dehon_doc:cor:cor-1ld-1866-0703-0021822

218.22

B18/9.2.22

Ms autogr. 3 p. (21 x 13)

À ses parents

Rome 3 juillet 1866

Chers parents,

Le moment de notre réunion approche et si cela était possible, je le hâterais encore mais il faut prendre patience. Je suis trop près de l'examen pour y renoncer et si je le remettais à l'hiver prochain, ce serait traîner le boulet pendant mes vacances. Du reste, le jour du départ viendra bien vite et je ne suis pas encore fatigué. Je prends toutes les précautions nécessaires et ma santé est excellente. Comme j'avais vu l'an dernier les fêtes de la St-Pierre, je n'y ai pas assisté cette année et je suis allé avec un théologien passer cinq jours au bord d'un charmant lac. J'ai pu ainsi me reposer en respirant l'air frais et en même temps travailler un peu mon examen1. Nous avons eu à St Louis de Gonzague une fête très touchante. Tous les élèves du Collège romain au nombre de quinze cents environ, dont les deux tiers sont laïcs, ont reçu la sainte communion. On nous rappelait dans le panégyrique du saint que son père s'était opposé très vivement à sa vocation; et en jetant les yeux sur l'autel brillant et la statue triomphante de saint Louis, on se demandait s'il aurait acquis plus d'honneur en restant duc de Gonzague qu'en devenant simple jésuite. Je ne rappelle pas cette pensée pour vous faire un reproche. Je sais que vous n'avez retardé l'accomplissement de mon désir que par des motifs de prudence et pour éprouver ma vocation.

Nous n'allons plus avoir de cours que le matin et nous serons tout entiers aux concours et aux examens. J'espère être libre pour partir le 29 par un bateau direct. Je serai le 30 à Marseille et le 1er août à Paris.

Je ne crois pas rencontrer Palustre en chemin: il est maintenant à Vichy pour se guérir d'une maladie de foie. Je m'arrêterai une journée à Paris; mais je n'espère pas emmener en vacances ma tante et Marie. Elles paraissent avoir pris le parti de ne plus y aller.

Je n'ai pas de nouvelles de Mr Boute depuis plusieurs mois. Il doit être maintenant très occupé.

Siméon ne m'a pas écrit non plus depuis longtemps.

Faites mes compliments aux personnes qui s'intéressent à moi et embrassez pour moi toute la famille, en particulier ma tante Vandelet du Nouvion, si vous la voyez, puis Henri, Laure, maman Dehon et Marthe.

Je vous embrasse de tout cœur.

L. Dehon

1 Cf. NHV V, 36: «En juin, anémié par le travail, j'avais dû prendre huit jours de repos. Je les passai à Genzano chez les Franciscaines, où l'air pur et les frais ombrages relevèrent mes forces.» Apparemment, sa santé n'était pas si «excellente» que le proclame la lettre qui se veut rassurante.

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