dehon_doc:cor:cor-1ld-1865-1016-0021801

218.01

B18/9.2.1

Ms autogr. 2 p. (21 x 13)

À ses parents

1865 - Paris 16 octobre - Hôtel de l'Europe

Chers parents,

Je vous ai quitté moins triste à St-Erme qu'à La Capelle parce que vous m'avez paru plus résignés à la volonté de Dieu1.

À Reims, je n'ai pas rencontré Mgr Gousset qui venait de partir pour les Ardennes. J'ai causé longuement avec le grand vicaire et le père Gaulthier de la congrégation qui dirige le séminaire français de Rome. Mgr Gousset leur avait dit qu'il approuverait fortement ma résolution d'aller à Rome2.

Je suis arrivé à Soissons pour dîner. On m'y a reçu avec beaucoup d'amabilité.

Hier, après la messe, j'ai vu Mgr Dours: il a été très gracieux et m'a fort encouragé, en me donnant une lettre pour Rome3. J'ai fait visite à Mr Gordien et parcouru les curiosités de Soissons, et j'en suis parti le soir à 6 h 20 pour arriver ici à 8 h 30. J'ai vu Palustre le soir; ma malle était déjà arrivée chez lui. J'en ai payé le port. Aujourd'hui lundi je déjeunerai chez lui avec Siméon qui est ici, et je ferai toutes mes courses4.

Le choléra est à Paris, mais seulement dans la Cité, à Batignolles et à Montmartre. Dans les autres quartiers on n'a pas l'air d'y penser.

Je vous écrirai dans huit jours, je ne sais de quelle ville.

Embrassez pour moi Laure, Henri et maman Dehon.

Mr Demiselle et Melle Menus vous font mille compliments.

Je vous embrasse de tout cœur.

Votre dévoué fils

L. Dehon

1 Il s'agit de son départ pour Rome où Léon va commencer ses études ecclésiastiques au Séminaire français. Sur ce départ et les scènes qui l'ont précédé, on relira l'évocation qu'en fait le P. Dehon en NHV IV, 101-103.

2 Mgr Gousset, archevêque de Reims (et donc métropolite du diocèse de Soissons) depuis 1840. Promu cardinal en 1850, il mourut en 1866. Léon Dehon passe à Reims et Soissons pour se faire connaître et recommander des autorités ecclésiastiques. La congrégation qui dirige le séminaire français de Rome est celle du Saint-Esprit, avec laquelle avait fusionné la Société du S. Cœur de Marie fondée par le P. Libermann en 1840. Le supérieur du séminaire était alors le P. Freyd; Léon Dehon avait fait sa connaissance lors de son passage à Rome en juin (cf. NHV IV, 99). Le P. Gaulthier était bibliothécaire à l'archevêché.

3 La brève lettre de recommandation de Mgr Dours, évêque de Soissons de 1863 à 1876, autorise «M. Léon Gustave Dehon à suivre les cours de philosophie et théologie à Rome et le recommande avec confiance aux diverses autorités ecclésiastiques dont, nous en sommes assurés, il saura s'attirer la bienveillance» (AD B36/2D.39; Inv. 629.39). Mgr Dours, ancien directeur de séminaire, s'intéressait fort à la formation du clergé et aux études ecclésiastiques (cf. NHV IV, 104-105).

4 Sur Palustre et Siméon cf. LD 1 (note 5) et LD 4 (note 3).

5 Sur M. Demiselle cf. LD 4 (note 3) et LC 13 et 15. Mlle Menus est sans doute la personne de service de Mr Demiselle à La Capelle puis à Soissons. Chez Mr Demiselle à Soissons, Léon reçut «une aimable hospitalité» (NHV IV, 104).

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