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435.25

AD B.21/7a.3

Ms autogr. 4 p. (21 x 13)

De Mr Boute

Hazebrouck 17 avril 1869

Mon bien cher confrère et ami,

Me voici encore une fois bien en retard et aussi bien loin de Rome! Que voulez­-vous? Le temps affreux qui a régné dans nos parages depuis février n'invitait guère un vieillard à entreprendre, quelque désir qu'il en eût, un aussi long voyage. Je me suis donc vu forcé de le remettre à d'autres moments plus favorables.

Le 11 de ce mois, il a fait beau et nous avons pu illuminer. Nous sommes tout émerveillés du récit des fêtes données à Rome pour le jubilé du grand et saint Pontife Pie IX! Que n'étions-nous là pour jouir du spectacle unique dans l'univers. Quatorze papes, avant Pie IX ont célébré leur jubilé sacerdotal, mais ces jubilés se sont bornés à la ville de Rome, tandis que celui de Pie IX a été célébré dans le monde entier. N'est-ce pas un fait tout à fait providentiel que cette manifestation spontanée du monde catholique? Comme elle a dû réjouir le cœur du saint Pontife, ce cœur si bon et si sensible que l'on a abreuvé et que l'on abreuve encore tous les jours d'amertume! Quel sujet de consolation et d'espérance pour le Saint-Siège et pour toute l'Eglise. Ces manifestations se sont produites, comme vous le savez sans doute, dans les plus grandes villes de notre belle France. Vous avez lu aussi dans vos journaux les accla­mations d'une foule immense qui accueillirent à Paris le nonce sur la place Saint­-Sulpice à son entrée dans l'église et à sa sortie. Un journal, l'Univers, fait cette remar­que que pareille démonstration ne s'était pas produite depuis la Fronde. Que tout ce­la est beau et consolant!

Le mauvais temps ne m'a pas permis d'aller faire visite à vos bons parents et enten­dre de leur propre bouche le récit des merveilles dont ils ont été les témoins, et sous un rapport, les acteurs mêmes. J'ajourne cette fête jusqu'à votre retour.

Je suis très heureux d'apprendre que Monsieur Piettre est toujours content au séminaire français; et que ses supérieurs sont satisfaits de lui. Je me permettrai de le re­commander encore à vos bons offices. Rien de plus précieux pour un jeune homme que les conseils charitables d'une personne d'expérience, amie et dévouée.

Rien de nouveau ici; tous ces messieurs, et en particulier Mr le Principal, Mr La­croix, vous offrent leurs sentiments affectueux et dévoués. Madame Louis vous pré­sente son respect et recommande ses enfants et elle-même à vos bonnes prières. Elle serait enchantée si vous pouviez lui rapporter quelques reliques. Celles que vous avez envoyées aux personnes pieuses que vous savez, les ont remplies de bonheur et de joie; elles vous en témoignent leur reconnaissance et m'ont prié de vous dire qu'elles ne cesseront de faire mention de vous dans leurs prières…

Monseigneur de Cambrai vient donner la confirmation et déjeuner à Saint­-François le 7 mai prochain. Grands préparatifs, comme vous pensez bien, et nouvelle besogne pour le pauvre économe.

J'ai gardé la chambre quelques jours par suite d'un rhumatisme aigu; mais

aujourd'hui, je puis sortir et marcher cahin-caha. Mais, tant va la cruche à l'eau… Mr le Principal a eu, lui aussi, son rhumatisme, mais lui aussi va bien maintenant. Je termine avec mon papier, mon bien cher ami, en me disant.

Votre tout dévoué

Boute Ptre

Ci-clos quelques mots pour Mr Piettre.

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