oscmnd-0006-0014

Manuscrits sur la question sociale
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AD 49.01-17: B 8/4.B

13 coupures de journaux, dans une chemise intitulée «Le Socialisme». (Résumé)

- Une citation de (?) «L'idéal socialiste réduira la famille - dans l'espace à la mère et à l'enfant; - dans le temps, à la période d'allaite­ment - et les rapports entre l'homme et la femme pourront devenir aus­si libres, aussi variables, aussi multiples que les rapports intellectuels en­tre individus de même sexe ou de sexe différents».

- Un petit article «Ce qu'ils nous promettent» rapporte une cita­tion de M. Guesde Jules, député socialiste de Roubaix, à propos des ex­propriations sans indémnités.

- Un petit article «Prétentions socialistes» rapporte des citations de Jaurès d'un article écrit à l'occasion des élections belges.

«Ils (les socialistes), poursuit l'auteur du présent article, se plaignent amèrement que les catholiques «fassent des emprunts» à la doctrine so­cialiste. Ces messieurs ont la vue trouble; ils prennent pour un emprunt ce qui est la plus évidente des restitutions. Tout ce que leurs théories peuvent contenir de vrai et leurs revendications de réellement fondé, l'Eglise le reprend comme son bien propre, car c'est le fruit de l'Evangi­le) elle ne laisse aux ennemis de l'ordre social que ce que leur système renferme de mauvais et de dangereux. On comprend que les hommes in­telligents du parti ne soient pas contents de cette situation; une Eglise complice des injustices et des abus et adversaire aveugle de toute réforme ferait bien mieux leur affaire; mais pour la confusion de leurs desseins et le salut de la société, ils ont en face d'eux l'Eglise de Jésus-Christ».

- Lettre de M. Jules Lammens à Hermann De Baets, candidat à l'élection provinciale à Gand: «…Vous avez admirablement fait ressor­tir comment la ligne de conduite adoptée depuis longtemps par les Ca­tholiques belges leur a valu la confiance du pays. Tandis que le parti li­béral s'avançait dans le voie autoritaire et centralisatrice - vous l'avez dit à bon droit - le parti catholique s'est trouvé tout naturellement le parti de la liberté communale, le parti de la liberté provinciale, le parti des droits de la famille, de la liberté d'enseignement…».

=====L’Evangile et la justice sociale (par l’abbé Naudet)

«…Voilà le but que nous poursuivons, la réorganisation sociale, fon­dée sur les principes de la justice évangélique. C'est l'idée maîtresse de notre œuvre, et les diverses questions que nous voulons traiter ici, pro­preté, travail, salaire, associations et tant d'autres qui viendront à leur tour se rapporteront toutes au même idéal…».

La propagande socialiste touche les campagnes. Quelques considéra­tions à ce sujet.

=====Vive la Liberté! (par l’abbé Garnier)

A l'idéologie collectiviste, l'Auteur oppose le système de la liberté in­dividuelle.

Un petit article sur le congrès socialiste de Londres

«… L'Eglise ne règle plus ni les actes du pouvoir, ni les faits économi­ques, ni les mœurs générales. Cette fonction divine et redoutable est passée, non en droit, mais en fait, aux mains du gouvernement civil…».

Une longue citation de l'Indépendance, extraite à son tour d'un arti­cle de Pickwick, décrivant la confusion (c'est le moins que l'on puisse di­re) qui règne au Congrès socialiste de Londres).

Quelques données statistiques sur le progrès du parti socialiste en Al­lemagne, de 1871 à 1893. «…Le socialisme allemand a été puissant par­ce qu'il a eu des principes, des chefs et de l'argent. Quoi de plus simple, semble-t-il, et de quel parti n'en peut-on dire autant…».

Extrait d'un article de M. Thellier de Poncheville qui flagelle dans le Peuple Français les socialistes et les radicaux promettant aux pauvres et aux déshérités l'amélioration de leur sort.

«… Totaux: Le parti ouvrier a lutté dans 507 communes, soit près du quart des communes de tout le pays (Belgique). Il obtient une représen­tation dans 288 communes, et parmi celles-ci, 78 comptent une majorité socialiste. Ajoutons qu'une trentaine de communes ayant plus de 15.000 habitants possèdent des élus socialistes. Tout cela est reproduit, nous le répétons, réserves faites des erreurs optimistes des auteurs du tableau. Mais, dût-on en effacer quelques traits, il reste en soi assez effrayant pour imposer aux catholiques, comme un devoir plus urgent que jamais, la lutte contre le socialisme».

Citations des journaux libéraux, radicaux de gauche et socialistes ren­dant hommage aux catholiques belges pour leur politique de progrès.

Comparaison des citations de plusieurs socialistes qui se contredisent en parlant de la religion, de la famille et du bien du peuple.

L'auteur essaie de voir sur un exemple concret le fonctionnement du système économique collectiviste.

Un compte rendu de l'ouvrage de Spencer: De la liberté à la servitude. (p. 711) «…Même excessive et jusque dans ses pires excès, la liberté indivi­duelle lui paraît moins funeste que l'abominable servitude où nous réduirait le so­cialisme. Malade de liberté, ignorant et instinctif, l'anarchisme militant lui-même lui paraît en principe moins terrible que le régime préparé par le demi-savants et les demi prophètes du parti socialiste. A la règle mauvaise il préfère l'accident. Vaillant et son crime lui semblent exécrables, mais as­surément moins dangereux que les chansons de M. Jaurès et autres pon­tifes de la secte…».

AD 49.01: B 8/4.B.2

10 coupures de journaux, dans une chemise intitulée «Le Socialisme». (Résumé)

dédié aux libéraux qui, dans des centaines de communes, se sont alliés aux socialistes, en vue de l'élection du 17 (suivent des extraits déjà cités) + «Nous, socialistes allemands, nous ne voulons pas de la législation ouvrière: ce que nous voulons, c'est laisser ouverte la plaie au corps de la société actuelle; ce que nous voulons, c'est faire disparaître de la terre cette société bourgoise; ce que nous voulons, c'est amener au plus tôt l'heure suprême de cette société et la remplacer par la société socialiste. C'est pourquoi il nous importe peu de chercher des remèdes aux maux des classes ouvrières» (Paroles de Bebel, délégué allemand au Congrès socialiste de Bruxelles, 1891).

Des extraits d'un article publié dans le Socialiste et cités par la Gazette de Liège. Il s'agit des invectives contre les commerçants - déjà cités.

- Le Socialiste du 27.10.1895 aurait publié «après d'infâmes atta­ques au Roi, ce tableau qui ne peint exactement que l'abjection de son propre auteur;

Rentrée des écoles ces semaines dernières. Les bons parents bourgeois soupirent. Les voilà débarrassés de ces petits diables d'enfants: madame a un petit surveillant de moins; monsieur s'est défait d'un crampon en­nuyeux. Les pensionnats se remplissent; les jolies mœurs de casernes de ces endroits vont reprendre leurs cours; les amours contre nature, les petits pé­chés dégoûtants vont embellir à nouveau les cervelles et les cœurs des jeunes bourgeois.

Pendant que les parents vaquent à leurs bals, et à leurs ruts d'hiver, les petiots se masturbent et s'étiolent dans ces ignobles boîtes, petits séminaires, jésuitières, collèges quelconques. Mais les bons religieux dans leurs confes­sionnaux ont des trésors d'indulgence pour ces péchés mignons, et après un peu de repentir, il est permis à chacun de recommencera

Ce sont ces gens qui mettent en nourrice leurs gosses et les foutent en pension quand ils cessent à peine de téter, qui protestent contre le systè­me d'éducation des socialistes.

S'arrêter à de telles indignités serait faire offense à des lecteurs chré­tiens…».

=====Chronique sociale – Les théories anarchistes (par Turman Max)

Turman annonce: «…vont reparaître sous des titres nouveaux: la Ré­volte de Reclus, Jean Grave et Kropotkine deviendra, après-demain, les Temps nouveaux et le Père Peinard, du cityœn Pouget, s'appellera prochai­nement la Sociale» …

L'auteur parcourt, ensuite, les doctrines anarchistes, en se basant sur «les quatre ou cinq volumes de la Bibliothèque sociologique, éditée chez M. P. - V. Stock» …

Annonce publicitaire de l'Œuvre de Saint-Paul: Bibliothèque de pro­pagande antisocialiste. Annonce des 11 premiers volumes.

=====Comme quoi les principes socialistes ramènent au pire des esclavages

Extraits des écrits de Lamennais dirigés contre les socialistes, publiés dans un journal ouvrier républicain, qui paraissait à Paris en 1848, sous le titre du Peuple constituant:

«Les anciens avaient un système d'organisation du travail cette organi­sation s'appelait esclavage. Le caractère de l'esclavage est le travail forcé et rétribué au gré de celui qui l'impose. Tel était l'esclavage chez les nations antiques et païennes. La réalisation du système communiste le ramènerait sous de pires conditions. Que propose, en effet, le communisme? Que veut­il? Le travail forcé, rétribué au gré de l'État qui l'impose. Entre ce système et le système ancien, où est la différence?

A la multiplicité des maîtres individuels, le communisme substitue un maître unique, abstrait, inflexible, insensible, sans relation directe avec l'escla­ve privé dès lors de la protection que tout homme trouve toujours dans ce qui reste d'humain au fond du cœur d'un autre homme, même le plus endurci. La maîtrise de l'État est l'absorbtion de toutes les maîtrises; quelque chose de semblable à ce que serait, dans notre société présente, la coalition universelle, absolue et irresponsable de tous les maîtres. Chez les anciens, l'esclave pouvait être affranchi, et l'était souvent: ici, plus d'af­franchissement possible.

C'est le service comme à la caserne, les travaux forcés comme au bagne…».

=====Chronique sociale – Les «petites chapelles» socialistes (par Turman Max)

Turman décrit les «quatre ou cinq groupes hostiles, subdivisés eux­mêmes en sous-groupes non moins adversaires», chez les socialistes (le présent article de Turman est en réalité un compte rendu de la brochure de Léon de Seilhac, Le Monde socialiste, groupes et programmes, dans la col­lection des «Questions du temps présent»; Armand Colin et Cie (1896).

====(coupure n. 6 – Le Bien public, 27.07.1896): (Le Bien public reproduit l’article de Turman, cf. coupure n. 5)====

=====Socialisme et charité (par George Duruy)

«Je me résume. Il n'est plus possible d'accepter comme un axiome que la fatalité des dures lois économiques ne puisse être adoucie et flé­chie, puisque d'autres fatalités, telles que celles de la maladie et de la souffrance physique reculent devant la Science. Pour adoucir et fléchir ces dures lois, la charité ne suffit plus, car elle n'est qu'un remède empi­rique et n'attaque pas le mal à sa source profonde… L'heure est venue d'introduire résolument dans notre organisation sociale un esprit d'équité qui, sans violence oppressive comme sans timidité, cherchera et trouvera les moyens de mettre un terme au désordre existant.

Car j'appelle de ce nom l'énorme disproportion du bien-être matériel entre les hommes. Là comme ailleurs, l'égalité idéale ne peut être attein­te, je le sais. J'ajouterai même qu'il ne serait pas bon qu'elle fût. Le ca­pital, la richesse, le luxe ont leur fonction sociale - qui profite à la com­munauté, quoi qu'en disent les docteurs du farouche et dur collectivi­sme. Mais l'inégalité, la monstrueuse inégalité qui règne, et contre la­quelle proteste le sûr instinct de notre conscience - cette inégalité-là peut et doit être sensiblement atténuée.

Telle me paraît devoir être la première des mesures de défense sociale. Les conservateurs intransigeants lui reprocheront d'être une concession. Je réponds qu'il n'y pas de honte à céder, quand c'est à la justice et à la raison que l'on cède…».

Un compte rendu de la conférence de M. Léon Caubert sur la réforme de Ouang-Ngam-Ché, qui, au onzième siècle, avait introduit en Chine des réformes suivantes: la propriété paysanne, la nationalisation des ri­chesses du sol, l'exploitation en commun par voie de monopole, etc. Ces réformes se sont soldés par un grand échec.

En répondant au journal la Flandre qui demande d'expliquer les paro­les de M. De Baets («Ni collectivistes, ni individualistes»), le Bien public dit: «… Pour enrayer le collectivisme, il faut couper la racine du mal, c'est-à-dire attaquer l'individualisme et la libre-pensée. Il faut restaurer, sous une forme appropriée aux actuelles conjonctures économiques, la solidarité chrétienne ruinée par le libéralisme. Il faut reconstituer les pa­trimoines collectifs par l'association, par la personnification civile des unions professionnelles, par la mutualité, par la coopération, par les caisses d'épargne, d'assurance, de retraite, etc., bref, par l'application, dans le domaine social, du grand précepte de la charité chrétienne, que le libéralisme avait remplacé par les formules égoïstes, résumées toutes en ce conseil de J.-B. Say: Enrichissez-vous!…».

«Dans l'important débat qui s'est élevé au Sénat entre MM. Picard et Bara, la question sociale a été soulevée et a fourni à M. l'abbé Keesen l'occasion d'intervenir dans la discussion. L'honorable Sénateur du Limbourg a développé à ce sujet des considérations que nous voulons re­produire d'après les Annales parlementaires: elles définissent ce qu'il faut entendre par la démocratie chrétienne et les moyens qu'elle veut em­ployer pour améliorer la condition des classes laborieuses».

«…La solution sociale, messieurs, tient en deux mots: reconnaissez à l'ouvrier tous ses droits légitimes et soumettez-le aux influences calman­tes de la religion. Moyennant ces deux conditions, le socialisme aura vé­cu… ».

Un long article sur M. Anseele, le chef du socialisme flamand. «…Des Sociétés d'épargne s'étaient fondées à Gand qu'on parvint à faire entrer dans je ne sais quelle Fédération sous la coupe de M. Ansee­le. La main mise ainsi sur leurs fonds amassés sou par sou, que décide-t­on? De s'affilier au parti socialiste, et d'exclure de la Fédération, en gar­dant leur argent, tous ceux qui ne l'emploieraient pas à aider au succès du drapeau rouge!

On reproche au Vooruit (le journal socialiste de M. Anseele), de faire une condition stricte à ces ouvriers de participer - sous peine aussi d'exclusion - aux manifestations du parti. Il répond en s'honorant de tenir cette conduite.

C'est au surplus, sous l'influence d'Anseele qu'au Congrès de son parti tenu à Louvain en 1890, ont été proclamés et «l'obligation pour les Coopératives affiliées d'abandonner une partie de leurs bénéfices au profit de la propagande socialiste» et «l'obligation pour les coopératives de disposer de tout leur personnel pour la distribution et la vente des journaux (du parti)» et le «boycottage des boutiquiers et des cabaretiers vivant de la clientèle du parti qui refuseraient de s'abonner ou d'acheter régulièrement les journaux du parti».

C'est sur la proposition d'Anseele que le minimum de la part des bé­néfices de ces coopératives obligatoirement cédée aux meneurs a été fi­xée à 5%, et depuis lors, il n'est plus d'institution affiliée, qui, au su ou à l'insu de ses membres, ne soit contrainte d'enlever un tantième à ses travailleurs pour défrayer la propagande rouge.

Le petit atelier coopératif de trois ferblantiers qui s'est ouvert chez nous il y a quelques jours, n'est pas moins astreint que l'imprimerie coo­pérative ou la Populaire de Liège, la boutique des Equitables de Saint­Gilles, ou la grande exploitation de Flémalle, à verser ce tantième dans la caisse du parti.

La guerre poursuivie avec tant d'âpreté depuis quelque temps, par notre très radicale députation notamment contre les magasins alimentai­res de quelques grandes usines, ne vise donc au fond qu'à ceci: obliger les travailleurs à se fournir auprès de ces coopératives qui une fois maîtresses de ces clients les tiendraient par un lien d'argent et les con­traindraient à payer au socialisme le plus injuste et le plus exorbitant des impôts de consommation……

AD 49.02: B 8/4.B.2

10 coupures de journaux, dans une chemise intitulée «Le Socialisme». (Résumé)

On signale la scission entre les députés «allemanistes» et les «parle­mentaires».

«Le 27e Congrès des Trades-Unions, à Norwich, fournit aux Débats l'occasion de signaler la malheureuse évolution socialiste de ces puissan­tes associations:

Fixaton légale de la journée de huit heures pour toutes les industries, sauf les mines: nationalisations de la terre et de tous les moyens de production, de distribution et d'échange; interdiction, pour un patron, sous peine de pour­suites, de faire venir des travailleurs dans un centre où ceux-ci sont déjà en excédant, aucun des articles les plus extravagants et les plus vagues du credo socialiste le plus avancé n'a fait hésiter l'enthousiasme des con­gressistes. Et ces résolutions ont été votées à des majorités formidables. un des derniers actes du congrès a été la réélection du comité parlemen­taire chargé de poursuivre auprès des pouvoirs publics la réalisation lé­gale de ce beau programme…».

Les vœux du Congrès de Norwich n'ont pas de quoi surprendre qui­conque a suivi un peu attentivement les progrès des idées collectivistes et de l'esprit révolutionnaire en Angleterre depuis quelques années…».

On résume les résultats du Congrès de Norwich (cf. coupure précé­dente). «…Dans un discours prononcé hier, à Londres, sur la position du parti ouvrier indépendant, son chef, M. Keir Hardie, membre du Parlement, orateur écouté des Trades-Unions, a déclaré que, pratique­ment, tous les membres du parti sont socialistes, mais qu'il a lui-même encore plus de sympathie pour l'anarchiste qui sacrifie sa vie pour ame­ner un état idéal de la société.

Il a ajouté que quelque chose de plus que l'instrument légal dont se sert le parti libéral peut être nécessaire pour améliorer la condition des ouvriers… ».

«Peu nombreux, les socialistes ont la passion et comme la rage de s'émietter à l'infini, et le jour n'est sans doute pas éloigné où ils compte­ront autant de groupes que de personnes, ce qui sera le comble de l'indi­vidualité.

Parmi ces groupes et sous-groupes, l'allemanisme (de M. Allemane) occupe un rang très distingué qu'il ne doit pas précisément au nombre de ses soldats, car son armée a un air de patrouille, mais dont il est sur­tout redevable à la violence de ses principes et à l'inflexible rigueur de sa discipline. Au bâton près, ses adhérents sont ses esclaves… ce parti exige que ses serviteurs, nous voulons dire ses députés, lui fassent de petites rentes. Il leur en coûte 4,000 fr. par an pour avoir l'honneur de le repré­senter à la Chambre. Plus favorisés, les conseillers municipaux s'en ti­rent avec 1,800 fr.

Les uns et les autres doivent obéir docilement aux ordres des comités dont la tyrannie courbe toutes les têtes…».

La mine de Monthieux, près de Saint-Etienne est exploitée par des mineurs qui se sont mis en société. Ayant eu beaucoup de commandes ils ont engagé des «collaborateurs». Les anciens sont devenus actionnaires et patrons «escomptant, pour s'engraisser, les sueurs des prolétaires nouveaux-venus… quand les mineurs sont devenus patrons, ils gardent la mine pour l'exploiter et laissent le travail aux … minables».

Citations d'un député de Marseille, tenant une conférence à Roubaix: «… Le degré de canaillerie de ceux qui nous gouvernent étant extrême et les riches étant tous des monstres, on serait par conséquent excusable de les détruire; cependant, il ne faut les détruire, pour le moment, que par la persuasion. Si la persuasion ne suffit pas, on sera bien obligé de suivre l'exemple de ceux de 89, et, tant pis pour eux, si la révolution éclate, tant pis pour eux, s'il faut dresser l'échafaud!… Le rêve des anarchistes est irréalisable, parce qu'ils s'imaginent que, du jour au lendemain, ils peuvent arriver au résultat. C'est par étapes qu'il faut aller!… ».

L'article reprend les données publiées par le Frankische Arbeiterblatt, concernant les fonds des socialistes allemands et leur utilisation, (10 mil­lions de marcs par an, dout 9 vont aux agitateurs, orateurs et à la propa­gande. «… Reste un million, dont la destination est indécise, mais qui est censé passer aux ouvriers sans travail).

Socialistes devenus, par occasion, les pires des patrons

(la nouvelle déjà citée sur l'affaire de la mine de Monthieux)

(Le compte-rendu d'une réunion socialiste à la Maison du Peuple à Paris. Les citations suivantes ont été marqueés par le P. Dehon au crayon bleu): «La tâche de tous les êtres conscients est de seconder l'évolution de la société moderne dans le sens de l'amélioration économi­que, politique, intellectuelle et morale…

La société issue de la Révolution française repose sur de principes qui contredisent les faits. La prétendue liberté économique a créé la servitu­de des producteurs, séparés de l'instrument de production par les tran­sformations industrielles…

Il (le parti socialiste) est avec les travailleurs contre les capitalistes, et donne pour but à ses efforts en ce sens la substitution de la propriété collec­tive à la propriété individuelle partout où celle-ci sépare le producteur du produit. Comme mesures transitoires, il accepte tous les moyens qui ten­dent à mieux armer le prolétariat dans sa lutte contre la bourgeoisie parasi­te. Il poursuit la guerre contre les monopoles privés constitués par les régi­mes précédents au profit de la classe possédante et poursuit la reprise par l'Etat des mines, des chemins de fer, de la Banque de France, etc…

Il est pour la science contre les religions et leurs équivalents prétendus philosophiques, afin que la pensée soit émancipée dans toutes ses recher­ches et dans toutes ses manifestations.

Comme nos aînés de juin 1848 et de mars 1871, nous serons avec le prolétariat dans toutes ses revendications, quelque forme qu'imposent les circonstances à l'action populaire…».

Exemple d'un sermon social d'un curé de campagne: Partant de la pa­rabole du riche Maître invitant chez lui les riches et les pauvres, le curé aurait dit: … «Cet homme… c'est l'Homme-Dieu… A sa table, toutes les conditions sociales seront représentées! Riches et pauvres, grands et petits, réunis autour de lui, se traiteront de «frères»… Mais, pas com­me à la rue Cadet, où la fraternité s'arrête au partage de l'assiette au beurre. Ici, tous apprendront pratiquement à s'aimer à s'entre'aider, à s'entendre toujours dans les circonstances difficiles.

Ce banquet sera la base d'un grand (et irréprochable?) syndicat, par­faitement ordonné, dans lequel patrons et ouvriers, peuple et bourgeois, seront plantureusement nourris de vérité, de justice et d'affection mu­tuelle, parfaitement éclairés par la lumière de l'auguste amphitryon, ils feront une ample provision de tout ce qui peut les maintenir dans les voies de la paix… Mais… les invités s'excusent… Les uns, riches pro­priétaires, sont préoccupés de leurs vastes domaines, de leur colossale fortune, de leurs visées ambitieuses, de leurs exploitations inavouables.

D'autres s'excusent, sous prétexte que le travail les écrase. Ce sont les hommes de finance, de bourse, de commerce; agioteurs, joueurs, usu­riers, âpres au gain… Un dîner où on fraternise avec les petites gens, n'est pour eux qu'une halte nuisible à leurs intérêts…

Allons, mon brave curé, vous êtes sur la bonne piste, pensai-je… la conclusion de l'histoire est intéressante, instructive, pratique. Elle expli­que pourquoi l'Eglise prend une part active à la solution des questions sociales et quelle est cette part…

Et l'Eglise - le prône continue - par ordre de son Maître, va au peuple, aux ouvriers, aux faibles, aux malades, aux pauvres, aux infir­mes…

Ce que le bon curé ne peut pas dire nous l'ajouterions. La bourgeoisie voltairienne a fait une révolution pour se mettre à la place de la noblesse. Après cent ans d'expérience il est démontré que, si elle n'a conservé au­cune de ses belles et grandes qualités, elle a hérité, largement et sans contrepoids, de ses défauts.

C'est la classe réprouvée qui refuse tout concours à l'action sociale de l'Eglise. Le nom seul de l'Eglise l'épouvante, met sur ses lèvres l'écume de la rage. Elle ne veut ni de Dieu, ni du Christ, dont elle déboulonne l'image partout où elle peut; ni des chrétiens ni de leurs œuvres.

Elle a fini son temps. Comme elle a renversé la noblesse sans la rem­placer, la démocratie est là qui monte et la chassera honteusement… Si la dynamite ne vient pas en aide aux foudres de la Justice, pour dé­barrasser la société de cet affreux cauchemar séculaire, c'est que le Pape Léon XIII «serviteur des serviteurs de Dieu», sera parvenu à réunir au grand banquet de la vie chrétienne ce qui reste de bon parmi les sommi­tés et ce qu'il aura préservé du mal, dans les rangs les plus humbles de la hiérarchie sociale.

De la salle du festin sortira un ordre nouveau, fait de fraternité chré­tienne et de vraie liberté…».

«On s'en va répétant que de tous les partis allemands, le seul qui dans la crise actuelle ait gardé sa force et son homogénéité, est le parti sociali­ste…

Le parti socialiste actuel n'a plus de programme, ou plutôt il n'a plus pour programme que ce vieux principe qui fut jadis proclamé au congrès de Saint-Gall: «Le parti doit consacrer tous ses efforts à la critique de ce qui existe et à l'agitation…».

AD 49.03: B 8/4.B.3

28 coupures de journaux, dans une chemise intitulée «Le Socialisme ». (Résumé)

Des extraits du compte rendu d'une conférence de l'abbé Pottier, de­vant les tisserands de Dison. «… Il faut, a dit l'orateur entre autres cho­ses, prendre le socialisme tel qu'il est, dans ceux-là qui le mènent, et ne pas l'arroser d'eau douce comme certains catholiques trop bons enfants.

Le socialisme, c'est la négation radicale de Dieu, l'athéisme en plein, le matérialisme libre-penseur.

Le socialisme, c'est l'amour libre.

Le socialisme, c'est le collectivisme, c'est-à-dire que tout ce qui est ca­pital n'a de propriétaire que la communauté ou l'Etat…

Ne le parfumons pas, s'il vous plaît, et s'il a des réclamations légitimes faisons-les valoir, mais ne lui jetons pas de l'eau bénite.

Ces revendications, nous saurons, nous ouvriers chrétiens, les soute­nir justement, appuyés sur les vrais principes du respect de la religion, de la famille, de la propriété…

Voici d'ailleurs, un aveu bien significatif d'un fougueux socialiste qui a nom Lasalle:

«Les unions d'ouvriers ne sont qu'un moyen pour arriver à autre chose…. »

«… Total, 6,115,000 patrons ou chefs d'établissements, 694.000 em­ployés et 5,254.000 ouvriers ou maneuvres. Ce sont, par conséquent, les patrons qui sont les plus nombreux. Il serait bon à l'occasion de ne pas l'oublier.

Dans l'agriculture, la petite industrie et le petit commerce, un peu plus du cinquième des exploitations sont dirigées par des femmes.

Il y a en France à peu près dix millions de maisons dont la moitié sont habitées exclusivement par les propriétaires.

Enfin, dans le corps électoral, qui se compose d'environ dix millions d'électeurs, les patrons ou chefs d'exploitation entrent pour six millions et les ouvriers pour un peu plus de trois millions».

(Le compte rendu d'une conférence de l'abbé Garnier: «… il a posé une distinction extrêmement importante entre le Socialisme et le Chri­stianisme.

Il y a, a-t-il dit, trois espèces de socialisme et une quatrième espèce qui n'en est pas.

La première est le Socialisme international qui socialise les nations. La deuxième est le Socialisme d'Etat qui socialise la nation.

Le troisième, le Communisme ou socialisme particulier qui socialise une commune ou un groupe d'intérêts spéciaux.

On appelle encore socialisme le nouvement qui a pour but de rétablir la justice, la liberté et la solidarité entre les hommes, en développant l'initiative privée avec la liberté d'association. Mais ceci n'est nullement du socialisme. L'essence du socialisme est d'accaparer au profit d'une collectivité, en totalité ou en partie, la liberté ou la fortune des particu­liers. Des lors, un mouvement qui a pour but de développer l'initiative privée dans la justice et dans la liberté est tout contraire du socialisme, c'est le christianisme.

Il n'y a pas de socialisme chrétien, il ne peut pas y en avoir; ces deux mots hurlent d'être accouplés. Il est temps d'en finir avec un malenten­du déplorable…

Cette solution (de la question sociale) est dans le christianisme, qui n'est pas seulement un ensemble de croyances et de pratiques, mais en­core et surtout un état social et économique, l'état social de la justice, du patriotisme et de la solidarité par excellence…».

Citations du journal Vorruit à propos du programme socialiste. Les na­tionalisations seraient secondaires pour les socialistes, alors que l'expro­priation générale assume l'importance primordiale.

«On annonce la constitution d'un prochain congrès socialiste ouvrier que se tiendrait à Nantes… (il aurait pour but) de pallier le mauvais effet produit par le congrès de Dijon (qui établissait) Inaliénabilité de la terre désormais reconnue propriété sociale et collective, c'est-à-dire retour im­médiat à la collectivité de toutes les propriétés terriennes, sol et sous-sol, en tant que nue propriété. Simple réserve de l'usufruit au profit des pro­priétaires qui cultivent par eux-mêmes, sans employer des salariés agri­coles…».

L'annonce du congrès de Nantes et son programme.

Encore autour du programme du congrès ouvrier de Nantes: «… Le socialisme des campagnes défend la propriété qu'attaque le socialisme des villes…».

Compte rendu de l'utopique expédition d'un Allemand en Afrique pour y fonder un idéal état socialiste (Freiland).

Une brève histoire de l'athéisme officiel.

L'auteur ironise sur ce qui est devenu le refrain socialiste «…l'hom­me étant en train de devenir Dieu».

=====Bibliographie Catéchisme du vrai socialiste, par demandes et réponses

On annonce la traduction de la petite brochure flamande, publiée par la Ligue ouvrière antisocialiste de Gand.

«L'année qui vient de s'écouler n'a fait que peu de vides dans les rangs des hommes du 18 mars. M. Caumeau est mort conseiller municipal…

La plupart des survivants occupent des situations importantes. C'est d'abord au Parlement, MM. Vaillant, Chauvière, Marmottan, Alphon­se Humbert, Paschal Grousset, Cluseret, Ranc, Baudin…».

A Roubaix les conseillers municipaux de gauche tiennent des restau­rants et des cabarets; à Marseille l'équipe municipale, qui est également de gauche, se procure de l'argent d'une autre façon, douteuse du moins.

L'auteur s'en prend aux monopoles d'Etat, en les accusant de coûter trop cher au contribuable.

«… Mgr d'Hulst aborde la morale sociale, qui l'occupera encore l'an­née prochaine. Il exposera cette année les Ve et VIIe préceptes du Déca­logue; mais, avant de détailler les devoirs qu'ils énoncent, l'orateur a senti le besoin d'en établir le fondement. Il le trouve dans la fraternité humaine.

… il a comparé, sur ce grand sujet, les doctrines naturalistes et la doc­trine chrétienne».

«On nous écrit de Bruxelles:… Voici, à titre de spécimen, ce qui s'est dit dans beaucoup de clubs de l'arrondissement de Mons, afin de rallier le petit peuple électoral au drapeau rouge et à ses hommes. On lui a pro­mis, entre autres merveilles:

1° Que sous le régime socialiste tout travailleur âgé de 45 ans aurait droit à une pension de retraite de 600 francs;

2° La journée de huit heures, à … dix francs. C'est vraiment pour rien, une journée d'ouvrier rouge et socialeux;

3° Les fonctionnaires ou employés ne pourront plus avoir de traitement dépassant 3000 francs l'an. Tous seront aunés de la même façon, de sorte que si, comme en Autriche, le fonctionnaire et le soldat ne sont pas riches, en Belgique ils le seront moins encore sous le régime socialistes;

4° Ce régime économique sera également applicable à tout le person­nel manufacturier, usinier et industriel: directeurs, ingénieurs, compta­bles, etc. etc.

5° Clergé supprimé, les «curés à fosse» et transformés en «carbe­mers» ;

6° Dimanche 21 octobre aura lieu «partage des banques» entre les travailleurs, et le jour de la Toussaint celui des richesses appartenant aux «monseux», gros négociants, etc., Elisée Reclus appellerait cette opération «reprise» exercée en grand.

A Liège, c'est mercredi que cette «reprise» devait s'opérer. Aussi a-t­on vu sur la place St-Lambert une affluence considérable d'hommes et de femmes. Ces pauvres gens y venaient pour recevoir «leur part» dans le partage du gâteau bourgeois. On leur avait, depuis trois semaines, tant et si souvent assuré qu'il en serait ainsi, qu'ils l'avaient cru. Ils ont été cruellement déconfits de devoir s'en retourener sans pouvoir empor­ter quelque butin. Ce sera pour plus tard, croient-ils…

Les femmes sont encore plus surexcitées que les hommes. Vêtues de «cottes» et de «caracos» rouges et leurs nourrissons, de pauvres petits marmots à la mamelle, emmaillotés de rouge, elles ont parcouru bon nombre de communes en criant: «A bas la calotte», «à bas le Roi», «vive la république!». Massées devant les presbytères, elles y manife­staient à la façon des tricoteuses de 93. On parle de la Courtille de Paris; parlons de la nôtre, car nous en avons une, hélas!

Ces malheureuses sont d'avis qu'il faut un «nouveau bon Dieu». «Qu'on votiche hardimin, disent-elles, pour un nouveau bon Dié; c'tichi est trop vié, il n'sé pu fé s'service; il est trop vié» …

«L'Etat de Victoria, en Australie, qui subit depuis quelques années la domination du parti ouvrier, montre bien les fâcheux résultat d'un régi­me socialiste.

Tandis que l'Etat voisin de la Nouvelle Galles du Sud est prospère et voit s'augmenter sans cesse le nombre des colons, à Victoria, la popula­tion a diminué de 50,000 âmes en une seule année, grâce aux impôts écrasants qui ruinent les contribuables; le mouvement de la navigation s'y paralyse, le budget de 1894 accuse un déficit de 137,000 sterling (5.425.000 francs). Nulle part il n'existe un aussi grand nombre d'ou­vriers sans travail…».

«… Pour ne pas effaroucher tous ceux qui possèdent quelques écono­mies, en biens fonds ou en argent, les prédicateurs de la doctrine de Marx se sont dit qu'il fallait modifier leurs dogmes.

Voilà pourquoi, tout dernièrement, s'est affirmée en France, au sein même du collectivisme le plus militant, une théorie toute nouvelle, qui n'a plus avec l'Evangile de Marx que des rapports éloignés.

Le Peuple, par la plume de Louis Bertrand, vient de donner sa formelle adhésion à ce qu'il appelle lui-même, après M. Gide, le «nouveau collecti­visme».

En quoi ce «nouveau collectivisme» consiste-t-il?

Il poursuit la nationalisation de la grande proprieté rurale, industrielle et agricole, mais il se targue de respecter la petite propriété…».

«Le socialisme est devenu, en Danemark, un facteur avec lequel il faut compter. Sa première tentative d'organisation eut lieu en 1871, mais ses premiers pas, contrariés par les autorités, furent difficiles…

Aussi, quoique les élections danoises aient lieu au suffrage restreint, a-t-il réussi à faire pénétrer plusieurs des siens à l'hôtel de ville de Co­penhague, à la Chambre des représentants et au Sénat, et, chose qui mé­rite réflexion, ce n'est pas dans les compagnes qu'il compte le moins d'adhérents……

Compte rendu (emprunté à la Libre Parole) de la fête du nouvel an ré­volutionnaire. Description du baptême civil: «… On fait l'appel:

- Soulerot, Henri!

- Présent! répond le père; et le jeune Soulerot, trois ans, monte sur l'estrade, accompagné de sa famille et de ses parrains ayant tous le chef orné du bonnet phrygien.

- Citoyen Henri Soulerot, fait alors le maire de Saint Ouen, je te baptise au nom du Soleil, de la Lune, des Etoiles, mais comme l'improvisation ne semble pas être le fort du citoyen Guinot, il fourre dans la main du nou­veau baptisé un sac de dragées en lui disant: Maintenant, te voilà socialiste…

Une vingtaine d'enfants succèdent au citoyen Henri Soulerot, à qui un des assesseurs remet son diplôme baptismal, sur lequel se lisent ces mots: Lumière, Progrès, Vox populi, et l'inévitable: Ni Dieu, ni maître, ni prêtres … ».

« … Les écrivains collectivistes versent dans une erreur profonde: ils ne voient la question sociale que d'une face, négligeant, dans l'apprécia­tion des faits humains, le facteur essentiel: la Providence. Matérialistes, athées, fatalistes, les rhéteurs de la firme Marx-Bebel-Lieknecht et Cie, enseignent à la foule, que des lois immuables règlent l'évolution des So­ciétés humaines, à l'égal de celles qui régissent les processus physiques et chimiques.

Ils en induisent, que l'évolution sociale, à l'instar de l'évolution physiolo­gique, obéit à une impulsion primordiale, que des circonstances spéciales peuvent momentanément enrayer et ralentir, mais non détruire…

Dans la conception collectiviste, le citoyen devient la «res» de l'Etat, il perd son autonomie, il subit le joug d'un maître fictif, impersonnel, anonyme, intangible, d'autant plus tyrannique. Dans la «Société de l'avenir» le citoyen, rouage infime de la grande mécanique, n'aura plus de personnalité; génie, impulsion artistique, littéraire, scientifique, tout se perdra dans le gouffre béant de l'inértie de la routine administrative……

«Au sujet de la mise en liquidation judiciaire de la verrerie aux Ver­riers, M. Yves Guyot montre, dans le Siècle, que la conception que se font les socialistes des établissements de ce genre - Sociétés coopérati­ves de production - les voue fatalement à la ruine…».

(compte rendu du livre de Passy Frédéric, Vérités et Paradoxes). L'auteur du livre aborde le sophisme: «Vous travaillez, et vous ne rece­vez qu'une minime partie de ce que vaut et se vend le produit de votre travail!.

On a publié dans un journal allemand, Frankische Arbeitblatt le chiffre des traitements touchés par les chefs socialistes. C'est joli.

50 chefs ou agitateurs de première classe touchent chacun 12,500 francs par an… La plus grande partie de ces plantureux traitements est fournie par les cotisations prélevées sur les salaires des ouvriers».

«Il y a un mouvement indéniable dans le monde du travail, des prin­cipes de justice jusqu'à ce jour méconnus sont remis en lumière et les so­cialistes, s'appuyant sur une critique de l'état social très juste en plus d'un point, enrôlent les masses sous leur étendard.

Alors, une école catholique se lève, qui dit après le Pape: Oui, il y a beaucoup à faire, oui il y a «une faction qui détourne le cours des richesses et en fait affluer vers elle toutes les sources…

Il y a donc des injustices sociales, affrime l'école catholique, et par sui­te après le Pape nous pouvons montrer au peuple que les socialistes ne sont pas les seuls à protester au nom de la justice contre l'esclavage, la misère et les monstrueuses iniquités de ce temps.

Alors d'autres catholiques interviennent: «Malheureux, que faites­vous? Vous soulevez des questions irritantes, il ne faut jamais parler de ces choses-là!». Et ils exposent leur doctrine, diamétralement opposée à plusieurs des points que nous avons rappelés plus haut…».

Annonce d'un projet assez extravagant de M. Gravelle qui pense s'in­staller quelque part en Auvergne, avec sa compagne et quatre autres couples amis pour essayer sa propre théorie selon laquelle un homme peut très bien vivre sur 1 hectare de terrain, en habitant dans une caver­ne et en se couvrant des peaux…

«Disons un mot de la proposition de M. Goblet entendue ces jours-ci par la commission du travail, et d'après laquelle l'Etat deviendrait proprié­taire des mines à certaines conditions.

L'Etat!!! voilà le dieu de M. Goblet… parce qu'il espère en être (de l'Etat).

A part cela, que vaut son projet?

Pense-t-il que le mineur trouvera plus de mansuétude dans l'Etat­patron que dans le patron-particulier?

Il est permis d'en douter.

- Mais le patron-particulier tyrannise quelquefois dira M. Goblet. - Qui, mais l'Etat-patron (celui de M. Goblet) tyrannisera toujours et se croira permis par surcroît, de panamiser souvent.

Quel profit en retirera le mineur?

Il aura doublé son joug et triplé son esclavage.

M. L. V.

Un langage imagé - dialogue entre l'Eglise «et la jeune Démocratie qui ouvre à peine ses yeux…

- O peuple, fait l'Eglise, pourquoi as-tu réuni tes masses profondes, pourquoi ces cris de révolte…

- Pourquoi? répond le peuple; parce que j'en ai assez de ma vie de souffrance…

Alors l'Eglise se recueille. Son chef est là attentif, écoutant la voix qui vient d'en haut. Et lorsqu'il a bien entendu, le voilà qui relève sa tête, sa belle tête blanche de vieillard; ses yeux brillants dans l'horizon lointain il a eu la vision de l'avenir.

- O peuple, dit-il, les mains étendues, en tes plaintes il y a des cho­ses justes, reste dans ton droit, n'abuse pas de ta force. L'heure de la Providence est proche; c'est une nouvelle phase de l'histoire qui com­mence, au service de ta cause je mets ma puissance qui est la puissance même de Dieu.

Parmi les catholiques de Belgique ou de France certains n'ont pas en­core entendu ou compris ces paroles, mais il en est d'autres dont la vie tout entière est vouée au travail qu'elles imposent, au combat pour la ju­stice, afin de regagner le peuple et de le donner au roi Jésus…

Et maintenant je songe aux blessés, à ceux qu'a renversés la lutte élec­torale; à ce vaillant abbé Daen dont on a démenti le succès annoncé pré­maturément; à notre cher abbé Pottier dont la victoire est encore incer­taine……

AD 49.04: B 8/4; B.4

2 coupures de journaux, dans une chemise intitulée «Le Socialisme». (Résumé)

=====La théorie historique de Karl Marx (en deux livraisons)

AD 49.05: B 8/4; B.5

Un extrait de la revue Encyclopédie actuelle, du mois de janvier (ou février) 1894, colonnes 129-140; 181-192;

- L'article: «Socialisme» (Etymologie; Sens propre de ce mot; Hi­stoire; Communisme de Platon; La doctrine du Christ - Essai de com­munisme à Jérusalem - Exhortations des Frères sur l'usage des riches­ses - L'action sociale de l'Eglise; Les utopistes; Origines du socialisme contemporain; Communisme; Conclusion; Bibliographie) (colonnes 129-140).

AD 49.06: B 8/4; B.6

Une brochure de 16 p.. TABARANT, Adolphe, Petit catéchisme socialiste. Paris, Librairie socialiste, 51 rue Saint-Sauveur, 1893.

I. «De la condition du Peuple.

- Qui es-tu? - Je suis le Peuple.

- Qu'est ce que le Peuple? C'est l'outil producteur, la force-travail…

II. Du Peuple et de ses «bons amis»… - Que sont les socialistes chrétiens?

- Ce sont d'honnêtes réactionnaires, qui consentent à reconnaître que le pain de l'âme, pour l'ouvrier, serait beaucoup plus substantiel avec du bifteck…

III. Socialisme et Capitalisme.

IV. Des Réformes sociales, du Collectivisme et du Communisme…

- Ne saurais-tu, sans exproprier la classe possédante, faire cesser ta triste situation?

- Non…

- Quelles sont ces réformes sociales?

- La reconnaissance du droit au travail, la fixation d'un minimum de salaire et d'un maximum de travail ne dépassant pas huit heures, avec repos d'un jour par semaine, l'égalisation du salaire de l'homme et de la femme, la création d'une caisse de retraites pour tous les non­possédants âgés de cinquante ans ou incapables de travailler, cette caisse étant alimentée, notamment, par le retour à l'Etat de tout héritage en li­gne collatérale; l'abolition des impôts de consommation remplacés par un impôt progressif sur le revenu; la transformation de l'Assistance en un système d'assurances par l'Etat, contre les accidents, la maladie, le chômage, etc…; l'abolition de tous les contrats ayant aliéné la propriété collective, et le retour à la collectivité des banques, chemins de fer, mi­nes, etc…; l'élaboration d'une législation internationale du travail; l'ex­tinction graduelle de la dette publique; enfin, la suppression des armées permanentes…

- Quelle est la formule de réalisation finale du socialisme?

- C'est le communisme?

- Le communisme est l'état social où toutes les forces productives mises en commun, l'essor de toutes les forces intellectuelles et morales étant assuré, chacun jouira d'une réparation des richesses conforme à la libre expression de ses besoins…

V. De l'Action socialiste.

- Comment réaliseras-tu le socialisme?

- Par la Révolution…

(Il y a dans cette brochure des passages marqués au crayon bleu et quelques commentaires de la main de L. Dehon).

AD 49.07: B 8/4; B.7

4 coupures de journaux, dans une chemise intitulée «La Propriété - La propriété collective ». (Résumé)

Après avoir cité Bossuet, Bourdaloue, Léon XIII, l'auteur dit: «… Si autrefois, vis-à-vis des pauvres, la charité prenait la forme d'aumône, ne semble-t-il pas que, de nos jours - la societé s'étant modifiée, - cette même charité doive également se modifier, et devant des besoins nou­veaux révêtir une forme nouvelle? En d'autres termes… le prolétaire… l'ouvrier a droit à un salaire convenable… à l'aumône du pauvre doit se substituer désormais pour l'ouvrier la justice dans le salaire, justice que le patron aura le devoir d'assurer…

Il nous a semblé qu'il n'était pas inutile de rappeler les principes de l'Eglise touchant l'usage de la richesse. C'est pour les avoir oubliés ou méconnus que la «question sociale» a pris naissance et est parvenue au degré d'acuité qu'elle a présentement, si bien que les détenteurs de la ri­chesse doivent - pour une bonne part - être rendus responsables de l'état de choses actuel…».

Questions: Tribunaux d'industrie; Le programme d'Erfurt; Voies et moyens de résoudre la question ouvrière; protection ouvrière, durée ma­ximale de la journée de travail, assurance ouvrière; assurance contre le chômage; Chambres du travail, organisation ouvrière; Devoirs nou­veaux des cercles ouvriers catholiques; Amélioration matérielle et mora­le de la condition des ouvriers; Réglementation du travail des femmes et des enfants; Le repos dominical; But et limites de l'économie publique et de l'intervention de l'Etat dans la question ouvrière; Habitations ouvriè­res; De l'autorité paternelle; Historique de l'exploitation minière et de la condition des ouvriers mineurs; Commissions sociales dans l'admini­stration communale; Cercles pour jeunes ouvriers; Administration des caisses pour malades, des subsides à accorder en cas de maladies ou de décès; Cercles et refuges pour jeunes ouvrières; Délégations ouvrières.

=====La situation de l’ouvrier (de Léon de Seilhac)

«…Combien de ces hommes n'ont pas de foyer, l'usine prenant la femme et les enfants! On n'est jamais sûr du lendemain, les chômages sont nombreux et les grèves fréquentes; la maladie peut venir et la mort laisse la famille dans le dénuement le plus complet. Seul, de tous ceux que la Révolution de 1793 a dépouillés de leurs privilèges, l'ouvrier n'a pas été indemnisé. Il a perdu la propriété de son métier, qui alors était une propriété réelle, que personne ne pouvait lui contester, et rien n'a com­pensé cette perte. Les nobles ont reçu le milliard des émigrés, les corpo­rations de professions libérales se sont reformées, les corporations ou­vrières ont sévèrement été interdites…

Depuis cent ans, les détenteurs du pouvoir politique ont été en même temps les détenteurs de la fortune publique. C'est la bourgeoisie riche, industrielle, qui a gouverné, et c'est à son profit qu'elle a gouverné. Elle s'est trouvée en même temps juge et partie dans ses différends avec le prolétariat……

«Sait-on quel a été, jusqu'ici, le résultat pratique de la loi pour favori­ser la construction d'habitations ouvrières?

On a élevé, dans le pays, cinq mille maisons ouvrières, et la Caisse d'épar­gne a fait de ce chef des avances à concurrence de huit millions de francs».

AD 49.08: B 8/4; B.8

Une lettre du P. Lescoqs (ou Lescuyer) au P. Dehon, au sujet d'un ouvrage sur les biens communaux des villages lorrains, du 6 juillet 1896, de Montmédy:

«… nous avons autour de Montmédy de nombreuses localités où la commune possède des terres cultivables, divisées en portions, affectées aux familles, suivant des modes de partage assez variables (ici on les tire au sort à date fixe, ailleurs elles se transmettent par le droit d'aînesse, ailleurs encore elles sont données à ceux qui présentent telles et telles conditions d'âge ou de résidence)…».

Nous trouvons une petite feuille, jointe à cette lettre, écrite de la main de L. Dehon. (Est-ce une réponse?). Son texte: «Les biens communaux, ch. Frézon (?), aumônier à Verdun.

AD 49.09: B 8/4; B.9

2 coupures de journaux, dans une chemise intitulée «Le Prêt à intérêt - L'Usure» + une lettre de Penet Vandelet (?), (résumé)

=====Le «Mémorial» de Mazas (par Drumont Edouard)

Compte rendu du livre de Lajeune Vilar, La Bande opportuniste: Mœurs et tripotages du monde politique. (Il s'agit surtout des opéra­tions à la Bourse).

AD 49.l0: B 8/4; B.10

«… En résumé, la doctrine de l'Eglise se compose de deux articles:

1. Est illégitime l'intérêt perçu pour le prêt lui-même;

2. Est légitime l'intérêt percçu à titre de compensation pour la gêne, la perte ou le risque résultant du prêt.

De ces deux articles, le premier était jadis celui qui s'appliquait le plus ordinairement. Aujourd'hui, les progrès du commerce ont rendu uni­verselle l'application du second: mais le code lui-même n'a pas varié». E. Duplessy.

AD 49.11: B 8/4; B.11

Son contenu: un débat sur l'impôt progressif sur le revenu. L'auteur doute de son efficacité. Il pense que cela ouvrirait la porte «à des fraudes colossales».

AD 49.12: B 8/4; B.12

4 coupures de journaux, dans une chemise intitulée «L'Usure». (Résumé)

«Le hasard nous a mis entre les mains un tout petit livre, imprimé à Bruxelles en l'an 1656, qui contient, à notre avis, plus de choses utiles, que les meilleurs et les plus volumineux ouvrages d'économie sociale. C'est une naïve méthode de confession, à l'usage de toutes les classes. Nous en extrayons ce qui concerne les marchands…

Je m'accuse, disait-il… d'avoir commis usure en prenant autant trop par cent.

D'avoir tiré émolument de quelque argent infructueux que j'ai prêté à autrui qui n'en a pas fait de trafic. Ce qui est usure.

D'avoir acheté quelque chose au-dessous de sa valeur, parce que je la payais avec argent comptant.

D'avoir refusé de prêter de l'argent à celui qui en avait besoin, ne fût qu'il me vendit quelque chose au-dessous de la valeur, ou qu'il achetât de moi quelque au-dessus de la valeur. Ce qui est usure…».

=====Or et argent (par Chabry A.)

L'histoire de la monnaie.

L'histoire des monopoles en France.

(coupure n. 4 - L'Intransigeant (un journal socialiste) entre autres:

- une série de dépêches sur l'attentat d'Aniche

- une longue série de nouvelles concernant les suicides - dans la ru­brique intitulée «Les Désespérés»

- compte rendu de la grève à Champagnac.

AD 49.13: B 8/4; B.13

8 coupures de journaux, dans une chemise intitulée «La Presse» (résumé) + une petite feuille, de la main de L. Dehon.

«L'influence de la presse est une verité de sens commun… C'est une question de vie et de mort pour le parti catholique… Le clergé comprend aussi son devoir et travaille dans le même sens. Il ne se contente pas de créer des journaux, de parler du devoir vis-à-vis de la presse, en chaire ou dans les réunions publiques; il fait plus et mieux encore; il exerce son ministère à domicile, entre dans les familles pour s'assurer par lui-même si l'ennemi a pénétré dans la place et n'a de repos que lorsqu'il a réussi à bannir la feuille mauvaise ou le journal sans couleur…».

(D'après le dernier Annuaire de la Presse française): «Au ler juin dernier, la presse périodique parisienne avait a son actif 2291 organes. Dans ce chiffre sont comptés 163 journaux politiques dont 122 républicains, 31 conservateurs, 10 sans opinion déterminée. Quant à la périodicité, 137 sont quotidiens, 669 hebdomadaires, 31 bihebdomadaires, 800 men­suels, 316 bimensuels, 19 trimensuels, 63 bisemestriels, 8 semestriels, 237 périodicités diverses.

Les départements (et colonies) donnent le joli total de 3,566 journaux…».

«Voici la nomenclature des journaux que les juifs rédigent, rien qu'à Paris:

La République française…, La Lanterne…, Le Gaulois…, La Nation…, L'Echo de Paris…, Le Paris…, Le Figaro…, Le Gil Blas…, Le Matin…, Le Journal.. ., L'Evénement…, Le XIXe Siècle…, La Petite Presse…, Le Rappel…, Le Radical…, Le Temps…, Le Voltaire…, La Vraie Parole…, Le Jour…

«Nous reproduisons quelques pages extraites du livre de Mgr Isoard: Le système du moins possible et Demain dans la société chrétienne:

Le journal religieux s'occupe des affaires publiques, de la politique proprement dite, autant que le font tous les autres, bons ou mauvais. Dans toutes les questions mixtes, et dès que la liberté de l'Eglise et des catholiques est exposée, il intervient directement et hautement; il s'atta­che à ne parler sur ces matières que le langage de l'Eglise elle-même. C'est par là qu'il diffère tout d'abord du bon journal modéré. Seconde et capitale différence: il traite les questions purement religieuses, avec le même soin, la même ampleur, que celles qui se rattachent à la vie sociale et aux incidents de la politique…».

=====Parti de vieux A propos des «Jeunes» de M. René Doumic

Compte rendu (suite) du livre Les Jeunes. Etudes et portraits, chez Per­rin, par R. Doumic. L'auteur du feuilleton-compte rendu, Gabriel Au­bray, traite de l'absence des jeunes dans le parti des catholiques.

«Les Evêques composant le premier Concile provincial de la province de Montréal, au Canada ont adressé aux Fidèles de leurs diocèses une Lettre pastorale sur la Presse…

Le public a le droit indiscutable de n'être ni trompé, ni scandalisé par les anecdotes et le récit des événements mis chaque jour sous ses yeux…» (suivent les devoirs des fidèles vis-à-vis de la presse).

«Voici dans le conflit entre le ministère et le Sénat, comment se répar­tissent les principaux journaux de Paris…».

«…Le meilleur agent électoral, c'est le journal. Après des précédents scrutins, plusieurs de nos amis, faisant le décompte des électeurs catholi­ques, en ont trouvé un nombre équivalent à celui des bons journaux, des Croix plus spécialement, répandus dans leur commune…».

(Une petite feuille, écrite de la main de L. Dehon):

L'Univers, Le Monde, La Croix, L'observateur français, Le Peuple français.

AD 49.14: B 8/4; B.14

7 coupures de journaux, dans une chemise intitulée «La Politique actuelle» (Résu­mé) + deux feuilles, de la main de L. Dehon.

Le Soleil, peu suspect d'intolérance religieuse, a publié naguère un ar­ticle sur la conférence de M. Georges Thiébaut contre l'invasion prote­stante; nous reproduisons le commencement de cet article: M. Drumont a dénoncé le péril juif. M. Thiébaud dénonce le péril protestant. En ce­la, ils ne font preuve ni l'un ni l'autre, de fanatisme et d'intolérance,

M. Drumont ne demande pas qu'on parque les juifs dans le ghetto ou qu'on les expulse de France. M. Thiébaud ne réclame pas une nouvelle Saint-Barthélemy ou de nouvelles dragonnades. Ce qu'ils veulent l'un et l'autre - et en ceci nous sommes d'accord avec eux, - c'est que l'in­fluence politique des juifs et des protestants soit réduite à la juste et légi­time proportion qui leur est assignée par leur nombre dans la population française. Il y a en France 130.000 juifs sur une population de 38 mil­lions d'habitants. Est-il juste que les juifs, formant ainsi une infime mi­norité, remplissent l'administration et la magistrature et y occupent les meilleures places? Les protestants ne sont guère plus d'un million. Est-il juste qu'ils aient, en fait, le monopole de la direction de l'enseignement public, qu'ils soient chargés de l'éducation de la jeunesse dans ce pays où l'immense majorité de la population appartient au culte catho­lique?…».

Reproduction des passages d'un article paru dans l'Univers, sur les da­tes du 18, 19 et 20 septembre (Castelfidardo, apparition de la Salette, in­vestissement de Paris par l'armée allemande et prise de Rome par Victor Emmanuel).

Après avoir donné un bilan très négatif de la colonisation extérieure, Urbain Gohier parle de l'exode rural en France. «… de 1886 à 1894, cette émigration a enlevé dix-sept cent mille ruraux à la campagne…

Pour retenir les cultivateurs aux champs, pour les y attacher, il faut leur donner d'abord les moyens d'exploiter le sol; ensuite, les moyens de vendre leurs produits à des prix rémunérateurs.

Les moyens d'exploiter le sol, c'est un bon code rural, c'est l'applica­tion à la terre des capitaux d'épargne accaparés et stérilisés par l'Etat…

(à propos des mesures prises par le gouvernement français contre l'Eglise) «… Léon XIII laissa entendre qu'il ne pourrait s'empêcher d'élever sa voix et de réclamer contre des mesures ouvertement attenta­toires au régime concordataire et aux libertés essentielles de l'Eglise… Tout le monde a compris, comme l'Univers l'a noté, comme l'ont vu aus­sitôt à Rome les sincères amis de la France, qu'il s'agissait là d'un pré­texte et des plus mal choisis. La raison vraie est qu'on veut, d'après les desseins des sectes, dont sont les organes les gouvernements actuels de la République, accentuer le conflit avec l'Eglise, avec le Saint-Siège, pour aboutir à la séparation, à la rupture dont on a déjà osé parler, sans le moindre souci des vrais intérêts de la France, sans se préoccuper du cruel plaisir qu'en éprouvent ses plus cruels ennemis, surtout de ce côté­ci des Alpes…

Car, qu'on ne s'y trompe pas, me disait tout à l'heure un éminent prélat, quelle que soit la forme des réclamations du Saint-Père contre l'œuvre néfaste des gouvernants, rien ne sera changé, tout sera confir­mé au contraire, quant aux instructations générales, qu'il a données, qu'il ne cessera pas d'inculquer aux catholiques de France. Dès le prin­cipe, ces instructions ont porté à la fois sur l'acception de la forme ac­tuelle de gouvernement que la France s'est donnée et sur les efforts à fai­re, par tous les moyens légaux, sur le terrain constitutionnel, pour en­rayer et conjurer à l'avenir les entreprises sectaires…».

Quant au clérical: «… nous respectons le clergé précisément parce que ses membres sont les ministres de cette religion qui a fait ses preuves depuis pas mal de temps déjà, parce que notre clergé de France est une élite dans la nation et enfin parce que les sots et les sectaires l'attaquent. Cette dernière raison nous suffirait à défaut d'autres. Mais, encore une fois, le clergé n'a rien à voir avec la direction et la rédaction du Journal de Saint-Quentin qui n'est donc pas clérical au sens absolu du mot…

(Quant au réactionnaire): … on ne voit pas bien la différence qui exi­ste entre la République et le trosième Empire, par exemple, sauf que nous payons beaucoup plus d'impôts maintenant qu'alors et que la liste civile s'est accrue dans des proportions absurdes à force d'exagération. On donnait vingt ou vingt-cinq millions au souverain pour lui et sa cour; les fonctionnaires qui sont souvent des souverains déchus ou qui forment la cour des souverains en exercice, nous coûtent 125 millions de plus que sous le dernier monarque.

Quant à la Constitution, c'est toujours, dans les lignes essentielles, la même qui nous régit, et le Dieu-Etat, Moloch insatiable, irresponsable et inintelligent, s'est susbstitué au tyran qui était souvent bon diable, pas sot et portait toujours la peine de ses fautes…».

Un passage de l'Improvisation au vingt-cinquème anniversaire du combat de Champigny, 1 déc. 1895, de Paul Déroulède:

«… Ainsi, que ce soit diplomatiquement ou militairement que vous espériez obtenir la révision de traité de Francfort, dites-vous bien qu'il ne peut y avoir ni action diplomatique sagement suivie, ni action militai­re rapidement exécutée, ni unité de vues, ni unité de moyens, sans la ré­vision de la Constitution de 1875…».

«A Louisville, Kentucky, le 26 décembre dernier, le maire Tyler mit en émoi le Conseil de cette ville en retournant sans sa signature le résolu­tion par laquelle cette assemblée retranchait le salaire des Sœurs de Charité employées à l'hôpital Saint Jean…

Il paraît, dit-il, que vous cherchez autre chose que d'épargner à la vil­le quelques centaines de dollars. Votre but est d'enlever aux Sœurs la direction de l'hôpital… on avait en vue spécialement d'obliger les Sœurs de se retirer, parce que c'étaient des catholiques… ».

«On a beaucoup remarqué à Rome, à cause de l'autorité qui s'atta­che à ce recueil, un récent article de la Civiltà cattolica sur la persécution fiscale, dirigée par le gouvernement français contre les congrégations re­ligieuses. Voici les principaux passages de cet article:

En se soumettant au droit d'accroissement, on reconnaît au gouverne­ment le droit d'imposer aux religieux des taxes exceptionnelles et de les priver des droits de citoyen. Une fois engagé dans cette voie, on ne s'ar­rêtera plus et, finalement, les religieux seront dépouillés de tout: liberté, droits, propriété; on pourra prohiber même l'exercice du culte, comme le demandent déjà plusieurs sectaires… L'expérience a montré à quoi l'on aboutit par la condescendance. Avant les décrets, en 1880, le gou­vernement avait fait savoir à Rome qu'il ne voulait chasser que les jésui­tes et que les autres communautés religieuses seraient épargnées, pourvu qu'elles promissent de rester étrangères à la politique et d'accepter sans arrière-pensée le gouvernement établi. Après avoir refusé de souscrire pour se solidariser avec les jésuites, des communautés souscrivirent quand elles connurent d'une façon évidente que tel était le désir du Saint-Père.

Animé d'un grand désir de conciliation, le Pape avait voulu en donner une preuve évidente. Mais les ministres qui avaient pris cet engagement furent contraints d'abandonner leurs portefeuilles, et leurs successeurs durent même chasser les communautés qui avaient souscrit l'acte de soumission. Depuis lors, les lois persécutrices se sont multipliées sans in­terruption et elles continueront à se multiplier tant que les catholiques ne résisteront pas…

La persécution continuera donc tant qu'on n'y opposera pas de rési­stance. Mais une résistance se réclamant du droit commun et de l'égalité devant la loi changerait tout de suite la situation…

AD 49.15: B 8/4; B.15

(Une feuille de la main de L. Dehon).

=====La politique d’aujourd’hui (J. Delahaye – Libre Parole)

«Eh! quoi, vous pourriez impunément nous rappeler tous les jours que votre politique est tout entière dans cette parole abominable, dans ce mot de guerre civile: L'ennemi c'est vous! - Vous pourriez faire de la loi un outil de démoralisation et de persécution; du pouvoir un moyen de vexation, d'ostracisme et de corruption; de la justice un instrument de déshonneur et de spoliation contre tous vos adversaires! Vous pourriez livrer le fruit de notre épargne et de notre travail à tous les écumeurs al­lemands, anglais, juifs ou judaïsants qui vous distribuent des chèques! - Vous pourriez nous écraser d'impôts pour vous faire des créatures, nous abreuver d'humiliations pour obéir au voleur italien Adriano Lem­mi (?)! - Vous pourriez traquer nos croyances, menacer notre culte, ro­gner nos droits, mutiler nos libertés! Vous pourriez jeter sur le pavé nos Sœurs et nos filles, coupables de nourrir et de soigner les pauvres, d'éle­ver nos enfants et les vôtres, coupables surtout de n'être ni juives, ni pro­testantes, ni libre-penseuses, ni maçonnes!».

AD 49.16: B 8/4; B.16

(Une feuille de la main de L. Dehon):

«Au Bulletin municipal de la Ville de Paris on remarque les alloca­tions suivantes:

Union de la jeunesse républicaine 4.000

Soc. de l'histoire de la Révol. franc. 5.000

Ligue française de l'enseignement 2.000

Ecole laïque libre et prof. de filles 1.000

Assoc. de prévoyance du personnel des écoles municipales 1.000

Société d'enseignement moderne 1.000

Société nationale des conf. populaires 1.000

Cercle pupulaire des amis de l'ens. laïque 3.000

Fédération de la libre pensée 600

Soc. litt. et scientifique des instituteurs 3.000

Soc. d'éducation civique 500

Union française de la jeunesse 5.000

Ligue démocratique des écoles 1.000

Solidarité des ouv. charpentiers 1.500

Cours commerciaux du G. d. Orient 5.000

Ecole laïque des adolescents 3.000

Soc. Républ. des conf. populaires 1.000

Soc. Montmartraise d'ens. pop… 500

Il y en a comme cela pour plus du 200.000 f. …

AD 49.17: B 8/4; B.17

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