dehon_doc:cor:cor-1lc-1869-0730-0017402

174.02

AD B.17/6.27.2

Ms autogr. 4 p. (21 x 13)

De Mr Le Tallec

Dijon, le 30 juillet 1869

Mon bien cher ami,

Avant tout je dois vous orienter au milieu des conjectures que vous pouvez faire sur ma présence en Bourgogne. L'Allemagne est le terme de mon voyage, et j'y dois passer une bonne partie de mes vacances près de Nassau, dans une maison des Pères du Saint-Esprit. De Dijon je m'y rendrai par Strasbourg et en ce moment, M. de Bre­tenières m'offre la plus cordiale hospitalité. Notre charmant confrère me retient depuis deux jours et mon évasion devient pour moi un 'véritable problème. J'ai quitté Rome en compagnie de M. Roserot que j'ai laissé à Macon: il doit me rejoindre ce soir. Mr Duponchel, à qui nous avons envoyé une lettre tres pressante, se décidera peut-être à faire ici une petite apparition. Décidément l'hôtel de Bretenières devient une succursale du Séminaire français. Monsieur Dugas a quitté Rome le lendemain de notre départ, il avait l'intention de faire un petit voyage d'Italie: Sienne, Orvieto, Perouse semblaient être dans son projet les principales étapes. Il aurait pour guide un de ses cousins, peintre émérite. M. Poiblanc travaille activement à son doctorat, dont il doit passer la glorieuse épreuve le 3 du mois d'août.

Quelques jours avant mon départ de Rome, le dimanche 18, Mgr Du Cosquerl était mourant au Séminaire français et le matin les docteurs, qui jugeaient son état désespéré, craignaient beaucoup qu'il ne mourût dans la journée. Le lundi et les jours suivants, son état donnait quelque espoir. Le jour même de mon départ, le jeudi 22, il allait sensiblement mieux. J'en attends des nouvelles avec beaucoup d'impatience.

Aucun événement important n'a signalé le temps qui a suivi votre départ. Cette an­née, le Séminaire français, par un arrêté du P. Supérieur, n'a pris aucune part aux concours. J'en ai profité pour commencer mes vacances un peu plus tôt que par le passé. Le résultat des examens a été excellent, malgré l'extrême fatigue de plusieurs de nos confrères. MM. Boquet et Boutry sont partis de tres bonne heure et en assez mauvais état. M. Boutry, en rentrant chez lui, a fait une petite maladie qui n'aura pas, j'espère, de gravité.

Notre petite séance de l'Œuvre de Ste Catherine a été très pacifique2. Quelques dé­parts anticipés avaient un peu réduit notre nombre. Nous avons pris de bonnes réso­lutions pour les vacances. M. de Popiel nous a longuement parlé de l'état de son mal­heureux pays3. M. Poiblanc, qui remplaçait M. Boquet absent, nous a entretenus de la Garde d'Honneur du St-Sacrement. Le président que vous avez si dérisoirement imposé à l'Œuvre, a tâché de proposer aux membres l'exemple de St Louis de Gon­zague, modèle des séminaristes pour la science et la piété. J'ai cru devoir ajourner à la rentrée tous nos beaux projets, qui en temps de vacances n'auraient pas manqué de s'évaporer à l'air de France. Et puis vous serez là pour nous appuyer.

J'espère vous écrire lorsque je serai parvenu à ma destination. Veuillez présenter mes respectueux hommages à vos bons parents, dont je conserve le plus affectueux souvenir.

Quant à vous, mon bien cher, recommandez-moi instamment au divin Maître. Le jour de la Saint-Pierre, j'ai prié spécialement pour vous-même au tombeau de St Léon. MM. de Bretenières et Roserot veulent que je les rappelle à votre souvenir. Adieu.

P. Le Tallec

1 Evêque à Haïti. Il devait mourir quelques semaines plus tard (cf LC 52).

2 Sur cette Œuvre de Ste-Catherine cf NHV V, 107-108, et en ST. Deh.: L'Expérience spirituelle du P. Dehon - Les années de formation, chap. V: «Une pieuse association» et document annexe.

3 M. de Popiel: «une pieux polonais allié aux familles royales» (NHV V, 66).

  • dehon_doc/cor/cor-1lc-1869-0730-0017402.txt
  • ostatnio zmienione: 2022/06/23 22:00
  • przez 127.0.0.1