oscmnd-0006-0018

Manuscrits sur la question sociale
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AD 60.42; 70.01, 03,04,05; B 9/17.A; 17.C

Une feuille double + 2 feuilles simples (écrites au crayon) + une feuille simple (ré­sumé de la feuille double - compte rendu de Monchamp sur le Catéchisme social du P. Dehon (texte intégral de la feuille double et de la feuille simple):

Dehon - Catéchisme Social.

1) Je suis un peu étonné que ce livre n'ait pas d'imprimatur.

2) L'aspect (général - barré) de l'ouvrage est (très - barré) bon; les solutions aux très nombreuses questions (sont généralement /en général/ à approuver, et en tout cas - barré) ne contredisent pas la saine théolo­gie, sauf sur un ou deux points dont je parlerai plus bas.

3) Toutefois je crois que l'on ne peut considérer un tel livre comme un complément des catéchismes diocésains (ce qui semble être l'idée de l'auteur). (En effet - barré), nombre des questions traitées relèvent de l'économie politique pure ou de la politique pure, (et il y a de sérieux in­convénients à donner l'étiquette catholique à des opinions entièrement libres. D'ailleurs des déclarations théologiques très certaines /même certaines/ ne sont pas encore pour cela obligatoires (pour la généralité des croyants - barré) ou bien sont résolues à l'aide de déclarations ti­rées de prémices théologiques. Dans l'un et l'autre cas elles ne rentrent pas dans le domaine catéchétique proprement dit.

4) La quatrième partie (apologétique sociale de l'Eglise) est (des plus - barré) très intéressante(s). Parfois l'écrivain fait les choses plus belles qu'elles n'ont été, (mais - barré) en général ce qu'il dit est vrai (la der­nière phrase a été changée: En général… mais…).

C'est (on a ajouté un mot illisible) dans cette partie que j'ai trouvé ce qui m'a choqué le plus. Un § me déplait surtout (pp. 257-269). L'auteur n'a pas une idée exacte du pouvoir coactif de l'Eglise et de sa légitimité, de son étendue, de l'usage historique que l'Eglise en a fait. Au besoin, je le prouverais.

c) P. 272 il dit: «Le principe chrétien est celui-ci: La loi se fait (p. 2) par le consentement du prince et du peuple». Cela n'est pas exact.

d) P. 295. Eloge exagéré de la «puissante et féconde démocratie amé­ricaine».

e) Ibid. Blâme exagéré des catholiques.

f) P. 298. Blâme exagéré du clergé.

g) P. 299. Blâme exagéré des catholiques.

a) P. 270-271. L'auteur voit une conception «démocratique» dans la fédération des nations chrétiennes sous la présidence du pape «élu (sou­ligné deux fois) dans l'Eglise» !

b) J'ai (noté assez bien d'autres passages qui m'ont déplu. Et si on le juge expédient, j'en donnerai le relevé, je crois cependant pouvoir faire remarquer la bizarrerie de la première phrase de la préface; où, je ne sais vraiment pourquoi, l'auteur ne mentionne pas l'Ancien Testament en parlant de la révélation que l'Eglise a mission de conserver, d'interpré­ter etc. - barré) (remplacé par): relevé dans l'ouvrage diverses choses qui me déplaisaient dont le détail serait long: Pourquoi ne pas mention­ner la révélation juive de l'ancien Testament? (deux mots illisibles).

(La feuille simple du résumé - texte intégral)

1) Il est assez étonnant que le Catéchisme Social soit publié sans l'impri­matur, bien que cela soit de règle.

2) Il semble que l'auteur donne son catéchisme comme un complé­ment du catéchisme ordinaire.

Or, il y résoud une part de questions qui ne sont pas du ressort des ca­téchismes ordinaires.

3) En général, ces solutions n'ont rien qui contredisent la saine théo­logie, et même beaucoup y sont positivement conformes.

Je trouve très heureux (l'essai d'apologétique sociale - barré) l'idée qui a présidé à la (4e partie) - (Apologétique sociale).

4) Au point de vue de la précision des idées et de l'intégrité des expo­sés il y a à désirer.

5) Un § me déplaît beaucoup (pp. 257.269). Il contient des erreures de fait et des erreurs de principe notables.

6) Je trouve à blâmer p. 272, 273, 283, 295, 297, 298, 299.

12 coupures de journaux, dans une chemise intitulée. «Programme d'études» (Résumé):

=====Les vœux de la commission des Œuvres Sociales Au Congrès de Lille de 1892

(D'après la Vraie France) «… Le Congrès fait écho aux ouvriers, qui se sont plaints, au sein de la Commission des œuvres sociales, des man­ques d'égards, dont ils sont trop souvent l'objet dans leurs ateliers. Le Congrès proteste avec eux, au nom de leur dignité d'hommes et d'hon­nêtes ouvriers…

Tout en déclarant très hautement, que les ouvriers, après avoir touché un salaire équitable, convenu avec le patron, n'ont plus de droit propre­ment dit sur les bénéfices realisés, le Congrès déclare non moins haute­ment, que le patron enrichi, qui se borne à jouir d'une manière égoïste de sa fortune, trahit Dieu et la Société; Il a le rigoureux devoir de contri­buer, par une charité très large, aux œuvres utiles, surtout aux œuvres qui profitent aux ouvriers, sans méconnaître jamais les services de ceux, qui, en travaillant pour lui durant de longues années, ont acquis un titre spé­cial à sa reconnaissance et à ses libéralités» …

Les commissions trouveront dans ces vœux les éléments d'une enquê­te, peut-être douloureuse, mais essentiellement pratique: les égards dûs aux ouvriers, le salaire équitable, les libéralités patronales, la condition des vieux ou­vriers, les institutions protectrices de l'ouvrier, les impôts énormes qui pèsent sur l'ouvrier.

Elles pourront aussi constater l'insalubrité et l'immobilité d'un grand nombre d'habitations ouvrières, la pression abusive des contre-maîtres marchands ou cabaretiers, et beaucoup d'autres abus hélas! trop mani­festes.

Le Congrès rappelle aux catholiques et en général à tous les honnêtes gens la complicité qu'ils encourrent, en devenant actionnaires, dans des entreprises immorales: maisons de jeux, casinos, journaux immoraux ou encore dans des entreprises, qui, par des promesses irréalisables, témoi­gnent assez qu'elles ne veulent que tromper les simples et capter leur épargne …

«Les vœux du congrès de Reims ont été ainsi formulés par Mgr Dou­treloux:

1. Remerciement au Pape pour sa dernière Encyclique et diffusion de ce document par toute la terre dans toutes les langues.

2. Renouvellement des vœux du congrès de Jérusalem en ce qui con­cerne l'Orient. Création de séminaires, d'écoles, de paroisses, et d'une revue périodique dans le sens unioniste.

3. Expression au saint Synode de Saint-Pétersbourg du désir de voir se réaliser la suprême parole du Christ après la Cène: Sint unum.

4. Rédaction d'une prière commune à l'Orient et à l'Occident, pour demander à Dieu l'union.

5. Tenue du prochain congrès en Orient.

6. Donner encore dans la liturgie une plus large place au dogme eu­charistique.

7. Communion fréquente dans les établissements d'éducation. 8. Extension des pèlerinages eucharistiques.

9. Conquête de la liberté générale des processions de la Fête-Dieu.

10. La génuflexion fréquente et les répons à la messe inculqués aux fi­dèles.

11. Distribution aux premiers communiants du nécessaire du chré­tien.

12. Observation du dimanche par l'Etat et par les particuliers pour faciliter la vie religieuse de l'ouvrier.

13. Supplique au Saint-Père pour la canonisation d'Urbain IV.

14. Diffusion de la récitation de la prière des Divines louanges.

15. Extension de l'œuvre des Agonisants pour écarter la secte des so­lidaires des lits des mourants».

=====Allemagne Un cours d’études sociales

«Pour répondre aux vœux de Léon XIII et aux besoins chaque jour plus pressants de la société, outre de nombreuses œuvres créées ou déve­loppées, les catholiques allemands organisent depuis plusieurs années des réunions d'hommes actifs et zélés, dans le but d'étudier la question sociale sous toutes ses faces. C'est ainsi qu'en 1892 eut lieu à Mónchen Gladbach et en 1895 à Bamberg un Socialer Curs (sic), autrement dit une série de conférences faites par des sociologues distingués, sur divers su­jets touchant de près ou de loin à cette épineuse question des rapports entre le capital et le travail.

Les auditeurs de ces cours appartenant surtout à la classe instruite et dirigeante, au monde des publicistes, écrivains, journalistes, on voit aus­sitôt combien la pensée d'un tel enseignement est heureuse et féconde…

L'exemple des catholiques allemands vient d'être suivi par les catholi­ques autrichiens. La Leo-Gesellschaft société de fondation assez récente, qui s'est donné la mission de grouper les réprésentants de la science ca­tholique et de propager les saines doctrines théologiques, philosophi­ques, esthétiques, etc., a voulu avoir, elle aussi, son Socialer Curs…».

Un compte rendu de l'action sociale des catholiques liégeois:

1. «Les Démocrates chrétiens de Liège ont été les véritables vulgarisa­teurs de l'Encyclique (Rerum Novarum)…

2. Jusqu'ici beaucoup de catholiques très dévoués ne voyaient en fait d'œuvres ouvrières que celles qui ont pour objet la mutualité, la bienfai­sance et la préservation des ouvriers.

Or, ces œuvres, si louables et si utiles, actuellement sont cependant insuffisantes à un double titre: insuffisantes, parce qu'elles ne peuvent enlever les causes auxquelles Léon XIII attribue la crise sociale aiguëe que nous traversons: insuffissantes encore, au point de vue de la rési­stance à opposer au mouvement socialiste.

L'abbé Pottier, qui fut le principal initiateur du mouvement démocra­tique liégeois, le comprit.

Une de ses premières créations, fut la coopérative Saint-Joseph …».

Indications des livres et des revues consacrés à la question sociale, du point de vue chrétien.

Extrait d’un article sur l’action sociale des catholiques suisses

«La Fédération des sociétés ouvrières et cercles catholiques suisses se fait un devoir d'étudier le plus souvent possible, dans les réunions des sections, l'Encyclique Rerum Novarum…

(Elle) n'acceptera un projet de loi fédérale sur l'assurance contre les maladies et les accidents que si ce projet garantit l'existence des caisses libres et les place absolument sur le même pied que les caisses officielles…

Décide de vouer toute sa sollicitude à la question du crédit agricole et d'en faire, en temps opportun, le thème des discussions au sein des sec­tions…

Les sociétés ouvrières et cercles catholiques de la Suisse considèrent comme leur devoir, en vue de favoriser les intérêts ouvriers, de conti­nuer à faire partie de l'Arbeiterbund, cette institution ayant été créée dans l'intérêt de tous les ouvriers suisses sans distinction de parti et de religion……

Résumé de la séance de l'assemblée générale de l'Association conservatri­ce d'Alost et de Bruxelles.

Reportage de la première journée du Congrès.

«Plus que jamais aujourd'hui, l'on parle du socialisme catholique; c'est une seconde édition, par rapport aux questions économiques, du li­béralisme catholique en ce qui concerne les questions politiques. On a vu par l'expérience à quoi en est arrivé le libéralisme catholique. Il a été re­jeté également par les libéraux et par les catholiques. Ainsi en adviendra-t-il du socialisme catholique, s'il arrive à se constituer; lui aussi sera rejeté par les socialistes et par les catholiques.

Nous ne nous appliquons pas à démontrer qu'il ne peut exister de so­cialisme catholique, comme il n'a jamais pu exister et ne pourra jamais exister de libéralisme catholique. Ces deux énoncés ne sont que la plus complète contradiction dans les termes, car le substantif détruit l'adjectif comme l'adjectif annule le substantif…

…Aussi les catholiques, s'ils ne se tiennent pas prudemment dans les limites nécessaires, s'ils n'abandonnent pas un langage très incorrect, ou au moins très impropre, s'ils n'établissent pas cette ligne de démarcation entre la doctrine catholique et le système socialiste, qui est tracée par le Chef suprême de l'Eglise lui-même, il pourra très bien se faire qu'ils de­viennent socialistes et cessent d'être catholiques…

Donc le catholicisme suffit par lui-même contre le socialisme de même que contre toute autre erreur, parce que, comme le disait déjà le vénéra­ble d'Ondes-Reggio, au premier congrès catholique italien, le catholici­sme est une doctrine complète et parfaite, à laquelle rien ne se peut ajou­ter et de laquelle rien ne se doit enlever…».

=====Le musée social Clarisse Bader

«Pendant que ces matériaux (objets et documents concernant les ef­forts sociaux, exposés à l'Exposition universelle de 1889), relégués dans les écuries du Quai d'Orsay, attendaient le moment où ils devaient être transportés au Conservatoire des arts et métiers, l'idée du musée social était reprise par M. de Chambrun. Après avoir fondé deux chaires d'économie sociale, l'une à la Sorbonne, l'autre à l'Ecole des sciences politiques, il installe aujourd'hui, rue de Las Cases, 5, l'établissement où seront exposés les résultats pratiques de la science dont ces chaires en­seignent les principes. La méthode expérimenatale donnera ici ses con­clusions. Des conférences expliqueront les tableaux graphiques et les plans exposés…».

=====Assemblée générale annuelle de l’Œuvre des Cercles catholiques ouvriers

… La question à l'ordre du jour est celle du recrutement, de la propa­gande dans les classes élevées.

Le R. P. du Lac rappelle le but de l'œuvre qui est la formation de la corporation chrétienne. Elle se présente à l'heure actuelle sous la forme du syndicat mixte. Ce qui importe, c'est de faire des œuvres solides. Or, pour cela, il faut faire des œuvres chrétiennes. La difficulté n'est pas de fonder, c'est de faire vivre; il faut se préoccuper des intérêts matériels; mais le lien religieux est le lien sans lequel les œuvres sont éphé­mères…

AD 70.05: B 9/17.C.10

Nous reproduisons ci-dessous le texte de la platform électorale du par­ti socialiste tel qu'il est sorti des délibérations du Congrès extraordinaire du 13 juillet:

1. «Suffrage universel à 21 ans. Représentation proportionnelle. Ré­férendum et droit d'initiative.

Amnistie en faveur des détenus et condamnés politiques.

2. Instruction gratuite et laïque à tous les degrés. Instruction primai­re obligatoire et entretien des enfants fréquentant les écoles aux frais des pouvoirs publics.

Assimilation des instituteurs communaux aux fonctionnaires de l'en­seignement de l'Etat.

3. Liberté et autonomie communale.

4. Suppression des armées à titre transitoire. Abolition de la conscrip­tion et du remplacement de la nation armée.

4 bis. Séparation des Eglises et de l'Etat. Personnification civile des associations philosophiques et religieuses.

5. Droit pour tous les citoyens d'être administrés, instruits, jugés et commandés dans leur langue maternelle.

6. Ministère du travail. Inspection du travail. Election d'inspecteurs et d'inspectrices.

7. Personnification civile des syndicats professionnels et agricoles. Révision de la loi récente (1894) sur les sociétés de secours mutuels.

8. Réglementation légale du travail (enfants, femmes, adultes). Mini­mum de salaire. Salaire égal à travail égal (hommes et femmes). Journée maximum de huit heures.

9. Transformation de la bienfaisance publique en assurance de tous les citoyens en cas de maladie, de chômage, d'incapacité de travail, de vieillesse, de décés.

Transitoirement, organisation d'une caisse de pensions pour les vieux travailleurs.

10. Assurance obligatoire contre les accidents à charge des patrons. Législation spéciale en matière d'accidents du travail.

11. Abolition des droits de douanes et des impôts et accises sur les ob­jets de première nécessité.

Impôt progressif sur le revenu, sur les legs et donations entre vifs. Suppression du droit de licence.

12. Transformation de la Banque nationale en institution du crédit agricole, industriel et commercial, à prix de revient, organisé par l'Etat pour les particuliers et les associations de travailleurs.

13. Relèvement des salaires et des traitements des petits employés et ouvriers des administrations publiques; réglementation de l'avancement et droit de se syndiquer pour les ouvriers, instituteurs et employés de l'Etat et des administrations publiques.

Assimilation des ouvriers et employés de commerce aux travailleurs industriels, notamment en ce qui concerne le droit d'association et de ju­stice professionnelle.

Liberté aux instituteurs, aux employés et ouvriers des administrations publiques d'exprimer, en toutes circonstances, leurs opinions philoso­phiques, politiques et sociales.

14. Reprise des grandes industries par la collectivité et notamment des mines, moyens de transport, etc. Monopole de l'alcool et des indu­stries insalubres.

15. Institution de comices agricoles (propriétaires, fermiers, ouvriers) élus par le suffrage universel, chargés de réglementer la durée du travail et d'établir le minimum de salaire, la durée minimum des baux avec fa­culté pour le fermier de stipuler des termes de résiliation plus courts, l'indemnité pour la plus-value au fermier sortant, la fixation du taux du fermage.

16. Organisation d'un service médical gratuit à la campagne.

17. Création de coopératives agricoles avec intervention financière des pouvoir publics.

18. Reprise des grands domaines et concession de préférence aux as­sociations de travailleurs agricoles.

19. Réforme de la loi sur la chasse.

Droit pour le cultivateur de détruire en toute saison les animaux nuisi­bles aux récoltes.

20. Suppression du privilège des propriétaires et de la saisie des récol­tes sur pied.

21. Assurance par les provinces et réassurance par l'Etat contre les é­pizooties, les maladies des plantes, la grêle, les inondations, etc.

22. Politique coloniale.

Les députés élus sous le patronage du parti ouvrier refuseront d'ap­puyer toute tentative de colonisation ayant pour but ou devant avoir pour conséquence l'exploitation des populations ou de races dites infé­rieures.

En ce qui concerne l'Etat indépendant du Congo, ils refuseront tout subside actuel et exigeront qu'une enquête…

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Programme d'etudes sociales

A la base de toutes les études sociales, il faut poser, comme seul fonde­ment solide, la connaissance approfondie du droit naturel. Cette science a malheureusement été négligée à notre époque; c'est ce qui explique le mélange de vrai et de faux que présentent beaucoup d'ouvrages moder­nes, même signés par des écrivains religieux. Il ne suffit pas de dévelop­pements oratoires, se perdant dans des généralités vagues, sur l'absolue suffisance de la religion à guérir les plaies sociales. Comment, en se fai­sant gardienne des lois naturelles, et en veillant à leur application aux faits de la vie des familles, des cités et des peuples, l'Eglise assure dans le monde le règne de la paix, fruit de la justice (opus justitiae pax), voilà ce qu'il faut dire, à l'exemple des grands scolastiques.

Même dans les études théologiques, on néglige parfois la philosophie morale. Elle a cependant les mêmes titres à y figurer que la philosophie spé­culative. Celle-ci offre une préparation de la plus haute importance à l'étude des dogmes. Celle-là n'est pas moins essentielle pour bien appro­fondir et résoudre les problèmes de la théologie morale.

On peut répondre, et c'est en effet ce sur quoi l'on se base, que tous les principes de l'Ethique et du Droit naturel se rencontrent à chaque pas étudiés et appliqués à la science théologique; nous l'accordons, et cela est aussi vrai lorqu'il s'agit des principes de la métaphysique, au service de l'étude des dogmes. Mais c'est justement ce qui fait ressortir la nécessité de présenter en un corps de doctrines, et d'étudier au préalable tous ces principes qui ont une application pour ainsi dire journalière dans les étu­des théologiques.

Si cela est vrai pour la philosophie morale considérée dans son ensemble, nous croyons que, pour ce qui concerne la partie à laquelle les auteurs classiques donnent généralement le titre de droit naturel: jus naturae, une étude préliminaire approfondie est de toute rigueur aux temps actuels. C'est là en effet que sont exposées et résolues toutes les questions socia­les; et qui ne sait combien importantes ces questions sociales apparais­sent de nos jours?

Elles s'imposent à l'étude de tout homme ayant une mission quelque modeste qu'elle soit, à remplir dans la société: à plus forte raison du prê­tre, placé par son caractère comme l'autorité sociale par excellence, et choisi pour conseiller et pour arbitre, à la fois par les petits, victimes des crises sociales, et par les grands, souvent responsables de l'état aigu et violent dans lequel toutes les sociétés modernes se débattent.

L'exemple, ici comme pour le reste, vient de Rome. Là sont toujours en honneur les grandes traditions de l'enseignement scolastique; et tan­dis qu'ailleurs rares étaient encore ceux qui, comme le cardinal Man­ning, Mgr l'évêque de Nottingham, Mgr de Ketteler, Mgr Freppel, Mgr Mermillod, M. l'abbé Moufang, les R. P. Veiss et Costa-Rossetti, reconnaissaient l'importance capitale des questions sociales, Rome con­tinuait à offrir des modèles et des guides, toujours nourris des grandes œuvres de science du maître par excellence: saint Thomas. Il suffit de nommer Liberatore, Zigliara, Signoriello, di Giorgio, Taparelli, les rédacteurs de la Civiltà Cattolica, dont les ouvrages ont vulgarisé l'étude du saint docteur.

L'Œuvre des Cercles catholiques d'ouvriers, en France, a été condui­te, par les nécessités de son apostolat providentiel, à puiser à toutes ces sources la science dont l'instinct de son zèle avait pressenti les grands et lumineux principes. Elève docile, elle a écouté les maîtres, et, heureuse des découvertes qui assurent sa marche, elle a voulu que tous ses mem­bres pussent trouver dans les documents qu'elle publie les bases scientifi­ques d'une étude toute catholique par ses procédés.

A côté d'elle, elle voit deux écoles dont les recherches ne sont pas gui­dées par la foi, et qui érigent en dogmes des erreurs monstrueuses: la première, c'est l'école de l'économie politique officielle, arrivant par des déductions toutes matérialistes à ériger en principe l'individualisme abso­lu; la deuxième, c'est l'école positiviste, sorte de pendant pour les faits sociaux à l'école transformiste, qui ne voit partout qu'une évolution con­tinue vers le progrès, que des modifications historiques aux lois sociales, apportées par les conditions changeantes des générations successives, et par l'influence du milieu, des temps et des instincts.

La première demande a la raison d'être sa propre loi; et ce rationali­sme absolu conduit au matérialisme et au sensisme. La deuxième rejette toute loi immuable: elle n'a que des faits; et la loi morale n'est dès lors rien d'absolu: ce sont les circonstances qui la font.

La méthode purement historique ou d'observation ne prend pas assez pour boussole dans sa route la connaissance des lois immuables ensei­gnées par la science du droit naturel. Nous ne parlons que de la métho­de, et alors bien entendu que nous rendons hommage aux intentions droites et généreuses du maître et des disciples de cette vaillante école.

Il est un chemin plus droit à prendre et moins embourbé: lire, étudier, savourer l'opuscule XX de saint Thomas (De regimine Principum), le com­parant avec ses commentaires de l'Ethique et de la Politique d'Aristote, et avec d'admirables articles de la Somme. Jamais nous ne dirons assez que la raison peut, il est vrai, par elle-même arriver à la connaissance des lois naturelles; mais c'est le partage d'un petit nombre d'esprits di­stingués (a paucis); après beaucoup de peine et de temps (cum magno labore et post longum temps) et presque toujours avec mélange d'erreur (plerum-que falsitas admiscetur): saint Thomas, Somme contre les Gentils, livre I. chap. IV).

Nous faisons hommage de ce modeste plan d'études sociales à tous nos confrères que leur mission appelle à des responsabilités publiques, et plus spécialement à nos chers aumôniers préposés par Nos Seigneurs les Evêques à la formation spirituelle de nos fondations, et aux jeunes clercs qui prennent part aux conférences des œuvres dans les Grands Séminaires: ils se préparent à être nos guides dans l'apostolat et dans l'étude de la vérité. Eh bien, ceci est comme le questionnaire d'un catéchisme, auquel nous ne savons pas donner une réponse claire et précise. Qu'ils nous appor­tent tous les secours de leurs studieuses et méthodiques recherches et no­tre voie sera élargie, sans que nous ayons des lors à craindre pour nous les fondrières.

Plan d'études sources à consulter:
Première partie.
Notions générales.
Zigliara, Phil. mor., jus naturœ; lib. II, cap. II, art. II.
Signoriello, Pars II, sect. II, cap. II, art. I.
Par nature, l'homme doit vivre en société.Costa-Rossetti, Th, 134-136. - En­cycl. Immortale Dei, circa initium.
Liberatore, Juris naturœ. P. II, C. II, a. I.
S. Thomas, Polit., lib. I, lect. Ia.
De Reg. Principum, lib. I, cap. I;
lib. IV, cap. II, III.
De cette sociabilité de l'homme découle «l'ordre de justice» qui rè­gle les. rapports de l'homme avec ses semblables.
Cet ordre de justice comprend les devoirs et les droits récipro­ques, devoirs et droits qui sont ou juridiques ou moraux.
Costa-Rossetti, Paris II, cap. I, Sectio Ia, § I et II; Sectio IIa, §§ III et IV; Sectio IIIa, §§ I et II. S. Th., 2a 2ae, q. LVIII, a. v.
Di Giorgio, Juris naturœ, Pars, II cap. 1 et II.
Liberatore, Juris naturœ, Pars I, cap., I et IV.
Chesnel, Les droits de Dieu, ch. X et XI.
Les devoirs et droits parfaits sont de deux sortes: les un déterminés, précisés immédiatement par le droit naturel lui-même; les autres expliqués et rendus plus précis par le droit positif, religieux ou civil.
Deux remarques à faire: 1 ° Le droit, pour l'homme, découle du devoir et est circonscrit par le de­voir. D'autres délimitations lui sont tracées, soit par l'objet lui-même sur lequel l'homme exerce son droit, soit par les moyens qui lui servent pour exercer ce droit; 2° Dans un conflit apparent entre des droits divers, un seul est réelle­ment légittime, c'est celui 1° dont l'objet ou la fin est plus noble,. 2° qui est d'un ordre plus universel, 3° dont le titre est plus évident.
Zigliara, Juris naturœ, lib. 1, cap. I et IV.
Signoriello, Ethica generalis, a. VII. Ethic. specialis, lect. Ia, cap. III. S. Thomas, Ethic., lib. V, lect. Xa et XIIa; lib. VIII; 2a 2ae, q. LVII, q. LVIII, et q. LXXX, a. I; Contr. Gent., lib. III, cap. CXXVIII.
Costa-Rossetti, Th. 113.
Chesnel, op. cit., cap. XI.
Liberatore, op. cit. Jur. nat., cap. I. P. Meyer, Jur. nat.
Toute société a une fin qui est le bien commun de ceux qui la com­posent. C'est l'autorité qui a la charge du bien commun, et qui rè­gle les biens et les actes individuels, mais seulement dans la mesure re­quise pour cette fin. Elle le fait par les lois.Di Giorgio, Juris naturœ, Pars I, cap. V, art. IV; Paris II, cap. IV. Signoriello, Ethic. gen., c. VI, a. X; Eth. spec., Sect. IIa, art. IV, V, VI, XII.
Costa-Rossetti, Pars II, cap. II, 137-138; Pars IV, cap. I, Sect. Ia. Zigliara, Juris naturœ, lib. II, cap. II; lib. IV, cap. III, a. I-IV. Liberatore, Juris naturœ, Pars II, cap. II.
S. Thomas, 1a 2ae, q. XCIV, art. III, q. XCV.
Eth., lib. V, lest. XIIa.
Des diverses sociétés, de leurs origines, de leurs fins, de leur su­bordination d'après leurs fins.Questions sociales et ouvrières, p. 300 et seq.
P. Schrader, De hominum societate generation.
Tarquini, Juris publici Ecclesiastici, P. I.
Costa-Rossetti, Pars II, cap. II, specialiter, Th. 136.
S. Thomas, Opusc. XX, lib. I, cap. XIV et XV. - I Polit., lect. Ia et IIa.
La société politique est organi­que inégale, et non mécanique.Liberatore, Juris nat., Pars II, cap. II, art. IV.
Signoriello, Eth, sp., Sect. IIa, cap. II, art. III et V.
Zigliara, Juris nat., lib., II, cap. II, art. I.
S. Thomas, I Politic., lect. Ia - Opusc. XX, passim.
La société domestique, et les groupements naturels et volontai­res, antérieurs à la société politique, indépendants et autonomes dans leurs sphères, ne dépendent de celle­ci que dans la mesure voulue pour le bien public, et pour ce qui constitue leurs relations extérieures.Question sociales et ouvrières, loc. cit.
Costa-Rossetti, Pars IV, cap. I, Sect. I, § 2, Th. 155-156-157.
Droits de Dieu et les idées modernes, par M. Chesnel, vol. I, p. 229 et seqq.
Parmi ces organismes vivants, salutaires à la société politique et autonomes dans leurs sphères, il faut compter les associations pro­fessionnelles: les corporations; il appartient au pouvoir, non de les constituer directement, mais de les promouvoir et favoriser.Encycl. Humanum genus, tertio loco, etc.
Questions sociales et ouvrières, p. 357 et seqq., 389 et seqq.
Instruction du Tribunal du St-Office, du 10 juin 1884, § VIII.
Costa-Rossetti, loc. cit., Th. 157; et Pars IV, cap. II, Sect. IIa, § 2, D. 18.
Le travail, loi de nature, aggra­vée par le péché, est une condition de la fin intrinsèque des familles, et entre comme élément dans la fin de la société hérile. Mais par beau­coup de côtés, constituant les rela­tions extrinsèques et publiques des familles et des classes, il enttre dans la sphère de la vie publique ou civile, et l'autorité a droit sur lui pour atteindre cette troisième condition, marquée par saint Tho­mas, pour la fin de la société politi­que: Ut necessariorum ad bene viven­dum adsit sufficiens copia. (Opusc. XX, lib. I, cap. XV)P. Monsabré, Carême de 1880 L'Ouvrier.
Questions sociales et ouvrières, p. 83 et seqq.; p. 97 et seqq.
Zigliara, Liberatore, Di Giorgio, Signioriello, De societate domestica et herili.
Costa-Rossetti, Pars IV, cap. I, Th. 149-150: Th. 154; cap. II, Sect. IIa, § 2, A. 4-8; item, cap. I, Th. 151.
Trois éléments constituent le ju­ste dans le contrat de travail: 1 ° Les stipulations des parties; 2° la juste proportion entre les charges qu'y ajoutent les coutumes profes­sionnelles ou les lois, en vue du bien commun. Le pouvoir social, gardien du juste, custos justi, sauve­garde les deux premiers éléments; il précise et détermine le dernier.Saint Thomas, 2a 2ae, q. LVII, art. II; q. LVIII, art. X; q. LXV; la 2ae, q. XCV, art. II.
Les droits de l'Etat et les droits du travail, mandement de Mgr Bagshawe (Asso­ciat. cath., t. XVIII, p. 61).
Certains péchés d'injustice, par le mê­me (Assoc. cath., t. XIX, p. 8).
Pitié et justice envers les pauvres, par le même (Assoc. cat., t. XX, p. 1).
Discours du card. Simor (Assoc. cat., t. XIX, p. 611).
L'idée chrétienne et l'économie sociale (Assoc. cat., t. XVIII et XIX).
Questions sociales et ouvrières, p. 97 et seqq.
Costa-Rossetti, loc. cit.
Le contrat de travail n'est pas un contrat de vente, mais un con­trat de louage d'une nature spécia­le, ayant pour termes des person­nes morales.Costa-Rossetti, Pars IV, c. II, Sect. IIa, § 2, A. 13.
Le P. de Pascal, Nature du contrat de travail (Assoc. cat., t. XIX, p. 149).
Le P. Monsabré. Sermon du 7 mai 1882 (dans Questions sociales et ou­vrières, p. 287).
Ibid., Nature du contrat de tra­vail, p. 213 à 287.
La liberté absolue du travail des femmes et des enfants, la durée ex­cessive du travail, et la production à outrance sont des violations for­melles de l'ordre de justice dont l'autorité publique a la garde.Costa-Rossetti, Pi 780, note De Quaestione sociali.
Association cath., t. XIX-XX, art. de M. Lœsevitz et de M. de Ségur-Lamoignon.
Une législation chrétienne du travail doit ne pas laisser toute une classe exposée sans défense à tou­tes les crises sociales, lui assurer la possibilité du lendemain, et la pré­server, par un régime approprié, de l'état de guerre où la liberté du travail la réduit. Tout cela deman­de le régime corporatif.Encyclique Humanum genus.
Mgr de Ketteler, La question ouvrière et le christianisme (Assoc. cath., t. XVII, p. 152 et seqq.).
Costa-Rossetti, Pars IV, cap. II, Sect. IIa, § 2, D. 18.
Questions sociales et ouvrières, p. 7 à 82; p. 391 à 418; p. 419 à 470.
Assurances obligatoires. (Assoc. cath., t. XX, p. 229 à 242).
La notion et les principes géné­raux du droit de propriété.
De la vraie notion de la proprié­té des corps moraux, ou associa­tions.
Droit de propriété. - Assoc. cath., t. XIX, p. 739 et seqq.; t. XX, p. 110 et seqq. (exemplaire avec notes, 262, boulevard Saint-Germain).
Liberatore, Zigliara, Costa-Rossetti, Signoriello, Di Giorgio, opp. cit.
Saint Thomas, 2a 2ae, q. LXVI, a. II; q. LVII, a. III.
Onclair, Les vrais principes sociaux, t. II, liv. VI.
Chesnel, Les droits de Dieu et les idées mod., t. I, ch. XIII.
Division de la propriété. - (Assoc. cath., t. XXII).
Deux discours de Mgr Pie: Le droit et le devoir de la propriété. (Revue trime­strielle).
De Lugo, De justitia et jure, passim;
Lessius, ibid; Gury, Ballerini, ibid.
Du rôle social de la propriété au point de vue des obligations de charité, et des obligations de justi­ce légale; et, par suite, du droit et du devoir qui incombent à l'auto­rité publique de régler l'exercice du droit de propriété dans la mesu­re réclamée ou jugée nécessaire pour le bien public.Mgr Bagshawe, évêque de Nottin­gham, Pitié et justice envers les pauvres. (Assoc. cath., t. XX, p. 1 et seqq.).
Costa-Rossetti, Th. 126-127-129, Th. 154. - Pars IV, cap. II, § 2. D. 17.
Saint Thomas, 2a 2ae, q. LXVI, a. II. - 1a 2ae, q. CV, art. II. - ­II Polit., lest. IVa, Va.
Signoriello, Eth. spec., Sect. Ia, cap. III, art. IV.
Institutes du droit naturel, par B. (2 vol. in-12).
Des impôts et des charges publi­ques de la proprieté.Molina, De justitia et jure.
Décrétales de Grégoire IX, liv. III, titre 39 (apud canonistas).
Théologiens (suo loco).
Costa-Rossetti, Pars IV, cap. II, sect. Ia, 165-131; IIa, § II-19).
Suarez, De leg., lib. V, cap. XVI à XVIII.
Lessius, De justitia et jure, livre II, chap. XXXIII.
Du régime des échanges.Costa-Rossetti, Pars IV, cap. II, sect. IIa, § II-F. Th. 177-178.
S. Thom. I Polit., c. V-VIII.
Opusc. XX. lib. II, cap. III et sq.
De l'argent, de l'intérêt, de l'usure.Costa-Rossetti, ibid., § II, 39; Zi­gliara, Jus naturale, lib. I, cap. IV, art. III.
Blanc de Saint-Bonnet. - Restau­ration française. - Légitimité.
Le socialisme et la société (1880). Signoriello, Eth. spec., sect. Ia, cap. II, art. VII; Gury, Ballerini (suo loco).
Questions sociales et ouvrières, p. 437­-472.
Saint Thomas, Opusc. XX, lib. I, cap. I et XV; Eth., liv. V, lect. XIIa; Polit., lib. I, lect. Ia-IIIa, lib. III, lect. Ia, ad V, VI, et suiv.; la 2ae, q. XCV, art. I et IV: q. XCVI, a. I.

Nous croyons qu'il n'est pas inutile de fournir, sur les ouvrages cités, quelques renseignements sommaires indiquant le but de l'ouvrage, les éditions, et ce qui peut faciliter les recherches.

I. - Sancti Thomœ Aquinatis in X libros Ethicorum.

Le livre V traite plus particulièrement de la justice, et le livre VIII, de l'amitié. Chaque livre est divisé en lectiones ou chapitres.

II. - Ejusdem, Politicorum commentaria.

Ce dernier ouvrage est d'une haute importance pour l'étude de toutes les questions de morale sociale.

Parfois, l'on semble vouloir enlever leur autorité à ces deux ouvrages de saint Thomas, pour cette raison qu'il commente le texte d'Aristote, et que son but n'est pas directement d'approuver ou d'improuver sa doc­trine. Nous croyons devoir protester contre cette manière de voir. Saint Thomas fait ici ce qu'il a fait pour la métaphysique; il en prend et en laisse, et ne se fait pas faute de redresser les jugements erronés du Stagi­rite.

III. - De Regimine principum, seu de Rege et Regno.

Cet opuscule admirable du saint docteur s'impose à l'étude de ceux qui veulent approfondir la science sociale. Il n'est pas de question qui n'y trouve les principes qui la résolvent. Cet opuscule est souvent cité sous le nom d'opuscule XX. Nous regrettons que l'édition Vivès, qui s'écarte du classement de l'édition romaine, et qui lui donne le numéro 16, n'ait pas porté ses soins à faire les corrections nécessaires à la Table d'or. Elle reproduit sans changement les indications du classement de l'édition romaine, quoique l'ordre et le classement de celle-ci soient bou­leversés.

On a élevé des doutes sur l'authenticité de cet Opuscule. Sanseverino, qui a fait une étude spéciale sur ce point, fournit des preuves péremptoi­res de l'authenticité tout au moins du premier livre, et des quatre pre­miers chapitres du second livre. Tous s'accordent à reconnaître que si le reste de l'Opuscule n'est pas écrit de la main de saint Thomas lui-même, il résume cependant à merveille son enseignement et doit être l'œuvre d'un disciple du Saint qui aura recueilli les notes prises à ses cours.

IV. - Summa Theologica, la 2ae à partir de la question XC, tout ce qui a rapport aux lois, jusques y comprise la question CV. - 2ae, qu. LVII et seqq., tout ce qui traite de la justice.

V. - De Lugo, traitant De la justice et du droit, Lessius, sur le même sujet, sont à consulter pour la lucidité et la perfection de détails qu'ils ap­portent dans leur argumentation. - De même, Molina, qui dans son grand ouvrage De Justitia et Jure (3 vol. in-fol.) traité à fond les plus im­portantes questions du Droit naturel.

VI. - Suarez, De Legibus. Ce grand théologien semble avoir épuisé la matière et prévu toutes les difficultés; au traité de Legibus il est bon de joindre la Defensio fidei Catholicœ adversus Anglicanœ sectœ errores, qui expose la vraie nature de l'autorité civile, établit sa subordination par rapport à l'autorité spirituelle, démontre le droit qu'a l'Eglise de posséder, etc.

VII. - Costa-Rossetti, S. J., Synopsis philosophiœ moralis seu Institutio­nes Ethicœ, et Juris naturœ. Oeniponte, sumptibus Feliciani Rauch, 1883, in-8° de 820 pages (Paris, Lethielleux).

C'est celui qui traite avec le plus de détails et selon les principes scola­stiques toutes les questions actuelles.

Il a fait une large part à l'Economique, prenant pour guides, à travers toutes les erreurs libérales ou positivistes, saint Thomas, Suarez et Lu­go.

Nous espérons que, dans la deuxième édition de ce précieux ouvrage, l'auteur voudra bien traduire en son beau latin les citations allemandes qu'il lui a plu de faire.

VIII. - Liberatore, Ethica et Jus naturœ, editio septima ab auctore re­cognita. In-8° de 400 pages.

Nous recommandons vivement cet ouvrage, revu avec un soin scru­puleux par son auteur.

IX. - Card. Zigliara, Philosophia moralis. Lyon, chez Briday. - Court, mais substantiel exposé, et d'une clarté remarquable.

X. - Signoriello, Philosophia moralis, 2 vol. in-12, Naples, 2e édition. - Continuateur de Sanseverino, il témoigne dans la partie morale la même fidélité scrupuleuse à l'enseignement du Docteur Angélique, dont avait fait preuve son devancier et maître dans la partie spéculative.

XI. - L'abbé Chesnel, Les droits de Dieu et les idées modernes, premier volume, in 8°, chez Oudin, à Poitiers. L'auteur, théologien du Concile, avait porté de longtemps ses études sur les problèmes contemporains.

Il faut lire, dans cet ouvrage, particulièrement ce qui a rapport aux devoirs de l'Etat par rapport à la religion et à la justice: bien des préjugés ont disparu devant cette exposition magistrale qui semble un commen­taire anticipé de l'encyclique Immortale Dei.

XII. - L'abbé Onclair, De la révolution et de la restauration des principes sociaux, 4 vol. in-8°, Bruxelles.

L'auteur a pris à tâche de classer et coordonner dans un plan d'en­semble les travaux parus dans la célèbre revue la Civiltà cattolica. XIII. - P. Schrader, De hominum societate generatim, brochure in-4°. Vindobonae, sumptibus Mayer, 1869. Se trouve chez Oudin, Poitiers. C'est en 40 pages traiter à la façon des grands docteurs, des sociétés, de leurs fins, de leur subordination, de l'autorité, de ses devoirs envers la religion.

XIV. - Questions sociales et ouvrières, ler volume: Régime du travail, in­ 8°, Lecoffre, à Paris.

Ce volume, fruit des discussions du Conseil des Etudes de l'Œuvre des Cercles catholiques d'ouvriers, comprend neuf thèses très importan­tes, avec rapports détaillés à l'appui: 1° De l'ordre social chrétien; - 2° De la liberté du travail; - 3° Du devoir du pouvoir envers le travail; - 4° Du principe de l'organisation du travail: justice et charité; - 5° Na­ture du contrat de travail: - 6° Droit d'association: - 7° Associations professionnelles catholiques d'arts et métiers; - 8° Grèves et coalitions; - 9° Banques populaires, prêt à intérêt.

Deux autres thèses ont paru depuis avec leurs rapports explicatifs (262, boulevard Saint-Germain, à Paris); la première, sur le Droit de pro­priété; la deuxième, sur les Assurances obligatoires. Ce dernier sujet a aussi été traité par le Comité libre catholique allemand (voir l'Association cath., t. XX, p. 507 et seqq.).

XV. - Di Giorgio, Institutiones philosophicœ, ad menteur D. Thomae, 2e édition, 1 vol. in-8°. Utini, typis Jacob Bolmener, 1865.

Cette seconde édition, épuisée depuis la mort de l'auteur, ne se trouve plus que d'occasion. Nous ne savons si les élèves de ce savant professeur ont mis à exécution leur projet de rééditer cet ouvrage avec les améliorations que l'auteur avait préparées lui-même. C'est le livre qui familiarise le plus avec saint Thomas; et chaque chapitre se termine par l'indication des ou­vrages du saint Docteur, qui peuvent être consultés sur le sujet traité.

XVI. - Nous appelons l'attention de nos lecteurs studieux tout spé­cialement sur les mandements de Mgr l'évêque de Nottingham. Ce sont de vrais traités de science sociale; comme cette doctrine éclaire notre chemin et nous montre bien où se trouve le mal et quel remède il récla­me! (Bureaux de l'Association catholique, 262, boulevard Saint-Germain).

XVII. − P. L. Taparelli, Saggio Teoretico di Dritto naturale. 2 vol. in­8°. Rome, 1855.

Cet ouvrage, très complet et de grande autorité, a été traduit en fran­çais et publié en 4 vol. in-8° chez Casterman, à Tournay.

XVIII. - Meyer, S. J., Institutiones Juris naturalis. - Herder, Fri­bourg en Brisgau.

XIX. - L. de Hammerstein, S. J., De Ecclesia et Statu juridice considéra­tis.

XX. - Corpus Juris canonici, particulièrement ce qui touche les con­trats avec les commentaires de Schmalzgrueber, et pour notre temps de De Angelis.

XXI. - De jure et justitia, de Dominique Soto.

XXII. - Dans les questions d'association, du travail, du régime de la proprieté: Les préfaces de Guérard, au cartulaire de l'abbaye de Saint­Père de Chartres.

XXIII. - Sémichon, De la Trêve et de la Paix de Dieu.

XXIV. - Paul Viollet, Précis de l'histoire du Droit français.

XXV. - Léopold Delisle, Etudes sur la condition de la classe agricole en Normandie au XIIIe siècle.

XXVI. - Garsonnet, Histoire des locations perpétuelles et des baux à longue durée.

XXVII. - Brants, Essai sur les conditions des classes rurales en Belgique.

XXVIII. - Thomassin, Ancienne et nouvelle discipline de l'Eglise, - partie traitant des biens temporels de l'Eglise et de la propriété ecclésia­stique.

XXIX. - L'abbé Morel, Sur le prêt à intérêt.

XXX. - Les Cartulaires publiés jusqu'à ce jour. (En voir la liste dans les Dictionnaires bibliographiques). - C'est la source la plus importante de l'Histoire sociale, au point de vue de la condition des personnes, de la pro­priété.

La première partie de ces Recueils forme d'habitude le tableau résu­mé de tous les renseignements sociaux qui se rencontrent dans les diver­ses chartes réunies, à la suite, sur telle Eglise, tel monastère, telle Univer­sité. - Le plus remarquable ouvrage de ce genre est le Polyptique d'Irmi­non, abbé de Saint-Germain-des-Prés au IXe siècle, édité et commenté par M. Guérard. - Viennent ensuite le cartulaire de l'Eglise de Paris (N.-D.) et nombre d'autres.

XXXI. - La collection des Conciles.

XXVII. - Les grandes collections bénédictines:

Annales Ordinis S. Benedicti;

Acta Sanctorum Ordinis S. Benedicti,

Les Historiens de France de Dom Bouquet, etc.

XXVIII. - Les Acta Sanctorum (des Bollandistes).

(Les Tables analytiques des matières de ces grands ouvrages facilitent au­tant que possible les recherches).

XXXIV. - Dareste, L'Histoire des classes agricoles.

XXXV. - Léopold Delisle, Les classes agricoles de Normandie au XIIe siècle.

XXXVI. - E. Boutaric. (Revue des questions historiques, t. XVIII).

XXXVII. - La France sous Philippe-Auguste, du même auteur.

XXXVIII. - Saint-Louis et Alphonse de Poitiers, du même auteur.

XXXIX - Achille Euchaire, L'Histoire des Institutions monarchiques de la France sous les premiers Capétiens (987-1180). - Ouvrage de tendances mauvaises au point de vue catholique, mais précieux au point de vue des renseignements accumulés par l'auteur, et dont on peut tirer un parti beaucoup meilleur qu'il n'a fait.

XL. - Les Etablissements de saint Louis, édition de M. Paul Viollet.

XLI. - La Préface de l'Histoire de Bertrand du Guesclin, par M. Siméon Luce.

XLII. - janssens, Etat économique, politique et juridique de l'Allemagne à la fin du moyen âge.

LXIII. - Nous ne pouvons terminer cet index bibliographique sans accorder une mention toute spéciale à l'Association catholique, revue des questions sociales et ouvrières (262, boulevard Saint-Germain, à Paris). Les 22 volumes qui forment déjà sa collection sont une mine précieuse pour les recherches. Qu'il nous suffise de signaler parmi les travaux les plus importants: ceux de M. de Breda, du P. de Pascal, de M. Lœsewitz (avec quelques réserves), de M. de Ségur-Lamoignon. C'est l'arsenal scientifique; mais qui veut en saisir dans une vue d'ensemble toute la ri­chesse, doit prendre les discours de M. de Mun: un langage noble, plein de lumière et de chaleur, met à nu le mal révolutionnaire qui ronge notre société déchristianisée, et montre leur devoir et leur salut à la fois aux puissances égoïstes et aux faiblesses abandonnées au désespoir.

AD 70.01: B 9/17.C.10

Programme economique et social de l'œuvre des Cercles catholiques d'ouvriers

I. Nos études nous ont conduits à la conclusion que, par suite du rela­chement et de la dissolution des liens sociaux, la justice chrétienne se trouve bannie de la société, et la charité y est réduite à l'impuissance.

Nous avons attribué ce phénomène aux fausses doctrines dont s'est ré­clamée la Révolution et nous avons été confirmés dans ce jugement en mainte circonstance par le langage même du Souverain-Pontife.

Le Pape nous a encouragés à chercher dans le rétablissement de liens corporatifs les moyens les plus efficaces pour assurer aux travailleurs un juste salaire, et une existence conforme à la dignité humaine.

Nous devons donc diriger toutes nos initiatives privées et orienter tou­tes nos revendications publiques vers cette réforme fondamentale, la réorganisation corporative de la Societé. Nous disons de la societé, et non de tel ou tel de ses éléments, et exclusivement, parce que le respect égal du droit de chacun, comme l'harmonie entre tous, ne saurait trou­ver meilleure garantie.

Tout en poursuivant ce but, nous devons porter des remèdes plus prompts, fussent-ils moins complets, aux maux les plus pressants, tels que, l'impiété publique, la désorganisation de la famille; et la misère im­méritée si fréquente dans les classes populaires.

II. Nous inscrivons donc tout d'abord ces questions vitales à notre programme, et travaillerons à rétablir la Religion en réclamant la liberté de l'Eglise dans son établissement, dans son recrutement, dans son en­seignement.

III. En ce qui concerne la famille, nous réclamerons contre les attein­tes portées à l'indissolubilité du mariage, à l'intégrité et à la stabilité du foyer domestique, aux droits du Père de famille.

IV. En ce qui regarde la société civile nous poursuivrons l'organisa­tion des professions en corps autonomes. Nous maintiendrons l'esprit et les formes corporatives dans les professions qui les ont conservées; nous les introduirons dans celles qui ne les ont point encore, par le développe­ment du mouvement syndical.

V. Aux syndicats professionnels nous reconnaîtrons, quelle que soit la condition de leurs membres dans les professions, les facultés suivan­tes:

a) droit de propriété aussi étendu que l'exigent les besoins de l'Asso­ciation;

b) droit de juridiction professionnelle sur leurs membres;

c) droit de représentation près des Pouvoirs publics.

De plus, pour ceux des syndicats qui présentent le caractère corporatif, c'est-à-dire qui réunissent sans les confondre les éléments divers de la pro­fession (syndicats de patron et d'ouvriers, de propriétaires et de colons).

d) L'établissement de conseils de conciliation et d'arbitrage pour pré­venir les conflits et les résoudre;

e) la préparation des règlements de la profession à soumettre au réfé­rendum professionnel et à l'homologation des pouvoirs publics.

VI. Pour l'industrie en particulier, ces règlements doivent assurer d'accord avec la législation:

La protection de la femme et de l'enfant.

La limitation des heures de travail selon les conditions de la profession. L'interdiction du travail le dimanche dans les fabriques et ateliers.

VII. Dans l'agriculture, nous nous attacherons à promouvoir des so­ciétés de consommation et de production, de prévoyance et de crédit, sur les bases de la mutualité et de la solidarité, à créer l'association dans les campagnes par le rétablissement du patrimoine des pauvres, et d'usages à leur profit.

VIII. Ce régime corporatif doit établir le salaire sur des bases suffi­santes à l'entretien d'une famille moyenne, et au fonctionnement de caisses de secours pour subvenir aux charges résultant notamment des accidents de la maladie et de la vieillesse, etc.

IX. Il ne saurait se maintenir sans une protection efficace contre la concurrence étrangère, et sans une entente internationale sur la législa­tion du travail et du crédit.

X. Nous déclarons en terminant que nulle réforme économique ne saurait aboutir en dehors de celle de la spéculation usuraire qui est un vol caractérisé puisqu'elle consiste à s'approprier légalement les bénéfi­ces du travail d'autrui.

Nous invoquerons en conséquence contre les formes nouvelles don­nées au fléau de l'usure le concours de toutes les forces sociales:

a) l'Eglise par ses condamnations renouvelées dans l'Encyclique pon­tificale sur la condition des ouvriers.

b) la loi par ses sévérités dont le principe est encore inscrit dans le co­de pénal.

c) les pouvoirs publics par des mesures fiscales.

d) les mœurs enfin qui doivent préserver les membres de la société chrétienne du contact des usuriers de toutes sortes.

AD 70.04: B 9/17.C.10

PROGRAMME D'ÉTUDES

DU RÔLE DE L'ÉGLISE DANS LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL DES ETATS

Préambule

En nous proposant de mettre en lumière le rôle de l'Eglise dans le dé­veloppement social et économique des Etats, nous croyons offrir à la jeu­nesse catholique un des sujets d'étude les plus vastes et les plus féconds.

«Œuvre immortelle du Dieu de miséricorde, dit Léon XIII au début de la dernière Encyclique, l'Eglise bien qu'en soi et de sa nature elle ait pour but le salut des âmes et la félicité éternelle, est cependant dans la sphère même des choses humaines la source de tant et de tels avantages qu'elle n'en pourrait procurer de plus nombreux et de plus grands lors même qu'elle eût été fondée surtout et directement en vue d'assurer la félicité de cette vie».

Nulle vérité n'a été peut-être plus contestée et plus méconnue; la pro­clamer et la défendre est donc pour tout enfant de l'Eglise un devoir sa­cré: Montrer que Notre Seigneur Jésus-Christ a apporté au monde quel­que chose de plus qu'une doctrine et des théories; qu'Il a établi sur la terre une force organisée pour faire régner le bien et dont l'action puis­sante et féconde se propage et s'étend à tout, c'est la pensée qui inspira nos travaux. Et comme depuis dix-huit siècles avec des fortunes diver­ses, l'Eglise de Dieu accomplit dans le monde cette mission de salut; comme «il fut un temps pour employer encore le langage du Souverain Pontife, où la philosophie de l'Evangile gouvernait les Etats», où «l'in­fluence de la sagesse chrétienne et sa divine vertu pénétraient les lois, les institutions, les mœurs des peuples, tous les rangs et tous les rappors de la societé civile».

Nous chercherons dans l'histoire les traces de cette action de l'Eglise aussi loin qu'il sera possible de les retrouver.

Toutefois nous nous garderons de prétendre engager son autorité sou­veraine au-delà des limites qu'elle s'est elle-même assignées, ni attribuer à son influence ce qui peut provenir d'autres causes.

Il y a des choses que l'Eglise enseigne, d'autres qui se déduisent logi­quement de ses paroles, d'autres enfin qui résultent de l'influence direc­te et indirecte de ses institutions ou de ses lois; dans l'étude de chaque question en particulier, nous nous efforcerons de faire ces distinctions nécessaires, bien que nous professions un respect et un amour égal pour tout ce qui procède en quelque manière de ses institutions comme de sa doctrine.

Nous prétendons encore moins offrir dans ce programme un travail complet et qui doive être en tout point suivi, notre désir a été seulement d'indiquer les questions à notre avis plus importantes et plus actuelles et surtout de faire connaître et d'affirmer l'esprit qui dirigera dans son ac­tion comme dans ses études, l'association que nous nous proposons de former.

Programme

=====I. La Société Païenne au moment de la Venue de Notre Seigneur Jésus-Christ

Rôle de la religion et du sacerdoce dans la société païenne. Rôle de l'autorité civile dans la société païenne. L'Etat, la cité. La famille dans la société antique… L'autorité paternelle… Le foyer. Le travail et le commerce dans la société antique… L'esclavage. Les collèges d'artisans et de marchands. Les collèges funéraires.

=====II. Action de l’Eglise sur la société antique et les premiers Empereurs chrétiens

Influence du christianisme sur les idées religieuses et philosophiques du monde païen.

Influence du christianisme sur le gouvernement impérial et sur la légi­slation romaine. Institutes de Iustinien.

Influence de l'Eglise sur la famille romaine et sa constitution.

Enseignement des Pères de l'Eglise sur la richesse et la pauvreté.

Conduite de l'Eglise dans l'abolition progressive de l'esclavage.

Rapports entre l'Eglise et les Empereurs chrétiens.

Conduite de l'Eglise et des Empereurs chrétiens vis à vis du pagani­sme et des hérétiques.

Influence sociale des Pères du Désert et des premiers ordres monasti­ques sur la Société Romaine.

=====III. Rôale de l’Eglise dans la formation des nations chrétiennes

Double action de l'Eglise pendant les invasions des barbares sur les peuples envahisseurs, sur les populations envahies.

Influence des grands ordres monastiques sur la civilisation des barbares. Les hôpitaux et hôtels-Dieu.

La féodalité - Le servage.

Formation du patrimoine de l'Eglise - Les principautés ecclésiasti­ques.

Origines du pouvoir temporel des Papes.

Conséquences sociales du rétablissement de l'Empire d'Occident.

=====IV. Rôle de l’Eglise pour la défense et la protection des nations chrétiennes

L'Islamisme - Conséquences sociales et économiques de l'invasion des Sarrazins en Europe.

Conséquences sociales et économiques des Croisades.

Conduite de l'Eglise et des peuples chrétiens vis à vis de la synagogue.

Doctrine de l'Eglise sur l'usure.

Conduite de l'Eglise et des princes chrétiens vis à vis des hérétiques.

Influence sociale et économique des juifs et des sectes hérétiques au Moyen-Age.

=====V. Influence de l’Eglise sur la constitution des peuples chrétiens

Conséquences sociales et économiques de l'étendue et de l'immunité, de la propriété ecclésiastique et des lois canoniques qui la régissent.

Conséquences sociales de l'institution des tribunaux ecclésiastiques et de l'étendue de leur juridiction.

Influence des privilèges accordés aux lieux ou aux personnes religieu­ses - droit d'asile - privilège du canon, etc.

Conséquences économiques de l'institution des fêtes chômées et de leur grand nombre.

La dîme et les redevances ecclésiastiques.

Influence de l'Eglise sur l'organisation du travail au Moyen-Age -

Les communautés de métiers - leur action sociale - politique - éco­nomique.

Rôle de la Confrérie dans la Corporation.

L'Enseignement publique au Moyen-Age et les Universités.

Rôle de la Monarchie chrétienne dans l'organisation du travail au Moyen-Age - Louis IX - Etienne Boileau.

=====VI. Action de l’Eglise pour diriger les sociétés chrétiennes dans leurs progrès et leurs développements

Conséquences sociales et économiques de la découverte du Nouveau Monde. Pensée chrétienne des premiers explorateurs.

Rôle de l'Eglise pour la protection et l'évangélisation des peuples du Nouveau Monde.

Conséquences sociales et économiques de l'invention de l'imprimerie. Règles établies par l'Eglise pour en diriger l'usage et en prévenir les abus (Concile de Trente - Index).

Rôle de l'Eglise dans le mouvement littéraire scientifique et artistique de la Renaissance.

L'Eglise et le Droit Romain.

=====VII. Lutte de l’Eglise contre les éléments de dissolution des sociétes chrétiennes

Influence sociale et économique du protestantisme.

Attitude des Communautés d'arts et métiers pendant les guerres de religion.

Conséquences sociales et économiques des guerres de religion et de la rupture de l'unité religieuse.

Influence sociale du Concile de Trente.

Conséquences économiques de la révocation de l'Edit de Nantes.

Conséquences religieuses et sociales de cet Edit.

Influence sociale du jansénisme et du Gallicanisme.

Rôle des ordres religieux enseignants aux XVIIe et XVIIIe siècles.

Campagne entreprise par les économistes du XVIIIe siècle contre les corporations. - Résistance de celles-ci.

=====VIII. L’Eglise en face de la Révolution

Situation faite à l'Eglise de France par le Concordat de 1801, ses con­séquences sociales.

Conséquences sociales et économiques du pouvoir temporel des Pa­pes.

Conséquences sociales et économiques de l'unité Italienne.

Conséquences sociales et économiques de la suppression des biens de main-morte, des lois de succession.

Conséquences sociales de l'institution de l'Université et du Mono­pole.

Conséquences sociales de la liberté de la presse et de la liberté des cul­tes.

Conséquences sociales du mariage civil et du divorce. Action sociale et influence de la Franc-Maçonnerie.

Mouvement catholique vers le rétablissement des Corporations et le retour à l'ordre social chrétien.

Programme social et organisation de l'Œuvre des Cercles Catholi­ques d'Ouvriers.

=====IX. Les doctrines économiques modernes et la situation actuelle des ouvriers

Ecole libérale (de la main du P. Dehon). La théorie libérale sur le tra­vail. La liberté du travail, le libre-échange.

Ecole socialiste (de la main du P. Dehon). La théorie socialiste sur le tra­vail, le capital, le salaire, la propriété.

Réformes (de la main du P. Dehon). Les sociétés coopératives de pro­duction, de consommation.

Les syndicats ouvriers socialistes.

Les coalitions et les grèves, leurs causes, leurs conséquences.

Le travail des femmes et des enfants dans les manufactures.

La limitation des heures de travail pour les hommes.

Le repos légal du Dimanche, sa nécessité.

L'assurance contre les accidents.

Devoirs (de la main du P. Dehon). La protection des ouvriers chré­tiens et la surveillance dans les ateliers.

Conditions essentielles du rétablissement des anciennes corporations.

Devoirs de l'Etat dans la situation actuelle de la classe ouvrière.

Devoirs du patron envers ses ouvriers.

Rôle de l'Eglise dans le rétablissement des corporations ouvrières.

Leur application à la grande industrie, aux arts et métiers et à l'agri­culture.

AD 70.03: B 9/17.C.10

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