dehon_doc:cor:cor-1ld-1872-0705-0062912

629.12

B36/2a.12 oppure [copie B 36/2d. 12 (inv. 629.12) : photocopie Ms P. Freyd ]

Copie dactylographiée

05. 07. 1872

Ms P. Freyd

Très révérend Père,

Voilà huit mois que je suis vicaire de St Quentin. Je remplis mon ministère de bon cœur comme si je n'avais jamais songé à autre chose et je ne pense plus à Nîmes. Ma besogne est toujours fort chargée mais elle n'est pas sans consolations. Quelques retours à Dieu sont particulièrement intéressants. Les malades et les enfants sont d'ordinaire assez souples. j'ai commencé l'organisation d'un patronage. Depuis quelques semaines je réunis le dimanche cinquante enfants qui sont fort bien disposés. Plusieurs confrères de St Vincent de Paul me prêtent leur concours. Les Frères nous reçoivent chez eux en attendant que nous ayons loué un local. Mon évêque est fort heureux de voir cette œuvre s'établir à St Quentin.

Nous avons eu l'honneur de posséder sa Grandeur à St Quentin pendant toute une semaine au mois de juin. Il n'a recueilli, grâce à Dieu, que de bons témoignages sur mon compte. Aussi m'a-t-il promis monts et merveilles. Il m'a dit qu'avant trois ans il donnerait à notre second vicaire, qui est un prêtre fort distingué et chanoine honoraire, un doyenné ou un archiprêtré, qu'il me nommerait directement second vicaire en me faisant passer par-devant ceux qui me précèdent. C'est son projet d'aujourd'hui. Ce ne sera peut-être pas celui de demain. Je ne m'en inquiète pas et je remets tout entre les mains du bon Dieu.

Ma santé sans être vigoureuse se maintient à peu près et me laisse toujours croire que le bon Dieu ne me fera pas attendre pendant de trop longues années le bonheur d'aller à lui.

Quant à la vie spirituelle elle languit un peu au milieu des occupations absorbantes du ministère et des distractions du monde. J'espère la ranimer un peu dans une retraite que je tâcherai de faire le mois prochain.

Je n'ai pas encore vu l'excellent P. Désaire. Le P. Picard ne lui a pas permis de venir à St Quentin et moi je n'ai guère le temps d'aller le voir à Paris. Il m'écrit assez souvent. Il n'est pas aussi heureux à l'Assomption qu'il l'a laissé croire au P. Eschbach auquel il n'a pas dit toute sa pensée. Il change du reste fréquemment de manière de voir et dans sa dernière lettre il me paraît se rattacher à l'Assomption et vouloir y rester indéfiniment. Je l'ai engagé très carrément à en quitter. Il y est retenu par les œuvres fort intéressantes de cette congrégation. J'espère que le bon Dieu l'en tirera si c'est sa volonté qu'il soit ailleurs.

Adieu, mon révérend Père. Mes respects affectueux au R.P. Brichet et au R.P. Daum. Mes amitiés à ceux de mes condisciples qui sont encore avec vous, Mr Pineau, Mr Bernard, Mr Rogerot, Mr de Vareilles, etc., etc. Agréez l'assurance de mon éternelle reconnaissance et de mon dévouement sans bornes.

L. Dehon

P.S. Ayez la bonté de me donner dans votre prochaine lettre l'adresse de l'agent dont vous vous servez pour obtenir des pouvoirs.

L.D.

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