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Préparation pour la veille

I. Lecture du saint Evangile (S. Jean. chap. XIX, vers. 33-37).

33. Ad Jesum autem cum venissent, ut viderunt eum jam mortuum, non fregerunt jus crura:

34. Sed unus militum lancea lattis ejus aperuit, et continuo exivit sanguis et tiqua.

35. Et qui vidit, testimonium perhibuit, et verum est testimonium ejus. Et ille scit quia vera dicit ut et vos credatis.

36. Facta sunt enim haec ut scriptura impleretur: «Os non comminuetis ex eo».

37. Et iterum alia scriptura dicit: «Videbunt in quem transfixerunt».

33. Quand ils arrivèrent à Jésus, comme ils virent qu'il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes.

34. Mais un des soldats lui ouvrit la poitrine avec sa lance et il en sor­tit de suite du sang et de l'eau.

35. Et celui qui l'a vu en a rendu témoignage, et son témoignage est vrai. Et il sait qu'il dit vrai, pour que vous croyiez.

36. Cela est arrivé, pour que l'Ecriture s'accomplisse: Vous ne brise­rez pas ses os.

37. Et une autre prophétie a dit: Ils regarderont Celui qu'ils auront transpercé.

II. Sommaire. - Le culte intérieur du Sacré-Cœur, ou le règne du Sacré-Cœur en nous, demande d'abord que nous connaissions ce divin Cœur, et il faut pour cela l'étudier dans la vie d'oraison. Quand nous avons appris à le connaître, il est facile et naturel d'adorer et de louer ses perfections divines, d'aimer sa bonté, de compatir à ses souffrances et à ses tristesses.

Il est avantageux de s'unir à lui pour louer dignement son Père et pour payer la dette de nos péchés. Il est pour nous un encensoir, une ly­re, un autel.

Il est sage à nous d'imiter ses vertus et particulièrement son humilité et sa charité. Il est bon de le prier: il est pour nous un trône de grâce et un refuge.

Il est doux d'aller à lui et de nous reposer en lui, il est pour nous une coupe et un festin'. En résumé, il est la demeure mystique des Saints. Il est tout pour nous: Deus meus et omnia!

Méditation

I. Lecture du saint Evangile.

II. Méditation.

Le disciple. - O mon bon Maître, apprenez-moi à vivre en vous, avec vous et pour vous. J'adore votre divin Cœur, je l'aime et je compatis à ses tristesses, mais je voudrais le faire mieux encore. Je vois en vous le modèle des vertus qui me manquent. Je n'ai d'espérance qu'en votre di­vin Cœur, laissez-moi y puisser les grâces dont j'ai besoin et m'y repo­ser comme saint Jean.

Le Sauveur. - Il est bien vrai que mon Cœur est le sanctuaire et l'ima­ge des divines perfections. L'éternité, l'immensité divines, la charité, la justice, la miséricorde, la puissance, la sagesse et les autres perfections y habitent et y règnent. Elles impriment leur reflet et leur ressemblance sur mon cœur humain. Adorez donc ces perfections et particulièrement mon amour infini pour mon Père, ma charité et ma bonté envers ma Mère, envers l' Eglise, envers chacun de vous, ma miséricorde envers les pécheurs.

Mais admirez surtout l'infinie bonté de mon Cœur. C'est mon Cœur divin qui vous a donné l'être et la vie avec tous les avantages qui les ac­compagnent. Il vous a donné les anges pour protecteurs. Il vous a donné ma propre Mère pour votre mère, mes saints pour avocats et pour inter­cesseurs. Il vous donne son Eglise pour être votre seconde mère; les sa­crements et les mystères de l'Eglise pour votre salut et votre sanctifica­tion. Il vous donne mon Père éternel pour être votre vrai père, mon Esprit-Saint pour être votre lumière et votre conduite. Il vous donne toutes mes pensées, mes souffrances et ma vie qu'il emploie et qu'il sa­crifie pour vous entièrement jusqu'à la dernière goutte de mon sang.

Est-il donc difficile d'aimer mon divin Cœur en faisant de toutes ses bontés l'objet habituel de vos méditations?

Mais je ne veux pas seulement un amour de prédilection et de recon­naissance, je veux encore un amour compatissant.

Est-il besoin de vous redire toutes mes tristesses, toutes mes souffrances: toutes ces populations, jadis chrétiennes, dominées par l'orgueil, la sensualité et la convoitise, mes lois foulées aux pieds, mon nom méprisé, mon Eglise persécutée, Satan adoré et suivi? Mon Cœur souffre surtout de voir ses bienfaits repoussés, son amour méconnu. Il voudrait faire le bonheur et le salut de tous et il en est empêché.

Si je trouvais au moins un dédommagement dans la ferveur et le zèle de toutes les âmes du sanctuaire! Mais souvent l'esprit du siècle fait sen­tir son influence jusque-là.

Repassez mes tristesses dans votre cœur, méditez souvent ma Pas­sion, lisez les plaintes de mon Cœur à Marguerite-Marie, et mon amour compatissant règnera facilement dans vos cœurs et se manifestera par l'esprit de pénitence et d'immolation.

Mon Cœur sacré est encore le temple que mon Père reçoit des adora­tions et des louanges dignes de sa grandeur infinie.

Ce n'est pas seulement le temple, c'est aussi l'autel du divin amour. Sur cet autel, le feu sacré du même amour est toujours allumé. Sur ce mê­me autel j'offre sans cesse à mon Père divers sacrifices. Je m'offre moi­-même comme une victime d'amour; je sacrifie entièrement mon corps, mon âme, mon sang, mes pensées, paroles et actions et tout ce que j'ai souffert dans ma vie. J'offre aussi à mon Père tout ce qu'il m'a donné, toutes les créatures et particulièrement les hommes: les bons comme des victimes d'amour, les méchants comme des victimes de justice.

Et ce Cœur vous appartient, c'est votre trésor et votre demeure. Offrez-le donc souvent à la sainte Trinité. Offrez tous les sacrifices qu'il offre pour vous; offrez-vous vous-mêmes et priez-le de vous accepter et de vous offrir en victimes d'amour.

C'est encore l'encensoir d'or du divin amour (Apoc. VIII). C'est dans cet encensoir que sont mis toutes les adorations, les louanges, les prières, les désirs et les affections de tous les Saints, pour être offerts à mon Père dans le Cœur de son Fils bien-aimé, comme un parfum agréable. Ayez donc soin d'y mettre habituellement vos prières, vos pieuses intentions, les affections de vos cœurs et vos cœurs eux-mêmes, avec tout ce que vous êtes et tout ce que vous faites, en suppliant le roi des cœurs qu'il purifie et sanctifie toutes ces choses et qu'il les offre à Dieu comme un cé­leste encens en odeur de suavité.

Mon Cœur est encore la lyre divine qui chante sans cesse les louanges de la sainte Trinité. Offrez à Dieu les chants de cette lyre et accordez toujours les chants de votre cœur, vos prières et vos louanges avec cette lyre divine.

Imitez en cela les âmes qui ont le plus aimé mon Cœur: Gertrude, Mechtilde, Catherine de Sienne, Marguerite-Marie. J'avais enseigné à ces âmes à offrir sans cesse à mon Père les louanges, l'amour et les sacri­fices de mon Cœur pour suppléer à ce qui manquait à leurs propres of­frandes.

Je disais à Marguerite-Marie: «Tu me présenteras à mon Père comme une victime d'amour immolée et offerte pour les péchés de tout le mon­de. Tu lui offriras les ardeurs de mon Cœur pour réparer la tiédeur de tant d'âmes et même de mon peuple choisi. Tu lui offriras la parfaite soumission de ma volonté à la sienne pour obtenir par mes mérites la consommation de toutes ses grâces et l'accomplissement de toutes ses vo­lontés».

Mon Cœur est encore pour vous la règle et le modèle des vertus. Il est le modèle spécial de l'humilité et sa charité surpasse tout. Méditez donc les mystères et la vie intime de mon Cœur. Le matin rappelez-vous les mystères de ma vie cachée: mon incarnation, ma naissance, ma vie de Nazareth. Ces mystères vous enseigneront l'humilité, la pureté, le déta­chement des choses de la terre, l'esprit de prière, le zèle et le labeur con­stant et pieux.

L'après-midi, quand le poids du jour, la fatigue et les épreuves vous pèsent, pensez à ma passion et à ma mort, portez la croix avec moi et ap­prenez de moi la patience, le sacrifice, l'immolation.

Le soir, arrêtez-vous un instant au jardin de l'agonie et là déplorez avec moi les péchés des hommes et offrez mes larmes à mon Père pour réparer vos fautes.

Mon Cœur est aussi votre refuge. Recourez à lui dans tous vos be­soins. Il est un trône de grâces et un trésor inépuisable. Rappelez-vous ma promesse: Venez à moi vous tous qui souffrez et je vous soulagerai (Matth. XI).

Mon Cœur sera aussi le lieu de votre repos, si vous le laissez bien ré­gner en vous par la vie intérieure. Vous goûterez les joies surnaturelles qui ont enivré les Saints. Vous vous reposerez comme saint Jean sur ma poitrine. Vous boirez à la coupe suave des grâces de mon Cœur: Haurie­tis aquas in gaudio. Votre vie intérieure sera un festin ininterrompu. Je souperai avec vous et vous avec moi (Apoc. III).

AFFECTIONS ET RÉSOLUTIONS

Que vous êtes bon, ô mon Sauveur! Que ferai-je pour vous témoigner ma reconnaissance? Je le comprends: vous désirez seulement que je cor­responde à votre bonté et que je veuille bien recevoir vos grâces. Vous frappez à la porte de mon cœur, vos cheveux sont couverts de rosée et vous attendez que je vous ouvre. Ah! Seigneur, je ne veux plus me mon­trer dur et ingrat. Venez et régnez en mon cœur. Je veux faire en tout votre volonté et penser habituellement à vous, comme vous me l'avez enseigné.

BOUQUET SPIRITUEL

- Unus militum lancea lattis ejus aperuit (Joan. XIX).

- Non est finis thesaurorum ejus (Is. 2).

- Manete in me et ego in vobis (Joan. XV).

- Vivo ego, jam non ego, niait vero in me Christus (Ad Gal. 2).

- Un des soldats ouvrit son Cœur (Jean, XIX).

- Ses trésors sont sans limites (Is. 2).

- Demeurez en moi et moi en vous (Jean, XIV).

- Je vis, ou plutôt ce n'est pas moi, c'est Jésus-Christ qui vit en moi (Ep. aux Galates, 2).

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