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629.05

B36/2.d.5

Photocopie Ms Santa Chiara

Au P. Fryed

La Capelle 28 7bre 67

Très révérend père,

Je vous écris de nouveau pour vous rassurer sur le sort de votre bonne lettre qui nous est arrivée le jour même où je vous avais adressé la mienne. Elle n'a été mise à la poste à Marseille que le 19 bien que vous l'ayez écrite le 8. Il vaut mieux tard que jamais.

Mon père a été touché de votre aimable attention et me recommande avec ma mère de vous présenter leurs respects1.

Vos bons avis me rappellent la voie à suivre et me donnent courage pour y persévérer, comme les heureux entretiens que vous m'accordez quelquefois à Rome. Mes vacances se passent rapidement et me seront une utile leçon d'expérience. Le monde est bien tel que vous nous le dépeignez quelquefois. J'espère ne pas faire de chute grave avec la grâce de Dieu et le secours de vos prières. Le démon sait qu'il a en moi une place mal défendue et il revient souvent à l'assaut. Je connais le moyen de le repousser; «vigilate et orate», et j'espère que le bon Dieu me pardonnera les négligences et les faiblesses qui sont pour une âme si peu exercée à la vertu assez fréquentes dans le monde.

Je trouve beaucoup de consolation dans la lecture de St François de Sales. Sa religion toute d'amour va bien à mon cœur et il m'aide puissamment à me tenir dans la douceur et la sainte joie que recommande St Paul et à laquelle mon tempérament ne me porte pas naturellement.

Votre bonne lettre et les nouvelles des journaux ont complètement rassuré mes parents sur l'état de Rome. Il n'y a rien à craindre du choléra et la providence de Dieu nous délivrera de Garibaldi et de ses bandes.

J'espère être exact et arriver pour la retraite. Ce sera le repos du cœur après celui du corps et de l'esprit.

J'espère aussi que nous serons nombreux et tranquilles et que Rome préparera en paix la grande œuvre du concile2.

Je n'ai pas de nouvelles de mes condisciples. J'ai écrit à Mr Perreau, un vrai disciple de S. François de Sales son compatriote, pour savoir si sa santé était rétablie. Il ne m'a pas encore répondu3.

Je vous prie d'offrir mes respects affectueux au R. Père Brichet et au R. Père Daum et mes amitiés à MM. Humbrecht, Le Tallec, Duponchel et Baron.

Croyez à la sincère et respectueuse affection de votre enfant reconnaissant et dévoué en N.S.

L. Dehon

1 À sa lettre du 8 septembre le P. Freyd avait joint une petite lettre pour Mr Dehon, père: LV 3 (jointe à LC 29).

2 Le Concile du Vatican (I) avait été annoncé officiellement au cours des fêtes de juin 1867 et devait s'ouvrir le 8 décembre 1869.

3 M. Perreau, savoyard, devint un ami très intime de Léon Dehon. Il devait mourir prématurément: cf. NHV I, 35 vº, 42 rº, 62 rº; IV, 143, 146; V, 34, 38, 108; VI, 138, 150, 152, 166, 169; VII, 160, 161 et LC 49, 53 et 68… Ils s'étaient connus à Paris, tous deux membres du Cercle catholique.

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