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181.02

AD B.17/6.34.2

Ms autogr. 2 p. (21 x 13)

De Louis Perreau

Chambéry, 19 juin 691

Mon cher ami,

Il me tarde d'avoir de vos nouvelles. Je vous ai laissé bien souffrant. L'air natal vous a-t-il rendu quelque vigueur? Cette maladie est arrivée bien mal à propos, si nous en jugeons selon le monde: mais bénissons les desseins de Dieu. Il sont mysté­rieux et miséricordieux. J'aime à me rappeler quelquefois que le prêtre qui souffre ressemble davantage à Notre-Seigneur. Entre la sensualité du monde et la justice de Dieu, il faut quelque intercesseurs souffrants. Oh! si nous savions en profiter. Cher ami, écrivez-moi pour me soutenir: je suis bien bas pour l'âme, je me matérialise trop: mon imagination préoccupée de soins matériels m'en poursuit dans les mo­ments où c'est inutile. Priez bien pour moi.

Je me trouve un peu mieux que lors de votre passage et compte partir le 25 ou le 26 pour les bains de mer. Je m'arrêterai un peu à Paris et tâcherai d'assister à la fête pa­tronale du Cercle le jour de St-Pierre: cela me rappellera de délicieux souvenirs2. Si vous n'êtes pas trop fatigué pour m'écrire quelques mots, vous pourriez me rendre un service: ce serait de m'indiquer l'adresse d'un hôtel où je puisse descendre à Paris: si vous m'écriviez tout de suite, votre lettre m'arriverait avant mon départ, je vous en serais reconnaissant.

Adieu, mon cher ami, soignez-vous bien, c'est assurément la volonté du Bon Dieu, il faut l'accepter de bonne grâce. Oubliez tout travail et tout souci. Laissez-vous gâter par votre bonne mère.

Je suis humblement tout à vous dans le Cœur du Notre-Seigneur.

Louis Perreau

1 Lettre presque totalement reproduite en NHV VI, 138-139.

2 Le Cercle du Luxembourg, dont Léon Dehon faisait lui aussi partie pendant ses études de droit à Pa­ris (cf NHV I, 35r° - 36r°).

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