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Préparation pour la veille

1. Lecture du saint Evangile (S. Marc, chap. X, 17-23).

17. Et cum egressus esset in viam, procurrens quidam genu flexo ante eum roga­bat eum: Magister bone, quid faciam ut vitam aeternam percipiam?

18. Jésus autem dixit ei: quid me dicis bonum? nemo bonus nisi unus Deus.

19. Praecepta nosti: ne adulteres, ne occidas, ne fureris, ne falsum testimonium dixeris, ne fraudeur feceris, honora patrem tuum et matrem.

20. At ille respondens ait Magister, haec omnia observavi a juventute mea.

21. Jésus autem intuitus eum, dilexit eum et dixit ei: Unum tibi deest. vade, quaecumque habes, vende et da pauperibus, et habebis thesaurum in coelo, et veni, sequere me.

22. Qui contristatus in hoc verbo, abiit maerens: erat enim habens multas posses­siones.

23. Et circumspiciens Jésus ait discipulis suis: quam difficile, qui pecunias ha­bent, in regnum Dei introibunt.

17. Comme Jésus était sorti, quelqu'un vint s'agenouiller devant lui et lui dit: Bon Maître, que ferai-je pour avoir la vie éternelle?

18. Jésus lui dit: Que m'appelez-vous bon? Il n'y a de bon que Dieu seul.

19. Vous connaissez les commandements: se garder de l'adultère, de l'homicide, du vol, du faux témoignage, de la fraude, honorer son père et sa mère.

20. Celui-ci répondit: Maître, j'ai observé tout cela depuis mon en­fance.

21. Alors, Jésus le regardant, l'aima et lui dit: Il ne vous manque plus qu'une chose: allez, vendez votre avoir, donnez-le aux pauvres et vous aurez un trésor au ciel, et venez à ma suite.

22. Mais lui, attristé par ces paroles, s'en alla: il était riche.

23. Et Jésus, regardant autour de lui, dit à ses disciples: Comme les riches entreront difficilement dans le royaume des cieux!

II. Sommaire. - Il s'agit dans cette page de l'Evangile d'un jeune homme qui a bien reçu le don de la vocation apostolique. Il a été l'objet de ce regard particulier d'amour qui opère la vocation. Il allait être compté avec les douze et il aurait eu les grâces et la récompense des apô­tres, mais il était attaché de cœur et de fait à ses richesses et à sa vie libre et facile. Il a manqué de courage et de générosité et il a perdu pour tou­jours le grand don qui lui était offert. - D'autres encore ont été insensi­bles à l'appel du bon Maître. - Ne les imitons pas, soyons généreux.

Méditation

I. Lecture du saint Evangile.

II. Méditation.

Le disciple. Bon Maître, j'aborde cette méditation avec émotion. Aidez-moi fortifiez-moi. Faites-moi bien connaître ce que vous deman­dez de moi, et donnez-moi la grâce de dégager mon cœur de toute affec­tion désordonnée, et de faire tous les sacrifices que votre Cœur désire de moi.

Le Sauveur. Très souvent j'appelle en vain des âmes qui ne répondent pas à mes avances. Je leur offre des grâces de choix et elles ne compren­nent pas, elles ne veulent pas comprendre, parce qu'elles sont attachées passionnément aux choses de la terre et qu'il faudrait s'en détacher au moins de cœur et même de fait, si je le demandais pour un plus grand bien.

J'ai exprimé cela dans la parabole du festin, que rapportent saint Luc (chap. XIV), et saint Matthieu (chap. XXII). Je me représentais comme le fils du roi invitant à ses noces ceux dont il voulait faire ses amis, et tous refusaient pour divers motifs. Je signalais quelques-uns de ces motifs, qui caractérisent l'attachement à la vanité, aux richesses, à la sensualité. L'un vient d'acheter une villa, il veut aller la voir et en jouir. Un autre vient d'acheter cinq paires de bœufs, il veut aller à sa culture. Un autre est récemment marié. Il y avait un sacrifice à faire pour venir au festin nuptial, tous ont manqué de générosité. Insensés qu'ils étaient. Et le fils du roi a dû faire chercher pour en faire ses invités et ses amis de pauvres gens qu'on a recueillis sur la rue. En causant ensuite intimement avec mes apôtres, je leur expliquais que pour être mon disciple, il faut être dé­taché de cœur de toutes choses et savoir quitter les intérêts temporels, les plaisirs et les satisfactions d'ici-bas dans la mesure où je le demandais. Le récit de saint Marc que vous méditez aujourd'hui n'est pas une pa­rabole, c'est un fait historique. Il s'agit bien là d'une vocation perdue par un jeune homme qui a manqué de courage. Il était bon cependant ce jeune homme, il observait les commandements, il était obéissant, chaste, il aimait la justice et la charité. Il était impressionné des merveilles dont il était témoin, il vint se jeter à mes genoux, il avait une certaine bonne volonté. Je le considérai et je l'aimai de cette affection de mon Cœur qui est une offre de grâces spéciales. Je lui proposai d'embrasser la pauvreté volontaire et de se joindre à mes apôtres; mais il était riche, et il me don­na cette tristesse de ne pas accepter mes offres.

C'est qu'il ne suffit pas d'un vague désir de faire le bien, il faut un dé­tachement du cœur qui puisse aller jusqu'au détachement réel, si je le demande.

Voyez quelles conséquences eut le refus de ce jeune homme. Que d'âmes il eut sauvées! quelle vie de trouble et de remords il s'est prépa­rée! quelles conséquences en résultent maintenant pour son éternité!

Saint Matthieu et saint Luc vous signalent encore d'autres appelés qui manquèrent de courage et de générosité.

Un jeune homme lettré, un scribe, vint me proposer d'habiter avec moi, mais je dus lui dire que ma mission m'obligeait à une vie de courses et de fatigues et que je n'avais pas toujours une caverne pour m'abriter comme le renard, ou un nid comme l'oiseau, ou même une pierre pour reposer ma tête.

Un autre me demanda du temps pour s'occuper d'abord de son vieux père tant qu'il vivrait, et je lui dis qu'il faudrait laisser les morts, c'est-à­dire les gens du monde, s'occuper de tous ces soins.

Un autre encore me demanda à aller faire un séjour chez lui pour achever ses affaires temporelles, et je lui dis qu'après avoir commencé l'apostolat, il ne fallait pas reculer, pas plus qu'un laboureur ne s'arrête au milieu de son sillon.

On fait valoir divers prétextes que l'on feint de regarder comme des motifs réels et urgents. On se croit obligé à des soins temporels qu'il faut laisser désormais aux gens du monde et à sa famille.

Les uns se contentent du moindre prétexte, comme les invités aux no­ces. Ils écoutent à peine mon appel. D'autres ont un commencement de bonne volonté, une volonté imparfaite. Ils demandent du temps, ils po­sent des conditions et n'aboutissent pas.

Ce n'est pas ainsi qu'ont fait les Apôtres. Pierre et André ont quitté de suite leurs filets, quand je les ai appelés. Jacques et Jean ont quitté leurs filets et leur père. Matthieu a quitté son bureau pour me suivre. Ils étaient gagnés par la bonté de mon Cœur et ils ne se laissaient arrêter par aucune difficulté.

Montrez-vous généreux dans la mesure où je vous le demande. Qu'avez-vous à craindre? Si c'est moi qui vous appelle, quelque chose pourra-t-il vous manquer? Quand j'ai envoyé mes disciples s'exercer à l'apostolat, je leur ai dit: «Ne prenez ni or, ni argent, ni sac, ni vête­ments de rechange, car l'ouvrier mérite qu'on le nourrisse. «Ils ont eu confiance en moi, et leur confiance ne les a pas trompés.

Aussi plus tard, j'ai pu leur dire pour les confirmer dans leur confian­ce: «Quand je vous ai envoyer sans bourses, ni sacs, quelque chose vous a-t-il manqué?». Je ne craignais pas d'être démenti.

Si vous m'aimez, si vous avez goûté, combien mon Cœur est bien­veillant et généreux, pouvez-vous hésiter à répondre à mon appel? Pouvez-vous douter de moi?

Assurez-vous seulement par les voies ordinaires de la réalité de mon appel, faites votre élection suivant les règles, et ensuite n'hésitez plus, quel que soit le sacrifice que je vous demande, qu'il s'agisse d'une voca­tion, d'une résolution importante à prendre ou d'un grave défaut à cor­riger. Hésiter, ce serait manquer d'amour envers moi, ce serait priver bien des âmes que vos sacrifices aideront et sauveront par la solidarité qui vous unit à elles. Ce serait aussi sacrifier vos plus chers intérêts. Tout appel que je fais à une âme est lié à une promesse de grandes grâ­ces. Mépriser cet appel, c'est perdre les grâces qui en seraient la consé­quence, c'est même ordinairement compromettre son salut et risquer de perdre son âme.

Ne vous contentez donc pas de vagues désirs et n'ajournez pas sur de vains prétextes les sacrifices que je vous demande. Ai-je manqué, moi, de générosité à votre égard? Mon Cœur a-t-il hésité dans le sacrifice? Qu'aurais-je pu faire que je n'aie pas fait pour vous prouver mon amour? Venez donc et suivez-moi.

AFFECTIONS ET RÉSOLUTIONS

Oui, mon bon Maître, je ferai tout ce que vous demanderez de moi. je sais que vous êtes bon, que vous m'aimez infiniment et que vous me demandez ce qui m'est le plus avantageux. Me voici donc, parlez, Sei­gneur, et votre serviteur écoute. Que faut-il que je fasse? où dois-je al­ler? que dois-je quitter? Me voici, envoyez-moi où vous voudrez. Faites-­moi connaître votre volonté et donnez-moi la grâce de l'accomplir.

BOUQUET SPIRITUEL

- Loquere, Domine, quia audit servus tuus (I Reg. 3).

- Continuo, relictis retibus et Patre, secuti sunt eum (Matth. IV, 20).

- Domine quid me vis facere? (Act. IX).

- Relictis omnibus, secuti suni eum (S. Luc. V, 11).

- Parlez, Seigneur, votre serviteur écoute (I liv. des Rois).

- Quittant de suite leur père et leurs filets, ils le suivirent (Mat­th. IV).

- Seigneur, que voulez-vous que je fasse (Act. IX).

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