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B18/9.2.60

Ms autogr. 4 p. (21 x 13)

À ses parents

Rome 12 février 68

Chers parents,

Depuis le commencement du mois de janvier, nous sommes tout au travail et nos journées n'ont pas d'autre variété que celle de nos études, qui sont du reste très intéressantes et les plus belles parmi les études sérieuses. Nous allons avoir quelques jours de repos avant le carême, et puis nous aurons une nouvelle série de travail jusqu'à Pâques. Ma santé s'accommode parfaitement de cette vie régulière. La saison commence à devenir meilleure et les amandiers vont fleurir, mais l'hiver a été assez pénible relativement à ce que l'on pourrait espérer à Rome.

Pour ce qui regarde la politique, nous avons ici le calme le plus complet.

Le séminaire est aussi nombreux que l'an passé. Les élèves dont le pays se rapproche le plus du nôtre sont Mr Bernard de Lille, ancien élève de Marcq, et Mr de Maindreville, du diocèse de Beauvais, dont le frère vient d'être nommé président du tribunal de Dunkerque où il était procureur impérial. C'est un ami de Vandelet: il a été substitut à Hazebrouck1.

J'ai reçu des nouvelles de Palustre. Il est très occupé par l'impression de son ouvrage qui paraîtra prochainement2.

Je profiterai des petites vacances pour écrire à plusieurs de mes amis. Je n'oublierai pas l'abbé Palant.

Je suis heureux, chère mère, que ta santé s'améliore et je t'engage à être prudente pour hâter ta guérison. Il doit t'être pénible d'être privée de la sainte messe et des sacrements qui sont d'un si grand secours pour faire le bien, mais Dieu y suppléera d'une autre façon. Tu peux du reste faire la communion spirituelle aussi souvent et même plus souvent que tu ne la recevais réellement. C'est une pratique très recommandée par l'Église. Le catéchisme du concile de Trente dit: «Quoique les personnes qui se nourrissent de ce pain céleste par leurs vœux et par leurs désirs ne reçoivent pas tous les fruits de l'Eucharistie, elles ne laissent pas d'en recueillir de très considérables.» Cette pratique que tu connais déjà et que tu trouves indiquée dans tes manuels de piété, consiste à considérer avec foi la bonté que Notre-Seigneur nous témoigne dans ce sacrement que nous désirons vivement recevoir avec humilité et amour, et à le prier d'augmenter en nous sa grâce et son amour, de nous purifier de nos fautes et de nous faire avancer dans la vertu comme si nous le recevions réellement.

Pour le carême tu demanderas pour toi une dispense complète, si tu le juges à propos, et pour papa la dispense du jeûne, si cela nuit à sa santé. En se mettant en règle on évite facilement bien des fautes.

Embrassez pour moi Henri, Laure, maman Dehon et Marthe.

Mes compliments à Mme Fiévet, au cousin Foucamprez et à Mr Clavel si vous le voyez.

Je vous embrasse de tout cœur.

Votre dévoué fils

L. Dehon

1 Cf. LD 58

2 Cf. LD 62 (note 4).

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