dehon_doc:cor:cor-1ld-1866-0110-0021810

218.10

B18/9.1.10

Ms autogr. 4 p. (21 x 13)

À ses parents

Rome 10 janvier 1866

Chers parents,

Vous m'oubliez un peu et vos lettres sont trop rares. Peut-être le prix du port vous effraie-t-il. Malheureusement le tarif réduit n'a pas été accepté par l'Italie et il faudra toujours payer un franc.

Je continue à me trouver heureux et bien portant et je suis maintenant bien formé à mon travail, ce qui me le rend plus facile qu'au début. Je reconnais que j'avais bien besoin de faire de la philosophie, surtout comme on la fait à Rome. Le baccalauréat après la rhétorique tronque les études d'une façon déplorable. Nous avons eu pour Noël et la nouvelle année dix jours de vacances qui ont eu pour moi le double avantage de me reposer et de me donner du temps pour rattraper mon retard. Je suis très content de nos professeurs du Collège romain, qui sont pour nous d'une bonté paternelle. Je ne désespère pas de pouvoir prendre un grade en philosophie à la fin de l'année, et bien que ce soit secondaire, cela pourra m'être avantageux.

Je reçois quelquefois des visites au séminaire et dernièrement Mgr de Mérode a eu l'amabilité de venir me voir avec son frère de Trélon qui est à Rome en ce moment. Ils sont tous deux on ne peut plus gracieux et bienveillants1.

Hier j'ai reçu une lettre de Mr Demiselle2. Je ne sais pas encore si quelqu'un de notre pays viendra me voir cette année; mais je ne désespère pas. Si l'occasion se présente, envoyez-moi une chemise de flanelle, parce que j'en porte toujours, et puis, si vous le voulez bien, mille francs pour le reste de mon année.

J'ai bien peu de choses à vous dire et je ne puis vous écrire des lettres aussi variées que l'an passé, parce que mon temps se passe très uniformément à l'étude. Je ne pourrais que vous répéter toutes les délices que je trouve au service de Dieu. Je demande tous les jours à notre Sauveur ses grâces pour vous, surtout pendant la messe et quand je reçois la sainte communion. La religion ne diminue pas l'amour de la famille, mais le rend plus vrai et plus ardent.

Embrassez pour moi maman Dehon, Henri, Laure et ma petite nièce et rappelez spécialement mon affection à Mme Fiévet et à Adèle pour qui je vous envoie cette fois un portrait. Si vous en désirez d'autres, de l'une ou l'autre édition, j'en ai encore quelques-uns.

Je vous embrasse de tout mon cœur et vous prie de vous joindre à moi tous les soirs dans une prière commune les uns pour les autres.

Votre dévoué fils

Léon

Via Santa Chiara 47.

1 Cf. LD 37 (note 1).

2 Cf. LC 19 (5 janvier 1866).

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