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220.03

B18/11.1.3

Ms autogr. 4 p. (21 x 13)

À ses parents

Rome 3 février 70

Chers parents,

Nous voici arrivés à l'anniversaire de votre retour en France. Les fêtes de Rome parleront moins à votre souvenir que celles de l'hiver dont vous avez été témoins. Cependant vous vous rappelez toujours avec édification la grande vie religieuse qui règne ici. Pour moi, je cueille une moisson de souvenirs pour toute ma vie. Quelle grande chose que l'épiscopat catholique! Quelle magnifique assemblée d'hommes à la fois graves et dignes dans leur démarche, doux et affables dans leur conversation, savants et riches en bonnes œuvres. Une pareille réunion est ce que l'on peut voir de plus beau sur la terre, et je m'estime heureux d'y avoir une petite part.

Les congrégations ont lieu fréquemment et la discussion marche lentement à cause du grand nombre des orateurs. On commence à craindre de ne pas pouvoir finir cette année. S'il en est ainsi, on interrompra les travaux pendant l'été1.

En dehors du Concile, je trouve le temps de travailler un peu. J'ai subi aujourd'hui l'examen de baccalauréat en droit canon. Je me mets en mesure de terminer l'an prochain toutes mes études2.

Je reçois jusqu'à présent peu de visites. Je n'ai pas eu d'autres ecclésiastiques du diocèse de Soissons que Mr Demiselle et Mr Péronne, qui sont partis tous les deux. Si Mr Dours vient les remplacer, il ne pourra pas non plus assister au Concile3.

J'ai vu quelquefois ces jours-ci Mr Dugas, banquier de Lyon, qui est venu passer quinze jours avec son fils, un de mes co-sténographes. Cet excellent chrétien nous édifie tous les jours en servant la messe à son fils dans notre chapelle.

Mon excellent ami Perreau, avec qui j'étais au Tréport, est mort saintement il y a quelques jours à Chambéry. Il avait plus fait de bonnes œuvres en peu d'années que bien d'autres dans une longue vie, et le bon Dieu l'a jugé mûr pour la récompense. Je le recommande à vos prières. Il priera pour nous au ciel, parce qu'il m'aimait beaucoup4.

Embrassez pour moi Henri, Laure, maman Dehon et mes petites nièces.

Je vous embrasse de tout cœur.

Votre dévoué fils

L. Dehon, pr.

1 Cf. NHV VII, 67-79, du 25 janvier au 3 février, discussion du schéma: «De Vita et honestate clericorum». Il y eut 38 interventions. «Ces nombreux discours dans le même sens (sur la nécessité d'une vie régulière et pieuse pour les clercs) nous disent la sollicitude de bien des évêques», note le P. Dehon (NHV VII, 79).

2 Diplôme daté du 03.02.1870: copie authentifiée aux AD B17/2B.9; Inv. 139.09.

3 Les chanoines Demiselle et Péronne. Mr Dours, frère de l'évêque, Mgr Dours, et vicaire général.

4 Cf. LC 49, 53, 55 et aussi LC 68, lettre de Madame Perreau à Léon Dehon (31.05.1870).

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