dehon_doc:cor:cor-1lc-1867-0908-0043602

436.02

AD B.21/7a.4

Ms autogr. 4 p. (21 x 13)

Du P. Freyd

+ Rome ce 8 sept. 1867

Mon bien cher ami,

J'ai voulu pour vous répondre attendre la distribution des prix du Collège romain. Elle vient d'avoir lieu et je suis heureux de pouvoir vous dire que vous n'avez pas â vous plaindre. Figurez-vous que vous avez 2 médailles, â savoir le 2° prix du père Cardella et le 1 ° prix de morale. On m'a dit que votre dissertation du concours Car­della était sans contredit la mieux faite, mais une faute (je ne sais laquelle), qui vous a échappé, vous a mis au 2° rang.

Vous avez de plus un laudatur verbis amplissimis pour le P. Franzelin - l'accessit pour l'hébreu - verbis amplissimis pour l'Histoire - et le 1 ° accessit pour l'Acadé­mie de morale. Vous voyez que vous pouvez être satisfait.

Vos deux confrères Le Tallec et Dugas ont eu le prix en Histoire Eccles, et des no­minations dans toutes les autres parties des concours. Vos parents, je l'espère, ap­prendront ces succès avec bonheur. Je me réjouis avec eux et pour eux.

Vous me le dites et je l'ai bien pensé, vos vacances se passent doucement au sein de votre digne et chère famille. J'étais persuadé que M. votre père aurait bien vite pris son parti et je suis convaincu que sa consolation de vous savoir prêtre sera bientôt beaucoup plus grande que n'a été vive sa désolation quand vous vous êtes engagé au service de Dieu.

Pour vous, mon bon ami, tâchez de passer vos vacances de votre mieux. Sans dou­te vous n'avez ni le calme heureux ni la chère régularité de la vie du séminaire; vous ne trouvez pas au 2° étage votre dévoué père spirituel, mais cependant vous aurez dans la fidélité à vos exercices de piété un puissant moyen de vous maintenir, et dans le contact inévitable avec le monde, un exercice de vertu.

Restez bien uni â Dieu; maintenez-vous de votre mieux dans un simple et filial re­cueillement devant Notre-Seigneur, et vous vous conserverez dans la paix de l'âme. Vous craignez un peu pour nous â cause de tous ces bruits alarmants de choléra, d'invasion garibaldienne, etc… Je vous dirai franchement que nous autres, nous sommes sans peur. Le choléra, depuis votre départ, a fait des victimes par ci par la, surtout vers la mi-août, mais cela n'a jamais été fort et en ce moment il a â peu près disparu de partout. On ne saurait presque plus a -Rome qu'il y a encore du choléra par ici, si nous ne l'apprenions par les fameuses et vraiment ridicules correspondan­ces de Rome, que nous lisons en riant dans les journaux français. Quant â Garibaldi, nous ne connaissons ses desseins (qui n'ont rien de nouveau) que par les mêmes jour­naux. Somme toute, la ville est bien tranquille comme vous l'avez laissée, sinon plus tranquille encore. Les romains n'ont aucune envie de tendre les mains â leurs fameux sauveurs italiens.

MM. Baron, Duponchel, Le Tallec et Humbrecht sont seuls avec nous. Nous nous portons bien tous.

C'est Albano qui a été terriblement éprouvé et l'on peut dire à juste titre. Il n'y a pas eu de choléra à Frascati ni â Genzano ni dans aucun des autres villages environ­nants. C'est que dans tous ces endroits on avait recours à la prière, tandis que les Al­banais s'étaient moqué du choléra, en buvant à sa santé et en empêchant une neuvai­ne que l'on avait demandée pour prier St Roch.

A Dieu, mon bien cher Ami, faites bonne provision de santé et puis revenez-nous sans crainte aucune. Vous retrouverez, s'il plait à Dieu, celui qui avec une sincère af­fection est tout vôtre en J. et M.

M. Freyd

A cette lettre du 8 septembre 1867, le P. Freyd avait joint la lettre suivante (LV 3) adressée à Mr De­hon, père.

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