dehon_doc:cor:cor-1ld-1865-1026-0021802

218.02

B18/9.2.2

Ms autogr. 3 p. (21 x 13)

À ses parents

Le 20 octobre 1865 était en fait un vendredi (cf. lettre précédente, du 16 octobre: «aujourd'hui lundi»); Léon Dehon était alors à Chambéry (ci-dessous paragraphe 2). La lettre est donc du dimanche 22 octobre. L'erreur est de Léon Dehon.

1865. Dimanche 20 octobre - Turin

Chers parents,

Je vous envoie deux mots pour vous dire où j'en suis. Lundi dernier à Paris, j'ai fait toutes mes visites, où je n'ai pour ainsi dire rencontré personne. Je n'ai pas vu Gustave Fiévet parce que je ne pouvais y être à son heure1, et je n'ai pas songé au photographe parce qu'il plut toute la journée. J'ai dîné chez mon oncle: il était très affairé et même d'une exaltation étonnante. Ma tante a une mine chétive. Le choléra n'est pas chez eux, mais seulement de l'autre côté des buttes. Cependant elles parlent encore vaguement de retourner. Mon oncle me reconduisit assez loin le soir; il était très ému2.

Siméon était à Paris et il s'est décidé à m'accompagner avec Palustre jusqu'en Bourgogne pour y faire un petit voyage de quelques jours. Le mardi nous vîmes Dijon, le mercredi Dôle et Besançon, le jeudi Salins et quelques sites ravissants du Jura, puis je les quittai. Le vendredi je m'arrêtai à Bourg et couchai à Chambéry. Hier j'ai passé le Mont Cenis. Il y avait beaucoup de neige et il y faisait bien froid.

Aujourd'hui je serai à Florence, et le 25 à Rome. J'ai passé en Bourgogne la journée que j'ai épargnée à Soissons3.

Je vais gaiement à Rome parce que je crois y être appelé par la providence; j'espère que vous n'en êtes pas plus attristés que moi.

Je vous embrasse tous, Henri, Laure, maman Dehon et surtout vous deux.

Votre dévoué fils

L. Dehon

Mes bagages sont avec moi, en bon état. Donnez-moi des nouvelles de la santé de Laure4, à Rome Via Sta Chiara, 475.

1 Gustave Fiévet, fils de Mme Fiévet de La Capelle. Cf. LD 11 (note 5) et LD 18; LC 11 et 15 (note 4).

2 Il s'agit de l'oncle Joseph-Hippolyte Dehon, qui avait épousé Sophie-Éléonore Vandelet, sœur de Mme Dehon, et donc oncle de Léon au double titre paternel et maternel. Brasseur à Vervins, il s'était installé à Paris pour tenter sa chance dans les affaires, malgré les recommandations du reste de la famille et notamment du père de Léon. Il semble avoir été assez émotif et exalté. La tante Sophie-Éléonore, de santé fragile, devait mourir prématurément quelques années plus tard. Elle et sa fille Marie parlaient de retourner en Picardie (cf. LD 9 note 5).

3 Tout le voyage est évoqué longuement en NHV IV, 105-122.

4 Sa belle-sœur Laure avait accouché le 17.08.1865 de son premier enfant, Marthe Marie-Louise, dont Léon était parrain.

5 En passant à Liesse avec ses parents le 14 octobre, Léon s'était fait inscrire à la Confrérie de N.D. de Liesse (cf. AD B17/2C.24; Inv. 140.24). Outre la recommandation de Mgr Dours, il avait aussi tenté de voir à Trélon (Nord) Mr W. de Mérode pour solliciter une lettre de recommandation pour son frère, Mgr de Mérode, qu'il avait déjà visité à Rome en juin (cf. NHV IV, 97). Cette lettre lui fut adressée le 07.10.1865, l'invitant à venir déjeuner ou dîner à Trélon ou à Paris lors de son passage (AD B17/6.13; Inv. 159.00). Mgr de Mérode, prélat belge, membre de la Curie romaine, fut pro-ministre des armes de Pie IX (1860-1865), puis chargé de l'urbanisme. Léon Dehon ne négligeait certes pas ses relations, on le verra tout au long de sa correspondance.

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