dehon_doc:cor:cor-1lc-1867-0100-0015602

157.05

AD B.17/6.12.5

Ms autogr. 3 p. (16 x 11)

De Mr Demiselle

Soissons 10 août 1866

Mon cher Monsieur Léon,

Je vous transmets ces quelques mots de réponse par l'entremise de Mr le Doyen. Je vous félicite tout d'abord pour le diplôme que vous nous rapportez. C'est un témoignage de l'importance que vous avez attachée à l'étude de la philosophie, si peu et si mal comprise aujourd'hui, ce qui est cause de cet affaiblissement déplorable des in­telligences. On peut dire qu'il n'y plus de philosophie en France. Il n'y a plus que des exposés d'opinions et de systèmes, ce qui ne laisse dans les esprits que doute et incer­titude. C'est par là que nous nous éloignons de la vérité. Et la vérité dans l'intelligen­ce, c'est la condition de la rectitude dans la conduite de la vie. Est-il étonnant avec ce­la que la vie n'ait plus de direction? Et puis, la philosophie, la bonne et forte philoso­phie conduit à la foi: «La raison dans mes vers…» a dit L. Racine… Elle en est le vestibule et le parvis.

Mais de quel secours vous sera cette forte étude de la philosophie pour l'étude bien autrement grande et attrayante de la théologie! C'est ce que vous expérimenterez à chaque pas dans cette nouvelle carrière.

Je serai bien heureux de vous voir et de causer avec vous de ces grands objets, et puis de parcourir ensemble Rome et ses sanctuaires, souvenirs qui ne sont pas plus effacés que le premier jour.

Que va devenir Rome? Je ne compte plus sur rien, si ce n'est sur quelque grand coup de la droite du Tout-puissant.

Probablement vous ne trouverez ici Mgr qu'à votre passage en retournant a Rome. Il va partir vers le 20 pour six semaines comme l'an dernier. Mais, je vous en prie, venez en tout cas ou de Laon ou de Châlons le plus tôt possible. J'en veux à Mr Lecomte de ne pas avoir pris un instant, en passant â Soissons pour entrer en ville et me dire au moins quand je puis compter sur lui. Je vais lui écrire pour l'assigner à comparaître.

Mille bonjours affectueux à vos chers parents, Mr et Mme Henri et, à l'occasion, au jeune ménage de Fourmies1.

Ma soeur se joint à moi pour vous envoyer les sentiments les plus affectueux et vous répéter qu'elle vous attend et compte sur vous au plus tôt.

Totus tibi in Xsto - Demiselle

1 Le nouveau ménage d'Aline et Ernest Lavisse (cf. LD 48).

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