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218.08

B18/9.2.8

Ms autogr. 4 p. (21 x 13)

À ses parents

Rome 27 décembre 1865

Chers parents,

Le temps passe très vite même loin de ceux qu'on aime, et voici déjà un trimestre écoulé.

Je suis satisfait de l'emploi de mon temps, mais j'espère que le reste de l'année me sera plus profitable encore, maintenant que les premières difficultés sont vaincues.

Les cours sont suspendus au Collège romain depuis la veille de Noël jusqu'au 2 janvier. Nous en profitons pour nous mettre au courant de nos études, pour faire quelques visites et parcourir Rome et les environs.

Nous aurons de même quelques jours au carnaval, à Pâques et à la Pentecôte. Le temps est ainsi bien coupé et le repos vient à point. Nous prenons du reste chaque jour beaucoup d'exercice, aussi ma santé se trouve très bien du séjour à Rome. Pour comble de précautions, je suis dispensé du jeûne quand il y en a. Je suis tous les jours plus heureux d'être à Rome: tout ici parle à l'intelligence et au cœur. Les solennités, les monuments, les reliques précieuses, la grande piété, tout cela ne se trouve réuni qu'à Rome.

J'ai fait visite de nouveau à toutes les personnes à qui je suis recommandé, et j'ai trouvé partout un bienveillant accueil. Mgr de Mérode surtout est très aimable. Son frère de Trélon est actuellement à Rome, j'aurai peut-être l'occasion de le voir1.

Je reçois quelquefois des nouvelles de France par d'autres lettres que les vôtres: Mr Boute m'écrit que l'établissement d'Hazebrouck est en très bonne voie; il me dit qu'il est à la fois économe et professeur et qu'il y a 120 pensionnaires et 70 externes2.

Palustre est sur le point de se marier. Siméon ne m'a pas encore donné de ses nouvelles.

Bientôt Pâques approchera et j'aurai peut-être quelques visites de France. Papa a souvent parlé de venir; j'espère qu'il se décidera: il pourrait accompagner l'abbé Palant3. Il serait heureux de passer quelque temps à Rome.

Je voudrais vous envoyer par ce même courrier des lettres pour maman Dehon, Henri, Laure et mon oncle, mais je n'en ai pas le temps et j'espère qu'ils ne m'en sauront pas mauvais gré. Je porte souvent ma pensée vers chacun de mes parents, surtout dans ces jours de fêtes et je prie pour leur bonheur temporel et éternel. C'est le meilleur souhait que je puisse leur faire.

Je n'oublie pas non plus les morts. Je ne saurais vous dire quelle privation il y a pour moi de ne pas être avec vous dans ces jours où l'esprit de famille est dans toute sa vigueur; mais il faut que la volonté de Dieu se fasse.

Témoignez ma respectueuse affection à Mme Fiévet et à Mr Clavel.

Je vous embrasse tendrement.

Votre Léon

1 Sur Mgr de Mérode cf. LD 31 (note 5), 32, 33. Son frère W. de Mérode (de Trélon) annonçait sa visite à Léon (cf. LC 17).

2 Cf. LC 18 (du 11 décembre 1865). Il s'agit du nouveau collège libre S. François d'Assise ouvert par Mr Dehaene après sa révocation de Principal du Collège municipal (cf. LC 12 et 14).

3 L'abbé Palant, prêtre diocésain de Soissons. Son nom apparaît en NHV XI, 24 dans une citation de lettre de Mr Demiselle. Il participa activement à l'Assemblée de Liesse, sur les œuvres catholiques du diocèse de Soissons, organisée par l'abbé Dehon en 1875 (cf. NHV XI, 101). Curé de Cilly, cet abbé Palant était, à un degré que nous ignorons, cousin du P. Dehon qui, dans ses «Notes Quotidiennes» (16 juin 1895), en fait un portrait pittoresque et savoureux. Son nom revient plusieurs fois dans la correspondance familiale (cf. LD 41, 67, 68, 91).

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