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221.03

B18/11.2.3

19. 02. 1872

Ses parents

Chers parents,

Le temps me paraît bien court à St Quentin. Nos occupations sont variées et nombreuses, sans être fatigantes. Les semaines passent ainsi bien rapidement.

Je suis tout à mon affaire et ne songe pas à m'ennuyer. Du reste notre ministère nous offre bien des consolations. Chaque jour ce sont des malades, des pénitents, des enfants qui se rapprochent de Dieu. Nous prenons tout cela à cœur, bien entendu, comme il convient pour les intérêts de Dieu qui nous sont plus chers que les nôtres. De cette façon nous sommes toujours joyeux, comme des conquérants qui remportent chaque jour quelque victoire. Ces résultats de notre ministère nous font du bien à nous-mêmes et nous aident à nous sanctifier.

Nous n'avons pas, vous le savez, beaucoup à prêcher. Du reste nous ne trouverions guère le temps de préparer de longues prédications. Nous avons pour le carême un prédicateur extraordinaire. C'est un chanoine de Bordeaux. Il a commencé hier. Il parle très bien et aura du succès. Nous n'avons à faire que des sermons moins solennels dans les chapelles de communautés, à l'hôtel-Dieu et à la Croix.

La vie de communauté m'est très agréable. Je suis heureux de n'avoir pas à m'occuper du ménage. Je m'entends fort bien avec mes confrères. J'ai trouvé en M. Mathieu un véritable ami.

Mgr se propose de changer l'un des vicaires dans quelque temps. Ma besogne sera alors allégée des petites charges qui pèsent sur le dernier venu et qui d'ailleurs ne sont pas bien lourdes.

Nous avons terminé ici la souscription nationale. On ne dit pas encore ce qu'elle a produit. Le clergé a fait la collecte avec les principaux habitants de chaque quartier. J'étais membre d'une commission, mais j'étais occupé à la paroisse le jour où elle a fait sa tournée et j'ai ainsi évité cette corvée. J'ai souscrit pour cent francs. On dit que nos riches industriels n'ont pas été généreux.

Mr Dehaene m'écrit que Mr Boute s'affaiblit de plus en plus. Il m'invite à aller le voir. Je ne sais pas si ma besogne me le permettra.

J'ai une caisse de linge à blanchir. La ferez-vous prendre par le commissionnaire de Mr Flamant, ou bien faut-il vous l'envoyer par la diligence?

Embrassez pour moi maman Dehon, Henri, Laure et les enfants. Je remercie Marthe de sa belle lettre. J'envoie une image pour elle et une autre pour Amélie.

Je vous embrasse de tout cœur.

Votre dévoué fils

L. Dehon, vic.

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