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Préparation pour la veille

I. Lecture du saint Evangile (S. Luc, chap. IX, 23-26).

23. Dicebat autem ad omnes, si quis vult post me venue, abneget semetipsum, et tollat crucem suam quotidie, et sequatur me.

24. Qui enim voluerit animam suam salvam facere perdet illam, nam qui perdi­derit animam suam propter me, salvam faciet illam.

25. Quid enim proficit homo, si lucretur universum mundum, se autem ipsum perdat, et detrimentum sui faciat?

26. Nam qui me embuent, et meos sermones, Nunc filius hominis erubescet, cum venerit in majestate sua, et Patris, et sanctorum angelorum.

23. Il disait à tous: Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il se renon­ce, qu'il prenne sa croix chaque jour et qu'il me suive.

24. Celui qui voudra en effet conserver son âme la perdra, et celui qui la perdra pour moi la sauvera.

25. Que sert-il à l'homme en effet de gagner tout l'univers s'il se perd et travaille à ses dépens?

26. Car celui qui rougira de moi et de mes paroles, le Fils de l'homme rougira de lui, quand il viendra dans sa gloire avec son Père et ses anges.

II. Sommaire. - Notre-Seigneur dans cet évangile, nous prépare à fai­re une bonne élection, soit d'un état de vie, soit d'un réglement de vie qui nous aide à nous sanctifier. Il nous rappelle notre fin; sauver notre âme en glorifiant Dieu. Il nous montre la voie, qui est de l'imiter, de le suivre, de se détacher de soi-même et des créatures et de porter généreu­sement la croix de la mortification et du sacrifice.

Il faut le suivre au moins jusqu'à l'imitation des vertus de son divin Cœur, et, si nous avons la vocation, jusqu'à la pratique de ses conseils. Si notre vocation est déterminée, nous avons à prendre des résolutions pour la réforme de notre vie.

Méditation

I. Lecture du saint Evangile.

II Méditation.

Le disciple: Bon Maître, que dois-je donc faire pour vous donner mon amour et pour sauver mon âme? J'ai bien compris que je suis fait pour vous aimer et que c'est là mon salut, mais quelle voie suivrai-je pour m'affermir dans cet amour et le rendre aussi généreux que possible sui­vant les desseins de votre divin Cœur sur mon âme?

Le Sauveur. Si vous m'aimez, si vous tenez à votre propre salut, venez à ma suite, rangez-vous sous ma loi, suivez mes conseils. Tout vous y in­vite, et la crainte de perdre votre âme, et l'espérance du ciel, et l'amour que doivent vous inspirer la bonté de mon Cœur et mes bienfaits. Si vous ne cherchez sur la terre que vos satisfactions, vous perdrez votre âme. Le plaisir n'est pas le devoir. Il est souvent coupable, il est ordinai­rement dangereux. Une récréation modérée seule est honnête.

Le devoir seul, le devoir religieux, le devoir d'état, la conformité à la volonté divine, voilà le salut. En dehors de cela vous avez tout à crain­dre, l'abandon de Dieu, le malheur sur la terre et l'enfer ensuite avec ses souffrances éternelles.

L'espoir des biens célestes vous trace la même ligne de conduite. En réglant vos résolutions sur la volonté divine, vous avez Dieu pour ami. Je vis alors dans vos cœurs avec mon Père et mon Esprit. Notre présen­ce vous est douce. Elle vous procure la paix et la joie, et ce n'est là que présage des récompenses infinies que nous vous préparons.

Et puis, ne suis-je pas votre ami, votre père, votre bienfaiteur, votre frère, et ne voulez-vous pas me suivre par amitié, par amour pour moi? Si vous voulez me suivre, contenter mon Cœur, m'aider dans mes tra­vaux, il ne faut pas vous livrer aux vains plaisirs de la terre, mais il faut vivre de règle, d'abnégation, de travail et d'oubli de soi-même. Celui qui se recherche, perd son âme; et celui qui s'oublie pour me chercher, la sauve. Qui voluerit animam suam salvam facere, perdet illam, nam qui perdide­rit animam suam propter me, salvam faciet eam.

Cette abnégation a bien des degrés. Elle doit être héroïque jusqu'au martyre, si les circonstances l'exigent. Et en ce cas vous seriez aidé par des grâces spéciales.

Votre abnégation doit être particulièrement généreuse, si vous avez la vocation de me suivre jusqu'à la pratique des conseils de perfection, si vous voulez que votre vie soit un holocauste d'amour et de réparation, soit dans le monde, soit dans le cloître. C'est là une voie qui demande davantage de sacrifices, mais aussi elle manifeste un grand amour, elle est riche en mérites et en récompenses.

Vous avez à prendre vos résolutions pour la réforme de votre vie, et s'il y a lieu pour le choix d'une vocation.

Je vous ai rappelé votre fin qui est de m'aimer et de sauver votre âme, et les motifs à considérer, qui sont la crainte de perdre votre âme, l'espé­rance du ciel et l'amour que vous me devez.

Priez maintenant. Demandez-moi la lumière, dont vous avez besoin et je vous l'accorderai.

Parfois je fais entendre ma voix si fortement et si clairement, qu'elle ne laisse aucun doute. Le plus souvent, j'aide seulement au travail de l'âme. J'attends qu'elle prie, qu'elle cherche, qu'elle frappe à la porte de mon Cœur. Je l'ai dit: Petite et dabitur vobis; quaerite et invenietis; pulsate et aperietur vobis (Matth. 7).

Mon aide ne fait pas défaut aux âmes de bonne volonté: Omnis enim qui petit, accipit, et qui quaerit, invenit; et pulsanti, aperietur. Cherchez donc quels sont les desseins de mon Cœur sur votre âme.

S'il s'agit d'une vocation, pesez vos attraits, vos aptitudes, les avanta­ges spirituels que vous en retirerez. Pensez toujours à la fin de votre vie et au compte qu'il faudra rendre: In omnibus operibus tuis memorare novissi­ma tua (Eccli. 7). L'Esprit-Saint dans la sainte Ecriture, déplore l'impru­dence de ceux qui dans leurs résolutions ne pensent pas à leur fin: gens absque consilio est et, sine prudentia. Utinam saperent et intelligerent, ac novissima providerent (Deut. 32, 28).

Quand vous aurez prié, réfléchi et consulté votre directeur, la lumière se fera, et vous prendrez votre résolution dans la paix de l'âme. Vous of­frirez cette résolution à mon Cœur sacré et vous la mettrez à exécution sans retard selon les circonstances.

Mais le plus souvent vos résolutions n'ont pas pour but une vocation ou la décision d'une affaire importante, elles ont pour but la réforme de votre vie. Inspirez-vous alors des préceptes et des conseils de l'Evangile. Attachez-vous surtout à la source de toutes les grâces, à mon Cœur sacré.

Dites avec Marguerite-Marie: «C'est dans ce Cœur sacré que je veux vivre, pâtir et agir selon ses desseins. C'est par lui que je veux aimer et apprendre à bien souffrir. Je lui donne toutes mes actions, pour qu'il en dispose à son gré, et qu'il répare les fautes que je commettrai…».

Pour la pureté d'intention, dites: «Je tâcherai de ne rien faire pour le plaisir, y renonçant dans mon cœur et détournant mon attention, par quelques saintes pensées, de tous les plaisirs que les sens immortifiés pourraient rencontrer en prenant mes nécessités, comme de boire, de manger, dormir et me chauffer, tâchant de faire toutes mes actions dans la pureté d'intention du Sacré -Cœur de mon Jésus, auquel je m'unirai en tout ce que je ferai».

Pour l'humilité: «Je me veux faire un plaisir de voir les autres bien traités dans l'élévation et l'estime, pensant que tout cela leur est dû et non à moi, qui dois faire toute ma gloire de bien porter ma croix». Dans les souffrances et humiliations: «Je veux apprendre dans le Sacré-Cœur de Jésus à tout souffrir en silence, sans me plaindre d'aucune chose qui me soit faite, puisque rien n'est dû à la poussière que de la fouler aux pieds et le purgatoire doit être bien doux à celui qui a mérité l'enfer mille fois».

Pour les conversations: «Je parlerai toujours de Dieu avec respect et humilité, et de tout ce qui regarde mon prochain avec estime et charité; et de moi-même, jamais».

«Pour ce qui regarde les fautes du prochain: «Je ne m'informerai point curieusement des fautes du prochain; et lorsque je serai obligé d'en par­ler, je le ferai dans la charité du Sacré-Cœur, en me mettant à sa place et regardant si je serais bien aise que l'on me fit cela ou qu'on le dit de moi. Et lorsque je verrai commettre quelque faute, j'offrirai au Père éternel une vertu du Sacré-Cœur opposée à cette faute, pour la réparer et pour que la personne défaillante puisse s'en amender».

Complétez ces résolutions suivant vos besoins personnels et vos de­voirs d'état, et offrez-les-moi généreusement, elles seront un hommage agréable à mon Cœur.

AFFECTIONS ET RÉSOLUTIONS

Bon Maître, c'est bien là ce que je veux. Je veux vivre et mourir en vous aimant. C'est dans votre Cœur sacré, et selon ses desseins et ses in­spirations que je veux vivre, pâtir et agir. Je ne veux pas chercher ma sa­tisfaction, mais votre volonté. Je la veux accomplir en tout, il n'y a rien de meilleur ni de plus parfait. Je vous appartiens, ô mon Sauveur, faites de moi ce que vous voudrez. Acceptez cette offrande que je vous fais de toute ma vie et daignez l'agréer comme un holocauste d'adoration et comme un sacrifice d'amour et de réparation.

BOUQUET SPIRITUEL

- Si quis vult post me ventre, abneget semetipsum et tollat crucem suam quotidie (Luc. IX, 23).

- Quid proficit homo si universum mundum lucretur, se auteur perdat? (Ibid. 25).

- In omnibus operibus tuis memorare novissima tua (Eccli. 7).

- Si quelqu'un veut me suivre, qu'il se renonce et qu'il prenne sa croix (S. Luc. IX, 23).

- Que sert à l'homme de gagner l'univers, s'il perd son âme? (Id. 25).

- En toutes choses, souvenez-vous de vos fins dernières (Eccli. 7).

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