LD 25, et LC 3 note 1). À Orléans où il verra Mgr Dupanloup (cf. LD 55 et 56). À Bourges chez un certain Desgardes (cf. NHV V, 37), un jeune avocat de ses amis (cf. LD 56).